Le contrôle prédictif basé sur modèle (FCS-MPC) pour les moteurs synchrones à aimants permanents (PMSM) offre une approche innovante par rapport aux méthodes classiques telles que le contrôle vectoriel (SVPWM). Cette approche est particulièrement utile lorsque les conditions de saturation doivent être strictement respectées, comme c'est le cas dans certaines applications industrielles ou robotiques. Dans un tel scénario, lorsque l'action de contrôle fait en sorte que la variable contrôlée dépasse un seuil, la fonction de coût devient infiniment grande, indiquant que l'action de contrôle est invalide. Ce mécanisme garantit que le contrôle ne dépasse jamais les limites imposées par le système, assurant ainsi une gestion optimale des ressources et de la puissance.

Pour un moteur PMSM avec contrôle FCS-MPC, l'objectif principal est de suivre la composante du courant de l'axe q du stator. La méthode utilisée repose sur l'approche de contrôle de la composante du courant d'axe d, en prenant en compte le fait que cette composante influence directement la puissance réactive du moteur. Pour réduire cette puissance réactive, améliorer l'utilisation du courant et minimiser les pertes d'énergie, la composante du courant d'axe d doit être maintenue aussi faible que possible. Ce contrôle permet non seulement une gestion optimisée de l’énergie, mais il prévient également les risques d'overmodulation de l'onduleur et les harmoniques de tension qui pourraient endommager les composants du système.

Un autre aspect important du contrôle FCS-MPC est la limitation du courant. Si un courant excessif est appliqué au moteur, cela peut entraîner des problèmes tels que l'overmodulation de l'onduleur et des harmoniques de tension qui affectent la performance du système. C’est pourquoi le FCS-MPC inclut une fonction de limitation de courant. En pratique, la fonction de coût est définie de manière à garantir que le courant reste dans des limites acceptables, en intégrant des paramètres spécifiques comme l'idmin, idmax, iqmin, et iqmax, pour encadrer les valeurs de courant tout en maintenant la performance.

L'utilisation de Simulink pour modéliser ces systèmes de contrôle permet une simulation efficace et précise, facilitant ainsi l'analyse de la performance et la comparaison avec des systèmes de contrôle classiques. Grâce à ses capacités graphiques et à sa bibliothèque modulaire, Simulink aide à la conception, la simulation, et la validation de systèmes de contrôle complexes. Cela permet de vérifier non seulement la faisabilité des systèmes, mais aussi d’identifier et de résoudre des problèmes potentiels avant l’implémentation réelle.

Un point central qui distingue FCS-MPC du contrôle classique basé sur PI est la fréquence de contrôle. Tandis que pour SVPWM, la fréquence de contrôle et la fréquence porteuse du PWM sont identiques, dans FCS-MPC, un seul vecteur de tension est appliqué par cycle de contrôle, ce qui réduit la fréquence de commutation par rapport à la fréquence de contrôle. Cela peut conduire à des performances de commutation plus efficaces et une meilleure gestion de la dissipation thermique dans les modules de puissance.

Les simulations, en particulier celles effectuées à une fréquence de contrôle de 5 kHz, montrent que les méthodes FCS-MPC génèrent des oscillations plus importantes dans les courbes de couple, de courant statorique et de vitesse par rapport aux méthodes classiques de contrôle vectoriel. Cependant, les courbes de contrôle vectoriel restent plus régulières et présentent moins de ripples, ce qui peut être un indicateur de meilleures performances dans des conditions normales d’utilisation, tout en minimisant les variations non désirées des grandeurs de contrôle.

Dans l’expérimentation de ces techniques, l'une des préoccupations majeures est la stabilité du système et l'optimisation des paramètres de contrôle. Les systèmes de contrôle prédictif, comme le FCS-MPC, bien que prometteurs pour des performances améliorées en termes de rapidité de réponse et d’adaptabilité, nécessitent une gestion précise des paramètres de coût et des prévisions de modèle pour éviter des surcharges ou des instabilités dans le système.

L'implémentation de ces systèmes de contrôle dans des environnements réels doit aussi prendre en compte les limitations matérielles et les exigences de traitement en temps réel, car l'utilisation d’un contrôle prédictif peut exiger des puissances de calcul importantes. Cela pose des défis dans les applications où les ressources de calcul sont limitées, mais aussi des opportunités pour les chercheurs et les ingénieurs de développer des méthodes plus efficaces de simulation et de contrôle.

Quelles sont les stratégies avancées de compensation de retard et leurs impacts sur la performance des actionneurs à aimants permanents ?

La fluctuation du courant entraîne de grandes variations du couple électromagnétique, ce qui réduit la performance de contrôle à l'état stable du moteur. De plus, ces fluctuations du courant dégradent également la précision de l'estimation de la position. En l'absence de compensation des retards, l'erreur d'estimation de la position varie de -0,11 rad à 0,1 rad. Cependant, lorsqu'un algorithme traditionnel de compensation TSP (Time-Shift Compensation) est utilisé, comme le montre la Figure 3.29, les fluctuations du courant à l'état stable du moteur diminuent considérablement. L'amplitude maximale du courant de phase est réduite à seulement 30 A (une diminution de 25 %), et la fluctuation du courant sur l'axe q est également réduite à 35 A, soit une diminution de 25,6 %. En comparaison avec la stratégie de contrôle traditionnelle FCS-MPC (Finite Control Set Model Predictive Control), l'application de la compensation de retard TSP améliore considérablement les performances à l'état stable du moteur et réduit le « ripple » du couple. Comme les fluctuations du courant diminuent, la précision de l'estimation de la position s'améliore également. L'intervalle d'erreur d'estimation de la position est maintenant réduit de -0,08 rad à 0,09 rad.

Lorsque l'algorithme de compensation basé sur une estimation du temps de retard est appliqué, comme montré dans la Figure 3.30, on observe une amélioration similaire des performances du système. L'amplitude des fluctuations du courant de phase est d'environ 28 A, et l'intervalle des fluctuations du courant sur l'axe q va de 0 à 36 A (avec une fluctuation de 36 A), tandis que l'erreur d'estimation de la position varie de -0,07 rad à 0,08 rad. Ces résultats sont presque identiques à ceux obtenus avec la compensation TSP, ce qui indique que la nouvelle stratégie de compensation a une capacité de compensation similaire à celle de la méthode traditionnelle. Il est important de noter que la stratégie de compensation traditionnelle utilise le meilleur vecteur de tension pour le cycle actuel et l'applique au cycle suivant du moteur, tandis que le nouvel algorithme de compensation sélectionne et applique la tension optimale pendant le cycle actuel. Ces deux algorithmes de compensation sont donc fondamentalement différents. Par conséquent, l'algorithme de compensation basé sur l'estimation du temps de retard enrichit le cadre théorique du MPC et possède une valeur théorique importante.

Les stratégies de contrôle sans positionnement ont émergé comme une méthode révolutionnaire dans le domaine des actionneurs à aimants permanents (PMA), offrant une alternative innovante aux systèmes traditionnels qui dépendent des capteurs physiques de position. Ces méthodes, souvent regroupées sous la catégorie plus large des techniques de contrôle sans capteur, ont gagné en popularité grâce à leur capacité à simplifier la conception du système, réduire les coûts et améliorer la robustesse globale du système. Dans les systèmes PMA traditionnels, comme le montre la Figure 2.5, il est généralement nécessaire d'utiliser au moins deux capteurs de position : un pour surveiller la position de sortie du réducteur et un autre pour suivre la position du rotor du moteur à aimants permanents. Bien que le capteur de position à la sortie du réducteur reste essentiel pour assurer un mouvement précis et un contrôle au niveau du système, le capteur de position du rotor peut, dans de nombreux cas, être remplacé par des algorithmes avancés d'estimation de position. Ce remplacement marque le cœur du contrôle sans position, permettant le développement de systèmes d'actionneurs à la fois économiquement viables et opérationnellement efficaces.

L'avancement des méthodologies de contrôle sans position a été stimulé par divers facteurs, tous soulignant leur potentiel pour révolutionner les systèmes PMA. Les capteurs de position traditionnels, tels que les codeurs et les résolveurs, contribuent de manière significative au coût global, à la taille et à la complexité des PMA. Ces capteurs présentent également plusieurs limitations, telles que leur susceptibilité aux perturbations environnementales (fluctuations de température et d'humidité), leur vulnérabilité aux interférences électromagnétiques et les problèmes de maintenance dus à l'usure mécanique. Le contrôle sans position permet de résoudre ces problèmes en éliminant la dépendance vis-à-vis des capteurs physiques du rotor, réduisant ainsi l'encombrement physique, les coûts et les exigences de maintenance du système. Un autre avantage clé réside dans l'amélioration de la robustesse et de la fiabilité des systèmes d'actionneurs. Le contrôle sans position atténue le risque de dégradation des performances causée par la défaillance ou l'inexactitude des capteurs, problèmes fréquents dans des environnements de fonctionnement difficiles. En utilisant des techniques sans capteur, les systèmes PMA offrent une plus grande tolérance aux pannes, ce qui les rend adaptés à des applications où la fiabilité est primordiale, telles que la robotique industrielle, les systèmes automobiles et les applications aérospatiales.

Le cœur du contrôle sans position repose sur l'estimation précise de la position et de la vitesse du rotor en temps réel, à l'aide d'algorithmes de calcul avancés. Ces algorithmes s'appuient sur des modèles du moteur qui décrivent le comportement physique et électrique des PMA, ainsi que sur des mesures de paramètres électriques facilement accessibles, tels que les courants de phase et les tensions terminales. En traitant ces données, la position et la vitesse du rotor peuvent être reconstruites avec une grande précision, remplaçant ainsi le besoin de capteurs physiques. Les techniques de contrôle sans position peuvent être largement classées en deux grandes approches, chacune adaptée à des conditions de fonctionnement spécifiques. Les méthodes de faible vitesse, qui sont utilisées là où les méthodes basées sur la force électromotrice inverse (back-EMF) rencontrent des difficultés, et les méthodes de haute vitesse, particulièrement efficaces pour les opérations à grande vitesse. Ces dernières exploitent la relation entre le mouvement du rotor et la force électromotrice inverse induite dans les enroulements du moteur. En analysant le signal back-EMF, on peut inférer la position et la vitesse du rotor. Cependant, ces méthodes sont moins efficaces à faible vitesse, où le signal back-EMF devient trop faible pour être détecté de manière fiable.

Enfin, la détection de la position initiale du rotor dans les moteurs à aimants permanents est cruciale pour un démarrage réussi du moteur. Une détection incorrecte de la position initiale peut réduire le couple de démarrage du moteur et même entraîner une inversion du moteur pendant le démarrage. Les méthodes pour acquérir la position initiale du rotor incluent la méthode de pré-positionnement du rotor, la méthode de calcul de la matrice des paramètres d'inductance, la méthode du vecteur de pulsation de tension, l'injection de tension pulsée haute fréquence, et la méthode basée sur les micro-mouvements du rotor.