Le concept de "Google Hacking", souvent associé à Johnny Long, repose sur une idée simple mais puissante : utiliser les opérateurs avancés des moteurs de recherche pour identifier des informations sensibles exposées publiquement, souvent par négligence ou par défaut de configuration. Ces requêtes spéciales, connues sous le nom de Google Dorks, permettent à quiconque maîtrisant leur syntaxe d’explorer des recoins inattendus du web.
À travers des opérateurs tels que inurl:, intitle:, filetype:, ou site:, on peut filtrer les résultats pour cibler des fichiers, des dossiers ou des types de contenu spécifiques. Par exemple, si une application web installe par défaut un répertoire sensible accessible publiquement, une simple requête comme inurl:/nom_du_dossier_sensible/ révélera les sites n’ayant pas sécurisé cet accès. Pour restreindre la recherche à un domaine en particulier, on combine cette requête avec site:, donnant ainsi site:example.com inurl:/nom_du_dossier_sensible/.
Le même principe s’applique à la recherche de fichiers vulnérables. Imaginons une application utilisant des fichiers Flash (SWF) vulnérables à des attaques de type XSS. Une requête telle que site:example.com filetype:swf mot_clé_de_signature_SWF permet de localiser les fichiers concernés, qu’on peut ensuite tester à l’aide de payloads publics.
Il existe une multitude de signatures connues permettant d’identifier :
– des fichiers contenant des identifiants ou mots de passe,
– des interfaces d’administration,
– des journaux de serveurs exposés,
– des fichiers de configuration,
– ou encore des pages divulguant la version exacte d’un CMS ou d’un serveur.
La base de données des Google Dorks, bien que non mise à jour, est toujours disponible sur le site de Johnny Long (http://www.hackersforcharity.org/ghdb/). Pour une version actualisée, exploit-db en propose une version maintenue : http://www.exploit-db.com/google-dorks/.
Mais Google n’est pas le seul moteur à offrir de telles possibilités. Bing, souvent sous-estimé à tort, propose aussi des fonctionnalités avancées. Si son interface semble plus épurée, ses opérateurs logiques sont d’une richesse comparable à ceux de Google.
Bing permet l’usage des opérateurs +, -, " ", |, &, et surtout () pour grouper les requêtes complexes. Il est essentiel de noter que, contrairement à Google, Bing nécessite que certains opérateurs soient en majuscules (OR, NOT) pour être reconnus. Un exemple de requête bien construite serait : android phone AND (nexus OR xperia).
Bing introduit également quelques opérateurs uniques. L’opérateur ip: permet d’effectuer une recherche inversée à partir d’une adresse IP, révélant tous les domaines hébergés sur celle-ci : ip:176.65.66.66. L’opérateur feed: est également notable, permettant d’identifier des flux RSS contenant un mot-clé spécifique. De plus, Bing offre une interface de social search via https://www.bing.com/explore/social, qui permet de croiser des données issues de réseaux sociaux avec des requêtes classiques.
Yahoo, bien qu’en retrait technologique par rapport à Google ou Bing, a historiquement proposé des opérateurs similaires. + et - pour inclure ou exclure des termes, OR pour élargir les résultats, ou encore site: pour cibler un domaine. L’opérateur link: de Yahoo, bien que limité, permettait autrefois de localiser les pages pointant vers une URL donnée – un outil utile pour cartographier les dépendances d’un site web.
L’universalité de ces méthodes réside dans leur simplicité apparente. Ce n’est pas la complexité technique qui fait la puissance du Google Hacking, mais la capacité à combiner les opérateurs logiques de manière stratégique et à connaître les structures types des fichiers ou des applications mal sécurisées. Une bonne connaissance des signatures utilisées, des frameworks déployés et des erreurs fréquentes de configuration multiplie l’efficacité de ces recherches.
Au-delà des moteurs traditionnels, il est également pertinent de connaître les spécificités des outils comme Shodan ou Censys, conçus spécifiquement pour scanner et indexer les appareils connectés à Internet. Ces moteurs, bien que distincts des moteurs de recherche classiques, partagent cette logique de filtrage avancé et de requêtes spécifiques. Ils permettent d’aller encore plus loin dans l’analyse d’un périmètre cible.
Il est impératif pour tout lecteur de comprendre que ces outils, bien que légitimes dans un cadre d’audit de sécurité ou de recherche académique, peuvent aisément franchir la ligne de la légalité si utilisés sans autorisation. Le fait qu’une ressource soit visible publiquement ne signifie pas qu’elle est destinée à être explorée. La finalité, le contexte, et l’autorisation du propriétaire légitime sont les seuls garants d’un usage éthique.
Ce qu’il est crucial de retenir, c’est que ces techniques de recherche permettent autant de découvrir des failles que de mieux protéger sa propre infrastructure. Tout administrateur devrait périodiquement utiliser ces méthodes pour auditer ses propres systèmes. Le véritable enjeu n’est pas de hacker les autres, mais de s’assurer qu’on ne puisse pas hacker ce que l’on croit déjà sécurisé.
Comment utiliser efficacement les outils de recherche et de reconnaissance en cybersécurité
Les outils de recherche et de reconnaissance jouent un rôle central dans les domaines de la cybersécurité et de l'intelligence ouverte (OSINT). Grâce à des API clés, ces outils permettent de mener des recherches approfondies sans trop de restrictions, en offrant des résultats ciblés. Obtenir et configurer ces clés (par exemple, Google, Bing, Shodan) est une étape essentielle pour l’utilisation de ces outils. Une fois les clés en place, il devient possible d'exploiter le potentiel de recherche de manière plus fluide et plus précise.
Un exemple populaire de cet environnement est l'outil Search Diggity, qui regroupe plusieurs fonctionnalités puissantes sous différentes sections, telles que Google, Bing, DLP, Flash et Shodan. Chacune de ces sections offre des requêtes spécialisées pour rechercher des informations spécifiques, cruciales pour la sécurité des informations. L’interface de cet outil est intuitive : il suffit de sélectionner l'onglet désiré en haut de l'interface, puis de choisir les types de requêtes que l'on souhaite exécuter. De plus, il est possible de cibler des domaines spécifiques ou d'ajouter des listes de cibles pour des recherches encore plus précises. La possibilité de limiter le nombre de requêtes en fonction des besoins spécifiques rend l’outil particulièrement efficace.
Prenons l'exemple d'une recherche sur les pages administratives SharePoint. Dans le cas de Search Diggity, il suffit de sélectionner l’onglet Google, puis de cocher la case Administrative sous SharePoint Diggity, et de lancer la recherche. Cela générera des résultats variés, tels que le titre de la page, l'URL et la catégorie. Il est important de noter qu'une utilisation ciblée des types de requêtes permet de limiter la quantité d'informations non pertinentes, ce qui rend l'analyse beaucoup plus rapide.
Outre Google, d'autres moteurs de recherche comme Bing et Shodan sont également intégrés dans Search Diggity, chacun disposant de ses propres ensembles de requêtes. L'outil inclut également une option appelée NotInMyBackyard, qui permet de spécifier des critères comme des emplacements, des types de fichiers et des mots-clés, pour obtenir des résultats particulièrement intéressants. De plus, l’intégration de Shodan via son API permet d’exploiter des données encore plus spécifiques sur les dispositifs connectés à Internet, augmentant ainsi la profondeur des recherches de sécurité.
Un autre outil de reconnaissance très apprécié est Recon-ng, qui mérite une mention spéciale. Cet outil open-source, principalement développé par Tim Tomes (@Lanmaster53), offre un cadre complet pour les enquêtes en ligne. Recon-ng est conçu pour simplifier l’automatisation des différentes étapes de la reconnaissance OSINT, en se concentrant sur la reconnaissance basée sur le web. Grâce à ses modules indépendants, une aide commandée détaillée et un système d'interaction avec la base de données, il permet aux utilisateurs d'effectuer des recherches détaillées et rapides.
La simplicité de son installation est un atout majeur : il suffit d’avoir Python 2.7.x pour pouvoir l'utiliser. En lançant le fichier recon-ng.py dans un terminal, l’utilisateur accède à une interface de commande familière, similaire à celle de Metasploit, un outil bien connu dans le domaine de la cybersécurité. Pour consulter les commandes disponibles, il suffit d’utiliser la commande help. Par exemple, la commande help workspaces permet de gérer des espaces de travail, ce qui est utile pour organiser différentes tâches de reconnaissance.
Recon-ng fonctionne sur la base de plusieurs modules distincts, classés en cinq sections principales : Discovery, Exploitation, Import, Recon et Reporting. Ces sections permettent de trouver des fichiers intéressants, d’exploiter des informations, d’importer des données externes, d’effectuer des reconnaissances détaillées sur des entreprises ou des sites, et enfin de générer des rapports dans divers formats (CSV, HTML, XML, etc.).
Une fonctionnalité intéressante de Recon-ng est la possibilité de charger des modules à l’aide de la commande load, qui propose une autocomplétion des commandes, facilitant ainsi l'utilisation de l'outil, même pour les utilisateurs débutants. Par exemple, il est possible de charger un module de recherche de mots de passe compromis avec la commande load pwnedlist, ce qui permet d'exécuter des recherches sur des bases de données compromises sans avoir à taper l'intégralité de la commande.
L'un des points cruciaux à retenir lorsque l’on utilise ces outils est de bien comprendre l'importance de limiter les recherches aux seuls éléments nécessaires, afin d’éviter une surcharge d’informations inutiles. Le ciblage précis permet non seulement de gagner du temps, mais aussi d'améliorer la qualité des résultats obtenus.
De plus, il est essentiel de garder à l’esprit la sécurité des données personnelles et des informations sensibles tout au long du processus de recherche. Bien que ces outils offrent un accès puissant à des données publiques, l'utilisation éthique et conforme aux lois sur la confidentialité doit toujours être une priorité.
Enfin, l’apprentissage de la cybersécurité ne s’arrête pas à la simple utilisation de ces outils. La capacité d’interpréter les résultats, de comprendre les implications de chaque donnée collectée et de savoir comment réagir face à une menace identifiée sont des compétences clés qui se développent avec l'expérience. Ces outils, bien que puissants, ne sont qu'un moyen parmi d'autres dans la vaste discipline de la cybersécurité, et leur maîtrise constitue une étape vers la protection active des systèmes d'information.
Comment créer et configurer un transform Python pour Maltego ?
Le cœur du processus tient en peu de lignes : récupérer l’entrée fournie par Maltego, émettre une requête HTTP vers la ressource voulue, parcourir la réponse et produire des entités Maltego à partir des données extraites, puis renvoyer le résultat au moteur. Le flux logique se lit ainsi : initialiser MaltegoTransform, parser les arguments sys.argv pour obtenir la valeur de l’entité d’entrée (par ex. un e‑mail ou un nom de domaine), composer l’URL de l’API ou de la page distante, lancer la requête, itérer sur le contenu reçu, appeler mt.addEntity(...) pour chaque élément pertinent, et enfin mt.returnOutput() pour fournir l’XML attendu par Maltego. Dans l’exemple « haveibeenpwned », la concaténation de l’URL de base et de l’adresse e‑mail produit une requête REST simple ; la réponse est parcourue ligne par ligne et chaque entrée est préfixée par « Pwned at » avant d’être ajoutée comme maltego.Phrase. La logique est directe, mais fragile : il faut prévoir l’échec d’appel réseau et le format inattendu de la réponse.
Lorsqu’une ressource distante ne propose pas d’API (cas du site de reverse‑IP cité), il est nécessaire d’envoyer une requête HTTP plus sophistiquée (headers, User‑Agent) et d’extraire les données en traitant le HTML, par exemple à l’aide d’expressions régulières. L’exemple montre la construction d’un Request avec header={'User-Agent':'Mozilla'} avant d’ouvrir l’URL, puis l’emploi de re.findall(...) pour isoler les domaines partageant la même adresse IP. Cette approche « page scraping » fonctionne mais impose des précautions : les regex doivent être robustes face aux variations de page, et l’usage intensif de scraping peut violer les conditions d’un site. Lorsque possible, privilégier une API officielle.
La configuration côté Maltego exige des détails administratifs précis : dans l’assistant de « Local Transform », définir un Display Name, laisser se générer le Transform ID, remplir Description et Author, choisir le type d’entité d’entrée (par ex. Email Address), puis fournir le chemin absolu vers l’interpréteur Python (p. ex. /usr/bin/python) et le chemin absolu vers le script transform (ne pas se contenter d’un nom de fichier relatif). L’omission d’un chemin absolu est une erreur courante qui empêche l’exécution. Après l’enregistrement, tester le transform via un clic droit sur une entité et observer l’exécution et le retour XML ; Maltego se charge de parser ce XML et d’afficher les entités générées.
Sur le plan pratique, plusieurs améliorations rendent les transforms plus robustes et utilisables en production : gérer proprement les exceptions réseau et HTTP (différencier 404 d’un timeout d’un échec DNS), normaliser et valider l’entrée (sanitiser l’e‑mail ou le domaine avant requête), limiter les appels asynchrones ou en série pour éviter d’être bloqué par des services tiers, et prévoir des délais et retries intelligents. Pour des tâches lourdes ou adaptées à de larges volumes, envisager le multiprocessing/multithreading ou l’usage d’une file de tâches afin de ne pas bloquer l’interface Maltego. L’intégration dans des frameworks existants (Canari) ou la contribution à des dépôts communautaires (exemples GitHub) accélère le développement et permet de réutiliser des primitives éprouvées.
Enfin, quelques conseils de structure de code : séparer la logique réseau, le parsing et la construction des entités en fonctions distinctes pour faciliter les tests unitaires ; instrumenter le transform par des logs lisibles (niveau DEBUG/INFO/ERROR) pour diagnostiquer les exécutions locales ; utiliser des bibliothèques plus modernes que urllib2 lorsque disponible (requests en Python 2/3) pour une gestion plus claire des sessions et des timeouts. L’objectif n’est pas seulement d’obtenir un résultat rapidement, mais d’écrire un transform maintenable et réutilisable.
Il est important de comprendre que l’efficacité d’un transform dépend autant de la solidité du code que du respect des services externes et du format attendu par Maltego. Penser aux limites de taux, aux formats changeants des pages web et à la nécessité de tests automatisés ; considérer la sécurité (ne pas exposer de clés, valider les entrées) ; et enfin documenter chaque transform (usage, prérequis, chemins absolus) pour faciliter sa réutilisation par d’autres analystes.
Comment l’intelligence open source façonne-t-elle notre accès à l’information à l’ère du Web 2.0 et au-delà ?
L’intelligence open source, ou OSINT, désigne la collecte d’informations accessibles publiquement, sans recourir à des méthodes secrètes ou clandestines. Elle puise dans une diversité de sources telles que les publications académiques, les médias traditionnels et numériques, les contenus web et les données publiques officielles. Contrairement à d’autres formes de renseignement, l’OSINT ne requiert pas une furtivité extrême, bien que certaines précautions soient parfois nécessaires. Sa simplicité apparente masque une complexité réelle liée à la masse d’informations disponibles. En effet, le principal défi de l’OSINT n’est pas le manque de données, mais leur surabondance, qui nécessite une capacité de filtrage et d’analyse rigoureuse pour transformer ces données en intelligence exploitable.
La majorité des individus perçoit Internet à travers le prisme des moteurs de recherche, principalement Google, et s’en tient souvent aux premières pages de résultats. Pourtant, cette vision est partielle : les moteurs n’indexent qu’une fraction de l’ensemble du web, appelée le « web de surface ». Derrière ce dernier existe le « darknet » ou web profond, inaccessible directement via les moteurs classiques. La compréhension de cette distinction est essentielle pour appréhender l’étendue réelle des sources d’informations disponibles. Ce livre s’attachera principalement à ce qu’on nomme WEBINT, une sous-catégorie de l’OSINT, qui concerne l’intelligence extraite d’Internet tel que nous le connaissons aujourd’hui, où la digitalisation croissante efface progressivement les frontières entre les diverses sources d’information.
Le Web 2.0 a marqué une transformation majeure dans notre manière d’interagir avec le contenu en ligne. L’émergence des réseaux sociaux et des plateformes collaboratives a enrichi le champ de l’OSINT en intégrant la dimension sociale, ce que l’on désigne par SOCMINT (Social Media Intelligence). La collecte et l’analyse des données issues des réseaux sociaux exigent des méthodes avancées de recherche, car ces plateformes génèrent un flux d’informations continuel, dense et souvent non structuré. La capacité à naviguer dans cet océan de données, à déceler les signaux pertinents au milieu du bruit, devient une compétence cruciale. Les techniques d’interrogation avancées, bientôt abordées dans ce livre, permettent d’exploiter pleinement le potentiel des moteurs de recherche et des plateformes sociales, au-delà des simples requêtes basiques utilisées par l’utilisateur moyen.
L’évolution vers le Web 3.0, encore en gestation, promet une nouvelle ère où les données seront davantage sémantisées, interconnectées et intelligentes. Ce futur web, envisagé comme plus décentralisé et plus proche de l’intelligence artificielle, modifiera profondément la nature et la facilité d’accès à l’information. Il ne s’agira plus simplement de chercher des données, mais de comprendre leur contexte et leur signification grâce à une interaction plus intuitive entre l’utilisateur et le contenu. Cette évolution mettra à disposition des outils d’OSINT encore plus puissants, mais soulèvera aussi des questions éthiques et de confidentialité qui devront être intégralement prises en compte.
Il est important de saisir que l’OSINT ne se limite pas à une simple collecte mécanique d’informations. La valeur ajoutée réside dans la capacité à interpréter ces données, à les relier entre elles, à en extraire une vision stratégique. Cela exige non seulement une maîtrise technique des outils, mais également une pensée critique et une compréhension approfondie des contextes culturels, politiques et économiques dans lesquels s’inscrivent ces données.
Le lecteur doit également comprendre que l’accès aux informations ne garantit pas leur fiabilité ni leur exhaustivité. La vérification et la triangulation des sources sont indispensables pour éviter les biais, les fausses informations ou les manipulations. En outre, l’OSINT implique une dimension éthique importante, car l’exploitation d’informations publiques ne doit pas transgresser les droits individuels ni compromettre la confidentialité.
Ainsi, cette approche du renseignement, combinée à une maîtrise progressive des moteurs de recherche, des médias sociaux et des nouvelles formes du Web, ouvre des perspectives inédites pour quiconque souhaite comprendre et naviguer efficacement dans le paysage informationnel contemporain. L’intelligence open source devient alors un outil stratégique essentiel, à la croisée des technologies numériques, des sciences sociales et de l’analyse critique.
Le Cycle Allam : Une Nouvelle Vision pour la Production d'Énergie Sans Émissions
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