L'étude des structures quantiques en anneau (QR) représente une part essentielle de la physique des nanostructures, en raison de leurs propriétés uniques et de leur capacité à démontrer des phénomènes quantiques fascinants, tels que les interférences d'Aharonov–Bohm et des effets de résistance magnétique quantique. Ces dernières années, la fabrication et l'étude des QRs ont fait un bond en avant grâce à des avancées dans les techniques de microscopie à balayage et la lithographie. En particulier, l'utilisation de champs magnétiques perpendiculaires et de tensions de polarisation a permis de raccourcir considérablement le temps de déphasing des électrons dans des conditions de haute tension et de champ magnétique, facilitant ainsi l'observation de comportements non équilibres dans ces structures.

Les expériences menées sur des QRs à base d'InGaAs, observées par microscopie à balayage de porte (SGM), ont fourni une vue d'ensemble unique des interférences d'Aharonov–Bohm dans l'espace réel ainsi que de la densité d'états électroniques locale. Ces recherches ont révélé la structure spatiale du transport à l'intérieur d'un interféromètre quantique de Hall, permettant de comprendre les oscillations de résistance magnétique à des champs magnétiques élevés. Par ailleurs, un effet contre-intuitif a été observé dans un réseau à deux voies, formé à partir d'une jonction GaInAs, où le blocage partiel du transport électronique par un chemin supplémentaire a entraîné une augmentation du courant global à travers le dispositif. Ce phénomène a été interprété comme un analogue mésoscopique du paradoxe de Braess, un concept bien connu des réseaux classiques.

Sur le plan théorique, des études ont également exploré les oscillations d'Aharonov–Bohm dans un interféromètre à jonction n-p sur des nanorubans de graphène, où les courants persistants localisés à la jonction étaient couplés aux courants de bord du Hall quantique. Ce couplage, contrôlé par l'énergie de Fermi et le potentiel de la pointe de microscope à force atomique, a montré des oscillations intéressantes en conductance, apportant de nouvelles perspectives pour la manipulation des systèmes quantiques.

Les systèmes matériels utilisés pour la formation des QRs sont variés et ont évolué au fil du temps. La méthode d'auto-assemblage s'est révélée particulièrement efficace pour la formation de QRs dans différents systèmes de matériaux, tels que InAs/InP, Ge/Si et GaSb/GaAs. Dans le cas des QRs à base de GaSb, une particularité importante est que ces structures se forment immédiatement après la déposition de GaSb sur GaAs(001), sans besoin d'interruption de croissance ou de recouvrement. Ces QRs présentent une ouverture centrale distincte, ce qui en fait des objets véritablement doubles connectés, contrairement aux QRs d'InGaAs/GaAs.

Les QRs peuvent également être fabriqués par la technique de la « droplet epitaxy », une méthode qui permet de produire des QRs sans contrainte dans des systèmes comme GaAs/AlGaAs. Dans cette technique, les gouttes liquides métalliques de groupe III sont d'abord formées sur la surface du substrat, suivies d'une exposition à des éléments du groupe V (As, Sb, P). Ce processus a permis de produire des QRs parfaitement symétriques, et même de manipuler les états électroniques des nanostructures en contrôlant les paramètres de croissance. La fabrication de QRs en droplet epitaxy a été développée pour permettre la formation de QRs avec des géométries complexes, allant des QRs simples aux complexes à double anneau ou à plusieurs anneaux concentriques.

En complément des techniques de croissance classiques, des techniques d’attaque locale de gouttes (LDE) ont été mises au point, permettant de percer des trous nanométriques dans les surfaces semiconductrices et d'encadrer ces ouvertures par des parois circulaires de matériau récristallisé. En particulier, les QRs fabriqués via cette méthode ont montré qu'un champ électrique vertical pouvait être appliqué pour transformer des points quantiques (QDs) en QRs en modifiant la fonction d'onde des électrons et des trous. L'intégration de la LDE avec des simulations numériques et des expériences photoluminescentes a permis de mieux comprendre la forme et les caractéristiques des QDs en GaAs et leur transformation en QRs.

Les recherches récentes ont également mis en lumière la possibilité de synthétiser des QRs de topologie toroïdale, une réalisation jusque-là difficile à obtenir dans des structures nanométriques épitaxiées. La synthèse de nanoringues colloïdaux de CdSe a montré que ces structures pouvaient être formées lors d'une gravure contrôlée et d'une réorganisation de nanoplatelets bidimensionnels. En chauffant ces nanoplatelets à des températures élevées, un trou central se forme, ce qui leur confère leur forme de "donut" et met en évidence les principes de la formation dynamique de QRs dans des matériaux colloïdaux.

Enfin, l'optique et la spectroscopie de photoluminescence restent des outils précieux pour observer les propriétés électroniques de ces structures quantiques, notamment pour étudier les phénomènes de résistance magnétique et les effets de transport sous des conditions extrêmes de température et de champ magnétique. Ces techniques permettent de décoder les mécanismes sous-jacents des oscillations de résistance quantique et d'explorer de nouvelles frontières dans la manipulation des états quantiques dans des structures en anneau.

Comment l'interaction électron-phonon affecte-t-elle les nanostructures à double connexion ?

Dans le cadre des nanostructures à noyau et coquille, les fonctions de Bessel modifiées, notamment fnf_n et gng_n, jouent un rôle fondamental dans les bases de fonctions utilisées pour décrire les modes propres dans ces systèmes. Ces fonctions apparaissent fréquemment dans les modèles analytiques et numériques relatifs à l'interaction électron-phonon, notamment dans les nanofils à structure noyau-coquille en GaAs/GaP.

Les paramètres de matériaux pour GaAs et GaP en phase sphalérite, tels que les constantes de fréquence (ωTO\omega_T^O, ωLO\omega_{LO}), le module de Young (EE) et la constante de réseau (a0a_0), sont essentiels pour déterminer les caractéristiques des modes de phonons dans ces systèmes. Ces propriétés sont utilisées pour modéliser le comportement des phonons dans un environnement de confinement spatial, où la géométrie du noyau (aa) et de la coquille (bb) influe sur les fréquences de phonons à la fois pour les modes transversaux non-couplés et pour les modes longitudinaux-transversaux couplés.

Les modes de phonons dans les nanostructures à noyau et coquille peuvent être classés en deux catégories principales : les modes du noyau et ceux de la coquille. Dans le cas des modes du noyau, les conditions aux frontières, qui supposent un confinement mécanique complet, montrent que les modes transversaux non-couplés (T1T_1) sont indépendants des effets électrostatiques. En l'absence de contrainte, ces modes présentent une fréquence qui dépend uniquement du rayon du noyau aa, tandis que la fréquence des modes longitudinaux-transversaux couplés (LT2L-T_2) dépend également du rayon de la coquille bb. Cependant, l'influence de la contrainte modifie ce comportement, provoquant une variation significative des fréquences des modes phononiques, comme le montre la différence entre les graphiques des fréquences avec et sans contrainte.

Lorsqu'on considère les effets de la contrainte, une augmentation des fréquences des phonons est observée, ce qui affecte particulièrement les modes du noyau et de la coquille. Par exemple, les modes transversaux non-couplés dans le nanofil GaAs-GaP dépendent uniquement du rayon du noyau aa, mais cette dépendance évolue lorsqu'on intègre les effets de la contrainte, provoquant des déplacements notables des fréquences.

Une autre caractéristique intéressante est la transition entre les modes de phonons confinés et les modes de phonons dans la phase bulk lorsque le rayon du noyau devient très grand. Dans ce cas, les relations de dispersion des phonons LOLO et TOTO de type bulk sont retrouvées, et l'influence du confinement spatial et de la contrainte sur les fréquences des phonons devient négligeable. Ce phénomène est visible sur les courbes de dispersion de GaAs et GaP, où la transition vers les fréquences bulk se fait progressivement avec l'augmentation du rayon du noyau.

Les modes de phonons dans la coquille suivent une dynamique similaire. Les conditions aux frontières de la coquille, tout en tenant compte des effets de contrainte, modifient les fréquences des modes phononiques. Les modes de phonons dans la coquille sont influencés à la fois par le rayon du noyau aa et par le rayon de la coquille bb. Dans le cas de phonons optiques couplés, l'effet de la contrainte est plus prononcé pour les fréquences proches des modes de phonons de l'interface, où un croisement entre les modes longitudinaux et transversaux est observé, augmentant la complexité du comportement des phonons à l'interface.

Lorsque l'on analyse les modes de phonons dans le nanofil GaAs-GaP, il est important de considérer les effets de la contrainte non seulement sur les modes du noyau mais aussi sur ceux de la coquille. Ce phénomène peut entraîner une baisse significative des fréquences des phonons de la coquille en présence de contrainte, tandis que les modes de phonons dans le noyau peuvent voir leurs fréquences augmentées sous l'effet inverse de la contrainte. Ces interactions sont particulièrement marquées dans les plages de fréquence des phonons proches des modes de phonons de l'interface.

En résumé, l'interaction électron-phonon dans ces nanostructures est profondément influencée par les effets de confinement spatial et de contrainte. Les modes propres des phonons dans les nanofils à structure noyau-coquille montrent une dynamique complexe, où les fréquences sont déterminées par la géométrie du noyau et de la coquille ainsi que par les effets de la contrainte. La compréhension de ces effets est cruciale pour la conception de dispositifs à base de nanostructures, où l'interaction électron-phonon joue un rôle central dans les propriétés électroniques et thermiques des matériaux.

Comment la phase de Berry influence les résonances optiques dans les résonateurs topologiques

L'introduction de la topologie dans le domaine des résonances plasmoniques et optiques des résonateurs en anneau marque une avancée importante dans la compréhension des phénomènes physiques à l'échelle nanométrique. L'un des concepts clés qui a émergé est la phase de Berry, qui joue un rôle fondamental dans l'évolution topologique des systèmes non-triviaux, tels que les anneaux de Möbius métalliques et diélectriques. Cette phase géométrique, qui n'existait pas dans les résonateurs conventionnels, a été observée dans des microcavités optiques en forme de bande de Möbius, où une phase de Berry variable, allant de 0 à π, a été générée. Cette découverte contraste avec les rapports précédents dans les systèmes topologiques optiques, électroniques et magnétiques, où la phase de Berry était fixée à π.

La phase de Berry, bien que souvent associée à une évolution adiabatique cyclique, a été étendue pour inclure des évolutions non cycliques et non abéliennes dans des systèmes plus complexes. Dans les résonateurs à microtubes anisotropes en forme de cône, par exemple, le couplage spin-orbite optique permet la génération d'une phase de Berry acquise au cours d'une évolution non cyclique. Ces effets topologiques induits par la phase de Berry offrent des perspectives fascinantes pour la manipulation des photons dans les dispositifs quantiques intégrés à l'échelle des puces.

La phase de Berry se distingue de la phase dynamique, un facteur fondamental dans tous les systèmes ondulatoires, qu'ils soient classiques ou quantiques. Tandis que la phase dynamique dépend de l'énergie du système et évolue avec le temps, la phase de Berry, quant à elle, enregistre "la mémoire" du chemin parcouru dans l'espace des paramètres et n'apparaît que dans les évolutions topologiques non triviales. Cette phase géométrique est particulièrement importante dans des contextes tels que la matière condensée, la photonique, la physique des hautes énergies et la physique de l'espace.

L'une des premières vérifications expérimentales de la phase de Berry a eu lieu avec la propagation de la lumière à travers une fibre optique enroulée de manière hélicoïdale, ainsi que par les motifs d'interférence observés dans un interféromètre Mach–Zehnder non planaire. Dans ce système, le couplage spin-orbite optique a été réalisé grâce à une évolution non triviale du vecteur d'onde, se produisant dans un processus adiabatique. La phase de Berry acquise par chaque composant de polarisation circulaire est directement liée à l'angle solide Ω formé par le tracé du vecteur d'onde dans l'espace des impulsions.

Il est important de noter que la phase de Berry, bien qu'elle soit indépendante du matériau du dispositif et de l'énergie du photon, dépend entièrement de la topologie du système et de l'évolution dans l'espace des paramètres. Ce phénomène topologique a des implications profondes dans le domaine des résonateurs en anneau, dont la géométrie déformée permet de créer des modes plasmoniques ou photoniques avec des longueurs d'onde non entières autour de la circonférence du résonateur. Ces modes, qu'on ne retrouve pas dans les résonateurs classiques, ouvrent des possibilités inédites dans la manipulation de la lumière et des particules à l'échelle nanométrique.

Les applications de ces découvertes sont vastes, en particulier dans la manipulation des photons pour des dispositifs quantiques intégrables. L'utilisation de résonateurs topologiques pourrait jouer un rôle crucial dans le développement de nouvelles technologies dans le domaine de l'information quantique, des capteurs optiques, et même dans les dispositifs nanophotoniques avancés.

Ainsi, au-delà de la simple expérimentation de la phase de Berry, il est crucial pour le lecteur de comprendre que ces phénomènes ne sont pas uniquement limités aux expériences de laboratoire. Ils possèdent un potentiel immense pour la conception de dispositifs photoniques innovants. L'interconnexion entre les structures géométriques des résonateurs et les propriétés de la phase de Berry pourrait bien constituer la base de la prochaine génération de technologies quantiques.

Comment les avalanches de flux magnétique influencent-elles le comportement des anneaux supraconducteurs et comment le phénomène du "domino effect" se manifeste-t-il dans les structures à anneaux concentriques ?

Le régime des avalanches de flux dans les anneaux supraconducteurs révèle que ces événements réduisent le courant de blindage moyen circulant dans l’anneau. Malgré l’injection de flux magnétique, l’égalité entre le champ externe et le champ interne n’est jamais totalement atteinte ; un effet de blindage persiste toujours. Cependant, cette règle connaît des exceptions, notamment dans les anneaux étroits en niobium, où des dendrites traversent toute la largeur de l’anneau dès que la différence entre le champ appliqué et le champ moyen à l’intérieur du trou central dépasse un seuil critique. Ce seuil, noté ∆Hth, provoque une augmentation quasi-périodique et par paliers du champ interne Hi.

Les expériences menées sur de petits anneaux Nb montrent que ∆Hth augmente avec la largeur de l’anneau, alors que le champ de perforation initial demeure indépendant de cette largeur. Contrairement aux anneaux de grande taille, la première dendrite nucléée traverse toujours complètement l’anneau, ce qui induit une égalisation progressive du champ interne avec le champ appliqué à chaque injection de flux. La présence d’un piégeage (pinning) des flux, c’est-à-dire une sorte de désordre microscopique induisant une diminution locale de la densité de courant critique, conduit à des sauts plus petits et plus fréquents, comme l’a démontré une modélisation numérique rigoureuse.

Les simulations illustrent clairement que, à basses températures, les avalanches peuvent être déclenchées sans perforation complète, tandis qu’à des températures plus élevées, la première avalanche entraîne systématiquement la perforation. Une fois le champ appliqué supérieur à un certain seuil (par exemple environ 11 mT à 20 K dans le cas étudié), le champ magnétique moyen dans le trou central croît linéairement avec le champ appliqué, signe de la saturation du courant dans l’anneau supraconducteur. En revanche, à des températures plus basses, ce saut vers le champ appliqué n’a plus lieu, la zone chauffée par le flux étant plus restreinte, ce qui limite la quantité de flux injectée dans le trou central.

Le champ seuil pour déclencher ces avalanches dans un anneau supraconducteur d’un rayon extérieur constant ne dépend pas de la largeur du bord, mais il varie en fonction de la taille globale de l’anneau, en raison de l’augmentation du champ local au bord provoquée par un facteur géométrique important. Plus le rayon extérieur Ro diminue, plus le champ seuil Hth augmente. Cette relation est confirmée à travers diverses configurations expérimentales et simulations numériques.

Dans une tentative d’éviter ces avalanches, la configuration de deux anneaux concentriques a été étudiée. Si cette solution pourrait sembler protectrice, elle révèle en réalité un effet de "domino". En effet, un saut de flux dans l’anneau extérieur déclenche un saut quasi simultané dans l’anneau intérieur. Ce phénomène résulte d’une perturbation locale des courants et du champ magnétique à la frontière entre les deux anneaux, amplifiée lorsque l’espacement entre eux diminue. Ainsi, le comportement des flux magnétiques dans ces structures n’est pas une simple superposition des effets dans chaque anneau, mais une compétition complexe entre la divergence locale du champ magnétique et le blindage offert par l’anneau voisin.

Il est crucial de comprendre que le phénomène d’avalanches de flux dans les supraconducteurs ne se limite pas à des instabilités isolées, mais qu’il est fortement influencé par les dimensions géométriques, la température, la présence de défauts microscopiques, et la configuration topologique. Cette complexité implique que la maîtrise du comportement magnétique dans les dispositifs supraconducteurs nécessite non seulement une compréhension approfondie des interactions locales du flux magnétique mais aussi une prise en compte des effets collectifs et des couplages entre structures. De plus, le contrôle précis des paramètres comme la taille des anneaux, leur espacement, et les propriétés du matériau est essentiel pour minimiser les instabilités thermomagnétiques et garantir la fiabilité des applications supraconductrices.

Les nanostructures en anneau : Caractéristiques et applications des nanocristaux quantiques

Les nanostructures en anneau, ou Quantum Rings (QRs), ont suscité un intérêt croissant ces dernières années en raison de leurs propriétés électroniques exceptionnelles, qui résultent de la confination des porteurs de charge dans des états quantiques en forme d'anneau. Ces structures offrent une plateforme idéale pour explorer des phénomènes quantiques impliquant le flux magnétique, en particulier les effets de type Aharonov-Bohm (A-B), qui n'ont pas d'analogue classique. Les travaux expérimentaux dans ce domaine ont principalement été réalisés en utilisant les techniques de croissance MBE (Molecular Beam Epitaxy) et MOCVD (Metal-Organic Chemical Vapor Deposition). Cependant, des recherches récentes ont montré que la technique de croissance LPE (Liquid Phase Epitaxy) avec une composition quaternaire en phase liquide est également une méthode prometteuse pour la nano-ingénierie des QRs.

Les QRs étudiés dans ce contexte ont été cultivés à partir de la phase liquide quaternaire In-As-Sb-P, avec une épaisseur de phase de 500 μm et une durée de contact de 20 minutes avec le substrat. Les concentrations de phosphore et d’antimoine ont été choisies pour être deux fois plus élevées que celles utilisées pour la croissance des Quantum Dots (QDs). Les images obtenues par SEM à haute résolution montrent une densité moyenne de QRs de l'ordre de (1–3) × 10^9 cm^−2, avec une hauteur moyenne de 10 nm et un diamètre extérieur de 35 nm. L'analyse statistique des tailles des QRs révèle un diamètre optimal de sortie d'environ 35 nm, avec une largeur de pleine largeur à mi-hauteur (FWHM) de 20 nm. Ces caractéristiques sont pertinentes pour des études sous des champs magnétiques, car la géométrie des QRs détermine la trajectoire en forme d'anneau des électrons ou des trous. Cela permet d’étudier des phénomènes liés à la délocalisation de la fonction d'onde de l’électron, un phénomène confirmé par des simulations basées sur le modèle k·p à huit bandes.

L’un des aspects les plus intrigants des QRs réside dans leur capacité à générer des oscillations périodiques des propriétés quantiques des porteurs de charge, particulièrement lorsqu’ils sont soumis à un champ magnétique. Ces oscillations, connues sous le nom d'oscillations A-B, se manifestent par des variations périodiques de l’énergie excitonique et de l'intensité de photoluminescence en fonction du champ magnétique. De telles oscillations ont été observées dans les QDs de type II, notamment dans des structures telles que les QDs InP/GaAs et ZnTe/ZnSe, et dans des QRs auto-assemblés InAs/GaAs.

Une étude approfondie de la dépendance du champ magnétique sur la résistance électrique en feuille (magnétorésistance) des échantillons de QRs a également été réalisée. En appliquant un champ magnétique de jusqu'à 1,6 T, des mesures ont été effectuées à température ambiante dans les géométries de Faraday (perpendiculaire à la surface du substrat) et de Voigt (parallèle à la surface). Tandis que la relation entre la résistance en feuille et le champ magnétique dans le cas du substrat InAs suivait un comportement classique, l'échantillon à base de QRs montrait des irrégularités spécifiques sur la courbe de magnétorésistance, probablement dues à l'effet A-B. De plus, la résistance en feuille des échantillons de QRs était plus élevée, atteignant un ordre de grandeur de plus que celle du substrat de référence, ce qui est significatif pour les applications en tant que détecteurs photoconducteurs dans le domaine du mid-infrared.

En ce qui concerne les propriétés électroniques des QRs à composition graduée InAs1−x−ySbxPy, une étude systématique a été menée en utilisant la théorie de l'élasticité continue et le modèle à huit bandes k·p pour calculer les propriétés électroniques et élastiques des QRs de type II en alliage quaternaire. Le modèle k·p a permis de simuler la structure électronique de base des semi-conducteurs autour du point de haute symétrie de la zone de Brillouin, particulièrement pour les composés de type zincblende. L'effet de la contrainte interne sur les niveaux d'énergie des électrons et des trous a également été analysé, les résultats montrant de petites différences d'énergies des états fondamentaux entre les cas de structures contraintes et non contraintes. Cela met en lumière l’importance de la prise en compte de la déformation dans les calculs des propriétés électroniques, notamment pour les structures nanométriques comme les QRs.

Les simulations numériques ont révélé que les QRs de type II possédaient une forme de "volcan" idéale, correspondant aux profils obtenus par SEM, TEM et AFM. Les gradients de composition pour Sb et P varient à travers l'anneau, avec un gradient linéaire de 0 à 20% pour l'antimoine et de 0 à 15% pour le phosphore, en accord avec les études antérieures. Cependant, des mesures expérimentales supplémentaires, telles que la microscopie électronique à transmission haute résolution, sont nécessaires pour confirmer ces profils de composition.

Ce phénomène d'oscillations quantiques et les propriétés électroniques des QRs sont essentiels pour leur application dans des domaines tels que la détection infrarouge, la spintronique et les technologies de communication quantique. Les résultats obtenus montrent également que, malgré les défis expérimentaux, les QRs fabriqués par la technique LPE possèdent un potentiel considérable pour des applications avancées dans le domaine de la nanoélectronique.