Il est courant, pour les personnes confrontées à l’anxiété ou à des défis personnels, de se retrouver dans un état de lutte intérieure avec des pensées difficiles et des émotions inconfortables. Mais plutôt que de s'engager dans une bataille constante contre ces ressentis, il devient essentiel d'apprendre à vivre avec eux et à comprendre leur place dans nos vies. Ce processus n’est pas seulement une question de gestion des symptômes, mais d'une exploration plus profonde des valeurs qui sous-tendent nos actions et nos décisions. C'est à travers ces valeurs que nous pouvons donner une direction à notre existence, même lorsque nous sommes accablés par des défis émotionnels et mentaux.

Les valeurs agissent comme une boussole dans nos vies. Elles ne sont pas des objectifs à atteindre, mais des orientations vers lesquelles nous dirigeons nos efforts. Par exemple, la famille, une valeur pour de nombreuses personnes, n’est jamais quelque chose que l’on "accomplit" ou "termine". Il n’existe pas de point final où l’on pourrait dire "j'ai terminé avec la famille". Plutôt, la famille est une direction vers laquelle nous nous dirigeons tout au long de notre vie, avec des actions concrètes pour nourrir ces liens et renforcer ces relations. Les valeurs, donc, ne sont pas des objectifs à cocher mais des processus continus, un parcours que nous choisissons de suivre pour enrichir notre existence.

L’acceptation de cette réalité est particulièrement pertinente dans le cadre thérapeutique. Un thérapeute peut parfois se sentir submergé par un client particulièrement difficile ou par des journées où tous les cas semblent accablants. C’est dans ces moments qu'il est crucial de se rappeler pourquoi on a choisi cette voie : aider les autres à surmonter leurs luttes et les accompagner dans le cheminement vers des vies plus significatives. Cela n’implique pas seulement de se concentrer sur la souffrance du moment, mais de se souvenir de l'impact positif que peut avoir un changement, même petit, dans la vie d’une personne. En restant fidèle à ses propres valeurs, un thérapeute peut aussi se ressourcer et ne pas se laisser piéger par les exigences émotionnelles d’un travail exigeant.

Lorsqu’il s’agit de définir des objectifs dans ce cadre, il est important de comprendre que les valeurs orientent ces objectifs, mais que les objectifs peuvent eux-mêmes changer avec le temps. Si la famille est une valeur centrale, par exemple, les objectifs peuvent inclure des activités comme passer plus de temps avec un conjoint ou jouer davantage avec les enfants. Cependant, sans une compréhension claire des valeurs sous-jacentes, ces objectifs peuvent perdre leur signification. Ce sont les valeurs qui donnent de la profondeur et du sens à nos actions quotidiennes.

Il est aussi crucial de ne pas projeter ses propres valeurs sur les autres. Les valeurs sont profondément personnelles, façonnées par l'histoire, la culture, et l’expérience de vie de chaque individu. Un thérapeute doit donc veiller à ne pas imposer ses propres croyances ou priorités à ses clients, mais plutôt à les aider à identifier ce qui est vraiment important pour eux. Parfois, cela signifie déconstruire des idées préconçues sur ce qu'une "bonne vie" devrait être ou sur ce que la société, la famille ou les normes culturelles nous poussent à penser. Une valeur n'est pas quelque chose que l’on "doit" faire, mais quelque chose que l’on "veut" intégrer dans sa vie, pour son propre bien-être.

Il est intéressant de noter que certaines catégories de valeurs sont universelles, bien qu’elles se manifestent de manière différente chez chaque individu. Les relations humaines, qu'elles soient familiales, amoureuses, parentales ou amicales, occupent une place importante dans la vie de nombreuses personnes. Cependant, des individus comme ceux sur le spectre de l’autisme peuvent ne pas valoriser les relations sociales de la même manière. Cela ne signifie pas qu’ils ne possèdent pas de valeurs, mais que celles-ci peuvent être différentes et plus centrées sur d’autres aspects de la vie, comme le développement personnel ou l’accomplissement professionnel.

De plus, il est vital de s'interroger sur des domaines souvent négligés, tels que la récréation et les loisirs. Trop souvent, les gens sont pris dans un cycle de travail incessant, où le loisir est perçu comme une récompense à accorder une fois que tout le reste est accompli. Pourtant, cette vision peut nous priver d'une qualité de vie essentielle, car nous risquons de ne jamais trouver le temps pour nous détendre et profiter des petites choses qui rendent la vie agréable. Il est donc important d'encourager à la fois soi-même et ses clients à trouver des moments de plaisir, aussi simples qu'ils soient, comme faire une activité sans but productif, juste pour le plaisir.

Enfin, la spiritualité, qu'elle soit définie de manière religieuse ou plus philosophique, représente une autre catégorie fondamentale de valeurs pour de nombreuses personnes. Beaucoup de thérapeutes évitent d’aborder ce sujet, pensant que cela pourrait être trop intrusif. Pourtant, la spiritualité peut jouer un rôle central dans le sens que les individus attribuent à leur existence. Elle n’est pas nécessairement liée à une pratique religieuse traditionnelle, mais peut concerner une forme de contemplation de l’univers, de l’émerveillement devant la vie, ou d’une quête de sens profond. Prendre en compte cette dimension dans la vie d’un client peut ouvrir de nouvelles avenues pour la guérison et la croissance personnelle.

L’exploration de ces valeurs est particulièrement importante pour les personnes qui vivent des périodes d'anxiété intense, car elles peuvent facilement se perdre dans la gestion des symptômes sans voir le lien entre leurs préoccupations et ce qui donne véritablement sens à leur vie. Il devient alors crucial de rétablir le contact avec ce qui est fondamental pour eux, au-delà de la gestion des troubles. Cela permet de retrouver la motivation nécessaire pour engager des changements positifs et durables. En identifiant ce qui compte vraiment, une personne peut transformer ses actions en fonction de ses valeurs profondes, plutôt que de ses peurs ou de ses attentes imposées.

Il est important, au-delà de tout cela, de comprendre que la quête de sens et la direction de vie ne sont pas des solutions rapides ou simples. Elles nécessitent du temps, de l’introspection et parfois un travail difficile, mais chaque petite étape dans cette direction peut avoir un impact profond, non seulement sur l’individu, mais sur ses relations et son environnement.

Comment apprendre à accueillir l'anxiété sans lutte ?

Un jour, un client m’a dit : « Je m’assois avec mon anxiété comme je m’assoie avec une tasse de café. » Cette métaphore est une manière intéressante de dire : « Bonjour, mon anxiété, mon vieille amie ! » Ce n’est pas une bataille à mener, ni un tourbillon dans lequel je dois me perdre. C’est simplement là, à mes côtés, pour le moment. Et à partir de là, je décide de ce que je veux, ou non, faire pour avancer vers mes valeurs. Par la pratique de l’acceptation, on devient plus indulgent envers soi-même. On cesse de lutter et on se permet de lâcher prise. Après tout, ce sont vos pensées, vos sentiments, vos sensations. Comment pouvez-vous donc réellement « gagner » contre vous-même ?

L'acceptation de son anxiété, en revanche, n'implique pas de se laisser engloutir. Au contraire, l'acceptation active peut être comparée à la manière dont on s’occupe d’un bébé qui pleure. Un jour, lors d’une consultation, j’ai eu l'occasion de travailler avec une femme, Betty, qui souffrait de l’anxiété la plus sévère que j’aie jamais rencontrée. Elle tremblait constamment, jour et nuit. Son mari l’accompagnait à chaque séance, et la première chose qui m'a frappé lorsque je l’ai rencontrée en salle d'attente, ce fut ces tremblements. Betty déambulait sans cesse dans mon bureau pendant l'entretien. Mon premier réflexe avait été de penser à une maladie neurologique, comme la maladie de Parkinson. Mais après une série de tests médicaux (analyses sanguines, examens cardiaques, scans cérébraux), il avait été confirmé qu’il n’y avait rien de physiquement anormal chez elle. Les médecins avaient conclu que l’anxiété était la cause.

Malgré cela, toutes les méthodes qu'elle avait essayé pour réduire son anxiété – techniques de relaxation, médicaments anxiolytiques – ne faisaient qu'aggraver la situation. Lors de notre discussion, elle m’expliqua que, parmi les choses les plus importantes dans sa vie, être mère arrivait en tête de liste. Sa fille, désormais adulte, allait bientôt avoir son premier enfant, et Betty était ravie à l'idée de devenir grand-mère. Cependant, sa fille avait posé une condition : « Si tu ne contrôles pas ton anxiété, il est hors de question que tu approches mon bébé ! » Cette déclaration avait naturellement fait augmenter son anxiété.

Je lui expliquai alors que, même s'il pouvait y avoir des causes plus profondes derrière ses symptômes, ce que je percevais immédiatement, c’était qu’elle était en guerre avec son propre corps, avec ses propres émotions. « Bien sûr que vous luttez contre cela, lui dis-je. Cette anxiété est intense et, pour vous, elle semble dévorer votre vie, il est donc naturel de ne pas vouloir la ressentir. Mais cette anxiété vient de votre propre corps, elle est le fruit de vos propres mécanismes. Elle est là, certes de manière plus envahissante que vous le souhaitez, mais elle n’est pas une ennemie extérieure. »

J’utilisai une analogie que Betty trouva utile : imaginer son anxiété comme un bébé qui pleure. « Quand un bébé hurle, vous ne vous mettez pas à crier à votre tour – cela ne ferait qu’aggraver la situation. Si le problème n’est pas un simple inconfort physique, comme une couche trop serrée, tout ce que vous pouvez faire, c’est prendre le bébé dans vos bras, doucement, et le bercer avec calme, même si ses pleurs persistent. » Je lui expliquai que l’on pouvait faire de même avec ses émotions. « Elles vous appartiennent, après tout. Il n’est pas nécessaire de lutter contre vous-même. Traitez votre anxiété avec la même douceur et la même bienveillance. »

Je lui demandai de prendre un moment pour s'asseoir et, pour la première fois depuis longtemps, Betty arrêta de trembler. Bien que cet instant de calme ne soit pas une solution définitive à son problème, il marqua un pas important vers une nouvelle manière de se comporter face à son anxiété.

Il est essentiel de comprendre que cette pratique n’est pas limitée à une situation particulière. Chaque fois que l'anxiété vous envahit, trouvez un endroit calme et asseyez-vous simplement avec elle. Imaginez la tenir comme un bébé qui pleure, ou comme vous tiendriez un ami dans la détresse. Peu importe si l’anxiété s’intensifie ou se dissipe, l’important est de lui permettre d’être là sans l'ignorer. Si vous avez l'habitude de lutter contre vos émotions toute votre vie, il vous faudra peut-être du temps pour développer la capacité à être doux et compatissant envers vous-même. Pratiquer cela quelques minutes chaque jour peut commencer à briser des habitudes anciennes et peu utiles.

Il est souvent difficile de se donner la permission de ressentir des émotions désagréables. Parfois, il est nécessaire de pleurer comme un bébé. Lorsque cela arrive, offrez-vous la compassion. La vie nous réserve déjà bien assez de défis, pas besoin d'ajouter à notre détresse en nous battant contre nous-mêmes.

Dans cette démarche, il est crucial de ne pas tomber dans le piège de vouloir « guérir » l’anxiété à tout prix. Nous avons tous l’habitude, en tant que thérapeutes ou dans nos vies personnelles, d’essayer d'aider les autres ou nous-mêmes à se débarrasser de ce qui nous fait souffrir. Cependant, la lutte constante contre l'anxiété ne fait que l’intensifier. Paradoxalement, il est souvent plus efficace d’accepter ces émotions, de les reconnaître et de leur offrir la possibilité de s'exprimer sans jugement ni résistance. Une approche bienveillante, à la manière dont on traiterait une personne fragile ou en détresse, permet d’établir un espace intérieur de paix.

Pourquoi les mensonges innocents persistent-ils et comment y faire face ?

Les mensonges dits "blancs" peuvent sembler inoffensifs, mais leur répétition peut entraîner des conséquences émotionnelles complexes. Dans le cas de Larry, un thérapeute expérimenté qui se retrouve pris dans un cycle de mensonges banals vis-à-vis de sa femme, on assiste à un mécanisme psychologique profond. Ces petites falsifications de la réalité, souvent justifiées par la peur du conflit ou de la désapprobation, deviennent des habitudes ancrées dans des expériences émotionnelles non résolues. Larry admet qu'il sait que ces mensonges sont "stupides", qu'ils n'ont aucune base rationnelle, mais il continue de les utiliser comme un moyen de gérer des sentiments inconscients qu'il n'arrive pas à affronter directement.

Lors de la discussion avec Larry, une approche différente est proposée pour briser ce cercle vicieux. Plutôt que de simplement le convaincre de "dire la vérité", une exploration plus profonde de ses émotions est nécessaire. Larry doit d'abord se reconnecter avec les sentiments physiques et émotionnels associés à ses mensonges. Cela le mène à une mémoire de son enfance, où il se souvient d'une scène violente entre ses parents. Un jeune garçon de six ans, pris dans le chaos familial, ressent une pression insupportable pour "réparer" la situation, bien qu'il n'en ait ni le pouvoir ni la compréhension à cet âge. Ce souvenir, devenu un point d'ancrage, explique en grande partie son évitement du conflit et son recours systématique aux mensonges pour maintenir l'illusion d'un contrôle ou d'une harmonie.

Il est crucial de comprendre que ces comportements sont des mécanismes de défense face à des douleurs anciennes non traitées. Lorsque Larry, adulte, se met dans la position de son jeune moi, il réalise qu'il avait besoin d'empathie et d'assurance, des choses qu'il n’a pas reçues à l’époque. En offrant cette compassion à son enfant intérieur, en imaginant ce qu'il aurait voulu entendre à ce moment-là, il commence à guérir des blessures anciennes et à redéfinir son rapport à la vérité.

Cette approche thérapeutique, où le passé et le présent se rencontrent, offre une voie vers la réconciliation intérieure. Elle ne consiste pas à effacer les souvenirs douloureux, mais à permettre aux individus de les appréhender sous un autre angle, en leur donnant un pouvoir réparateur. Cette technique d'auto-compassion, qui repose sur la capacité à accepter ses sentiments sans jugement, est essentielle pour libérer une personne des chaînes de ses comportements destructeurs.

De plus, la réflexion sur le mensonge n’est pas uniquement un sujet de "moralité". Il s’agit d’un reflet des conflits internes non résolus, souvent issus de blessures d'enfance. Ces mensonges blancs sont le symptôme de quelque chose de plus profond, d’un besoin de protection face à la peur du rejet ou de l’abandon. Les clients qui suivent ce type de processus thérapeutique doivent comprendre que la répétition de ces comportements est souvent une réponse à des besoins émotionnels insatisfaits. Il est donc nécessaire de traiter la source de ces émotions avant de pouvoir réellement changer le comportement en question.

Enfin, il est essentiel de souligner que la guérison ne se produit pas du jour au lendemain. Même si une séance permet un changement immédiat, comme cela a été le cas pour Larry, la vraie transformation prend du temps et de la persévérance. Chaque exercice, chaque prise de conscience amène un individu plus près de l’acceptation de soi et de la capacité à relâcher les anciennes dynamiques émotionnelles.

L’importance de l’auto-compassion dans ce processus ne peut être sous-estimée. Lorsqu'une personne apprend à accepter ses propres expériences, à observer ses émotions sans les fuir ou les juger, cela crée un climat de bienveillance intérieure qui facilite la guérison. En effet, il est fondamental de se rappeler que les pensées et émotions difficiles ne doivent pas être combattues, mais plutôt accueillies, car c’est dans cet accueil que réside la clé de la transformation.

Comment définir des objectifs en période d'anxiété : établir un plan d’action concret

Lorsque l'anxiété prend le dessus, il peut sembler difficile de s'engager dans une action concrète. Pourtant, une approche structurée peut non seulement aider à surmonter cette paralysie, mais aussi à avancer vers des objectifs personnels significatifs. C’est là que les objectifs SMART deviennent particulièrement utiles. Ces objectifs sont spécifiques, mesurables, atteignables, pertinents et temporellement définis, et peuvent être adaptés pour les personnes confrontées à l’anxiété.

Pour commencer, il est important de clarifier la valeur sous-jacente que vous souhaitez poursuivre. Si, par exemple, la santé est une valeur clé dans votre vie, l’un de vos objectifs pourrait être de faire de l’exercice. Mais il ne suffit pas de simplement dire "je veux faire de l’exercice", il faut le spécifier davantage. Par exemple, vous pouvez décider de marcher sur un tapis roulant. Pour rendre cet objectif mesurable, vous pouvez établir que vous ferez cette activité trois fois par semaine. Afin qu'il soit atteignable, vous pourriez limiter la durée de chaque session à 20 minutes. Cela garantit que votre objectif est réaliste, tout en restant pertinent car la marche est une activité bénéfique pour la santé. Enfin, pour le rendre temporellement défini, vous pourriez planifier vos marches chaque lundi, mercredi et vendredi, à partir de la semaine prochaine. Si l’objectif est ponctuel, comme participer à une course de 5 km, vous pouvez fixer une date limite, par exemple à la fin du mois prochain. Ce processus peut être répété pour chaque domaine de votre vie que vous souhaitez améliorer.

Lorsque vous définissez des objectifs à court terme, demandez-vous : quels objectifs puis-je mettre en place dans les prochaines semaines ou mois pour progresser vers cette valeur ? Veillez à ce que chaque objectif soit précis, mesurable et réalisable. Assurez-vous également qu'il soit pertinent et qu'il puisse être accompli dans un délai raisonnable. La mesure de l'atteinte de chaque objectif est également cruciale pour maintenir la motivation. Vous devez pouvoir savoir exactement comment vous saurez que vous avez réussi. De plus, une échéance est essentielle : demandez-vous à quelle date vous souhaitez atteindre chaque objectif.

En ce qui concerne les objectifs à moyen terme, ceux-ci concernent les étapes à franchir dans un an ou deux. La même règle s’applique : soyez spécifique, mesurable, réalisable et pertinent. Il peut s'agir d'objectifs plus ambitieux mais toujours fondés sur les mêmes principes.

Quant aux objectifs à long terme, ils s'étendent sur plusieurs années, voire une décennie. Il est toujours nécessaire de rester précis et de donner un délai pour chaque objectif, même à long terme, car la planification est essentielle, même si l’échéance semble lointaine. Les objectifs doivent être réévalués au fil du temps, ajustés si nécessaire, et adaptés à vos valeurs de vie.

Les objectifs doivent toujours être revus à intervalles réguliers pour s'assurer qu'ils sont toujours en phase avec ce qui vous importe. Il est essentiel de ne pas faire des objectifs simplement pour répondre aux attentes des autres, mais bien pour soi-même. Lorsque vous définissez un objectif, il doit être aligné avec ce que vous valorisez véritablement, afin qu'il vous inspire à avancer et à surmonter l'anxiété plutôt que de renforcer le stress.

Un autre aspect à prendre en compte est la notion d'engagement. L'un des plus grands défis lorsqu’on travaille avec des individus souffrant d'anxiété est de les aider à s'engager dans des actions concrètes. Il est essentiel de différencier la notion de « tentative » de l’action véritable. Par exemple, un jeune étudiant nommé Thomas avait du mal à aller en cours à cause de son anxiété. Bien qu’il savait que tout allait bien une fois qu’il était en classe, il procrastinait constamment, repoussant sa présence à une date ultérieure. Cette forme d'évitement est un piège courant chez les personnes anxieuses.

Dans ce cas précis, un simple changement de perspective a permis à Thomas de prendre conscience de son propre processus : l’anxiété qu’il ressentait en pensant à ses cours était, en réalité, ancrée dans une mémoire ancienne d’enfance. Cette prise de conscience l’a aidé à dénouer une grande partie de son anxiété et à s’engager de manière plus proactive. En effet, comprendre que certaines émotions sont liées à des expériences passées et non à la situation actuelle peut aider à modifier la manière dont on y répond.

Pour aider un client ou soi-même à s’engager pleinement, il est souvent nécessaire d’identifier si l’objectif est trop vaste ou trop imprécis. Dans de tels cas, il est plus efficace de diviser l’objectif en étapes plus petites et plus accessibles. Plutôt que de se dire « je vais aller en cours », un petit pas comme « je vais juste poser un pied sur le campus » peut faire une différence. Ce processus de petits pas est crucial dans la gestion de l'anxiété, car il réduit le risque de surcharge et augmente les chances de succès.

Il est également essentiel de renforcer l’engagement envers soi-même. Si une personne exprime qu’elle est à 80 % prête à entreprendre une action, il est important de creuser pour comprendre ce qui bloque cette volonté d’agir pleinement. Peut-être que l’objectif n’est pas suffisamment motivant ou bien qu’il est trop grand pour être attaqué d’un coup. Dans ce cas, l’objectif doit être redéfini pour le rendre plus accessible, tout en restant significatif. Une fois l’engagement pris, même partiellement, il devient beaucoup plus facile de s’y tenir et d’en récolter les bénéfices.

La clé est d’être réaliste et progressif dans l’approche des objectifs. L'anxiété n’est pas un obstacle insurmontable si l’on sait comment l’appréhender et le surmonter avec des actions concrètes.