L’analyse de la rhétorique négative sur Twitter pendant la campagne électorale américaine de 2018 révèle des comportements intéressants parmi les candidats, qu'ils soient titulaires ou challengers. Ces observations mettent en lumière comment la vulnérabilité perçue des candidats, notamment les challengers, influe sur l'utilisation d'émotions négatives telles que la colère, l'anxiété et la tristesse. Une tendance marquante est que ces émotions sont plus fréquemment exploitées par les candidats en situation de défi, qui n'ont pas l'avantage d’être en poste.
Les candidats challengers ont en moyenne utilisé des mots d'angoisse, de colère et de tristesse plus souvent que leurs homologues titulaires. Cette différence, bien que modeste, s'est manifestée dans des tweets qui cherchaient à capter l'attention des électeurs via une forte charge émotionnelle. En moyenne, les challengers ont utilisé 10,2 mots de colère et 3,6 mots d'anxiété par tweet, contre respectivement 7,9 et 2,5 mots pour les titulaires. Ces différences suggèrent que la communication des challengers était davantage marquée par une volonté de se distinguer par la rhétorique émotionnelle, un phénomène qui s'explique en partie par leur position plus vulnérable dans le processus électoral.
En revanche, les titulaires qui faisaient face à des courses particulièrement compétitives ont montré une plus grande propension à utiliser des mots négatifs, en particulier ceux engagés dans des sièges dits "toss-up" ou "lean". Ce phénomène a souligné que, malgré leur avantage institutionnel, la peur de perdre pouvait également pousser les titulaires à recourir à une rhétorique plus agressive et émotionnelle. Ces candidats ont, en moyenne, utilisé 10,7 mots de colère, un nombre nettement supérieur à celui des titulaires dans des sièges plus sécurisés.
Une autre dynamique intéressante concerne les différences entre les genres. Les candidates féminines ont montré un usage significativement plus élevé de mots d'angoisse et de tristesse, tout en surpassant largement leurs homologues masculins dans l’utilisation de mots de colère. Les femmes ont en moyenne utilisé 13,5 mots de colère contre 7,6 pour les hommes, ce qui peut être interprété comme un reflet de l'état d’esprit général des électrices pendant une année marquée par les révélations du mouvement #MeToo. Cette différence pourrait également souligner une stratégie visant à mobiliser la colère des femmes contre les inégalités perçues.
Les affiliations partisanes ont également joué un rôle dans l’utilisation de la rhétorique négative. Les démocrates, dans un contexte où les élections étaient particulièrement défavorables pour les républicains, ont davantage exploité la colère dans leurs messages, avec une moyenne de 12,2 mots de colère, contre seulement 7,4 chez les républicains. Ce phénomène témoigne de l’utilisation stratégique de la rhétorique négative, visant à galvaniser la base électorale en réaction aux politiques ou à la personnalité de l'adversaire. En revanche, les candidats tiers ont montré une utilisation plus modérée des mots négatifs, ce qui suggère qu'ils ont tenté de se distinguer par un discours moins polarisant, mais également moins visible dans la bataille électorale.
Il est essentiel de comprendre que, au-delà de l'analyse des émotions brutes dans les tweets des candidats, la rhétorique négative sert également de mécanisme stratégique. Les candidats, qu'ils soient challengers ou titulaires, emploient souvent ces mots comme un moyen d'influencer la perception de leurs électeurs potentiels, de susciter des réponses émotionnelles et de renforcer leur message politique. La dépendance à la rhétorique négative est d'autant plus forte chez les candidats en situation de vulnérabilité ou ceux qui sont dans des courses électorales très serrées. Par conséquent, les résultats de cette étude ne se limitent pas à une simple observation des émotions sur Twitter, mais offrent un aperçu des stratégies électorales à travers un prisme émotionnel.
En outre, au-delà de la rhétorique négative elle-même, il est crucial de prendre en compte l'effet de l'environnement politique et social sur la manière dont ces messages sont perçus et comment ils influencent le comportement électoral. Les élections de 2018 ont eu lieu dans un contexte politique extrêmement tendu, avec des enjeux de société brûlants tels que les droits des femmes, l'immigration, et la gestion de la crise sanitaire, des sujets qui ont tous pu influer sur l'intensité et la nature des messages échangés sur les réseaux sociaux.
Le populisme et les divisions au sein du Parti Républicain durant la présidence de Trump
Le Parti Républicain a vécu une profonde transformation sous l’influence de Donald Trump, qui a exacerbé les fractures internes et mené à une redéfinition de ses priorités idéologiques. L’attitude de Trump vis-à-vis des figures établies du parti, comme John McCain, a été un facteur clé de cette dynamique. McCain, par son vote décisif contre l’abrogation de l’Affordable Care Act en 2017, a incarné la résistance modérée au sein du parti. Mais cette opposition allait au-delà de l’ACA, notamment dans son désaveu personnel de Trump, dont les attaques répétées à son encontre ont définitivement mis à mal toute relation constructive.
Le conflit avec McCain illustre un phénomène plus large : une évolution du parti, marqué par une polarisation accrue et une tendance à écarter les figures modérées. Ce phénomène s’est amplifié avec l’ascension de la Freedom Caucus à la Chambre des Représentants. Ce groupe de conservateurs idéologiques a souvent mis en échec l’agenda du gouvernement, notamment en imposant des conditions strictes pour le financement de projets comme le mur à la frontière sud des États-Unis. Ce blocage, qui a conduit à l’un des shutdowns gouvernementaux les plus longs de l’histoire en 2018-2019, a reflété la difficulté de Trump à gouverner avec une majorité républicaine divisée. Le Freedom Caucus, tout comme d’autres éléments de l’aile droite du parti, a insisté sur l’idée que la promesse de Trump de construire un mur devait absolument se concrétiser, ce qui a conduit à une impasse législative marquée par des tensions entre le pragmatisme et l’idéalisme.
La situation de Paul Ryan, ancien président de la Chambre des Représentants, illustre également cette dynamique de division. Bien que Ryan ait essayé de maintenir une ligne pragmatique et fiscalement conservatrice, son héritage a été marqué par des compromis, notamment le Tax Cuts and Jobs Act de 2017, qui a contribué à augmenter les déficits tout en offrant des réductions fiscales massives aux entreprises et aux hauts revenus. La lutte pour la survie du centre au sein du Parti Républicain a semblé de plus en plus improbable, avec des figures comme Ryan et McCain étant marginalisées au profit de voix plus radicales et populistes.
Du côté démocrate, les élections primaires de 2018 ont fait émerger des figures progressistes comme Ayanna Pressley et Alexandria Ocasio-Cortez, dont les victoires ont résonné comme un avertissement pour l’establishment du parti. Ces nouveaux visages ont cherché à redéfinir le programme du parti en s'orientant vers des politiques plus radicales comme le Green New Deal. Cependant, cette poussée progressiste n’a pas entraîné une division aussi marquée que celle observée chez les républicains. Nancy Pelosi, qui a su gérer avec finesse les divergences internes, a réussi à maintenir l’unité du groupe démocrate tout en intégrant les demandes de la jeunesse progressiste. Les tensions à l’intérieur du parti n’ont pas, à ce jour, paralysé le fonctionnement législatif de la Chambre des Représentants, contrairement à la situation du côté républicain.
La relation complexe entre les deux ailes du Parti Républicain et les différentes dynamiques internes au sein des deux grands partis américains ont été exacerbées sous l’administration Trump. Le compromis entre populisme et pragmatisme a forgé un environnement politique où l’action législative est souvent bloquée par des conflits internes, avec des fractures idéologiques profondes. Ce phénomène a mis en lumière la question centrale du rôle des institutions politiques et de la capacité du système à fonctionner efficacement face à une polarisation croissante.
L’importance de comprendre ce phénomène réside dans l’analyse des implications à long terme de cette polarisation. Non seulement elle redéfinit les priorités du gouvernement et les politiques publiques, mais elle influence également la manière dont les partis politiques évoluent en réponse aux changements sociaux et démographiques. Une des questions essentielles qui se posent est celle de la durabilité de ces divisions : jusqu’où les partis peuvent-ils se diviser avant que le système politique ne devienne inefficace ou, pire encore, dysfonctionnel ?
La polarisation partisane et ses effets sur la politique américaine : Un regard vers l'avenir
Les récentes élections ont révélé une réalité complexe concernant la polarisation partisane croissante aux États-Unis. Tandis qu'une majorité de Latinos a voté pour les démocrates, le Parti républicain semble de plus en plus dépendant d'un électorat stable, mais en déclin. Cette tendance met en lumière une division géographique croissante entre les bases de soutien des partis, rendant possible une polarisation encore plus prononcée, qui serait ancrée davantage dans les identités des électeurs que dans des divergences idéologiques sur les politiques publiques.
L'incompatibilité croissante entre la polarisation partisane et les compromis bipartisans au Congrès menace de renforcer l'impasse législative et d'encourager des tactiques antidémocratiques qui déstabilisent les normes et institutions essentielles. Un exemple frappant de cette dynamique a été le soutien des membres républicains du Congrès à la déclaration d'urgence de Donald Trump pour financer la construction d'un mur à la frontière, en redirigeant des fonds d'autres agences. Cette action a été perçue comme une violation directe du pouvoir constitutionnel du Congrès, notamment de son autorité sur le budget national, ce qui a alimenté des inquiétudes concernant une crise constitutionnelle imminente. Cette subversion des prérogatives législatives au profit d'une stratégie partisane pourrait fragiliser encore davantage les institutions de gouvernance.
Une autre illustration de cette tendance est l'affaiblissement progressif du filibuster au Sénat. Bien que cet instrument ait longtemps été perçu comme une protection des droits de la minorité, son usage excessif à des fins partisanes a conduit à sa quasi-élimination, notamment pour bloquer les nominations judiciaires. Il y a maintenant un risque croissant que cet outil soit supprimé pour contrer des législations majeures. Si des réformes des règles peuvent être nécessaires, l'élimination de certains instruments institutionnels semble souvent motivée par des considérations partisanes à court terme, mettant en péril la stabilité à long terme des institutions elles-mêmes.
À la fin de l'année 2018, Trump semblait avoir consolidé son contrôle sur le Parti républicain au Congrès, bien que la durabilité de cette coalition demeure incertaine. Le soutien à Trump parmi les républicains s'est intensifié au point où même ses anciens critiques, comme le sénateur Lindsey Graham, ont rejoint ses rangs. Cette dynamique a eu pour effet d'évincer de nombreux républicains modérés, soit par défaite, soit par retraite. À mesure que le Parti républicain se trouve davantage sous l'emprise de Trump, les tensions liées à la loyauté envers le président ne cessent de croître.
Il est évident que l'avenir du Parti républicain dépend désormais largement de sa fidélité à un président dont les comportements et décisions politiques suscitent de nombreuses controverses. Trump a effectivement consolidé un large soutien au sein de son électorat, mais cela soulève la question de savoir si cette stratégie pourra se maintenir à long terme. L'un des principaux défis réside dans le fait que cette alliance repose sur l'acceptation et la normalisation des actions de Trump, qui ont souvent violé les normes traditionnelles de la politique américaine. Ses attaques contre les médias, la justice, les élections et ses relations avec des dictateurs autoritaires ont mis en péril la confiance du public dans les institutions démocratiques.
Les divisions au sein du Parti démocrate, bien que nombreuses, ne parviennent pas à bloquer son rôle de contrôle face à l'administration Trump. Les tensions internes sont principalement dues à la diversité de ses membres, qui vont des progressistes aux modérés. Cette diversité peut parfois entraver la capacité du parti à se coordonner sur un agenda d'action clair, ce qui le rend vulnérable à la polarisation croissante, plutôt qu'à une remise en question de l'institution elle-même. Le fait de maintenir une cohésion interne au sein du Parti démocrate semble essentiel pour maintenir un équilibre institutionnel.
En perspective, l’élection de 2020 représente une nouvelle étape dans ce climat de polarisation exacerbé. Les républicains qui ont survécu à l'élection de 2016 se sont retirés ou ont été défaits lors des élections de mi-mandat de 2018, ce qui a donné lieu à une forte réaction contre la domination républicaine et une volonté de rendre Trump responsable de ses actions. Cependant, il convient de noter que les partis présidentiels ont traditionnellement perdu des sièges à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat. En revanche, les républicains ont élargi leur majorité au Sénat, ce qui témoigne d’une dynamique complexe.
À l’approche des élections de 2020, la campagne politique sera marquée par la montée des campagnes négatives, alimentées par les tensions liées à la peur et à la rancœur, des sentiments qui se propagent largement à travers les médias sociaux. Trump a largement utilisé les immigrants comme boucs émissaires pour attiser la peur et la colère au sein de son électorat, une tactique qui a fait ses preuves dans le passé. Cependant, il convient de se rappeler que la polarisation actuelle est nourrie par une multitude de facteurs, bien au-delà de la simple question de l'immigration, et que ses effets pourraient redéfinir à long terme la nature même de la politique américaine.
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