Soit T:EFT : E \to F un opérateur linéaire continu entre deux espaces de Banach EE et FF. Le transposé TtT^t de cet opérateur est défini par la relation bilinéaire suivante : pour tout gFg \in F' (le dual de FF) et tout uEu \in E,

Ttg,uE,E=g,TuF,F.\langle T^t g, u \rangle_{E', E} = \langle g, T u \rangle_{F', F}.

Cette définition garantit que TtgT^t g appartient bien à EE', et que l’opérateur TtT^t agit continûment de FF' vers EE', ce qui s’écrit TtL(F,E)T^t \in \mathcal{L}(F', E'). De plus, la norme de TtT^t coïncide avec celle de TT, c’est-à-dire

TtL(F,E)=TL(E,F).\| T^t \|_{\mathcal{L}(F', E')} = \| T \|_{\mathcal{L}(E, F)}.

Considérons maintenant le cas où TT est un opérateur compact. Par définition, cela signifie que l’image par TT de toute suite bornée dans EE possède une sous-suite dont l’image converge dans FF. Un ensemble T(BE)T(B_E), image de la boule unité BE={uE:uE1}B_E = \{ u \in E : \|u\|_E \leq 1 \}, est alors précompact dans FF. Cela signifie que pour tout ε>0\varepsilon > 0, il existe un nombre fini de points {Tui}i=1NT(BE)\{T u_i\}_{i=1}^N \subset T(B_E) tels que

T(BE)i=1NBF(Tui,ε),T(B_E) \subset \bigcup_{i=1}^N B_F(T u_i, \varepsilon),

BF(Tui,ε)B_F(T u_i, \varepsilon) est la boule de centre TuiT u_i et de rayon ε\varepsilon dans FF.

Grâce à cette propriété, on peut appliquer un procédé diagonal sur une suite bornée (gn)F(g_n) \subset F' pour extraire une sous-suite (gnk)(g_{n_k}) telle que la suite (Ttgnk,u)(\langle T^t g_{n_k}, u \rangle) converge pour tous les uu appartenant à un ensemble dénombrable dense dans BEB_E. Puis, par densité et continuité, cette convergence s’étend à tout uEu \in E. Ainsi, la suite (Ttgnk)(T^t g_{n_k}) converge dans EE', ce qui implique que TtT^t est lui aussi un opérateur compact.

Ce résultat est fondamental, car il établit que la compacité est préservée par passage au transposé, un fait non trivial qui joue un rôle important dans l’analyse fonctionnelle et ses applications, notamment dans la théorie spectrale des opérateurs.

Une autre conséquence notable concerne l’injection continue entre espaces de Banach EFE \subset F, où EE est un sous-espace de FF avec une injection continue. Dans ce contexte, le dual FF' s’injecte continûment dans EE', ce qui est un outil crucial pour étudier des propriétés fines d’espaces fonctionnels et pour manipuler les opérateurs adjoints dans différents cadres.

Les exemples donnés dans l’analyse des espaces de Sobolev illustrent ces notions abstraites par des constructions concrètes. Par exemple, la dérivée au sens faible est introduite via un opérateur de dérivation par transposition, et les propriétés de compacité, d’injection continue et de convergence sont utilisées pour caractériser des fonctions régulières ou constantes presque partout. La méthode de convolution avec des noyaux régularisants souligne l’importance des approximations lisses dans l’étude des fonctions de Sobolev et leur comportement au bord.

Il est également essentiel de comprendre que la compacité d’un opérateur traduit une forme de « quasi-finitude » dans le comportement des suites d’images : elle garantit l’existence de sous-suites convergentes, ce qui est une condition indispensable dans de nombreux arguments d’analyse, notamment pour démontrer l’existence de solutions à des équations aux dérivées partielles ou dans des problèmes variationnels.

Au-delà de la simple définition, le lecteur doit garder à l’esprit que l’interaction entre un opérateur et son transposé, dans le cadre des espaces de Banach, établit un pont entre la topologie faible et la topologie forte, et que la compacité agit comme un mécanisme de « filtrage » qui contrôle la complexité des images des boules unités. Cette compréhension est fondamentale pour saisir les subtilités des espaces fonctionnels modernes et des méthodes analytiques associées.

Comment démontrer que l’espace H21(Ω)H^1_2(\partial\Omega) est un espace de Hilbert et ses propriétés d’enchâssement et de trace normale

Soit Ω\Omega un sous-ensemble ouvert et borné de R2\mathbb{R}^2 avec une frontière de Lipschitz. Nous rappellons que l'espace Hdiv(Ω)H_{\text{div}}(\Omega) est défini comme l'ensemble des fonctions v=(v1,v2)L2(Ω)2v = (v_1, v_2) \in L^2(\Omega)^2 telles que la divergence de vv appartient à L2(Ω)L^2(\Omega). En d'autres termes :

Hdiv(Ω)={vL2(Ω)2divvL2(Ω)}.H_{\text{div}}(\Omega) = \{ v \in L^2(\Omega)^2 \,|\, \text{div} \, v \in L^2(\Omega) \}.

La norme sur Hdiv(Ω)H_{\text{div}}(\Omega) est définie par :

vHdiv(Ω)=(vL2(Ω)2+divvL2(Ω)2)1/2.\| v \|_{H_{\text{div}}(\Omega)} = \left( \| v \|^2_{L^2(\Omega)} + \| \text{div} \, v \|^2_{L^2(\Omega)} \right)^{1/2}.

Il convient de montrer que Hdiv(Ω)H_{\text{div}}(\Omega), muni de cette norme, est bien un espace de Hilbert, c’est-à-dire qu’il est complet pour la norme induite par le produit scalaire associé.

Démonstration de la propriété de Hilbert :

L’espace Hdiv(Ω)H_{\text{div}}(\Omega) est en effet un espace de Hilbert, car il peut être montré que le produit scalaire dans L2(Ω)2L^2(\Omega)^2 est bien défini et que la norme induite par ce produit scalaire est complète. Plus précisément, pour tout v1,v2Hdiv(Ω)v_1, v_2 \in H_{\text{div}}(\Omega), le produit scalaire est donné par :

v1,v2Hdiv(Ω)=Ωv1v2dx+Ωdivv1divv2dx.\langle v_1, v_2 \rangle_{H_{\text{div}}(\Omega)} = \int_\Omega v_1 \cdot v_2 \, dx + \int_\Omega \text{div} \, v_1 \cdot \text{div} \, v_2 \, dx.

Il est possible de prouver que l’espace Hdiv(Ω)H_{\text{div}}(\Omega) est complet pour cette norme, car les suites de Cauchy dans Hdiv(Ω)H_{\text{div}}(\Omega) convergent vers des éléments de cet espace, en utilisant la propriété de complétude des espaces L2L^2 et de la divergence.

Enchâssement continu dans L2(Ω)L^2(\partial\Omega) :

Nous savons que l’espace H21(Ω)H^1_2(\partial\Omega), défini comme l’image de la trace, est un espace de Hilbert. En d’autres termes, H21(Ω)H^1_2(\partial\Omega) est un sous-espace de L2(Ω)L^2(\partial\Omega). Cette propriété découle du fait que la trace d’un élément de H1(Ω)H^1(\Omega) est bien définie et appartient à L2(Ω)L^2(\partial\Omega). Ainsi, il existe un enchâssement continu de H21(Ω)H^1_2(\partial\Omega) dans L2(Ω)L^2(\partial\Omega), ce qui signifie que chaque fonction de H21(Ω)H^1_2(\partial\Omega) peut être vue comme une fonction de L2(Ω)L^2(\partial\Omega), mais avec une norme plus faible.

En outre, l’espace H21(Ω)H^1_2(\partial\Omega) est dense dans L2(Ω)L^2(\partial\Omega), ce qui permet de conclure que toute fonction de L2(Ω)L^2(\partial\Omega) peut être approximée par des éléments de H21(Ω)H^1_2(\partial\Omega).

La trace normale d’un élément de Hdiv(Ω)H_{\text{div}}(\Omega) :

On peut définir la trace normale d’un élément vHdiv(Ω)v \in H_{\text{div}}(\Omega) sur la frontière Ω\partial \Omega en utilisant un opérateur de trace, noté γ(v)\gamma(v), qui est un élément de H2(Ω)H^2(\partial\Omega). Cela signifie que l’on peut associer à chaque fonction vHdiv(Ω)v \in H_{\text{div}}(\Omega) un vecteur vnv \cdot n sur la frontière, où nn est le vecteur normal à la frontière. Cette trace est un élément de L2(Ω)L^2(\partial\Omega), ce qui permet de relier Hdiv(Ω)H_{\text{div}}(\Omega) à H2(Ω)H^2(\partial\Omega).

La relation entre la trace normale et le produit scalaire dans H2(Ω)H^2(\partial\Omega) peut être formulée par :

T(v),uH2(Ω)=Ωuvdx+Ωudivvdx,\langle T(v), u \rangle_{H^2(\partial\Omega)} = \int_{\Omega} \nabla u \cdot v \, dx + \int_{\Omega} u \, \text{div} \, v \, dx,

pour tout uH2(Ω)u \in H^2(\Omega), et où T(v)T(v) désigne l’image de la trace normale de vv.

Propriétés de l’opérateur de trace :

L’opérateur de trace TT est linéaire et continu, ce qui signifie que pour une suite de fonctions vnvv_n \to v dans Hdiv(Ω)H_{\text{div}}(\Omega), la trace normale T(vn)T(v_n) converge vers T(v)T(v) dans H2(Ω)H^2(\partial\Omega). Cette propriété est essentielle pour de nombreuses applications en analyse fonctionnelle, notamment dans les problèmes aux limites de type elliptique.

Importance pour le lecteur :

Il est crucial de bien comprendre que les espaces de Sobolev, comme Hdiv(Ω)H_{\text{div}}(\Omega) et H21(Ω)H^1_2(\partial\Omega), sont liés à la régularité des solutions aux équations différentielles partielles. La notion de trace, en particulier la trace normale, joue un rôle central dans l’analyse des équations aux dérivées partielles, car elle permet de relier les solutions dans le domaine à celles sur la frontière.

Il est également important de noter que ces résultats ne sont valables que sous certaines hypothèses géométriques sur la frontière de Ω\Omega, comme la condition de Lipschitz. La régularité de la frontière garantit la bien-définition des opérateurs de trace et permet l'utilisation des espaces de Sobolev pour résoudre des problèmes physiques, notamment en mécanique des fluides ou en électromagnétisme.

Comment peut-on étendre la solution d’un problème elliptique linéaire par réflexion pour garantir une meilleure régularité ?

Considérons une fonction uH1(Ω)u \in H^1(\Omega) et introduisons la réflexion par rapport à l’axe x1x_1 définie par w(x1,x2)=v(x1,x2)w(x_1, x_2) = v(-x_1, x_2) pour (x1,x2)]0,1[2(x_1, x_2) \in ]0,1[^2. Cette construction permet d’exploiter la symétrie du domaine et des coefficients pour étendre le problème initial défini sur Ω\Omega à un domaine élargi Ωs\Omega_s, puis, par réflexions successives, à un domaine encore plus grand Ωe\Omega_e.

L’intérêt de cette extension est d’obtenir une solution uu définie sur un domaine plus vaste où l’équation elliptique s’exprime avec des coefficients constants (ici, A(x)=IdA(x) = \mathrm{Id} partout sur Ωe\Omega_e). Ceci permet d’utiliser des propriétés analytiques bien établies dans des domaines réguliers et sur des opérateurs constants. Grâce à la multiplication par une fonction test φD(Ωe)\varphi \in \mathcal{D}(\Omega_e) telle que φ=1\varphi = 1 sur Ω\Omega, on étend uu à une fonction φuH1(R2)\varphi u \in H^1(\mathbb{R}^2) et on montre, en s’appuyant sur des résultats classiques, que cette fonction appartient en réalité à H2(R2)H^2(\mathbb{R}^2). Par conséquent, la solution initiale uu bénéficie d’une régularité accrue, en H2(Ω)H^2(\Omega).

La formulation faible du problème elliptique, notamment pour l’équation de type Δuu=Dif\Delta u - u = D_i f, révèle l’importance des espaces fonctionnels de Sobolev dans l’étude de ces équations. En effet, exprimer l’équation au sens faible, via les intégrales impliquant uu et ses dérivées, permet d’appliquer le théorème de représentation de Riesz et d’assurer existence et unicité de la solution uu dans H1(RN)H^1(\mathbb{R}^N). La continuité de l’application vf(x)Div(x)dxv \mapsto \int f(x) D_i v(x) dx dans le dual H1(RN)H^{ -1}(\mathbb{R}^N) est une étape clé.

Par ailleurs, la norme H2H^2 est étudiée et reliée à la norme L2L^2 du Laplacien de uu ainsi qu’aux dérivées secondes de uu. Grâce à des intégrations par parties répétées et à la densité des fonctions régulières dans H2H^2, on établit des équivalences normatives essentielles. Celles-ci facilitent l’analyse fonctionnelle des problèmes d’ordre supérieur, notamment lorsque l’on considère des opérateurs du type Δ2u+λu=f\Delta^2 u + \lambda u = f.

Enfin, dans le cadre de la modélisation de problèmes de contact, la formulation faible impose des conditions aux frontières sous forme de traces et de relations entre les dérivées normales de uu sur des interfaces. L’existence d’opérateurs traces continus sur des domaines à bord Lipschitz, ainsi que l’utilisation de fonctions test adaptées, permet de caractériser précisément ces conditions de contact. La coercivité du problème, garantissant la stabilité de la solution, est assurée via des estimations normatives et des inégalités fonctionnelles.

Il est crucial de saisir que ces méthodes de réflexion et d’extension ne sont pas de simples artifices techniques : elles permettent de transférer la complexité géométrique ou hétérogène du domaine initial vers des cadres analytiques plus maniables, où les outils classiques de l’analyse fonctionnelle s’appliquent pleinement. Cette démarche assure non seulement la régularité de la solution, mais aussi une meilleure compréhension de ses propriétés qualitatives.

Par ailleurs, il importe de comprendre que les espaces de Sobolev H1H^1, H2H^2 et leurs duals jouent un rôle fondamental non seulement dans la formulation et la résolution des problèmes elliptiques, mais aussi dans l’analyse des conditions aux limites, des régularités des solutions, et des mécanismes sous-jacents à la physique modélisée (par exemple, en mécanique des contacts). Ces espaces offrent un cadre robuste pour étudier la convergence, la stabilité et la sensibilité des solutions.

L’intuition derrière les intégrations par parties successives, les opérateurs traces, et les extensions par réflexion est que l’on cherche à compenser le manque de régularité ou la complexité du domaine en utilisant des symétries et des propriétés fonctionnelles afin d’appliquer les théorèmes fondamentaux de l’analyse dans des espaces plus larges ou plus réguliers. Ces procédés soulignent la profondeur et la puissance de l’approche variatonnelle et fonctionnelle dans l’étude des équations aux dérivées partielles.

Comment assurer la convergence des solutions dans les problèmes elliptiques quasi-linéaires : Un cadre théorique

Nous avons abordé précédemment l'idée que, sous certaines conditions, une séquence de fonctions 𝑓𝑛 converge vers 𝑓 dans l'espace 𝐿¹(Ω). Il est aussi connu que les gradients ∇𝑢𝑛 convergent vers ∇𝑢 presque partout (a.e.). Cette propriété, appuyée par le lemme 3.31, permet d’affirmer que la séquence (𝑓𝑛)𝑛∈ℕ définie par 𝑓𝑛 = 𝜎𝑎(∇𝑢𝑛) · ∇𝑢𝑛 converge dans 𝐿¹(Ω). En conséquence, cela démontre l'équi-intégrabilité de cette séquence, une condition clé pour assurer la convergence. L'équi-intégrabilité signifie qu'il existe un contrôle uniforme sur l'intégrabilité de la séquence, ce qui garantit qu'une intégrale de cette séquence reste bornée, peu importe la sous-séquence que l'on choisit. Cela est essentiel pour obtenir des résultats robustes en analyse fonctionnelle et en théorie des équations aux dérivées partielles.

Avec l'hypothèse de coercivité sur l’opérateur 𝑎 et l’assumption sur 𝜎, nous avons également démontré l’équi-intégrabilité de la séquence (|∇𝑢𝑛|^𝑝)𝑛∈ℕ, ce qui établit les bases nécessaires pour appliquer le théorème de Vitali. En appliquant ce théorème, on conclut que ∇𝑢𝑛 converge vers ∇𝑢 dans 𝐿^𝑝(Ω) pour un certain exp

Comment les espaces de Banach et la compacité en temps sont-ils liés dans le cadre des équations paraboliques ?

Soit un espace de Banach BB, et considérons une fonction fALp(]0,T[,B)f \in A \subset L^p(]0,T[, B), où 1p<+1 \leq p < +\infty et T>0T > 0. Nous analysons ici la question de la compacité en temps, un concept clé dans les théorèmes relatifs aux équations paraboliques. En particulier, nous abordons le théorème de compacité en temps, qui est une partie essentielle du cadre mathématique dans lequel les solutions de ces équations peuvent être analysées, en particulier dans des espaces fonctionnels complexes comme les espaces de Banach.

Nous commençons par fixer ϵ>0\epsilon > 0, et choisir un h0]0,T[h_0 \in ]0, T[ tel que 2pη(h0)ϵ2p \eta(h_0) \leq \epsilon. Ensuite, nous définissons δ=min{Th0,ϵ}\delta = \min\{ T - h_0, \epsilon \} avec une constante CC, et obtenons une majoration de la norme de ff dans LpL^p. Cette étape conduit à une estimation importante dans le cadre des équations paraboliques, démontrant que si δ0\delta \to 0, la norme de f(t)f(t) tend vers 0 uniformément pour fAf \in A. Ce résultat est crucial dans la démonstration de théorèmes sur la convergence des solutions d'équations différentielles partielles, et particulièrement dans le cadre de la résolution numérique des équations paraboliques.

Passons maintenant à l'énoncé du théorème de compacité en temps (Théorème 4.45), qui stipule que si AA est un ensemble de fonctions borné dans Lp(]0,T[,B)L^p(]0, T[, B), et si certaines conditions de régularité sont remplies, notamment concernant la fonction η\eta, alors AA est relativement compact dans Lp(]0,T[,B)L^p(]0,T[,B). Cela signifie que pour toute séquence (fn)(f_n) dans AA, une sous-séquence converge dans Lp(]0,T[,B)L^p(]0,T[, B), ce qui est un fait central dans la théorie de l'approximation des solutions d'équations différentielles par des méthodes numériques.

Un autre concept fondamental qui émerge de ce cadre est la notion de compacité dans les espaces de Banach, particulièrement en ce qui concerne la convergence des suites de fonctions dans ces espaces. Le théorème d'Aubin-Simon (Théorème 4.46), qui découle de ce raisonnement, fournit une généralisation importante du lemme de Lions pour la solution des équations paraboliques. Ce théorème énonce que sous certaines conditions, si une suite (un)(u_n) est bornée dans Lp(]0,T[,X)L^p(]0,T[, X), où XBX \subset B avec une plongée compacte, alors il existe une solution limite uLp(]0,T[,B)u \in L^p(]0,T[, B).

Il est crucial de comprendre que cette compacité n'est pas simplement une propriété abstraite des espaces fonctionnels ; elle joue un rôle fondamental dans l'analyse des solutions des équations paraboliques, notamment pour justifier la convergence des approximations numériques de ces solutions. La compacité en temps permet de garantir qu'une suite de fonctions approchantes, qui pourrait être utilisée dans des méthodes numériques, converge vers une solution exacte. Ce résultat est directement lié à la validité des méthodes d'approximation dans les schémas numériques utilisés pour résoudre ces équations.

Il faut aussi souligner qu'un des aspects clés de cette analyse est la régularité des espaces XX et BB. Lorsque XBX \subset B avec une plongée compacte, la compacité en temps devient un outil puissant pour obtenir des résultats de convergence dans le cadre des solutions approchantes. Ce point a des implications pratiques directes, notamment dans la simulation numérique des phénomènes modélisés par des équations paraboliques, comme les problèmes de diffusion, de transport ou de chaleur.

En résumé, la compacité en temps dans les espaces de Banach est un concept central dans la théorie des équations paraboliques, facilitant la convergence des solutions et fournissant une base solide pour les méthodes numériques. Le théorème d'Aubin-Simon et les autres résultats associés offrent des outils précieux pour l’analyse des solutions dans des espaces fonctionnels complexes, permettant de lier la théorie mathématique des équations différentielles et les applications pratiques à travers des techniques d'approximation numérique.