Le sacrifice vajapeya était intimement lié à l'acquisition du pouvoir et de la prospérité, tout en incluant divers rites de fertilité. Ce rituel comportait une course de chars cérémonielle, où le rajan devait rivaliser avec ses proches et les surpasser. L'ashvamedha, quant à lui, symbolisait des prétentions à la prééminence politique et intégrait aussi plusieurs rites fertiles. Le rajasuya représentait une consécration royale, incluant, en plus des rites agricoles de fertilité, un raid rituel sur le bétail des proches et un jeu de dés, que le roi remportait. À un niveau plus symbolique, dans le rajasuya, le roi se présentait comme étant au centre des processus cycliques de la régénération de l'univers (Heesterman, 1957).
Les Upanishads, quant à elles, constituent un corpus d'enseignements qui ne se laissent pas facilement définir. Le terme « Upanishad » (qui signifie littéralement « s'asseoir près de quelqu'un ») désigne le moment où un disciple, souvent un élève privilégié, s'assoit près de son maître pour recevoir une connaissance profonde. Mais cette connaissance n'est pas ordinaire ; elle est transcendantale, révélée à travers des dialogues, des métaphores, des paradoxes, et des histoires, souvent difficiles à comprendre et encore plus difficiles à transmettre. Ce savoir porte sur la libération du cycle de naissance, mort et renaissance. La voie vers cette connaissance est complexe et nécessite une grande préparation, aussi bien intellectuelle que spirituelle.
Les Upanishads, qui font partie des textes védiques, sont le reflet des réflexions et des expériences de nombreuses personnes vivant dans différentes régions du nord de l'Inde sur plusieurs siècles. Ces écrits ne forment pas un système homogène de pensée, mais explorent plutôt une variété de concepts, avec une attention particulière portée à deux idées fondamentales : l'atman et le brahman. Le brahman, un terme dérivé de la racine brih signifiant « être fort » ou « croître », désigne la force primordiale et la réalité éternelle qui soutient l'univers. Dans les Upanishads, le brahman est décrit comme l’essence de l'univers, une énergie immuable, indéfinissable, mais omniprésente. Il est à la fois le principe créateur et celui qui enveloppe toutes choses. La recherche du brahman est au cœur des Upanishads, mais la voie pour le comprendre est aussi complexe et pleine de paradoxes.
D'autre part, l'atman représente la réalité essentielle de l'individu, ce qui demeure immuable et éternel au-delà des apparences et des transformations. L'atman, tout comme le brahman, est décrit dans des termes paradoxaux : il est à la fois plus petit que le plus petit grain et plus vaste que l'ensemble de l'univers. Cette dualité, à la fois intime et universelle, est essentielle pour comprendre le rapport entre l'individu et l'univers. Par exemple, dans le Chhandogya Upanishad, le sage Uddalaka Aruni explique à son fils Shvetaketu, à l'aide d'une analogie simple, que l'essence la plus fine se trouve dans la graine de figuier. Cette essence, bien qu'invisible, est celle qui fait grandir l'arbre tout entier. Ainsi, à travers cette métaphore, il cherche à montrer que l'atman est la racine invisible et fondamentale de tout être et de l'univers.
Les Upanishads ne se contentent pas de décrire l'atman et le brahman ; elles abordent également des concepts complexes comme le maya, souvent traduit par « illusion », mais qui peut également désigner l'ignorance (avidya), l'incapacité de percevoir l'unité du brahman, ou encore le pouvoir créatif d'Ishvara (le dieu personnel). Ces textes parlent aussi du cycle de la naissance et de la mort, qui est intimement lié à l'ignorance et au désir. Selon la doctrine des Upanishads, la libération (moksha ou mukti) ne peut être atteinte que par la connaissance de cette vérité ultime. La voie vers cette libération est, en fin de compte, celle de la transformation intérieure, loin de l'effort intellectuel seul.
Un des aspects les plus fascinants des Upanishads est leur façon de traiter du cycle de la réincarnation, un concept qui sera plus tard formalisé dans d'autres traditions philosophiques indiennes. Le texte du Shatapatha Brahmana, par exemple, parle de ceux qui, après avoir mal exécuté leurs rites, doivent renaître et subir à nouveau la souffrance. Ceux qui accomplissent correctement les sacrifices connaissent une jouissance matérielle, tandis que les mauvaises actions conduisent les âmes vers un enfer spirituel. À travers cette vision du karma et de la transmigration, les Upanishads illustrent l'importance de l'introspection et de la pureté spirituelle dans le processus de réincarnation.
Mais au-delà de la simple compréhension des concepts philosophiques, l'objectif ultime des Upanishads est d'amener l'individu à la réalisation du brahman, une expérience directe de la vérité. Cela n'est pas accessible par l'intellect seul. Une transformation profonde de la conscience, un éveil intérieur, est nécessaire pour comprendre pleinement la nature de l'atman et du brahman. La voie de la connaissance est avant tout une voie d'expérience, un chemin qui passe par la méditation, l’intuition, et une profonde connexion à l’essence de l’être.
Qu'est-ce que le karma, la réincarnation et l'éthique dans le bouddhisme ?
Le karma est le principe fondamental régissant la vie humaine et la réincarnation, établissant un lien direct entre les intentions et les actions d'un individu. Selon le bouddhisme, le karma fait référence aux intentions qui conduisent à des actions physiques, verbales ou mentales. Le processus de réincarnation est régi par le karma accumulé au cours d'une vie donnée, créant ainsi un enchaînement de vies marquées par les effets de ces actions passées. L'éthique occupe une place essentielle dans cette doctrine, car les actes humains ont des répercussions qui affectent non seulement l'individu, mais aussi son environnement et ses futures existences. Dans le bouddhisme, l'accent est mis sur la nécessité de mener une vie vertueuse, en s'abstenant des actions nuisibles et en cultivant la sagesse, la compassion et la sérénité intérieure.
Le Bouddha a établi un code éthique détaillé, non seulement pour les membres de l'ordre monastique, mais aussi pour les laïcs. Les moines et les nonnes se devaient de suivre des règles strictes d'abstinence, notamment : l'interdiction de détruire la vie, le vol, l'activité sexuelle, le mensonge, l'usage de substances intoxicantes, l'alimentation après midi, la participation à des divertissements, l'utilisation de parfums et de bijoux, l'usage de lits luxueux, et la manipulation de l'or et de l'argent. Ces règles visaient à aider les pratiquants à se détacher des désirs mondains et à se concentrer sur la pratique spirituelle.
Pour les laïcs, les cinq premières règles étaient identiques à celles des moines et nonnes, bien que la chasteté remplaçait le vœu de célibat. Il est essentiel de comprendre que la chasteté, dans le contexte bouddhiste, ne se limite pas seulement à l'abstinence physique, mais inclut également l'éradication du désir sexuel et des pensées impures, et fait partie intégrante de l'objectif de se libérer des plaisirs sensoriels. Le bouddhisme enseigne que la libération passe par la maîtrise des désirs, qui sont vus comme les causes de la souffrance.
Le principe d'ahimsa, ou non-violence, est central dans le bouddhisme, et il comporte une critique des sacrifices animaux pratiqués par les brahmanes. En tant que tels, les moines et nonnes ne doivent pas tuer d'animaux, ni boire de l'eau contenant des créatures vivantes. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que le bouddhisme impose un régime végétarien strict. Le Bouddha lui-même est supposé avoir mangé de la viande lors de son dernier repas, qui lui a été offert par un forgeron nommé Chunda. Toutefois, cette viande ne devait pas avoir été tuée spécifiquement pour lui. Les moines pouvaient accepter toute nourriture donnée sans manifester de préférence ou de désir pour un type de nourriture en particulier, et cela incluait la viande ou le poisson, à condition que les conditions éthiques soient respectées.
Les règles éthiques du bouddhisme ne s'arrêtaient pas à l'observance des préceptes. Elles étaient des conditions nécessaires, mais insuffisantes pour atteindre le nirvâna, l'état ultime de paix et de libération de la souffrance. Le bouddhisme ne se contente pas d'un simple cadre moral ; il dépasse les distinctions ordinaires entre le bien et le mal. En effet, la sagesse suprême, selon la doctrine bouddhiste, se trouve au-delà des expériences ordinaires et des jugements moraux.
Le bouddhisme est souvent perçu comme une doctrine extrêmement rationnelle. Néanmoins, il est crucial de noter que le Bouddha, bien qu'incarnant une sagesse sans égale, réalise parfois des miracles, non pas pour prouver sa divinité, mais pour convaincre les adversaires tenaces. Il convient de souligner que, bien que des dieux et des cieux existent dans la cosmologie bouddhiste, les dieux ne peuvent pas aider les humains à atteindre le nirvâna. Seul le chemin tracé par le Bouddha mène à cet objectif.
La création de la sangha, la communauté monastique bouddhiste, a marqué une étape décisive dans la structuration de la tradition bouddhiste. Dès la vie du Bouddha, un ordre monastique distinct s'est formé, apportant une nouvelle dimension à la vie religieuse. Le Vinaya Pitaka, un des trois grands ensembles de textes bouddhistes, regroupe les règles monastiques et les récits concernant l'établissement de la sangha. Les moines et nonnes se sont vus assigner des règles strictes concernant leur comportement individuel et collectif, leur façon de manger, de marcher, de parler, de se vêtir et de se comporter dans la communauté. Les règles étaient conçues pour maintenir l'intégrité de la sangha, préserver son unité, et assurer des relations harmonieuses entre les membres de la communauté monastique et les laïcs.
L'ordre monastique a été, dès le début, en grande partie itinérant. Cependant, avec le temps, et particulièrement avec l'institution du vassavasa (retraite de la saison des pluies), les moines ont progressivement commencé à s'établir dans des lieux fixes, créant ainsi des communautés monastiques permanentes. Cette évolution a nécessité l'élaboration de règles et de régulations pour gérer les communautés monastiques plus complexes, telles que la gestion des dons, les règles de conduite et la résolution des conflits internes. Ces règles étaient également conçues pour assurer la relation entre les moines et les laïcs, un lien fondamental dans la transmission de l'enseignement bouddhiste.
Les moines et nonnes devaient observer des règles strictes de conduite, et tout manquement à ces règles était sanctionné de diverses manières, allant de la confession publique à l'expulsion de la sangha. Les fautes les plus graves, telles que les relations sexuelles, le meurtre ou les mensonges sur les réalisations spirituelles, étaient passibles d'expulsion. Les laïcs, de leur côté, jouaient un rôle fondamental dans le soutien matériel de la sangha. Leur générosité, à travers les dons, était perçue comme un moyen d'accumuler du mérite, ce qui renforçait le lien entre les pratiquants monastiques et laïcs.
La vie monastique, bien que marquée par une discipline stricte, permettait une immersion totale dans l'enseignement du Bouddha, et la communauté monastique devenait le centre de diffusion de la doctrine. Les laïcs, tout en vivant dans le monde, étaient invités à pratiquer l'éthique et à soutenir la sangha par leur générosité. En retour, ils recevaient des enseignements et des conseils spirituels de la part des moines et nonnes, ce qui renforçait l'interdépendance entre les deux groupes.
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