La chimie verte se présente comme une discipline fondamentale visant à remodeler la production chimique par l’adoption de procédés moins nuisibles à l’environnement et à la santé humaine. Elle repose sur la réduction, voire l’élimination, des déchets dès la phase de conception des réactions chimiques, en privilégiant des substances moins dangereuses et des méthodes synthétiques plus efficaces et sûres. Ce champ d’étude trouve ses racines dans des concepts tels que la catalyse et l’économie atomique, qui ont progressivement pris de l’importance face aux préoccupations croissantes liées à la pollution chimique et à l’épuisement des ressources naturelles.
Les principes fondateurs de la chimie verte s’articulent autour de douze axes essentiels, dont le plus crucial est la prévention de la production de déchets, concept bien plus bénéfique que leur traitement post-production. L’économie atomique, qui vise à maximiser l’intégration des atomes des réactifs dans le produit final, incarne cette philosophie en mesurant l’efficacité d’une réaction sur la base de l’absorption quasi-totale des matières premières, limitant ainsi le gaspillage.
L’orientation vers des synthèses chimiques moins dangereuses est également primordiale. Cela implique de substituer les composés toxiques par des alternatives plus sûres, tout en garantissant l’efficacité des produits obtenus. Le choix de solvants sûrs, souvent biodégradables, renouvelables ou recyclables, s’inscrit dans cette démarche, accompagnée du développement d’auxiliaires et de catalyseurs adaptés qui favorisent l’intensification des procédés. Par ailleurs, l’optimisation énergétique, par l’utilisation de catalyseurs actifs à basse température ou l’implémentation de procédés sans solvants, réduit l’empreinte carbone des processus chimiques.
La catalyse joue un rôle central dans cette révolution verte. En accélérant les réactions sans être consommés, les catalyseurs permettent de diminuer l’énergie nécessaire, de réduire l’usage de substances dangereuses et de limiter la production de déchets. Le recours à des catalyseurs biodégradables ou à la biocatalyse, qui utilise des enzymes naturelles ou modifiées, illustre cette approche biomimétique, offrant une voie plus durable et respectueuse de l’environnement.
Il est également fondamental de concevoir des produits chimiques dégradables, qui, après leur usage, se transforment en composés inoffensifs pour l’écosystème. Par ailleurs, le développement d’outils analytiques en temps réel favorise la surveillance et la gestion proactive des procédés, évitant la formation de substances toxiques imprévues.
Le champ de la chimie verte incite aussi à transmettre des pratiques plus sûres pour prévenir les accidents industriels, en limitant notamment l’usage de composés dangereux et en promouvant des alternatives comme le CO2 supercritique, un solvant vert qui remplace avantageusement les solvants organiques traditionnels.
La catalyse industrielle, pilier de la chimie durable, évolue donc vers une intégration accrue de ces principes, utilisant des matières premières renouvelables et des conditions de réaction optimisées pour réduire les déchets et les impacts environnementaux. Cette transition est non seulement motivée par des impératifs écologiques, mais aussi par les bénéfices économiques liés à l’efficacité accrue et à la réduction des coûts liés aux déchets et à la gestion des risques.
Comprendre ces notions implique d’appréhender la chimie verte non comme un simple ensemble de règles, mais comme une transformation profonde du paradigme chimique. L’efficacité atomique et énergétique, la substitution des substances dangereuses, la conception de produits biodégradables et l’intégration des technologies analytiques en continu forment un tout cohérent. La catalyse y tient un rôle stratégique, non seulement comme accélérateur de réactions, mais comme vecteur essentiel de l’innovation responsable et durable.
Comment la biologie synthétique et l’intelligence artificielle révolutionnent-elles les processus microbiens pour un avenir durable ?
La biologie synthétique dépasse la simple modification d’organismes existants en visant la création de systèmes biologiques entièrement nouveaux, conçus pour accomplir des tâches spécifiques telles que la dégradation de polluants, la capture de carbone ou la production durable de biocarburants. Par la conception de voies métaboliques artificielles au sein de microorganismes, il devient possible de synthétiser des produits non naturels ou de dégrader des substances polluantes auparavant difficiles à traiter. Par exemple, l’ingénierie d’Escherichia coli pour la production de précurseurs de nylon biosourcé marque une avancée majeure en chimie durable, éliminant la dépendance aux matières premières pétrochimiques. De même, les cyanobactéries, capables de fixer efficacement le CO₂ atmosphérique, représentent une solution prometteuse pour convertir ce gaz en biocarburants ou plastiques biodégradables, contribuant ainsi à la réduction des émissions de carbone.
L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) et de l’apprentissage automatique (machine learning, ML) dans l’optimisation des processus microbiens transforme radicalement la biotechnologie microbienne. Ces technologies fournissent des outils puissants pour l’analyse de données complexes, la modélisation prédictive et l’automatisation. Les algorithmes ML analysent de vastes ensembles de données génétiques, métaboliques et environnementales afin de prédire les modifications génétiques optimales ou les conditions environnementales idéales pour maximiser les performances microbiennes. Cela accélère le développement de souches et l’optimisation des procédés. Par exemple, dans la production de biocarburants par Saccharomyces cerevisiae, l’IA permet d’identifier les stratégies métaboliques les plus efficaces. Les plateformes automatisées, couplées à l’IA, facilitent le criblage à haut débit de milliers de variants microbiens, détectant rapidement les souches les plus prometteuses.
Au-delà de la sélection de souches, l’IA optimise en temps réel les conditions de culture en bioreacteurs, ajustant paramètres tels que température, pH, oxygène et nutriments, ce qui améliore la croissance microbienne, la productivité et réduit la consommation des ressources. Ces systèmes intelligents peuvent même prédire les défaillances d’équipements avant qu’elles ne surviennent, limitant ainsi les arrêts de production et maximisant l’efficacité.
Les processus microbiens jouent également un rôle crucial dans la promotion de la biodiversité et le maintien des fonctions écosystémiques. Les microorganismes sont au cœur des cycles biogéochimiques du carbone, de l’azote, du soufre et du phosphore, assurant la disponibilité des nutriments essentiels à la productivité des écosystèmes. Par exemple, la fixation biologique de l’azote par des bactéries telles que Rhizobium enrichit les sols et soutient la diversité végétale. Les mycorhizes améliorent l’absorption du phosphore et de l’eau, tout en aidant les plantes à résister aux stress environnementaux. Par ailleurs, les microbes participent à la dégradation des polluants, favorisant la restauration des écosystèmes contaminés, et à la régulation des agents pathogènes et des ravageurs, maintenant ainsi l’équilibre écologique.
La chimie verte a encouragé ces avancées en développant des technologies microbiologiques respectueuses de l’environnement. La production d’agents antibactériens issus de matériaux naturels renouvelables et biodégradables, réduisant la résistance aux antibiotiques, illustre cette tendance. De même, la fermentation microbienne permet la fabrication de polymères biodégradables tels que le PLA et le PHA, substituts écologiques aux plastiques conventionnels, contribuant à diminuer l’accumulation des déchets plastiques.
Les combinaisons entre biologie synthétique et chimie verte permettent désormais de concevoir des systèmes microbiens extrêmement précis et efficaces, utilisant les ressources de manière optimale tout en minimisant les déchets et en générant des produits ciblés. Ces innovations placent les microorganismes au centre d’une transition écologique indispensable, vers des processus industriels plus durables, plus efficaces et respectueux des équilibres naturels.
Au-delà des technologies, il est essentiel de comprendre que l’optimisation des processus microbiens repose aussi sur une connaissance fine des interactions complexes au sein des écosystèmes. La symbiose entre microorganismes et plantes, par exemple, illustre comment la diversité microbienne soutient la résilience écologique. De plus, les risques liés à la manipulation génétique des microorganismes nécessitent une vigilance éthique et environnementale pour éviter des perturbations imprévues. La réussite d’un avenir durable passe donc par une approche intégrée, alliant innovation technologique, gestion prudente et respect profond des cycles naturels et de la biodiversité.
Pourquoi la chimie verte est-elle cruciale pour l'avenir durable de notre planète ?
La chimie verte émerge comme une réponse aux défis contemporains liés à l’épuisement des ressources, à la pollution et au changement climatique. Dans ce contexte, elle s'impose comme un chemin vers un avenir plus durable et prospère, en proposant des méthodes de conception, de production et d’application chimiques qui réduisent l'impact environnemental tout en maximisant l'efficacité et la durabilité des processus. Les principes fondamentaux de la chimie verte, tels que l'économie atomique, les matières premières renouvelables, l'efficacité énergétique et la minimisation des déchets, forment la base d'une ingénierie chimique respectueuse de l'environnement.
L'économie atomique, l'un des principes les plus fondamentaux, consiste à maximiser l'utilisation des atomes dans une réaction chimique pour minimiser les déchets. Introduite en 1991 par Barry Trost, cette approche évalue la proportion des atomes des réactants qui sont intégrés dans le produit final. Une réaction avec une économie atomique de 100 % signifie que tous les atomes des réactants sont utilisés dans le produit, laissant ainsi zéro déchet. Ce concept est particulièrement important dans les processus industriels à grande échelle où même de petites inefficacités peuvent entraîner des volumes considérables de déchets. Par exemple, la réaction de Diels–Alder, un processus de cycloaddition, est saluée pour sa haute économie atomique, puisque tous les atomes des réactifs sont utilisés dans le produit cyclique. À l'inverse, des méthodes de synthèse traditionnelles, comme la réaction de Wittig, produisent principalement des sous-produits stoichiométriques, comme l'oxyde de triphénylphosphine, réduisant ainsi l'économie atomique.
L'efficacité de la réaction complète l'économie atomique en garantissant que les transformations chimiques se déroulent avec des rendements élevés et une grande sélectivité. Les réactions efficaces minimisent le recours à des réactifs excédentaires, des étapes de purification énergivores et des solvants dangereux. Les processus catalytiques, tels que l'hydrogénation ou l'oxydation, permettent d’atteindre une grande efficacité en permettant aux réactions de se dérouler sous des conditions plus douces, tout en réduisant la formation de sous-produits indésirables. L'économie atomique et l'efficacité des réactions vont de pair pour encourager le développement de procédés chimiques plus propres et plus durables.
Une autre caractéristique déterminante de la chimie verte est la transition des ressources fossiles vers des matières premières renouvelables. Ces matières premières, provenant de la biomasse, des déchets agricoles ou d'autres sources renouvelables, offrent une alternative durable aux matériaux issus du pétrole. Cette transition permet de réduire la dépendance aux ressources non renouvelables et de diminuer l'empreinte carbone de la production chimique. Par exemple, la biomasse, source de matière renouvelable, peut être transformée en produits chimiques précieux grâce à des processus comme la fermentation, la pyrolyse ou la catalyse enzymatique. La biomasse lignocellulosique, composée de cellulose, d’hémicellulose et de lignine, peut être dépolymérisée en sucres et composés aromatiques qui servent de blocs de construction pour des biocarburants, des bioplastiques ou des produits pharmaceutiques.
L'efficacité énergétique constitue également un facteur crucial dans le cadre de la chimie verte. Les méthodes traditionnelles, telles que les réactions à haute température et la distillation, nécessitent d'énormes quantités d'énergie, contribuant ainsi de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre et à la dégradation de l'environnement. La chimie verte vise à résoudre ce problème en utilisant des technologies et méthodes écoénergétiques. L'utilisation de catalyseurs, qui abaissent les énergies d'activation et permettent ainsi aux réactions de se dérouler à des températures plus modérées, en est un exemple marquant. La catalyse enzymatique, fonctionnant à des températures et pressions normales, représente une méthode plus économe en énergie par rapport aux méthodes conventionnelles. De plus, la photocatalyse, qui utilise l'énergie lumineuse pour induire des changements chimiques, offre une méthode renouvelable et efficace en comparaison des processus thermiques. Des techniques comme la synthèse assistée par micro-ondes et les réacteurs à flux continu accélèrent les réactions tout en minimisant l'apport énergétique nécessaire. L'utilisation de sources d'énergie renouvelable telles que le solaire, l'éolien et l'hydroélectricité accroît encore la durabilité des processus chimiques.
La minimisation des déchets et la prévention de la pollution sont au cœur de la chimie verte, visant à éliminer les déchets à la source plutôt qu’à gérer leurs conséquences. Cette approche permet de réduire les charges environnementales et économiques associées à l’élimination et à la rémédiation des déchets. Une stratégie clé consiste à concevoir des processus intrinsèquement plus sûrs, produisant ainsi moins de déchets. Par exemple, les réactions sans solvant, telles que la synthèse mécano-chimique, éliminent le besoin de solvants dangereux et réduisent la génération de déchets. La mécanochimie, qui repose sur la force mécanique pour induire des réactions chimiques, a été appliquée avec succès dans la synthèse de cadres organométalliques (MOF), de produits pharmaceutiques et de composés organiques, produisant souvent de l'eau comme seul sous-produit. En outre, le recours à des solvants plus sûrs, tels que l'eau, le CO2 supercritique ou les liquides ioniques, offre des alternatives plus durables aux solvants traditionnels, souvent toxiques, comme le dichlorométhane ou le benzène. Le CO2 supercritique, non toxique, non inflammable et facilement recyclable, se révèle être un solvant idéal pour les processus d'extraction et de purification.
La chimie verte encourage également la conception de produits chimiques et de matériaux plus sûrs. Le développement de polymères biodégradables et de retardateurs de flamme moins nocifs contribue à réduire l'impact environnemental des produits tout au long de leur cycle de vie. En combinant gestion des déchets et contrôle de la pollution dans la conception chimique, la chimie verte favorise une approche durable pour la synthèse chimique. Cette synergie entre les principes de l'économie atomique, des ressources renouvelables, de l'efficacité énergétique et de la gestion des déchets donne une vision détaillée de la manière de mettre en œuvre des méthodes chimiques durables. Elle permet de limiter la pollution environnementale liée à la fabrication chimique tout en améliorant l'efficacité et la sécurité des processus. L'utilisation intelligente et efficace des ressources, l’adoption de matériaux renouvelables et la réduction de la consommation d'énergie ouvrent la voie à un avenir plus durable.
Comment évaluer efficacement l’impact environnemental des pratiques de chimie verte dans l’industrie ?
La convergence entre l’analyse du cycle de vie (ACV) et les pratiques de chimie verte constitue aujourd’hui un levier stratégique pour repenser les processus industriels à travers une grille d’évaluation environnementale systémique. Différents outils permettent d’évaluer l’impact des procédés chimiques : l’ACV, l’empreinte chimique, l’intensité massique du procédé (PMI), l’économie d’atomes ou encore le rendement en matière (RME). Chacun offre une perspective spécifique, contribuant à une compréhension holistique de la durabilité.
L’ACV permet de suivre les intrants et extrants d’un procédé – des matières premières aux émissions de déchets – en passant par la fabrication et la phase d’utilisation. Cette méthode met en évidence l’effet des ressources renouvelables sur la réduction des émissions de carbone tout en valorisant les approches de prévention des déchets. En adhérant aux principes de la chimie verte, les industriels peuvent faire des choix plus durables, améliorer la sécurité des substances utilisées, optimiser la performance énergétique et minimiser les effets négatifs tout au long du cycle de vie des produits.
L’empreinte chimique constitue une approche quantitative pour évaluer l’impact environnemental de substances individuelles ou de groupes chimiques. Elle tient compte des caractéristiques toxicologiques, de la persistance environnementale, de l’accumulation potentielle et des risques d’exposition humaine. Combinée à l’ACV, cette évaluation permet d’identifier les produits chimiques les plus problématiques et de guider les choix vers des alternatives moins nocives.
L’intensité massique du procédé, indicateur fondamental de l’efficacité matérielle, mesure la quantité de matière nécessaire à la production d’une unité de produit. Moins la valeur est élevée, plus le procédé est efficient. L’économie d’atomes, elle, traduit la proportion de matières premières qui se retrouvent intégrées dans le produit final, ce qui révèle l’efficience intrinsèque d’une réaction. Le RME, complémentaire, évalue combien de produit final est obtenu pour chaque unité de matière de départ, renforçant l’analyse de performance.
Ces indicateurs, en synergie, permettent d’identifier les leviers d’optimisation en matière de réduction des déchets, d’émissions et de consommation de ressources. L’intégration de ces outils dans les phases d’inventaire de l’ACV permet une réduction tangible des impacts environnementaux à toutes les étapes de la production. À l’échelle atomique, cela se traduit par une diminution des exigences matérielles et une baisse de l’empreinte écologique globale.
La mise en œuvre de la chimie verte repose toutefois sur une collaboration étroite entre chimistes, ingénieurs et experts en durabilité. Cette synergie interdisciplinaire est essentielle pour garantir que les procédés remplissent à la fois les exigences de performance industrielle et les objectifs environnementaux, depuis la conception jusqu’à l’élimination.
L’industrie pharmaceutique illustre bien la complexité et le potentiel de transformation des pratiques. Les procédés de synthèse impliquent une consommation énergétique élevée et l’usage de substances potentiellement toxiques. L’intégration des principes de chimie verte dans la recherche pharmaceutique, en particulier par l’utilisation de solvants et réactifs éco-compatibles, permet de réduire la toxicité des procédés tout en augmentant leur efficacité. L’ACV appliquée à la chaîne pharmaceutique – depuis la production des ingrédients actifs jusqu’à l’élimination des produits – permet d’identifier les zones critiques et de guider la transition vers des procédés plus sobres.
L’optimisation des réactions de synthèse via une meilleure économie d’atomes conduit à une réduction significative des sous-produits indésirables. Si l’adaptation des procédés implique des coûts initiaux, les bénéfices en termes de performance environnementale et de conformité réglementaire sont durables.
Dans le secteur des matériaux, la situation est tout aussi urgente. Les plastiques, polymères et composites génèrent d’importants volumes de déchets et présentent des risques sanitaires, notamment à cause de la présence de métaux lourds, halogènes et phtalates. La rareté des ressources fossiles pousse à explorer des matières premières renouvelables. Le parcours de vie complet de ces matériaux, de la production à l’élimination, doit faire l’objet d’une évaluation rigoureuse pour identifier les substances critiques et réduire les risques à long terme.
La production de bioplastiques à partir d’amidon de maïs ou de cellulose représente une alternative prometteuse aux plastiques synthétiques. L’ACV permet de comparer leur performance environnementale, en intégrant la biodégradabilité finale et la réduction de l’usage des ressources non renouvelables. Bien que des défis subsistent, notamment en matière de disponibilité des matières premières, les études montrent un net avantage en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
De même, le remplacement des solvants industriels traditionnels – benzène, toluène – par des alternatives plus sûres comme l’eau ou le CO₂ supercritique, permet de réduire les émissions de COV et d’améliorer la sécurité sur les sites de production. L’analyse du cycle de vie permet de justifier ces transitions sur une base scientifique solide.
Enfin, l’origine des matières premières influence directement l’impact environnemental global. Un approvisionnement durable conditionne la sécurité, la performance et la conformité des produits industriels. L’intégration systématique des principes de chimie verte dès la sélection des matériaux initiaux garantit une meilleure résilience face aux pressions réglementaires et environnementales croissantes.
Comment la chimie verte révolutionne-t-elle la découverte de médicaments grâce aux techniques modernes ?
La nifédipine, un inhibiteur des canaux calciques, a été synthétisée de manière innovante à l’aide d’un réacteur à micro-ondes en flux continu, combinant ammoniaque, acétoacétate de méthyle et 2-nitrobenzaldéhyde en éthanol sous une puissance de 800 W. Cette méthode illustre parfaitement l’intégration des technologies vertes dans la pharmacologie, offrant une synthèse plus rapide, plus efficace et respectueuse de l’environnement, tout en conservant une utilité clinique majeure, notamment dans la réduction de la pression artérielle. L’application de telles techniques dans la découverte de médicaments témoigne de la place centrale que prennent les inhibiteurs des canaux calciques dans la médecine contemporaine.
Les réactions multicomposants, en particulier la réaction d’Ugi découverte en 1959, ont ouvert une voie remarquable vers la synthèse de composés complexes à partir de substrats simples comme les aldéhydes, isocyanures, amines et acides carboxyliques. Cette réaction, pouvant générer jusqu’à cinq centres fonctionnels variables, est devenue un outil précieux pour la production de peptides quinolines, notamment sous irradiation micro-ondes, qui optimise le rendement en réduisant la consommation d’énergie et de solvants. Ces peptides ont fait l’objet d’études approfondies concernant leur toxicité, leurs propriétés antimicrobiennes et antioxydantes, confirmant leur potentiel biologique significatif. La flexibilité de cette approche se manifeste également dans la fonctionnalisation bidirectionnelle, comme illustré par la synthèse des 1,3,5-thiadiazinane-2-thiones (THTTs), macrocycles obtenus via une réaction d’Ugi sous irradiation micro-ondes, démontrant ainsi la polyvalence des réactions multicomposants dans la génération de structures moléculaires complexes.
La sonochimie, ou chimie ultrasonique, a révolutionné la synthèse organique en exploitant des phénomènes physiques tels que le transfert de masse accru, le courant acoustique et la cavitation pour accélérer les réactions chimiques. Cette technique, initialement développée pour activer des réactifs métalliques ou solides, s’est imposée dans la chimie médicinale grâce à ses nombreux avantages : réduction du temps de réaction, amélioration des rendements et de la sélectivité, ainsi qu’optimisation de l’extraction et de l’isolement des produits naturels. Des réactions emblématiques, telles que Diels–Alder, Buchwald-Hartwig, Suzuki–Miyaura, Sonogashira et Heck, ont ainsi bénéficié de l’application des ultrasons, permettant la synthèse plus rapide et plus efficace de molécules bioactives.
Dans le cadre des réactions de couplage, la synthèse ultrasonique de nanoparticules de palladium stabilisées par un nanocomposite à base de chitine et d’amidon a démontré une efficacité remarquable dans la réaction de Suzuki-Miyaura, favorisant la formation de liaisons carbone-carbone essentielles pour la construction de structures pharmaceutiques complexes. De même, la réaction de Heck catalysée par un complexe de palladium synthétisé à partir de pyridine-2-carbaldéhyde-oxime a montré son potentiel anticancéreux après activation par ultrasons. La réaction de Sonogashira a également été facilitée par un nanocomposite cuivre/cellulose-Fe3O4 préparé sous irradiation ultrasonique, optimisant la formation de liaisons C-C entre phényl iodure et phénylacétylène.
La chimie ultrasonique a aussi permis la synthèse de composés hétérocycliques d’intérêt pharmaceutique via des réactions en cascade telles que la Knoevenagel-Michael. Cette approche douce et économique utilise un organocatalyseur modéré, générant en moins de 30 minutes des hybrides pyridopyrimidines qui présentent des activités biologiques remarquables, confirmées par des études structure-activité (SAR). Par ailleurs, l’association de noyaux coumarine et pyrazole, obtenue sous irradiation ultrasonique en milieu aqueux avec un catalyseur acide faible, a donné naissance à des hybrides pyrazolyl-bis-coumarines prometteurs pour le traitement de diverses pathologies humaines. L’éco-efficacité de la sonochimie est aussi démontrée dans la synthèse de pyranocoumarines, où un rendement exceptionnel de 94 % a été obtenu en seulement 30 minutes, surpassant les méthodes conventionnelles.
Enfin, la synthèse verte sans solvant gagne en importance grâce à son impact environnemental réduit. Cette méthode, compatible avec les techniques micro-ondes, ultrasoniques et mécanichimiques, facilite la production rapide de composés hétérocycliques. Par exemple, la condensation de Pechmann, classique pour obtenir des coumarines, a été adaptée à une synthèse par broyage mécanique, combinant efficacité, rapidité et respect de l’environnement.
Il est crucial de comprendre que ces avancées ne se limitent pas à une simple amélioration technique. Elles représentent une transformation profonde de la chimie pharmaceutique, où l’efficacité synthétique est harmonisée avec des préoccupations écologiques et économiques. La réduction drastique de l’utilisation de solvants organiques, la diminution des déchets, la maîtrise énergétique et la rapidité des synthèses sont désormais des impératifs non négociables. Ces méthodes modifient la façon dont les chimistes conçoivent les molécules, favorisant des cycles de développement plus courts, plus sûrs et plus responsables. En outre, la capacité à générer rapidement des bibliothèques diversifiées de composés bioactifs ouvre de nouvelles perspectives pour la découverte de médicaments face aux enjeux sanitaires contemporains.
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