Les villes de l'empire Maurya, unifiées sous le règne de Chandragupta et d'Asoka, offrent un témoignage fascinant des premières étapes de l'urbanisation dans le sous-continent indien. À travers l'exploration archéologique, de nombreux sites ont révélé des aspects essentiels de la vie urbaine, des infrastructures civiques, des pratiques artisanales et même des pratiques religieuses, fournissant une image vivante et dynamique des sociétés de cette époque.
Les fouilles menées à Taxila, dans la région de Bhir Mound, ont mis au jour des vestiges d'une occupation datant du 3ème siècle avant notre ère, une période cruciale pour l'émergence de structures urbaines. La disposition de la ville était irrégulière, avec des rues larges de 6,70 m de large, parfois sinueuses, et des ruelles étroites offrant une régularité plus marquée. Ces rues, bien que non pavées dans tous les secteurs, étaient dotées de fossés de drainage, et des bacs à ordures circulaires se retrouvaient dans les places publiques, signe d'un certain sens de l'hygiène et de l'organisation. Des maisons disposées autour de cours intérieures pavées et des ateliers spécialisés témoignent du développement de diverses professions. Parmi les découvertes marquantes, un atelier de travail de coquillage a été mis en évidence, suggérant l'existence de métiers spécialisés. Les structures religieuses, souvent de forme circulaire ou rectangulaire, faisaient également partie intégrante du paysage urbain. Ces éléments montrent comment les villes Maurya se structuraient non seulement autour de la vie quotidienne mais aussi autour de pratiques religieuses, comme en témoignent les terracotta sculptées représentant des figures humaines possiblement divines.
Dans la vallée de l'Indo-Gangétique, le site de Ropar est un autre exemple de transition entre village et ville, daté de 600 à 200 av. J.-C. Les structures résidentielles, qui comprenaient des murs de pierre et des installations en briques cuites, montrent un degré de sophistication dans l'architecture. La présence de fosses de drainage et de réservoirs pour l'eau de pluie révèle une compréhension avancée des besoins urbains en matière d'assainissement et de gestion de l'eau. Les découvertes d'inscriptions en écriture brahmi et de pièces de monnaie en cuivre frappées témoignent d'une circulation monétaire et d'un commerce florissant.
À Mathura, une autre grande ville du nord de l'Inde, les premières traces d'urbanisation apparaissent également à la fin du 4ème siècle av. J.-C. avec une augmentation des activités artisanales, notamment la fabrication de figurines en terre cuite, le travail du métal et la production de perles. Cette ville, protégée par des murs en boue, est une illustration des premières fortifications urbaines. Des monnaies et des objets en métal trouvés sur le site suggèrent non seulement l'essor du commerce, mais aussi la circulation de biens au sein de l'empire Maurya.
Les fouilles de sites comme Bhita et Atranjikhera révèlent des aspects complémentaires de la société maurya. À Bhita, l'importance commerciale est évidente, les découvertes de nombreux sceaux et la présence de maisons de guildes mettant en évidence un commerce actif. Atranjikhera, en revanche, a livré des preuves d'une évolution plus marquée des structures, avec des défenses en terre battue et des artefacts artisanaux variés, indiquant un développement de l'artisanat local.
Les structures fortifiées de Mahasthangarh et de Vaishali, bien que postérieures, complètent le tableau de la défense urbaine dans l'empire Maurya. Ces fortifications étaient souvent accompagnées de structures de portes et de bastions qui reflètent non seulement les besoins de protection militaire, mais aussi une organisation municipale de plus en plus complexe.
Dans les régions côtières et du Ganga inférieur, des sites comme Tamluk et Sisupalgarh révèlent l'importance stratégique des ports et des centres administratifs. Tamluk, étant un terminal de l'Uttarapatha, montre la portée des échanges commerciaux maritimes de l'empire, tandis que Sisupalgarh, avec sa fortification en briques, révèle une ville soigneusement planifiée, représentative de l'urbanisme de l'époque Maurya.
Les villes de l'empire Maurya ne sont pas seulement des centres de pouvoir politique, mais aussi des espaces où se mêlaient commerce, artisanat, religion et organisation civique. Ce développement témoigne de la manière dont les sociétés anciennes comprenaient l'équilibre entre les besoins matériels et spirituels, ainsi que leur capacité à intégrer des innovations techniques pour faciliter la vie quotidienne. Les vestiges archéologiques, notamment les systèmes de drainage, les inscriptions en brahmi, les pièces de monnaie et les sculptures religieuses, offrent un aperçu précieux d'une époque marquée par un dynamisme économique et culturel.
Ces sites archéologiques témoignent également d'un aspect plus complexe et souvent négligé de l'histoire urbaine : la manière dont les sociétés anciennes se sont adaptées à la géographie et aux ressources disponibles. La gestion de l'eau, l'urbanisme non linéaire, et les structures résistantes aux chocs des chariots et des chars révèlent une société pragmatique et innovante, cherchant à répondre à des défis d'infrastructure tout en favorisant un environnement social et économique stable. L’étude de ces vestiges, tout en nous donnant une vision claire de l’urbanisation de l’époque Maurya, nous aide à comprendre les racines profondes des sociétés complexes qui ont façonné l’Asie du Sud.
L'Iconographie de Krishna et Balarama sur les Monnaies d'Agathocles : Une Révélation de la Divinité et de la Diffusion de Leur Culte
Les monnaies retrouvées à Aï-Khanoum en Afghanistan, datant du IIe siècle avant notre ère et émises par le roi indo-grec Agathocles, présentent des représentations fascinantes des divinités hindoues Krishna et Balarama. Ces pièces de monnaie, qui mesurent entre 2,328 et 3,305 grammes, sont frappées en argent et ont une forme carrée irrégulière. Elles sont particulièrement précieuses, non seulement en raison de leur rareté, mais aussi parce qu’elles fournissent des indices iconographiques clairs et détaillés sur l’évolution de la vénération de ces deux figures divines dans le monde antique.
Les deux faces de ces monnaies portent des images humaines stylisées avec des traits distinctifs : un visage ovale et des yeux ronds et larges. Les figures sont présentées de manière identique, debout de face, les jambes légèrement écartées, les pieds tournés vers l’extérieur. Elles sont vêtues d’un long jupon plissé et portent une sorte de manteau ou châle tombant sur leurs épaules et couvrant leur taille, tout en laissant leur torse nu. Leur apparence est complétée par de grandes boucles d'oreilles en forme de cercles et des chaussures massives aux bouts longs et pointus qui se courbent vers l’arrière. Leurs casques ont une forme caractéristique, semblable à un parapluie, ce qui semble être une interprétation erronée du chhatra, symbole de protection, par l'artisan grec.
Cependant, ce qui distingue particulièrement ces figures, ce sont leurs attributs. Le personnage au recto de la pièce tient un petit charrue dans sa main gauche, ce qui permet de l'identifier sans ambiguïté comme étant Balarama, également connu sous le nom de Haladhara, "le porteur du charrue". Dans sa main droite, il tient un pilon, ou musala. De l'autre côté de la pièce, le personnage tient un grand disque à huit rayons, le chakra, dans sa main gauche, ce qui fait allusion à Vasudeva Krishna, l'autre divinité vénérée dans cette tradition. La main droite de cette figure porte ce qui semble être un coquillage, bien que l’objet ressemble davantage à une urne.
Les détails iconographiques de ces monnaies permettent une identification claire de Krishna et Balarama, ce qui n'est pas toujours évident sur les pièces marquées de symboles, comme celles de la région de Mathura. Ce sont ainsi parmi les plus anciennes représentations de ces divinités retrouvées jusqu'à présent. De plus, le fait que ces divinités apparaissent sur les monnaies d'un roi indo-grec témoigne de l'importance croissante de leurs cultes au-delà de la région de Mathura, berceau de cette vénération, et montre leur propagation vers des territoires plus vastes, jusque dans le royaume gréco-bactrien. L'influence grecque se révèle dans les éléments comme les casques et les bottes, tandis que l'habillement et certains détails de l'iconographie restent ancrés dans les traditions indiennes.
Un autre aspect fondamental est la présence d’inscriptions en grec et en prakrit sur les deux faces de ces monnaies. Le roi Agathocles y est mentionné, renforçant l'idée que ces cultes avaient atteint un niveau de reconnaissance royale. Cela suggère également que la divinité de Krishna et Balarama n'était pas simplement une coutume locale, mais qu'elle avait acquis un statut officiel dans les sphères de pouvoir à cette époque.
Il est intéressant de noter que le culte de Krishna et Balarama s’est peut-être diffusé en partie à travers les traditions de tribus comme les Abhiras, qui se seraient installées dans la vallée de l'Indus et au Saurashtra dès le Ier siècle avant notre ère. La description de Krishna et de ses aventures amoureuses avec les gopis (les filles de bergers), bien que mythologique, pourrait trouver ses origines dans les croyances de ces tribus pastorales.
Au fur et à mesure de l’histoire, le culte de Balarama a été progressivement éclipsé par celui de son frère cadet, Krishna, dont la popularité croissante a façonné le panthéon vaishnava. Le Mahabhashya, ainsi que d'autres sources antiques, mentionnent des temples dédiés à Balarama, soulignant l’importance de cette divinité dans les premiers siècles de l’ère commune. Balarama, souvent lié à des aspects agricoles en raison de son épithète « Haladhara » (porteur de la charrue), a aussi été associé à des pratiques cultuelles comme le culte des serpents et des rituels de boisson alcoolisée.
Dans les traditions hindoues ultérieures, Lakshmi, la déesse de la prospérité, a trouvé une place centrale au sein du panthéon vaishnava, devenant la compagne de Vishnu. Le culte de Lakshmi s’est manifesté de manière remarquable dans l’iconographie, particulièrement à travers la représentation de Gaja-Lakshmi, où la déesse est souvent montrée assise sur un lotus entourée d'éléphants qui versent de l’eau sur elle, symbolisant l'abondance et la prospérité.
La doctrine des avataras, développée par les Vaishnavas, introduit l’idée que Vishnu, l'une des divinités principales du panthéon hindou, se manifeste sous différentes formes ou avatars. Ce concept trouve ses racines dans les Védas, où des dieux comme Indra sont décrits comme ayant la capacité de prendre diverses apparences. L’idée d’avataras chez les Vaishnavas, cependant, se concentre spécifiquement sur les incarnations de Vishnu, notamment sous la forme de Krishna et de ses manifestations diverses.
Les éléments iconographiques retrouvés sur ces pièces de monnaie, en particulier ceux montrant Balarama et Krishna, apportent ainsi une lumière nouvelle sur la manière dont ces cultes ont été perçus et vénérés au sein de l'empire gréco-bactrien. Ces représentations précieuses témoignent de la convergence des cultures indienne et grecque et de la complexité du panorama religieux de l’époque.
L'architecture religieuse et la sculpture en Inde ancienne : Un aperçu des temples et des représentations artistiques
Dans le sud de l'Inde, le jaïnisme a laissé des traces profondes, notamment à travers les inscriptions et les vestiges architecturaux. Les inscriptions, qui remontent principalement aux IIe et Ier siècles avant notre ère, témoignent de l'impact considérable de cette religion sur la région. Elles ont été retrouvées dans des sites comme Madurai, où se dressait autrefois un grand temple dédié aux Nirgranthas (Jaïnas), et dans les 28 sites de grottes jaïnes de Tamil Nadu et Kerala. Ces inscriptions, bien que majoritairement des records de dons, nous révèlent un panorama fascinant des mécènes de cette époque : des rois, des guildes commerciales et des artisans, chacun contribuant à la construction de ces lieux sacrés.
Le jaïnisme, à travers ces inscriptions et monuments, témoigne de l'influence croissante des religions institutionnalisées entre le IIe siècle avant notre ère et le IIIe siècle de notre ère. Le développement de structures religieuses permanentes a coïncidé avec une augmentation significative du mécénat et de la production artistique. Ces monuments, souvent en lien avec les divinités, sont avant tout des expressions de la beauté divine et de la puissance spirituelle. Les sculptures qui ornaient ces édifices étaient une célébration de la forme humaine idéale, magnifiée par des vêtements et des ornements somptueux, symbolisant à la fois le pouvoir politique et spirituel.
Les premières représentations de divinités en Inde ancienne étaient souvent centrées sur la beauté sensuelle du corps humain. Celles-ci, loin de s'arrêter à un simple objectif esthétique, servaient de véhicules pour des idées spirituelles profondes. L'art, particulièrement dans le cadre religieux, ne se contentait pas de représenter les corps humains ; il cherchait à dévoiler l'essence même du divin à travers des formes humaines idéalisées. Les figures humaines, notamment les femmes voluptueuses, souvent perçues comme nues, étaient en réalité vêtues de tissus translucides qui créaient l'illusion de la nudité. Ce jeu de l'apparence et de l'illusion est particulièrement manifeste dans les sculptures de type "mithuna" qui ornent de nombreux temples bouddhistes anciens. Ces couples, souvent placés sur les portes des sanctuaires, n'étaient pas spécifiquement associés à une religion particulière, mais à une conception indienne plus large de la beauté et de l'auspiciousness.
Au-delà des figures humaines, un autre motif récurrent dans l'art religieux de l'Inde ancienne est celui des yakshis et des shalabhanjikas, des figures féminines sensuelles entrelaçant leurs corps autour des troncs d'arbres. Ces représentations étaient liées à l'idée de la fertilité et de la beauté naturelle, souvent symbolisées par l'union de la femme et de l'arbre. Dans ces scènes, la femme et l'arbre sont perçus comme des êtres complémentaires, représentant la fertilité de la terre et la beauté de la nature. Ces figures sont également liées à l'idée de "dohada", qui fait référence aux désirs d'une femme enceinte, mais dans ce contexte, elles symbolisent plutôt le désir de la nature elle-même pour la beauté et la vie.
L'art et l'architecture des siècles IIe avant notre ère à IIIe de notre ère reflètent également un développement dans la construction de temples hindous. Bien que la plupart des structures en bois et en terre aient disparu, les fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour plusieurs plans au sol et vestiges de temples hindous datant de cette période. Par exemple, dans le district de Vidisha, un temple dédié à Vishnu datant du IIIe siècle avant notre ère a été découvert près du pilier d'Heliodorus. Ce temple avait un plan elliptique avec un sanctuaire entouré d'une enceinte. Ce genre de structure de temple, souvent associée à Vishnu ou Shiva, souligne les premières tentatives d'ériger des espaces sacrés plus permanents, bien que la plupart des superstructures aient été construites en matériaux périssables comme le bois ou la brique crue.
À côté de ces vestiges archéologiques, l'art religieux se caractérise par des scènes de fête et de réjouissances, comme le montrent les reliefs représentant des scènes bacchanaliennes retrouvées dans l'art de Gandhara et de Mathura. Ces scènes montrent des hommes et des femmes buvant et célébrant ensemble, rappelant la conception indienne de la joie et de l'abondance. Ces images ne sont pas seulement une représentation de l'extase physique, mais aussi un moyen de relier l'humain au divin à travers l'orgie sensuelle, l'élévation spirituelle et la communion avec la nature.
L'art et l'architecture religieuse de cette période sont donc imprégnés d'une richesse symbolique et esthétique qui va bien au-delà de la simple représentation de la forme humaine. Ils offrent une vision du monde dans laquelle le spirituel, le sensuel et le naturel s'entrelacent pour créer des représentations qui sont à la fois des objets de vénération et des instruments de méditation.
Au-delà de cette analyse, il est essentiel de comprendre que l'art religieux dans l'Inde ancienne n'était pas simplement destiné à orner un espace. Chaque sculpture, chaque temple, chaque inscription servait un but spirituel précis : celui de rapprocher l'humain du divin, d'unir l'esprit à la matière, de célébrer la beauté sous toutes ses formes. En ce sens, l'art n'était pas uniquement une activité esthétique ou décorative, mais une véritable pratique religieuse, profondément ancrée dans les croyances de l'époque. Il faut également garder à l'esprit que les matériaux utilisés pour la sculpture et la construction des temples, comme le bois, la brique et la pierre, étaient autant de choix symboliques en eux-mêmes, véhiculant des significations profondes liées à la durabilité, à la fragilité, et à la connexion entre le céleste et le terrestre.
L'architecture des temples Chola et la sculpture en métal : évolution et innovations
L'architecture des temples de la période Chola se distingue par une évolution progressive marquée par des modifications dans la structure des bâtiments, ainsi que dans les sculptures qui les ornent. Les premières étapes de cette évolution se manifestent par des constructions relativement simples, sans décorations sculptées détaillées, mais avec une attention particulière à la fonctionnalité et à l’esthétique symbolique. C’est au cours de la période suivante, sous les règnes d’Aditya I et de Parantaka I, que les temples commencent à prendre une forme plus élaborée, notamment à travers l’introduction de niches décorées d’images de divinités et de frises sculptées sur les murs extérieurs, caractéristiques de la période Chola.
Les temples de cette époque, comme le temple de Brahmapureshvara à Pullamangai, celui de Nageshvarasvami à Kumbakonam, et celui de Koranganatha à Srinivasanallur, illustrent la transformation de l'architecture religieuse. Ce changement s’accompagne d’une augmentation de la profondeur des niches, qui accueillent désormais des représentations sculptées de diverses divinités hindoues telles que Ganesha, Durga, Mahishasuramardini, et Brahma. Les sculptures deviennent plus naturelles, avec des figures plus élancées, des coiffures hautes, et une esthétique soignée. Ce développement est également visible dans les frises de lions, de chevaux et d’éléphants qui décorent les temples, créant un environnement visuel riche en symbolisme religieux.
La phase suivante de l'architecture des temples Chola se caractérise par l’implication de la reine Shembiyan Mahadevi, qui fut une grande mécène de la construction des temples au cours des règnes de son mari Gandaraditya et de son fils Uttama I. À cette époque, de nombreux temples anciens en briques furent transformés en structures en pierre. Toutefois, les sculptures, bien que techniquement avancées, montrent un certain figement dans leur représentation, les figures devenant plus rigides et moins dynamiques. Cela peut être perçu comme une réponse à l’ornementation grandissante et à la monumentalité des nouvelles constructions, où l'accent est mis sur la grandeur et la solennité plutôt que sur la fluidité des formes.
Le sommet de l’architecture des temples Chola est incarné par le temple de Brihadishvara (ou Rajarajeshvara) à Thanjavur. Ce temple, dédié à Shiva, se distingue par sa taille impressionnante et son design novateur. Son vimana s’élève à près de 60 mètres de hauteur, surmonté d’un shikhara pyramidal, tandis que l’extérieur du temple est décoré de sculptures d'une complexité sans précédent. Les niches extérieures sont profondes et les sculptures qui les ornent sont représentées en ronde-bosse. L'iconographie de Shiva y est omniprésente, notamment des scènes montrant Shiva sous sa forme de Nataraja, le Seigneur de la Danse, mais aussi des représentations de Shiva en tant que Tripurantaka, destructeur des trois cités. Ce temple est également remarquable pour la sculpture de son Nandi, un taureau imposant taillé dans un seul bloc de pierre, placé à l’entrée du temple, et les deux gopuras majestueux, hauts de plusieurs étages, qui en flanquent l’entrée.
L’architecture de cette période se distingue par l’intégration de nouveaux éléments, notamment l’addition de vastes corridors autour des sanctuaires et l'ornementation plus intense des murs extérieurs. C’est dans cette période que les gopuras, ces portes monumentales, deviennent une caractéristique dominante des temples, symbolisant une entrée dans un autre monde, le monde divin. Ces structures, souvent dotées de sculptures très élaborées, sont des expressions de la grandeur cosmique, un lieu de passage entre l'humain et le divin.
Un aspect essentiel de la culture matérielle des Chola est la sculpture en métal, qui atteignit un sommet de perfection pendant cette période. Thanjavur, en particulier, était un centre majeur de production de sculptures métalliques. Contrairement aux sculptures métalliques du nord de l'Inde, généralement creuses, celles du sud étaient solides. Elles étaient fabriquées selon la méthode de la cire perdue et sont devenues un élément fondamental des rituels temple, souvent transportées lors des processions. Parmi les œuvres les plus célèbres figurent les représentations de Shiva en Nataraja, une danse cosmique symbolisant la création et la destruction de l'univers. Ces sculptures étaient réalisées en alliages de métaux tels que l'or, l'argent, le cuivre et l'étain, mais les analyses modernes montrent que ces compositions métalliques pouvaient varier considérablement.
Les représentations de Nataraja en bronze sont particulièrement emblématiques de la maîtrise technique et artistique des Chola. Bien que ces sculptures soient souvent datées en fonction des inscriptions trouvées dans les temples, des recherches récentes, comme celles de Sharada Srinivasan, suggèrent que certains bronzes de Nataraja, traditionnellement attribués à la période Chola, pourraient en fait avoir été produits pendant la période Pallava, entre le VIIe et le IXe siècle. Ces sculptures Pallava sont considérées comme les premières à représenter Shiva dans sa danse cosmique, mais elles sont moins stylisées et leurs proportions sont plus compactes. Ce style évoluera avec les Chola pour devenir plus fluide et dynamique, avec des figures aux membres plus ouverts et des effets visuels de plus en plus complexes.
Le temple de Gangaikondacholapuram, érigé par Rajendra I, fils de Rajaraja I, reprend l'idée du temple de Brihadishvara à Thanjavur, mais en version plus modeste. Bien que ce temple soit aujourd’hui en ruine, il témoigne d’une certaine recherche de perfection architecturale, tout en mettant en évidence les différences dans le travail des artisans de l'époque.
La période Chola se termine avec l’apparition de gopuras encore plus imposants et l'usage de nouvelles formes sculpturales dans les temples, comme celui de Chidambaram, qui illustre la prévalence de l’élément de la charrue dans l’architecture des temples de cette époque. Cette phase montre une hybridation entre les formes anciennes et les innovations des périodes suivantes.
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