La compétitivité d'une nation sur la scène économique mondiale repose en grande partie sur sa capacité à gérer sa dette nationale, son système politique et ses processus électoraux. Les États-Unis, autrefois une superpuissance incontestée sur le plan commercial, ont vu leur position s'affaiblir en raison de plusieurs facteurs internes qui ont modifié leur modèle économique et politique.
Depuis la crise financière de 2008, la gestion de la dette publique américaine a été un enjeu majeur. En raison de la baisse des taux d'intérêt, le coût des intérêts sur la dette nationale est resté relativement stable, oscillant entre 400 et 450 milliards de dollars par an. Cependant, avec la hausse des taux d'intérêt attendue dans un avenir proche, les États-Unis risquent de se retrouver dans une situation où leurs dépenses liées à la dette pourraient augmenter considérablement, rendant encore plus difficile l'extinction des déficits budgétaires annuels.
La difficulté principale réside dans le fait que, bien que le pays ait pu emprunter massivement sans conséquences immédiates durant des décennies, les perspectives économiques changent. En 2011, l'agence de notation S&P a abaissé la note de crédit des États-Unis de AAA à AA+, et en janvier 2018, Dagong l'a réduite de A- à BBB+. Cette situation souligne les tensions croissantes sur les finances publiques, exacerbées par des systèmes sociaux comme la sécurité sociale qui, selon les prévisions, seront en déficit dès 2034. L’incapacité du gouvernement à résoudre ces problèmes à travers des réformes structurelles significatives a conduit à une paralysie politique prolongée.
Cela nous amène à l'impact direct de la polarisation politique sur l'efficacité gouvernementale. Depuis plus d'une décennie, le Congrès et le Sénat sont bloqués par des comportements obstructionnistes où chaque parti cherche avant tout à affaiblir l’autre, plutôt que de travailler à des solutions concrètes. Cet état de fait est devenu la norme à Washington, avec des exemples frappants comme la fermeture du gouvernement en 2013, orchestrée par Ted Cruz et Paul Ryan, dans une tentative de stopper l'implantation de l'Affordable Care Act (Obamacare). Une telle polarisation réduit la capacité du gouvernement à prendre des décisions cruciales et aboutit à une gouvernance marquée par l'inefficacité.
L’un des principaux facteurs alimentant cette polarisation est le système électoral américain, conçu sur un modèle de « gagnant prend tout », un système où le candidat remportant la majorité des voix devient automatiquement le vainqueur, et ce, à l'échelle des présidents comme des sièges au Congrès. Ce système est en place dans seulement six des 70 démocraties mondiales, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie, et la France. Les autres pays utilisent un système de représentation proportionnelle, qui favorise la diversité des opinions et permet à plusieurs partis d’exister au sein du gouvernement.
Dans un tel système proportionnel, chaque voix compte réellement. Par exemple, si 5 % des électeurs votent pour un parti minoritaire, ce parti obtient 5 % des sièges au parlement. Cette méthode évite le phénomène où un candidat peut être élu avec seulement 30 % des voix, représentant ainsi une minorité de la population. L'absence de ce type de système aux États-Unis contribue à la concentration du pouvoir entre les mains de deux partis dominants, le Parti Démocrate et le Parti Républicain. Ce duopole rend la politique américaine moins représentative des divers intérêts sociaux et crée un fossé grandissant entre la population et ses représentants.
Une conséquence directe de ce système binaire est le renforcement des machines politiques des deux partis. Cela empêche l'émergence de nouveaux candidats ou de réformes politiques essentielles, car toute tentative de changement est bloquée par les structures de financement et les stratégies de maintien du pouvoir. Par exemple, le partenariat de financement entre Hillary Clinton et le Comité National Démocrate (DNC) a eu pour effet de rendre cette organisation dépendante de sa campagne, ce qui a entravé la candidature de Bernie Sanders lors des primaires de 2016. De plus, le système électoral a favorisé le gerrymandering, c'est-à-dire la redéfinition des circonscriptions électorales selon des critères partisans, afin d’assurer une domination électorale pour l’un des partis.
Ces pratiques ont créé un environnement politique où les intérêts des citoyens sont souvent relégués au second plan, au profit des intérêts partisans. La stabilité à court terme, notamment par l'endettement et la politique de faible taux d'intérêt, ne masque pas la fragilité du système américain face à un éventuel retournement économique. Si l’instabilité fiscale et politique persiste, la compétitivité économique des États-Unis pourrait continuer à décliner, notamment dans un contexte de mondialisation où les autres nations développent des politiques plus cohérentes et plus inclusives.
Enfin, l'incapacité des États-Unis à s'adapter à un système plus représentatif pourrait être leur plus grande faiblesse à long terme. Un changement profond dans la manière dont le pays aborde la représentation politique et la gestion des finances publiques est nécessaire pour rétablir sa position compétitive sur la scène mondiale. Toutefois, un tel changement ne viendra probablement qu'à la suite d'une crise majeure, peut-être financière ou budgétaire, qui obligera à une révision des structures de pouvoir en place.
Pourquoi la Mondialisation Économique Suscite-t-elle Tant d’Opposition ?
Les plus grandes interventions de sauvetage économique ont souvent été justifiées par l’idée que certaines banques étaient « trop grandes pour échouer ». Leurs défaillances risquaient d'entraîner l'effondrement de nombreuses autres entreprises, comme un effet domino. Les engagements des gouvernements à éviter une crise économique mondiale ont permis des mesures exceptionnelles pour les plus grandes institutions financières, tout en laissant des petites entreprises sombrer dans la faillite. Parallèlement, les contribuables ont dû supporter la charge de cette crise. Ce transfert de richesse des citoyens ordinaires, dont beaucoup ont perdu leurs fonds de pension dans le naufrage, vers des banquiers privilégiés et des élites aristocratiques a provoqué une colère générale et a profondément éloigné le public. Cette frustration a été exacerbée lorsque ces banques, ayant retrouvé leur stabilité, ont sévèrement restreint l’accès aux prêts, notamment aux prêts immobiliers, sous la surveillance accrue des régulateurs bancaires, pour éviter de répéter les erreurs du passé.
Les mouvements sociaux ont émergé, protestant contre les grandes entreprises, l'investissement étranger, les salaires des hauts dirigeants et toutes les autres cibles des élites économiques. Ce groupe de citoyens démunis et de plus en plus appauvris a trouvé en Donald Trump une figure politique capable de capter son mécontentement lors de l'élection présidentielle de 2016. En Europe, la situation des travailleurs déclassés a été aggravée par l’arrivée massive d'immigrants, issus d’une immigration légale ou d’un afflux de réfugiés en provenance de pays en guerre, comme la Syrie. Cela a créé une concurrence accrue sur le marché de l’emploi, où ces migrants se retrouvaient souvent en concurrence directe avec la population locale.
L’inégalité des revenus, comme mentionné dans le chapitre précédent, est un phénomène particulièrement marquant aux États-Unis, où l’émergence d’une ultra-richesse a souvent été associée aux effets négatifs de la mondialisation. La part des richesses détenues par les personnes ayant un patrimoine supérieur à 100 millions de dollars a doublé, passant de 4% à 11% entre 2004 et 2012. Pendant ce temps, les 99% des foyers restants ont vu leur patrimoine diminuer. Cette inégalité croissante n'a cependant que peu de liens avec le commerce international de biens et services. Le commerce, en particulier le transport de biens à faible coût et efficace, a plutôt été un des aspects positifs de la mondialisation pour la plupart des gens, qui ont connu une amélioration de leur niveau de vie. Cependant, l'absence d’une fiscalité progressive et d'une taxe sur la richesse a permis aux ultra-riches de profiter d’une inégalité de plus en plus marquée. Les individus fortunés peuvent investir leur capital et multiplier leur richesse, souvent de manière exponentielle, ce qui leur permet d’accroître leur patrimoine, même sans prendre de risques majeurs.
La mondialisation, dans son essence, repose sur une économie capitaliste qui favorise ceux qui possèdent déjà les moyens d'accroître leur richesse. C’est un phénomène qui a été analysé par des penseurs comme Karl Marx, qui prédisait un jour l’apparition d’une classe dirigeante monopolistique des moyens de production. Si certains entrepreneurs sont devenus ultra-riches grâce à leurs inventions ou leurs produits très demandés sur le marché, d’autres ont amassé des fortunes par des investissements spéculatifs dans des marchés financiers internationaux, sans que la création de valeur réelle n’intervienne toujours dans le processus.
Les multinationales, en quête de profits maximaux, ont parfois transféré leur production dans des pays à faibles coûts, où les réglementations environnementales et sociales sont moins strictes. Ce phénomène, qualifié de « dumping environnemental », a créé des situations où des pays hôtes subissaient des abus, comme en témoignent les cas d’industries polluantes dans des pays comme le Nicaragua et l’Inde. En 1980, une entreprise américaine, Pennwalt, exploitait des usines au Nicaragua, rejetant des niveaux de mercure six fois supérieurs aux normes autorisées. En 1984, la catastrophe de Bhopal, où plus de 20 000 personnes perdirent la vie à la suite d'une fuite de méthylisocyanate, devint le symbole de ces dérives des multinationales. De nombreuses industries, telles que celles des semi-conducteurs, ont délocalisé leur production en Chine et à Taïwan pour bénéficier d'une réglementation plus souple, une situation que le fondateur de Cypress Semiconductor, T. J. Rodgers, a qualifiée de « raison principale » de cette délocalisation.
À l’opposé, certains pays ont utilisé des barrières non tarifaires pour limiter l'importation de produits étrangers, en imposant des normes environnementales excessivement strictes. Ce phénomène, parfois appelé « protectionnisme vert », a eu pour effet de protéger les industries locales tout en préservant leur environnement. Un exemple en France en 1982 illustre cela : la ville de Poitiers devint un obstacle majeur à l’importation de produits électroniques japonais, en raison d’une procédure douanière extrêmement longue et rigoureuse qui obligeait les fabricants à répondre à des spécifications complexes.
En résumé, les critiques de la mondialisation reposent sur plusieurs facteurs : l'inégalité croissante, l'exploitation des ressources humaines et naturelles dans les pays en développement, ainsi que la concentration de la richesse et du pouvoir dans les mains d’une élite mondiale. Le commerce international, bien qu’il ait permis une augmentation du niveau de vie pour une grande partie de la population mondiale, a également exacerbé les disparités sociales et économiques. Les grandes entreprises, en délocalisant leur production dans des pays moins régulés, ont non seulement engendré des catastrophes environnementales, mais ont aussi contribué à des conditions de travail précaires. En même temps, les politiques économiques des pays développés, souvent en faveur des grandes entreprises, ont renforcé la position de l’élite financière, délaissant les travailleurs ordinaires qui se sont retrouvés au cœur d’une crise économique globale.
Comment les économies fermées survivent-elles dans le monde globalisé ?
Les économies fermées, comme celles de la Corée du Nord, de Cuba, du Venezuela et des Émirats Arabes Unis, offrent un aperçu fascinant de la manière dont des pays, malgré leur isolement économique, arrivent à maintenir leur stabilité ou à survivre dans un monde de plus en plus interconnecté. Chaque exemple révèle des stratégies variées d'adaptation à un environnement mondial qui tend à favoriser l'intégration.
La Corée du Nord, bien que largement exclue du système économique mondial, a su se maintenir à travers plusieurs canaux peu conventionnels. En dépit des sanctions et de l'isolement, le pays a réussi à accumuler des revenus par la vente de charbon à la Chine, mais aussi grâce à des activités de cybercriminalité à grande échelle et l'exportation de travail forcé, essentiellement dans les secteurs de l'extraction minière, du déboisement, de la construction et de l'industrie textile. Cela lui a permis de conserver un certain niveau d'accès aux biens et services étrangers. En 2014, son PIB par habitant était de 1 800 $, le plaçant dans la catégorie des économies à faible revenu selon la Banque mondiale. Bien que les taux de croissance du PIB fluctuent, le pays n'a cessé d'afficher une croissance modeste de 0,4 % en moyenne sur la période 2000-2015, avec des exceptions notables dues à des événements spécifiques, comme la crise de 2008.
Cuba, quant à elle, a suivi une trajectoire semblable. Après des décennies d'économie fermée sous le régime de Fidel Castro, le pays a amorcé une série de réformes à partir de 2011, marquées par l'introduction du marché libre dans certaines zones. L'île, qui ne comptait que sur une poignée de partenaires commerciaux, notamment le Venezuela, la Russie et la Chine, a été frappée de plein fouet par la chute de l'Union soviétique et la fin de l'ère du COMECON. Cette dépression a entraîné une réduction dramatique de son PIB de 35 % entre 1989 et 1993. Cependant, la croissance a repris avec des réformes économiques destinées à stimuler le secteur privé, et le PIB a augmenté de 6,3 % en moyenne entre 2011 et 2015. Le pays reste cependant confronté à des défis liés à son vieillissement démographique et à ses choix économiques fondés sur des exportations agricoles peu valorisées, comme le sucre.
Le Venezuela présente un exemple frappant d'une économie qui s'est effondrée malgré des ressources naturelles abondantes. Jadis l'un des pays les plus riches d'Amérique latine, grâce à ses énormes réserves pétrolières, le Venezuela a sombré dans la crise au fur et à mesure que la gestion politique de son entreprise pétrolière d'État, PDVSA, se détériorait. Bien que l'économie ait profité des prix élevés du pétrole dans les années 2000, la chute des prix a mis en lumière les faiblesses structurelles du pays. Le Venezuela vit aujourd'hui dans une pauvreté extrême, avec une inflation qui dépasse 400 % par an et un manque criant de nourriture et de médicaments. Cette crise reflète l'incapacité du pays à diversifier son économie et à réduire sa dépendance au pétrole.
Enfin, les Émirats Arabes Unis (EAU) ont adopté une approche radicalement différente, transformant leur économie pour se diversifier au-delà du pétrole. En investissant massivement dans les infrastructures portuaires et aéroportuaires, les ÉAU ont fait de Dubaï un carrefour mondial du commerce, et le pays a développé un secteur financier robuste ainsi qu'un marché du tourisme en plein essor. Depuis les années 1990, l'exportation de pétrole est passée de 80 % à 40 % de la valeur des exportations, ce qui a permis aux Émirats de se diversifier et de s'intégrer davantage dans l'économie mondiale. Malgré une crise financière en 2008, les ÉAU ont su rebondir et continuer leur développement rapide. Leur PIB par habitant s'élevait à 67 871 $ en 2015, soulignant le succès de cette stratégie d’ouverture et de diversification économique.
Ainsi, ces exemples montrent que même dans un contexte mondial de plus en plus globalisé, des économies fermées peuvent réussir à survivre en s'adaptant à leurs ressources disponibles, en diversifiant leurs activités ou en s’appuyant sur des secteurs de niche. Cependant, ces stratégies ne sont pas sans risques. L'isolement peut créer une vulnérabilité face aux chocs externes, comme on le voit dans le cas du Venezuela, ou empêcher une croissance à long terme, comme cela a été le cas pour Cuba pendant de nombreuses années.
Pour ces économies, il est crucial de maintenir un certain niveau de flexibilité et de résilience. L’ouverture partielle aux marchés mondiaux, la diversification des sources de revenus, et l’adaptation aux nouvelles réalités économiques mondiales, comme le montre l’exemple des Émirats, sont des facteurs clés de leur survie. Cela démontre que l’intégration dans l’économie mondiale, bien que difficile, est souvent une condition sine qua non pour garantir la stabilité économique à long terme dans un monde globalisé.
Comment les accords commerciaux peuvent-ils favoriser un progrès véritable et un développement social durable ?
Le commerce international n'est pas simplement une question de flux de biens et de services ; il joue un rôle crucial dans la définition du progrès véritable, un concept souvent négligé au profit de l'augmentation du PIB. En effet, les bénéfices sociaux du commerce sont parfois difficiles à quantifier, mais ils sont néanmoins considérables et doivent être pris en compte lors de la conception des politiques commerciales. À travers des accords commerciaux bien pensés, il est possible de stimuler des résultats économiques qui favorisent non seulement la croissance, mais aussi le bien-être social, la préservation de l'environnement et la promotion d'une société plus inclusive.
Les échanges commerciaux peuvent améliorer la qualité de vie en facilitant l'accès à des services à forte valeur ajoutée, en créant des emplois hautement qualifiés et en stimulant l'innovation. L'accord de partenariat transpacifique (TPP) est un exemple frappant d'accord qui va au-delà des simples objectifs économiques pour promouvoir des principes de progrès véritable. Ce type d'accord repose sur l'idée que le commerce ne doit pas seulement générer des bénéfices économiques, mais aussi promouvoir des objectifs sociaux et environnementaux, ainsi qu'une plus grande coopération internationale. Parmi les objectifs inscrits dans le préambule de l'accord, on retrouve la volonté de réduire la pauvreté, d’améliorer les conditions de vie, de promouvoir la transparence et de renforcer les droits des travailleurs.
L’un des aspects les plus essentiels à comprendre est que le commerce peut être un moteur de développement durable, non seulement en termes de croissance économique, mais aussi en contribuant à une redistribution des bénéfices plus équitable. Les petites et moyennes entreprises (PME), souvent négligées dans les grandes stratégies économiques, peuvent tirer parti de ces accords en accédant plus facilement aux marchés régionaux et internationaux. En facilitant l'intégration des PME dans les chaînes d'approvisionnement régionales, ces accords permettent un développement plus inclusif, en soutenant une diversification des secteurs économiques.
La compétitivité des entreprises, qui ne repose plus uniquement sur une productivité accrue, doit également être repensée. Les progrès véritables passent par l'innovation et l'intégration de services à haute valeur ajoutée dans les économies nationales. Le commerce, lorsqu'il est dirigé de manière stratégique, permet de favoriser l’émergence de ces services, en particulier dans les secteurs de la technologie et des connaissances. Il est ainsi possible de créer des emplois qualifiés, de soutenir des industries durables et d’améliorer le bien-être des populations.
Les accords commerciaux peuvent également jouer un rôle essentiel dans la préservation de la santé publique et de l’environnement. En effet, en introduisant des normes strictes de protection environnementale et de respect des droits des travailleurs, ces accords veillent à ce que la croissance économique ne se fasse pas au détriment de l’avenir des générations suivantes. La promotion de la transparence et de la gouvernance constitue également un levier essentiel pour combattre la corruption, garantir l’égalité des chances et préserver les principes fondamentaux de la justice sociale.
L'une des clés pour que ces accords soient véritablement efficaces réside dans la capacité des gouvernements à réglementer de manière flexible, en équilibrant les besoins de croissance économique avec ceux de la protection sociale, de l’environnement et des droits humains. Les accords doivent ainsi offrir une certaine marge de manœuvre aux États pour qu'ils puissent adapter leur législation en fonction des défis internes spécifiques. Cela inclut la possibilité de préserver des secteurs sensibles, de mettre en place des systèmes de protection sociale et de garantir la sécurité des travailleurs.
Il est essentiel de noter que le véritable progrès ne peut être mesuré uniquement par des indicateurs économiques classiques tels que le PIB. Des critères plus qualitatifs, comme l'amélioration des conditions de travail, la préservation des ressources naturelles, et le respect de la diversité culturelle et sociale, doivent être pris en compte dans l’évaluation des accords commerciaux. En fin de compte, ces accords doivent viser à offrir une meilleure qualité de vie pour tous, en créant des opportunités d'emploi durables, en soutenant la diversification des économies et en garantissant un avenir plus équitable et respectueux des droits humains.
Quel impact les accords commerciaux transnationaux ont-ils sur la compétitivité économique mondiale et la place des États-Unis dans le commerce international ?
Les grandes régions du commerce mondial, comme le Trans-Pacific Partnership (TPP), ont un impact profond sur la dynamique économique mondiale, mais leur succès reste entaché par des défis internes et géopolitiques. Lorsqu’en 2017 la présidence philippine prit la direction du groupe, le scepticisme quant à la capacité de ce dernier à appliquer des règles commerciales parmi ses membres, particulièrement ceux gouvernés par des monarchies ou des dirigeants ayant peu de respect pour les institutions démocratiques, s’est accentué. Ce scepticisme se doublait des préoccupations sur la manière dont des accords tels que le TPP pouvaient redéfinir les rapports économiques mondiaux.
Le TPP, un accord commercial entre des pays d'Asie-Pacifique comme l'Australie, le Japon, le Canada et le Vietnam, vise à supprimer plus de 18 000 tarifs douaniers, à abaisser les barrières non tarifaires et à établir un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS). Pour les États-Unis, avant même de prendre en compte les avantages économiques directs, les pays du TPP représentaient 9,7 % des exportations américaines et 7,5 % de ses importations, générant un léger excédent commercial. Si l’accord avait vu le jour, ces chiffres auraient sans doute augmenté, notamment pour les pays comme le Chili, l'Australie ou le Japon, qui n'ont pas d'accords commerciaux similaires avec la Chine, mais qui bénéficient d'un accès direct au marché américain par le biais du TPP.
L’accord comporte également des obligations environnementales substantielles. Les signataires doivent respecter la Convention sur le commerce international des espèces menacées de faune et de flore sauvages (CITES), interdire les subventions qui favorisent la surpêche et protéger les zones naturelles essentielles. Par ailleurs, des mesures contre la corruption sont inscrites dans le texte, obligeant les pays signataires à rejoindre la Convention des Nations unies contre la corruption (CNUCC). Sur le plan social, le TPP entend interdire le travail des enfants et le travail forcé, garantir les droits syndicaux des travailleurs et protéger la propriété intellectuelle.
Cependant, la principale question que le TPP soulève reste géopolitique. Les États-Unis, qui ont mis un terme à leur participation à l'accord en 2017 sous la présidence de Donald Trump, ont raté l'opportunité de constituer un consortium asiatique indépendant de la Chine, ce qui aurait renforcé leur position économique dans la région. L’accord aurait également permis à des pays comme le Japon ou le Pérou de diversifier leurs échanges commerciaux avec des économies plus avancées. Au lieu de cela, ce retrait a créé un vide dans l’Asie-Pacifique que la Chine, avec son Initiative de la Ceinture et de la Route (BRI), s’est empressée de combler.
Le TPP illustre également l’évolution des relations commerciales internationales dans un contexte où les entreprises américaines, par exemple, sont confrontées à des coûts de production beaucoup plus élevés que leurs compétiteurs étrangers. Cette disparité est le résultat d’une combinaison complexe de facteurs, dont des coûts de santé qui sont 10,3 % plus élevés que dans d’autres pays, des régulations et des procédures de conformité qui augmentent les coûts de 6 à 9 %, et une dette sociale qui représente un fardeau supplémentaire pour les entreprises. Ces défis, amplifiés par un gouvernement américain paralysé par des divisions internes, réduisent la compétitivité des entreprises américaines sur la scène internationale.
Les économistes s’accordent à dire que, malgré la réticence de certains, les accords comme le TPP apportent des bénéfices globaux. En effet, le revenu brut des pays signataires aurait augmenté de 1,1 % par an jusqu’en 2030, avec un léger impact positif pour les États-Unis. Toutefois, cette prospérité ne bénéficie pas à tous les pays de manière équitable, et certains estiment que les pertes d’emplois dans certains secteurs risquent de dépasser les bénéfices liés à l’investissements étrangers et à la croissance industrielle.
Derrière ces chiffres se cache une réalité plus complexe. La compétitivité des États-Unis sur le marché international repose en grande partie sur une refonte de leurs structures économiques internes. En réduisant les coûts liés aux réglementations, en réformant leur système de santé et en abordant de front leurs défis fiscaux, les États-Unis pourraient se replacer sur une trajectoire de compétitivité internationale plus robuste. Néanmoins, un tel changement semble difficile à réaliser dans un contexte où les intérêts politiques internes entravent des réformes substantielles. De ce fait, l’impact des accords comme le TPP, malgré leur potentiel de croissance, reste limité par ces obstacles structurels.
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