Les nævus intradermiques, souvent plus mous que les carcinomes basocellulaires (BCC), peuvent parfois présenter des télangiectasies et avoir un aspect brillant. Ils sont souvent stables depuis de nombreuses années, ce qui peut suggérer qu’ils sont bénins. Toutefois, il est crucial de garder à l'esprit que certains BCC peuvent ressembler fortement à des nævus bénins, ce qui complique leur distinction. L'une des caractéristiques uniques des nævus intradermiques est le « signe de balancement » visible à la dermoscopie, où le nævus peut être déplacé latéralement sous le dermatoscope. Ce signe peut aider à les distinguer des lésions plus inquiétantes.

Il est parfois difficile de différencier un carcinome basocellulaire de la kératose actinique plate (LPLK), notamment lorsque des biopsies montrent que des lésions ressemblant à des LPLK sont en réalité des BCC. Cela est particulièrement vrai chez les patients ayant des antécédents multiples de BCC. Les options de traitement pour les BCC sont nombreuses et sont généralement dictées par le sous-type histologique, la localisation, la taille de la lésion, sa récidive éventuelle et le statut immunitaire du patient. Les lignes directrices NCCN peuvent fournir des recommandations détaillées pour ces décisions. La méthode de Mohs, par exemple, est souvent la meilleure option pour les cas à haut risque, car elle permet d'éliminer avec précision les cellules cancéreuses tout en conservant le plus de tissu sain possible.

La gestion d'un BCC dépend également de l'emplacement de la lésion et de la cosmétiques. Pour des zones moins sensibles esthétiquement, comme le tronc ou les membres, une excision ou un traitement par électrodesiccation et curettage (EDC) peut suffire. Cependant, pour des zones plus délicates comme le visage ou les parties génitales, des traitements topiques comme l'imiquimod ou le 5-fluorouracile (5-FU) peuvent être utilisés. Parfois, une approche combinée, comme l’application de crèmes après un traitement au nitrate d’azote liquide (LN2), s'avère plus efficace.

Les traitements systémiques peuvent également être envisagés, comme les inhibiteurs de la voie Hedgehog (vismodegib, sonidegib) pour les cas de BCC multiples ou lorsque d'autres traitements ont échoué. Le vismodegib, bien que rarement utilisé, peut offrir une option pour les patients présentant des syndromes comme le BCC névique. En cas d'échec des inhibiteurs de Hedgehog, les immunothérapies, comme le cemiplimab (un inhibiteur de PD-1), peuvent être une alternative, particulièrement pour les tumeurs plus volumineuses ou récalcitrantes.

L’un des défis importants dans le traitement des BCC est la gestion de la profondeur de la lésion, en particulier dans les formes infiltratives. Des traitements comme l’EDC ou le 5-FU peuvent ne pas être efficaces pour ces formes, car ils n’agissent pas en profondeur. En outre, certains traitements comme le LN2 ou l’imiquimod sont moins recommandés sur des peaux pileuses ou sur des zones comme les jambes, où ils peuvent entraîner des cicatrices indésirables ou des complications comme des ulcères.

Un autre aspect à ne pas négliger est l’importance de l’éducation du patient. Lorsqu'un traitement topique est prescrit, il est essentiel que le patient comprenne bien comment appliquer les crèmes et quel soin apporter à la zone traitée. Par exemple, pour le traitement par imiquimod, il est important de rappeler que la crème peut provoquer une réaction inflammatoire significative, ce qui peut être inconfortable mais est souvent nécessaire pour assurer l’efficacité du traitement. Dans ce contexte, il est recommandé de marquer la lésion et ses marges pour que le patient puisse bien suivre l’évolution du traitement et éviter les erreurs de localisation.

Pour les lésions superficielles, le traitement combiné avec un agent comme le 5-FU ou le 5-FU intralésionnel peut également être envisagé, bien que l'injection de ces traitements nécessite une anesthésie locale et une surveillance des effets secondaires, en particulier chez les patients plus âgés ou ceux présentant des comorbidités.

Les carcinomes basocellulaires (BCC) ne sont pas les seuls types de cancers de la peau à poser des défis diagnostiques et thérapeutiques. Le carcinome épidermoïde (SCC), qui est également très fréquent, peut se manifester sous forme de lésions cutanées, mais également dans d'autres organes. Les facteurs de risque pour le SCC incluent les antécédents de radiothérapie, l'infection par le virus du papillome humain (HPV), ainsi que des affections cutanées chroniques ou des états d'immunosuppression. Les SCC sont classés en fonction de leur risque de métastases et de récidive. Les formes de faible risque, comme les petites lésions bien délimitées sur des sites non sensibles, peuvent généralement être traitées par excision ou d'autres méthodes non invasives comme l'EDC ou le traitement par LN2. Les tumeurs à haut risque, en revanche, nécessitent souvent une approche plus agressive, et des traitements comme la chirurgie de Mohs ou des thérapies systémiques peuvent être nécessaires pour obtenir de bons résultats.

Les malformations vasculaires et cutanées : Comprendre leur nature et leurs traitements

Les marques de naissance et les anomalies vasculaires chez les enfants peuvent parfois susciter des inquiétudes. Parmi elles, le Port-Wine Stain ou Nevus Flammeus représente une anomalie vasculaire qui peut passer inaperçue lors des premiers jours de vie. Il se caractérise par des vaisseaux sanguins dilatés, donnant une apparence rougeâtre et plus épaisse à la peau. Cette anomalie est généralement présente à la naissance, mais dans certains cas, elle devient plus visible avec le temps, notamment lorsqu'elle est située sur la paupière supérieure, où elle peut affecter l'œil. Les traitements par laser sont recommandés pour éviter l’épaississement progressif de ces lésions, qui pourrait rendre les interventions futures plus complexes. Un traitement précoce, idéalement avant l’âge de trois ans, est crucial pour limiter la nécessité de multiples séances et les risques de récidives. Il est important de noter que ces traitements doivent souvent être réalisés sous sédation consciente, ce qui pose des contraintes particulières concernant l'âge et la fréquence des traitements chez les enfants.

Un autre type de marque de naissance est le Nevus Simplex Ectasia, qui se distingue par une coloration plus légère que le Port-Wine Stain et tend à se résoudre de manière spontanée au fil du temps. Toutefois, il peut persister, même à l’âge adulte, sans toujours disparaître complètement. Bien que généralement bénin, il peut nécessiter une évaluation dermatologique si des symptômes inhabituels apparaissent ou si l’anomalie semble persister au-delà de la période de résolution attendue.

Les Lymphangiomes, qu’ils soient superficiels ou profonds, présentent une diversité d'apparences et peuvent se développer sous l'effet de la gravité, accumulant de l'eau dans les tissus. Ces lésions nécessitent une observation attentive, et dans certains cas, un examen par imagerie, tel qu'une IRM, est nécessaire pour évaluer l'étendue de la malformation et déterminer les zones à traiter. La chirurgie est généralement indiquée pour l’excision, et dans certains cas, une injection de bleomycine peut être envisagée pour scléroser les zones lymphatiques affectées.

Les Cutis Marmorata Telangiectasia Congenita constituent une variante de malformation des vaisseaux sanguins qui se manifeste souvent sous forme d'une apparence marbrée, typique des bébés lorsqu’ils sont exposés au froid. Contrairement à cette réaction physiologique, cette condition persiste, bien qu’elle puisse s’estomper avec l’âge. Bien que généralement inoffensive, elle peut être associée à des anomalies osseuses sous-jacentes, justifiant dans certains cas un examen radiologique pour écarter d'autres malformations vasculaires. Bien que ce type de malformation ne nécessite généralement pas de traitement chirurgical, un suivi est recommandé pour en surveiller l'évolution.

Les tumeurs à cellules en fuseau, comme le Dermatofibrome et le Dermatofibrosarcoma Protuberans (DFSP), représentent des formations plus complexes. Le dermatofibrome, souvent causé par un traumatisme antérieur, comme une piqûre d'insecte, se caractérise par une masse ferme, nodulaire, qui peut se développer de manière permanente. En revanche, le DFSP, bien que rare, présente un risque important de récidive en raison de son extension sous-cutanée souvent sous-estimée. Le traitement du DFSP, en particulier chez les enfants, peut être difficile en raison des récidives fréquentes et des complications esthétiques liées aux excisions multiples. La chirurgie de Mohs, qui permet d’examiner les marges en temps réel, est préférée pour ce type de tumeur, afin de garantir un retrait complet du tissu affecté.

Les keloïdes, ces cicatrices hypertrophiques qui se forment après des blessures ou des inflammations cutanées, sont également courantes. Ces lésions peuvent être douloureuses et prurigineuses, et leur traitement implique souvent des injections de corticostéroïdes intralésionnels (ILK) pour réduire la taille de la lésion. Si les keloïdes ne répondent pas aux traitements médicamenteux, une chirurgie peut être envisagée, mais avec un risque de récidive. Des techniques comme la pression post-chirurgicale ou l'utilisation de dispositifs tels que les boucles d'oreilles de pression peuvent également aider à prévenir la récidive des keloïdes, en particulier ceux situés aux oreilles.

Enfin, les lipomes, qui sont des tumeurs bénignes composées de tissu adipeux, sont les tumeurs de tissu mou les plus courantes. Bien que bénins et généralement de croissance lente, ils peuvent nécessiter une excision si leur taille augmente ou si des douleurs apparaissent, en particulier dans les lipomes angiolipomateux, qui contiennent des vaisseaux sanguins et sont souvent douloureux.

Pour le traitement de ces conditions, il est crucial de prendre en compte non seulement l'aspect clinique mais aussi l'impact potentiel sur la croissance et le développement des enfants. Les traitements doivent être adaptés à l'âge de l'enfant, à la localisation de la lésion et à sa nature. Un suivi régulier et une approche pluridisciplinaire, impliquant dermatologues, chirurgiens plasticiens et pédiatres, sont souvent nécessaires pour gérer efficacement ces affections.