Dans le cadre de la gestion des ressources et du déploiement d’applications sur OpenStack, la définition de stratégies de placement d’instances constitue un élément fondamental pour optimiser les performances et garantir la haute disponibilité. Avant d'aborder l'implémentation pratique, il est crucial de comprendre le fonctionnement des stratégies de placement et la manière dont elles influencent la distribution des instances sur les nœuds de calcul.
Les stratégies de placement sont déterminées par des "hints" (indices) passés au planificateur de Nova, qui est responsable de l’affectation des instances. Ces indices sont des paires clé-valeur, et leur rôle est d’influencer l’emplacement des instances. En pratique, ces hints permettent de mettre en œuvre des règles d’affinité et d’anti-affinité, qui sont essentielles dans la gestion des relations entre les instances.
Les scheduler hints sont des métadonnées supplémentaires fournies lors de la création des instances. Ces informations aident le planificateur de Nova à déterminer les préférences de placement des instances. Elles peuvent être utilisées pour appliquer des politiques d'affinité ou d’anti-affinité.
Un autre outil puissant pour influencer le placement des instances est la métadonnée d'agrégat. Les décisions de placement peuvent être affectées en assignant des métadonnées aux agrégats d’hôtes, qui sont des groupes de nœuds de calcul. Cela permet de garantir que les instances seront placées sur des nœuds répondant à des critères spécifiques, tels que la présence de caractéristiques matérielles particulières ou la localisation dans un centre de données spécifique.
Mise en œuvre des règles d’affinité
Prenons l'exemple de l’entreprise GitforGits, qui souhaite s’assurer que plusieurs instances fonctionnant de manière étroite ensemble, telles qu’un serveur web et son serveur d’applications correspondant, soient placées sur le même nœud de calcul afin de réduire la latence.
Dans ce cas, il est possible de créer un groupe d’affinité via Nova, qui appliquera cette politique aux instances associées. La commande suivante permet de créer un groupe d'affinité :
Une fois ce groupe créé, toute instance ajoutée à ce groupe sera placée sur le même nœud de calcul. Lors du lancement des instances, il suffit de spécifier ce groupe en utilisant l'option --hint :
Lancer une autre instance en utilisant le même groupe garantit que les deux instances seront placées sur le même hôte. La commande pour vérifier cela serait la suivante :
Les deux instances doivent afficher le même hôte dans l'attribut OS-EXT-SRV-ATTR:host, confirmant leur placement commun.
Mise en œuvre des règles d’anti-affinité
Dans une autre situation, GitforGits pourrait être amené à déployer des instances de bases de données redondantes pour assurer la haute disponibilité de ses services. Pour éviter que ces instances ne se retrouvent sur le même nœud de calcul, on applique une règle d’anti-affinité.
De la même manière qu’avec les groupes d'affinité, on crée un groupe d’anti-affinité :
Les instances lancées dans ce groupe seront placées sur des nœuds distincts. Voici un exemple de commande pour lancer ces instances :
Une fois les instances créées, la commande suivante permet de vérifier qu'elles ont été placées sur des hôtes différents :
Les instances doivent être sur des hôtes distincts, confirmant ainsi l’application de la politique d’anti-affinité.
Gestion et modification des règles d’affinité
Une fois les règles d'affinité ou d’anti-affinité établies, il peut être nécessaire de les modifier en fonction de l’évolution de l’infrastructure ou des besoins de charge de travail. Dans ce cas, il est nécessaire de revoir les groupes de serveurs et leurs politiques.
Les politiques d’un groupe de serveurs ne peuvent pas être modifiées après leur création. Si une modification est requise, il faut créer un nouveau groupe avec la politique désirée. Par exemple, pour passer d’une politique d'affinité à une politique d’anti-affinité, une nouvelle commande est utilisée pour créer le groupe révisé :
Les instances peuvent être migrées vers ce nouveau groupe en les redéployant. Pour ajouter ou supprimer une instance d’un groupe, il suffit de relancer l’instance sous le groupe désiré, ou bien de la supprimer et de la relancer sans utiliser l'option --hint ou avec un autre groupe.
Si un groupe de serveurs n’est plus nécessaire, il peut être supprimé avec la commande suivante :
Cependant, cette suppression n'affecte pas automatiquement le placement des instances déjà créées sous ce groupe.
Stratégies avancées de placement
Outre les règles d'affinité et d’anti-affinité, Nova permet un contrôle plus granulaire sur le placement des instances grâce aux agrégats d’hôtes et aux zones de disponibilité.
Les agrégats d’hôtes permettent de regrouper les nœuds de calcul selon des caractéristiques spécifiques (par exemple, stockage SSD ou mémoire haute capacité). En attribuant des métadonnées à ces agrégats, on peut orienter le placement des instances en fonction de leurs besoins en ressources. Pour créer un agrégat, il suffit d'utiliser les commandes suivantes :
Les instances peuvent alors être affectées à cet agrégat en fonction de leurs spécifications. Par ailleurs, les zones de disponibilité offrent une couche supplémentaire de tolérance aux pannes, permettant de garantir que les instances sont placées dans des zones isolées, réduisant ainsi les risques en cas de défaillance. Pour créer une zone de disponibilité, il suffit de :
Lancer des instances dans une zone spécifique est aussi simple que de spécifier la zone dans la commande de création de l'instance.
Comment optimiser la gestion des ressources cloud avec Heat et l'automatisation de l'infrastructure
L'orchestration des ressources cloud dans un environnement OpenStack repose sur des outils puissants et modulaires, permettant une gestion fine et dynamique des ressources. Parmi ces outils, Heat, le service natif d’orchestration d’OpenStack, joue un rôle central. Heat permet de définir l’infrastructure comme du code, un principe fondamental de l’Infrastructure as Code (IaC), qui offre une approche cohérente et réplicable pour gérer des environnements complexes. Ce chapitre s’attache à explorer la mise en œuvre de Heat et ses différentes applications, tout en offrant une perspective sur la gestion des environnements cloud au sein d’OpenStack.
L'un des avantages majeurs d'Heat est la possibilité d'automatiser la gestion des ressources à travers des templates écrits en YAML ou JSON. Ces fichiers décrivent les ressources nécessaires à l'infrastructure, telles que les instances, les volumes, les groupes de sécurité et bien plus encore. L'utilisation de ces modèles permet de déployer, mettre à jour et redimensionner les environnements cloud de manière automatisée et contrôlée. En d’autres termes, Heat transforme des tâches manuelles souvent complexes en processus entièrement automatisés, réduisant ainsi l'effort humain et augmentant l’efficacité des opérations. En définissant l’infrastructure sous forme de code, il devient possible de versionner, tester et déployer des configurations d’infrastructure d’une manière prévisible et reproductible.
Pour débuter avec Heat, il est essentiel de l’installer et de le configurer correctement dans votre environnement OpenStack. Ce processus commence par l’installation des composants de Heat sur le nœud contrôleur. Une fois les paquets nécessaires installés, tels que heat-api, heat-engine et python3-heatclient, il est crucial de configurer la base de données de Heat afin de garantir une gestion adéquate des métadonnées et des ressources. Par la suite, la configuration du service Heat dans OpenStack doit être achevée par l’enregistrement des points de terminaison de l'API dans Keystone, le service d'identité d'OpenStack. Ce dernier est indispensable pour garantir une gestion centralisée des accès et des autorisations des utilisateurs.
Une fois Heat installé et configuré, il devient possible de créer des templates pour la gestion des stacks. Ces templates permettent de décrire précisément les ressources à déployer et les interrelations entre elles. Par exemple, un template peut spécifier la création d'une instance virtuelle, d’un volume de stockage et d’un groupe de sécurité, en s'assurant que toutes ces ressources sont correctement connectées au sein du même réseau. De plus, ces templates peuvent être réutilisés, ce qui permet de standardiser le déploiement d’environnements à travers plusieurs projets ou régions, réduisant ainsi la variabilité et augmentant la prévisibilité des déploiements.
L’un des aspects les plus puissants d’Heat est sa capacité à intégrer des mécanismes de mise à l'échelle automatique, notamment en collaboration avec Ceilometer, le service de télémétrie d’OpenStack. Heat permet de définir des règles de mise à l’échelle des ressources en fonction de l’évolution de la demande. Par exemple, si une charge accrue sur un serveur est détectée, Heat peut automatiquement provisionner des ressources supplémentaires pour maintenir la performance de l’application sans intervention manuelle. Cette capacité à ajuster dynamiquement les ressources optimise non seulement la performance, mais aussi l'efficacité des coûts, en s'assurant que les ressources sont utilisées de manière optimale sans excès.
Cependant, bien que l'orchestration via Heat soit puissante, elle n'est pas sans défis. L'un des problèmes fréquents rencontrés lors de l’utilisation de Heat réside dans la gestion des dépendances entre les ressources. Parfois, une ressource dépend d'une autre pour être déployée correctement, et Heat doit être configuré pour gérer ces dépendances de manière fluide. De plus, il peut arriver que des erreurs surviennent lors du déploiement de templates complexes, ce qui nécessite une analyse approfondie des logs et des configurations pour résoudre les problèmes. Les administrateurs doivent également prêter attention à la gestion de l’accès et des permissions, afin de garantir que les utilisateurs et les services peuvent interagir avec Heat de manière sécurisée.
La mise en œuvre d'Heat transforme la manière dont les environnements cloud sont gérés, en intégrant des principes d’automatisation et d'orchestration qui améliorent non seulement la cohérence, mais aussi la rapidité des déploiements. En fin de compte, Heat, lorsqu'il est utilisé correctement, peut offrir un contrôle total sur l'infrastructure cloud tout en simplifiant considérablement la gestion des ressources et des services. Dans un monde où les entreprises et organisations dépendent de plus en plus d'infrastructures flexibles et réactives, la capacité à gérer ces infrastructures par le biais d'un code clair et structuré est un atout majeur.
Endtext
Comment configurer et gérer Glance et Neutron dans OpenStack
Dans l'univers des infrastructures cloud, OpenStack se distingue par sa flexibilité et sa modularité. Deux de ses composants essentiels, Glance et Neutron, jouent un rôle crucial dans la gestion des images et du réseau. Voici un aperçu de leur installation, configuration et utilisation.
Pour commencer, Glance est le service d'OpenStack dédié à la gestion des images de machine virtuelle. Sa principale fonction consiste à stocker, récupérer et gérer les métadonnées associées aux images utilisées dans le cloud. L'une des premières étapes de sa configuration consiste à créer son entrée dans le catalogue de services Keystone en utilisant les commandes suivantes :
Ces commandes enregistrent Glance dans le catalogue des services Keystone, le rendant ainsi disponible pour les autres composants OpenStack. Une fois cette étape terminée, les services Glance peuvent être démarrés et configurés pour démarrer automatiquement au démarrage de la machine :
Une fois le service Glance démarré, il est possible de vérifier son bon fonctionnement en listant les images disponibles, même si aucune image n'est présente au départ :
À ce stade, l'installation de Glance est fonctionnelle, et il est temps de tester l'upload d'une image. Par exemple, vous pouvez télécharger l'image CirrOS, une distribution Linux minimale utilisée couramment pour les tests, à partir de l'URL suivante :
Cette commande télécharge et téléverse l'image CirrOS dans Glance. Une fois l'upload terminé, il est possible de vérifier que l'image a bien été ajoutée à la liste en réexécutant la commande openstack image list.
Outre la gestion des images, Glance permet également de gérer les métadonnées associées aux images. Il est possible d'afficher ces métadonnées ou d'en ajouter, par exemple pour spécifier l'architecture de l'image comme suit :
Cela permet de classer et de sélectionner les images en fonction de critères spécifiques, une fonctionnalité particulièrement utile dans les environnements à grande échelle.
En parallèle de Glance, Neutron gère le réseau dans OpenStack. Il offre une solution puissante et flexible de mise en réseau "Network as a Service" (NaaS). Son rôle est d'assurer la communication entre les instances, les sous-réseaux, les routeurs et les autres services réseau comme les pare-feu, les VPNs et les équilibres de charge. Neutron prend en charge aussi bien les réseaux de niveau 2 (L2) comme les VLANs et VXLANs, que les fonctions de niveau 3 (L3) comme le routage et la traduction d'adresses réseau (NAT).
Pour installer Neutron, il faut d'abord installer plusieurs composants sur le nœud contrôleur :
Cela inclut le serveur Neutron, le plugin ML2 pour la gestion des réseaux, ainsi que les agents nécessaires pour le DHCP, la gestion des métadonnées et les services de niveau 3.
Une fois l'installation terminée, il est nécessaire de configurer la base de données de Neutron. Pour cela, vous devez créer la base de données Neutron dans MySQL, puis attribuer les permissions appropriées :
Ensuite, vous synchronisez le schéma de la base de données Neutron :
La configuration de Neutron implique plusieurs fichiers de configuration, dont le fichier principal neutron.conf situé dans /etc/neutron/neutron.conf. Il est essentiel de définir les paramètres de connexion à la base de données ainsi que les informations d'authentification avec Keystone :
Par la suite, il faut configurer le plugin ML2 pour gérer le réseau. Le fichier ml2_conf.ini permet de définir les types de réseaux (par exemple, VLAN ou VXLAN), ainsi que les extensions comme la sécurité des ports. Un exemple de configuration pourrait ressembler à ceci :
L'agent de pont Linux (Linux Bridge) est souvent utilisé pour les configurations simples, et doit être configuré dans le fichier linuxbridge_agent.ini, où il faut spécifier les interfaces physiques du réseau et les paramètres VXLAN. Enfin, la configuration des agents DHCP et de métadonnées garantit la distribution correcte des adresses IP et l'accès aux métadonnées spécifiques aux instances.
Les bonnes pratiques lors de la gestion de Neutron et Glance incluent l'usage des VLANs et VXLANs pour isoler les réseaux entre différents projets ou locataires, et la mise en place de politiques de sécurité avancées pour protéger les instances et les réseaux. De plus, une surveillance régulière des services et des logs permettra de détecter rapidement toute anomalie et de maintenir l'infrastructure en bon état de fonctionnement.
Comment utiliser efficacement les appareils de lavage et de nettoyage à domicile ?
Comment gérer l'affichage des éléments dans une grille CSS pour les petits écrans : stratégies et bonnes pratiques
La critique de l'idéologie à l'ère de la "post-vérité" : entre radicalité et pragmatisme politique

Deutsch
Francais
Nederlands
Svenska
Norsk
Dansk
Suomi
Espanol
Italiano
Portugues
Magyar
Polski
Cestina
Русский