Les sociétés africaines, avant la colonisation, avaient une organisation spirituelle extrêmement complexe et ancrée dans leur quotidien. La religion n’était pas simplement un ensemble de croyances, mais une partie intégrante de la vie, influençant la structure sociale, les lois et même les choix alimentaires. Ces communautés, en particulier dans les régions d'Afrique subsaharienne, manifestaient une compréhension du monde qui différait radicalement de celle des colonisateurs européens. Les pratiques religieuses étaient souvent codifiées dans des sociétés secrètes, des rituels mystiques, et des cérémonies complexes destinées à maintenir l'ordre cosmique et social.

Dans les sociétés comme les Zoulous, la religion était vécue à travers un ensemble de croyances qui reliaient les hommes, les ancêtres et les forces invisibles qui gouvernaient le monde naturel. Le culte des ancêtres, par exemple, ne se limitait pas à une simple vénération, mais était une forme de communication continue entre les vivants et les morts, régissant les décisions importantes comme les guerres, les mariages ou la gouvernance. L’influence des ancêtres sur le quotidien était si forte que des décisions étaient prises après avoir consulté les esprits à travers des rites spécifiques.

D'autres sociétés, comme celles des Pygmées Bambuti du bassin de l’Ituri, avaient une approche particulière de la religion, qui était étroitement liée à leur mode de vie nomade et à leur symbiose avec la nature. Pour eux, les rituels religieux n'étaient pas seulement une façon de se relier à des puissances supérieures, mais aussi un moyen de maintenir l'équilibre avec l'environnement. Les tambours, les chants et les danses étaient utilisés pour invoquer des esprits protecteurs, souvent en lien avec des animaux ou des éléments naturels, et garantir ainsi la prospérité du groupe.

L’Afrique de l’Ouest, quant à elle, avait une approche similaire mais très spécifique en fonction des peuples. Les sociétés secrètes telles que celles des Fon au Bénin ou des Mandingues au Mali ont structuré la vie religieuse autour de rites d’initiation, où les jeunes étaient introduits à la connaissance des mystères du monde et à la protection des ancêtres. Ces sociétés jouaient un rôle fondamental dans la gestion de l’autorité et des conflits, veillant à l’application de lois immuables dictées par la tradition religieuse. Parfois, l’initiation se transformait en un processus de formation où les jeunes apprenaient à comprendre leur place dans l’ordre cosmique et social.

Les pratiques de magie et de guérison étaient également omniprésentes dans ces sociétés. Elles étaient souvent étroitement liées aux religions locales. Les guérisseurs, ou "magiciens", étaient respectés pour leur capacité à interagir avec les forces invisibles. Mais ces figures n'étaient pas seulement des praticiens de la médecine, elles étaient aussi des médiateurs entre le monde des vivants et des esprits. Leurs connaissances étaient souvent cachées et transmises uniquement au sein de groupes très restreints, garantissant ainsi la préservation du savoir sacré.

Au-delà de l’aspect spirituel, la religion dans ces sociétés avait une fonction utilitaire. Elle ne se limitait pas à la satisfaction de besoins métaphysiques mais servait aussi à assurer l’ordre social et politique. La légitimité des dirigeants était souvent directement liée à leur relation avec le divin, et les rituels publics comme les sacrifices étaient des moments de renforcement de l’unité communautaire. Il n’était pas rare que les chefs de tribu fassent appel à des prêtres ou des médiums pour prendre des décisions majeures, comme l’organisation de guerres ou la gestion des récoltes.

Les systèmes religieux africains étaient également caractérisés par une grande flexibilité. Contrairement aux religions monothéistes qui imposent souvent une vérité unique et absolue, de nombreuses religions traditionnelles africaines laissaient place à une pluralité d’interprétations, chaque communauté adaptant ses pratiques aux besoins et aux circonstances locales. Cette pluralité se reflétait dans le fait qu’une même ethnie pouvait avoir différentes sectes ou cultes, chacun ayant ses propres rituels et symboles. Cela favorisait une grande liberté spirituelle tout en maintenant un lien profond avec la communauté.

La compréhension du sacré ne se réduisait pas à un espace spécifique ou à un moment particulier, mais était présente en tout lieu et en tout temps. L’acte sacré pouvait survenir dans la vie de tous les jours, lorsqu’un paysan travaillait la terre, un guerrier partait en mission ou un chef rendait la justice. Chaque moment était potentiellement un acte religieux, en communion avec les esprits, les ancêtres et la nature.

Les religions africaines ont également laissé un héritage profond dans les cultures qui ont suivi, notamment dans la diaspora africaine. Les religions telles que le Vaudou, l’Islam en Afrique de l’Ouest, et les diverses formes de christianisme en Afrique subsaharienne, tout en étant introduites par les colonisateurs et missionnaires, ont souvent été influencées par les croyances traditionnelles africaines. Ce syncrétisme a permis aux croyances africaines de survivre et de se transformer, donnant naissance à de nouvelles formes de spiritualité.

Il est important de noter que les sociétés africaines ont toujours vu leur rapport au divin et au spirituel comme une question de relation continue, un processus dynamique de co-création avec les forces invisibles. Cette relation ne se limitait pas à un simple rituel de prière ou de sacrifice, mais impliquait une interaction constante entre l’homme et le monde spirituel. Il en résulte une approche très différente de la divinité et de la foi, où l’humain n’est pas simplement un adorateur, mais un acteur dans l’œuvre divine.

Quel rôle la religion a-t-elle joué dans l'évolution sociale et politique en Chine et au Japon ?

La religion en Chine a toujours joué un rôle central dans la structure sociale, mais elle n’a jamais été teintée de mysticisme ni d’ascétisme, contrairement à d’autres traditions religieuses. Le confucianisme, qui est le cœur de la pensée religieuse chinoise, repose sur une stricte observance des rituels, loin de toute exaltation spirituelle ou passion mystique. La pratique religieuse en Chine n’était guère marquée par une quête d’élévation personnelle, mais plutôt par le respect des coutumes familiales et communautaires, centrées sur l’adoration des ancêtres et des rites de passage collectifs. Ce modèle religieux fait écho à la structure clanique et familiale de la société chinoise, où l’individualisme était marginal. L'idée d’une relation personnelle avec un dieu, ou d’une pratique religieuse privée, ne correspondait pas aux valeurs de la culture chinoise traditionnelle, où la famille et la communauté prévalaient.

À partir de la révolution de 1911, un changement profond s’opéra dans la relation entre l’État et la religion en Chine. Sous l’influence des idéaux républicains, l’État séparait la religion de la sphère publique. Des mesures drastiques furent prises, telles que la fermeture des temples et la fin des cérémonies religieuses officielles. L’éducation confucéenne fut abolie et les anciennes pratiques religieuses, bien que toujours vivaces dans les régions rurales, perdirent de leur influence. Après la contre-révolution de 1927, un retour en arrière se produisit, mais la religion restait largement une affaire privée, souvent déconnectée des structures politiques officielles. La pratique des cultes des ancêtres persista principalement dans les villages, mais le rôle de la religion dans la vie publique restait marginal.

En comparaison, le Japon a une histoire religieuse marquée par la coexistence de deux courants majeurs : le shintoïsme et le bouddhisme. Le shintoïsme, religion autochtone du Japon, repose sur la vénération des esprits des ancêtres et des Kami, des divinités qui symbolisent des forces naturelles et spirituelles supérieures. Le bouddhisme, introduit depuis la Chine via la Corée au VIe siècle, a rapidement évolué en une institution de pouvoir, soutenue par les empereurs japonais. L'interaction entre ces deux religions a engendré un syncrétisme complexe où le shintoïsme a intégré certaines pratiques bouddhistes, telles que la construction de temples et l’adoption de la crémation. Ce phénomène de fusion entre le bouddhisme et le shintoïsme fut renforcé au cours des siècles suivants, bien que des tensions subsistassent.

Au début de l’ère médiévale, avec l’établissement d’un système féodal, la religion japonaise perdit son caractère centralisé et devint davantage une affaire de clans et d’élites aristocratiques. Les empereurs, bien qu’encore considérés comme des figures sacrées, perdirent leur pouvoir réel au profit des shoguns. À partir du XVIe siècle, une nouvelle dynamique religieuse prit forme avec l’arrivée des missionnaires chrétiens, qui furent parfois soutenus par des seigneurs locaux cherchant à renforcer leur pouvoir. Cependant, à partir du XVIIe siècle, après l'unification du pays sous la dynastie Tokugawa, le christianisme fut persécuté et la politique de fermeture du Japon se mit en place, marquée par un rejet des influences étrangères, y compris religieuses. Ce repli sur soi coïncida avec un renouveau de l’intérêt pour les traditions shintoïstes, qui cherchaient à se réaffirmer face à l’influence grandissante du bouddhisme.

Il est essentiel de comprendre que la religion en Chine et au Japon a été profondément influencée par les structures sociales et politiques de chaque pays. En Chine, le confucianisme a longtemps servi de fondement aux normes sociales, où la religion était une extension de la structure familiale et de l'ordre social établi. L'État a, par la suite, réduit l'influence des rites religieux dans la sphère publique, mais les traditions ont persisté dans des pratiques privées, souvent au sein des communautés rurales. Au Japon, l’évolution religieuse fut marquée par une intégration des croyances indigènes et des influences extérieures, principalement bouddhistes, dans un cadre politique et militaire souvent instable. L’impact des dynasties et des shoguns sur la religion fut majeur, conduisant à une adaptation et à une révision constante des pratiques religieuses selon les besoins politiques du moment.

Quelle est la signification des mythes totémiques pour les peuples aborigènes d'Australie ?

Les mythes aborigènes d'Australie relatent l'histoire des ancêtres féminins itinérants, laissant des totems partout où ils passaient, des totems dont les habitants autochtones de l'Australie seraient supposés être les descendants. Cette image des ancêtres féminins reflète probablement un système tribal matrilinéaire, dans lequel la transmission de l'héritage et des droits de la terre serait étroitement liée à la lignée maternelle. La mythologie totémique, intimement liée à des rituels spéciaux, incarne un aspect central de la spiritualité de ces peuples, dans lesquels les participants jouent les exploits héroïques des ancêtres totémiques. Ces rites sont largement répandus et variés, bien que ceux pratiqués par les tribus d'Australie centrale soient les mieux documentés.

Les rites totémiques ont une fonction précise : celle de l'initiation masculine. Ces rituels sont souvent programmés pour coïncider avec des moments importants dans la vie des jeunes hommes, marquant leur passage vers l'âge adulte. Les mythes totémiques, à la manière de livrets sacrés, permettent de structurer ces rituels et d'en donner un sens profond. Ces mythes sont à la fois des interprétations religieuses et mythologiques des conditions géographiques dans lesquelles vivent les tribus, expliquant l'origine des éléments naturels : roches, gorges, arbres, et autres pierres qui parsèment leur territoire. En ce sens, ils constituent l’histoire sacrée de l’origine d’un clan et servent à justifier le droit de ce clan ou de cette tribu sur son territoire. C'est ainsi que la mythologie totémique consolide l'indissociable lien entre un groupe humain et son environnement.

Un autre aspect fondamental de la mythologie totémique, surtout parmi les tribus d'Australie centrale, est la croyance en la personnification ou l'incarnation du totem. Ce n'est pas l'animal en soi qui est personnifié dans l'homme, mais un être surnaturel associé à la légende des ancêtres totémiques. Ce dernier, appelé "ratapa", serait supposé avoir été laissé par les ancêtres mythiques dans des lieux spécifiques, comme des pierres, des rochers ou des arbres. Si une jeune femme mariée passe accidentellement ou délibérément près de ces endroits, le ratapa pourrait entrer dans son corps et la féconder. L’enfant qu’elle engendrerait serait alors associé au totem lié à cet endroit. Dans ce cas, l’héritage du totem ne se fait pas par la descendance sanguine, mais par le lien spirituel et symbolique avec l'endroit sacré. Ainsi, pour certaines tribus, le totem n'est pas simplement un animal, mais un esprit mystique incarné dans le monde matériel.

Les objets totémiques jouent également un rôle crucial dans ces croyances. Le plus emblématique d’entre eux est le "churinga", une plaque ovale de pierre ou de bois, dont les bords sont arrondis et qui est couverte de dessins symboliques représentant le totem. Ces churingas sont mystérieusement liés à un totem particulier et à un ancêtre totémique. Ils sont considérés comme des possessions sacrées, gardées dans des lieux secrets, loin des regards des non-initiés. Outre les churingas, les tribus centrales d’Australie fabriquent d’autres objets sacrés appelés "vaningas", qui sont des structures en forme de bâtons, de croix ou de diamants, utilisées lors des cérémonies totémiques. Une fois qu’un vaninga a été utilisé dans un rituel, il est toujours associé à ce totem et ne peut être utilisé pour un autre.

Les centres totémiques, souvent situés dans des territoires de chasse, sont d'une importance capitale. Ces lieux sacrés, marqués par des éléments naturels distinctifs comme des rochers, des arbres, des rivières ou des ravins, sont des sites où les clans cachent leurs objets sacrés et où se déroulent les rituels totémiques. L'accès à ces lieux est strictement contrôlé, et toute violation du tabou pouvait entraîner des sanctions sévères, parfois mortelles. Ce lien entre le territoire et les ancêtres totémiques reflète l’importance de la terre pour les communautés aborigènes. Chaque espace, chaque site est chargé de significations religieuses et magiques.

La relation entre l’homme et son totem s’exprime également à travers l’idée de dépendance magique réciproque : le totem influence l'homme, et l'homme peut influer sur son totem. Cela se manifeste notamment dans les croyances des tribus du sud-est de l’Australie, où l'on pense qu’un totem peut protéger un individu ou le sauver du danger. Pour certaines tribus, tuer un totem équivaut à nuire à la personne associée à ce totem. D'autre part, l'homme peut avoir un pouvoir magique sur son totem, une croyance particulièrement présente dans les rituels d’"augmentation", où les membres d’un groupe totémique cherchent à multiplier les totems à travers des rites magiques, notamment en versant du sang et en chantant des incantations. Ces rites se déroulent dans des lieux sacrés, où des objets comme des pierres et des roches sont censés matérialiser les mythes sur les ancêtres totémiques. La consommation rituelle de la viande du totem à la fin du rite vise à renforcer le lien entre l'homme et son totem.

Le totémisme, dans sa forme la plus pure, est donc une religion liée aux premières communautés de chasseurs-cueilleurs, où les liens de parenté étaient les seules relations sociales. À travers le totémisme, l’individu transpose inconsciemment ces liens de parenté sur la nature, établissant des relations de parenté avec tous les éléments naturels : animaux, plantes et autres éléments de l'environnement. Ainsi, le monde naturel devient non seulement une source de subsistance, mais aussi un miroir des relations humaines, où chaque élément a un rôle à jouer dans l'équilibre spirituel et physique de la communauté.

Enfin, bien que le totémisme soit sans doute la forme religieuse la plus importante chez les Australiens, il n’est pas la seule. Ces peuples attribuent également des phénomènes comme les maladies, les accidents ou la mort à la malédiction d'un ennemi. Ils croient que toute mort, même apparente, est en réalité la conséquence d'une sorcellerie. Ainsi, après chaque décès, des pratiques divinatoires étaient utilisées pour identifier l’origine de la malédiction et localiser l’ennemi responsable. Ce dernier pouvait alors être tué en représailles, souvent à l’aide d’objets magiques tels que des os ou des bâtons, dans des rituels appelés "magie initiale", où la cible de la malédiction est marquée avant que l’action ne prenne effet par une force surnaturelle.

Quel rôle les sacrifices humains ont-ils joué dans les religions antiques, et comment la religion perse a-t-elle évolué au fil du temps ?

Les anciennes civilisations du Proche-Orient, comme Babylone, l'Égypte et d'autres, imposaient des rituels religieux particulièrement cruels, marqués par des sacrifices humains. Ces sacrifices, souvent brutaux, étaient considérés comme essentiels pour honorer les dieux et garantir la prospérité des sociétés. Dans certaines périodes, comme lors des guerres ou autres événements majeurs, des êtres humains étaient sacrifiés – et pas uniquement des prisonniers de guerre. Les croyants étaient souvent appelés à offrir les sacrifices les plus précieux : des nouveau-nés, en particulier les premiers-nés, étaient arrachés à leurs parents et tués devant des représentations divines.

Cette coutume sanguinaire est non seulement mentionnée dans les écrits de l’époque, mais a également été confirmée par des fouilles archéologiques qui ont révélé de grandes quantités d'ossements d'enfants à proximité des restes d'autels et de temples. Le nom du dieu phénicien Moloch est devenu synonyme d'un dieu féroce, dévoreur de vies humaines. Selon certains chercheurs, le nom Moloch pourrait provenir du mot « molk », signifiant « sacrifice d'enfants ». Dans aucune autre civilisation les cultes divins n’étaient aussi violents qu’en Phénicie. Les dieux phéniciens étaient parfois représentés sous forme humaine, parfois comme des animaux, comme un taureau, ou simplement sous des formes géométriques abstraites comme des cônes ou des pierres.

Bien que les Phéniciens fussent un peuple maritime, leurs cultes ne reflétaient que peu d’aspects liés à la mer. Leurs divinités n’étaient ni protectrices des navigateurs, ni patrons du commerce maritime. Les dieux phéniciens étaient davantage associés à un mode de vie pastoral, ce qui explique la présence de taureaux dans leurs représentations. Cela mène à la conclusion que les déités phéniciennes et cananéennes en général proviendraient de zones désertiques. Par conséquent, les adorateurs de ces divinités, les Sémites phéniciens, venaient probablement des régions intérieures du pays.

À partir de 1929, les découvertes de monuments écrits provenant de l’antique Ougarit (nord de la Phénicie, près de l’actuel Ras-Shamra) ont révélé un autre aspect fascinant de la religion phénicienne : les cultes communautaires agricoles des divinités de la fertilité, telles que Aleyin-Eiioun, Adonis et d’autres. Ce volet de la religion phénicienne montre la diversité de ses croyances et de ses pratiques rituelles, au-delà des sacrifices cruels.

La religion iranienne a suivi un chemin similaire de transformation et d’évolution. Le mazdéisme, religion fondée sur la vénération du dieu Ahura Mazda, différait des autres religions antiques en raison de son caractère unique et de l’importance qu’il accordait à la purification par le feu. Bien que des écrits provenant de sources grecques, comme Hérodote, aient donné des informations fragmentaires sur les croyances des Perses, les textes sacrés eux-mêmes, connus sous le nom d'Avesta, ont offert un aperçu beaucoup plus complet de cette religion.

L'Avesta, toutefois, est difficile à étudier car les Perses, après la conquête arabe au VIIe siècle, se sont convertis presque entièrement à l’islam, et les derniers adorateurs de l'ancienne religion se sont réfugiés en Inde, où ils sont devenus les Parsis. C’est seulement au XVIIIe siècle que les chercheurs européens, tels que Anquetil-Duperron, ont pu accéder aux textes sacrés des Parsis et en traduire une partie en français. Ces travaux ont permis de mieux comprendre l’histoire et la structure de cette ancienne religion.

L’Avesta est une collection complexe de textes écrits à différentes époques, comprenant des hymnes (les Gathas) rédigés dans une langue proche du sanskrit védique, et des sections plus récentes en pehlevi, la langue du temps des Sassanides. L’un des plus grands défis pour les chercheurs est de déterminer quelles parties de l’Avesta représentent les croyances les plus anciennes et lesquelles ont été ajoutées plus tard. De plus, les divergences entre les informations fournies par les Grecs et les récits de l'Avesta suggèrent l’existence de deux religions distinctes dans l'Iran ancien, avant qu'elles ne se fusionnent sous la dynastie des Achéménides.

Les origines du mazdéisme remontent à une époque où les tribus iraniennes se séparaient des tribus indiennes au cours du deuxième millénaire avant J.-C. À cette époque, les croyances religieuses des deux groupes étaient similaires, notamment en ce qui concerne le culte des ancêtres et la vénération de certains animaux sacrés. Le culte du feu, l’importance des esprits des ancêtres (fravashis) et la relation avec les divinités Ahura et Daeva préfiguraient déjà la future structure religieuse du mazdéisme. Ce dernier se distinguera plus tard par la figure de Zoroastre, un prophète légendaire, dont les enseignements marqueront la naissance d’une religion qui aura une grande influence sur les croyances monothéistes ultérieures.

Le Zoroastrisme, ou mazdéisme, reste une des religions antiques les plus influentes, et bien que le temps ait obscurci certains de ses aspects, son impact sur la spiritualité mondiale perdure à travers des concepts tels que la lutte entre le bien et le mal, la purification par le feu et la rédemption de l'âme.