Dans les contextes où la perméabilité des formations est extrêmement faible, souvent inférieure à 1 millidarcy, il devient nécessaire d'adopter des méthodes de forage non conventionnelles, telles que le forage horizontal, afin d’augmenter la section transversale disponible pour l’écoulement des fluides du réservoir. Le forage horizontal permet ainsi d’exploiter plus efficacement les formations peu perméables, améliorant le drainage des hydrocarbures.

Une autre technique clé dans l’exploitation des gaz naturels, notamment dans les réservoirs non conventionnels, est la fracturation hydraulique. Cette méthode consiste à injecter un fluide de fracturation sous haute pression dans la formation, afin de créer ou d’élargir des fissures dans la roche réservoir. Ces fractures augmentent la surface d’échange entre la roche et le puits, facilitant ainsi l’écoulement du gaz. Le fluide utilisé est principalement constitué d’eau, de sable servant de soutènement (proppant), et de divers additifs chimiques adaptés aux propriétés spécifiques de la formation. Sans l’emploi de ces proppants, les fractures risqueraient de se refermer, ce qui limiterait considérablement la production.

Une fois extrait, le gaz naturel brut est un mélange complexe qui comprend non seulement du méthane majoritaire, mais également d’autres hydrocarbures légers tels que l’éthane, le propane et le butane, ainsi que des impuretés diverses comme le dioxyde de carbone, les oxydes d’azote, le soufre et le sulfure d’hydrogène. Ces impuretés doivent être éliminées ou réduites à des seuils acceptables avant que le gaz puisse être transporté et distribué. Après collecte au niveau du puits, le gaz est acheminé vers des stations de regroupement, puis vers des unités de traitement où il est comprimé et purifié avant son acheminement par pipeline. Parfois, lorsque les infrastructures de transport font défaut, le gaz peut être brûlé (torché) ou réinjecté dans le réservoir.

Les réservoirs non conventionnels se caractérisent par le fait que les hydrocarbures sont générés et piégés dans des roches-mères à pores extrêmement fins, souvent très riches en matière organique et ayant atteint une maturité thermique suffisante. Ces formations sont scellées par des couches imperméables qui empêchent la migration naturelle des hydrocarbures. Par conséquent, leur exploitation ne peut se faire par les méthodes classiques de forage vertical ou de pompage conventionnel, mais nécessite des technologies avancées pour surmonter l’absence d’énergie naturelle du réservoir.

Parmi ces gisements, le gaz de schiste occupe une place importante. Il s’agit d’un gaz naturel contenu dans des formations argileuses à porosité élevée mais à très faible perméabilité. Ce gaz est emprisonné dans des micropores et ne peut migrer spontanément vers les puits. Le gaz de schiste existe sous trois formes : libre dans les micropores, adsorbé à la surface de la matière organique, et dissous dans celle-ci. Sa composition est dominée par le méthane à plus de 95%, avec des proportions faibles d’éthane et de propane. Il peut être d’origine biogénique, produit par la dégradation bactérienne de matière organique à faible profondeur, ou thermogénique, issu de la maturation thermique à plus grande profondeur. Bien que le gaz de schiste soit une source énergétique relativement économique et plus propre, son extraction soulève des préoccupations environnementales, notamment en raison du volume important d’eau nécessaire à la fracturation et des risques associés à cette opération.

Le gaz compact (tight gas) partage des caractéristiques similaires avec le gaz de schiste, mais la roche-réservoir est différente : il s’agit généralement de roches carbonatées, calcaires ou gréseuses profondes à perméabilité très faible et porosité limitée. Comme le gaz de schiste, il est piégé dans des formations à connectivité réduite entre les pores, ce qui rend son extraction difficile sans fracturation hydraulique.

Le méthane de houille (CBM) est une autre forme de gaz naturel, emprisonné dans les veines de charbon. Le charbon, étant un matériau poreux issu de la décomposition de matière organique végétale, retient le méthane par adsorption sur sa surface. Ce gaz peut être d’origine biogénique ou thermogénique. L’extraction du CBM implique souvent le forage de puits perforés, permettant de réduire la pression dans le réservoir et de libérer ainsi le méthane adsorbé.

Il est crucial de comprendre que l’exploitation des gaz non conventionnels nécessite une maîtrise technique poussée et une gestion rigoureuse des impacts environnementaux. Les propriétés physico-chimiques des réservoirs, la nature des fluides, ainsi que les conditions géologiques et thermiques, influencent grandement la stratégie d’extraction et les technologies à mettre en œuvre. L’avenir de ces ressources dépendra également des innovations visant à réduire la consommation d’eau et la pollution, ainsi que de la réglementation environnementale qui encadre ces activités. La compréhension fine des mécanismes d’adsorption, de dissolution et de migration des hydrocarbures dans ces milieux confinés est essentielle pour optimiser la récupération et minimiser les risques associés.

Quel est l'avenir du gaz naturel synthétique à partir du charbon et quelles sont les implications environnementales et économiques?

Le gaz naturel synthétique (GNS) produit à partir du charbon, aussi appelé SNG, représente une solution potentiellement cruciale pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux, tout en permettant de réduire les dépendances aux sources d'énergie fossiles traditionnelles. Le processus de gazéification du charbon, bien qu'il ait évolué au fil des décennies, reste un pilier dans la production de ce type de gaz, offrant des perspectives intéressantes pour l'industrie énergétique. Ce gaz est obtenu à partir de la transformation du charbon par un procédé chimique qui permet de produire du méthane, en imitant la composition du gaz naturel. Ce procédé présente des avantages techniques et économiques, mais il n'est pas exempt de défis importants.

L’un des principaux avantages de la production de GNS à partir du charbon réside dans la capacité de cette technologie à utiliser une ressource abondante et souvent bon marché, notamment dans des pays où le charbon est une ressource énergétique dominante. Le charbon, une fois converti en gaz, offre une flexibilité d’utilisation similaire à celle du gaz naturel, pouvant être utilisé dans les réseaux de gazoducs, dans les centrales électriques, ou pour la production de produits chimiques de base. Cependant, bien que cette technologie soit prometteuse pour la diversification des sources d’énergie, elle n’est pas sans poser des problèmes d'impact environnemental. La gazéification du charbon, à travers l’émission de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2), engendre un défi majeur dans le contexte des objectifs mondiaux de réduction des émissions de carbone.

Les technologies associées à la production de GNS à partir du charbon, comme les cycles combinés de gazéification et de turbines à gaz (IGCC), permettent d'optimiser l’efficacité énergétique. Toutefois, le processus, tout en étant plus propre que la combustion directe du charbon, ne permet pas de supprimer totalement les émissions de CO2. C’est pourquoi l’intégration de systèmes de capture et de stockage du carbone (CSC) reste une composante cruciale pour minimiser l’empreinte écologique de la production de GNS. Par ailleurs, le coût de mise en place de ces technologies avancées reste un facteur limitant, en particulier dans les régions où les infrastructures sont moins développées.

L’évolution des méthodes de production de SNG à partir du charbon a connu un certain nombre de révolutions technologiques au cours des dernières décennies. Ces évolutions ont permis de rendre la production de gaz à partir du charbon plus efficace et plus rentable, en améliorant les rendements et en réduisant la consommation d’énergie nécessaire à la gazéification. Toutefois, malgré les progrès technologiques, les préoccupations liées à l'impact environnemental et à la rentabilité économique des projets de gazéification du charbon demeurent des obstacles importants. En particulier, les fluctuations des prix du charbon et du gaz naturel sur les marchés mondiaux influencent directement la compétitivité du SNG, rendant certains projets moins attractifs financièrement.

Dans cette optique, l’utilisation de matières premières alternatives, telles que la biomasse, pour produire du GNS, s'avère une solution potentielle pour rendre cette technologie plus durable. La biomasse présente l’avantage de pouvoir être utilisée dans les processus de gazéification tout en étant considérée comme une source d’énergie renouvelable. En outre, l'intégration des énergies renouvelables avec des systèmes de gazéification et de production de GNS pourrait offrir une voie pour une transition énergétique plus propre.

Les projets de production de SNG à partir du charbon ne sont pas seulement influencés par des considérations techniques et économiques. Ils sont également soumis à un cadre réglementaire strict, qui prend en compte l'impact environnemental et les engagements climatiques des pays producteurs. Les politiques énergétiques internationales, notamment les accords visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre, joueront un rôle déterminant dans l’avenir du GNS à partir du charbon. La mise en place de taxes sur le carbone ou d’incitations à l’utilisation des technologies de capture du CO2 pourrait jouer un rôle clé dans la compétitivité de ces projets à long terme.

Enfin, la question de la sécurité énergétique demeure centrale. Le GNS issu du charbon pourrait constituer une réponse face à des crises d'approvisionnement énergétique ou aux fluctuations des prix du gaz naturel, mais cela ne peut se faire sans prendre en compte les impacts à long terme sur l’environnement et la santé publique. La production de GNS doit donc être intégrée dans une stratégie énergétique plus large qui cherche à diversifier les sources d'énergie tout en minimisant les impacts environnementaux.

Les lecteurs doivent garder à l'esprit que, malgré les progrès réalisés dans le domaine du GNS, cette technologie reste un domaine en évolution, où des innovations et des améliorations constantes sont nécessaires. Les questions relatives à l'efficacité énergétique, aux coûts de production, et à la gestion des impacts environnementaux doivent être suivies de près afin de garantir que le GNS puisse devenir une option viable et durable à long terme.