Une extension Chrome peut permettre à l'utilisateur de capturer rapidement une capture d'écran de l'onglet visible en utilisant un raccourci clavier dédié. Lorsqu’on active ce raccourci, l’extension procède à la capture de l’image de l’onglet courant, la stocke temporairement, puis ouvre un nouvel onglet affichant cette capture ainsi qu’un bouton pour la télécharger. Cette interface de visualisation est une page HTML simple, embarquée dans l’extension, qui présente l’image et facilite sa sauvegarde locale.

L’architecture de cette extension repose essentiellement sur trois composants : un service worker en arrière-plan, un gestionnaire du raccourci clavier, et une page statique servant à l’affichage de la capture. Le raccourci clavier est défini dans le manifeste de l’extension, qui lie une combinaison de touches (par exemple Ctrl+Shift+S) à une commande spécifique. Lors de la pression de cette combinaison, un événement est déclenché et intercepté par le script d’arrière-plan, qui exécute alors la logique de capture d’écran. Cette capture est réalisée grâce à une API offrant un accès temporaire à l’onglet actif via la permission « activeTab », évitant ainsi d’avoir à demander la permission plus intrusive « tabs ». L’image est ensuite convertie en URL de données, stockée dans la mémoire locale de l’extension et affichée dans une nouvelle page interne dédiée.

Le script de la page de visualisation récupère l’image stockée et la présente avec un bouton permettant de la télécharger en format PNG. Ce mécanisme garantit un processus fluide, depuis la capture jusqu’à la sauvegarde, en respectant les contraintes de permissions et de sécurité inhérentes au contexte des extensions.

Dans un registre différent, une autre extension peut servir de gestionnaire de mots de passe minimaliste. Elle détecte automatiquement les formulaires de connexion soumis, capture les données des champs nom d’utilisateur et mot de passe, et les associe au nom d’hôte du site concerné. Lors d’une visite ultérieure, une interface contextuelle affiche les identifiants sauvegardés pour ce site, offrant la possibilité de remplir automatiquement les champs du formulaire.

Cette extension repose aussi sur plusieurs composants : un script d’arrière-plan qui surveille les soumissions de formulaires, une interface popup qui présente les identifiants enregistrés, et un script de contenu qui injecte les données dans les champs de saisie du formulaire. Le script d’arrière-plan analyse les requêtes sortantes, identifie les paires nom d’utilisateur/mot de passe dans les données envoyées, et les stocke sous une clé liée au nom de domaine, garantissant ainsi que les identifiants ne seront restitués que sur le site d’origine, ce qui est un élément fondamental de la sécurité pour prévenir le phishing.

L’interface popup interroge l’onglet actif pour obtenir son nom d’hôte et consulte le stockage local afin d’afficher les identifiants correspondants. Le script de contenu, quant à lui, reçoit un message de la popup lorsqu’un utilisateur clique sur « remplir », recherche les champs de saisie pertinents sur la page, et y insère les données en simulant des événements utilisateur pour que le formulaire soit correctement mis à jour.

Il est important de noter que, dans l’exemple présenté, les identifiants sont stockés en clair dans l’extension, ce qui constitue un risque non négligeable puisque le stockage local peut être accessible au système hôte. Dans une véritable application, il faudrait impérativement mettre en place des couches de chiffrement robustes pour protéger les données sensibles.

Ces deux exemples illustrent la complexité et la finesse nécessaires pour concevoir des extensions Chrome fonctionnelles, sécurisées et ergonomiques, tout en respectant les contraintes des permissions et les bonnes pratiques de développement. La gestion des permissions, la séparation claire des rôles entre les composants, et l’attention portée à la sécurité des données sont des aspects essentiels à maîtriser.

Au-delà du fonctionnement technique, il convient de comprendre que l’expérience utilisateur doit rester fluide : la capture d’écran doit se faire instantanément, sans interruption, et la restitution des mots de passe doit être transparente tout en garantissant la confidentialité. De plus, le stockage local, bien que pratique, ne doit pas être considéré comme une couche de sécurité suffisante. La conception de telles extensions implique de combiner habilement des connaissances en programmation, en sécurité informatique, et en ergonomie logicielle pour répondre aux besoins tout en minimisant les risques.

Comment implémenter un paywall dans une extension de navigateur avec ExtPay

L'utilisation d'ExtPay dans une extension de navigateur permet de structurer le code de manière à séparer la logique des fonctionnalités payantes et gratuites. Grâce à cette bibliothèque, il est possible de restreindre l'accès à certains composants de l'interface utilisateur, fonctions ou routes, selon l'état de l'abonnement de l'utilisateur. Cette approche permet de proposer une solution de monétisation efficace, bien que le statut de paiement soit vérifié côté client, ce qui rend possible pour les utilisateurs déterminés de contourner cette logique. Toutefois, si vous parvenez à toucher une base d'utilisateurs prête à payer pour votre logiciel, les préoccupations liées au reverse engineering deviendront marginales.

L'implémentation commence par la déclaration d'un manifeste qui définit un script d'arrière-plan, une page popup et les permissions nécessaires pour le stockage. Le fichier manifeste contient des informations telles que la version de l'extension, son nom, ainsi que les permissions d'accès aux données utilisateur. Le code dans le fichier background.js initialise la bibliothèque ExtPay et commence à surveiller l'état de l'utilisateur. Voici un exemple de ce code :

json
{ "manifest_version": 3, "name": "Paywalled Extension", "version": "0.0.1",
"permissions": ["storage"],
"background": { "service_worker": "background.js" }, "action": { "default_popup": "popup.html" } }

Dans le script background.js, ExtPay est importé et initialisé de la manière suivante :

javascript
importScripts("ExtPay.js"); const extpay = ExtPay(""); extpay.startBackground();

Avec ce code en place, vous pouvez tester si l'utilisateur a payé pour l'extension. Si ce n'est pas le cas, vous pouvez le rediriger vers la page de paiement, hébergée sur le site d'ExtensionPay, mais liée à votre extension. Le processus est simple : une fois que l'utilisateur est authentifié, il est soit autorisé à utiliser l'extension, soit invité à procéder au paiement. Voici comment cela fonctionne :

javascript
extpay.getUser().then(user => { if (user.paid) { // Afficher l'extension normalement } else { extpay.openPaymentPage(); // Rediriger vers la page de paiement } });

Une fois cette logique en place, vous pouvez personnaliser l'interface de l'extension pour afficher soit le contenu payé, soit un message de paiement en fonction du statut de l'utilisateur. Par exemple, dans le fichier popup.js :

javascript
const extpay = ExtPay("");
extpay.getUser().then(user => { if (user.paid) { // Rendre l'extension normalement } else { // Afficher l'invite de paiement et rediriger l'utilisateur vers la page de paiement extpay.openPaymentPage(); } }).catch(err => { // Gestion des erreurs });

Test de l'intégration

Pour tester l'intégration du paywall et de la logique de paiement, commencez par installer l'extension et simuler les deux états de l'utilisateur : payé et non payé. Avant cela, vous devrez vous inscrire sur Stripe, enregistrer votre extension sur ExtensionPay et remplacer l'ID de votre extension dans le code.

Une fois ces préparations effectuées, ouvrez le popup de l'extension pour déclencher la méthode extpay.getUser(). Si l'utilisateur n'a pas payé, l'extension affichera une invite de paiement et ouvrira la page de paiement Stripe. Après avoir effectué un paiement en mode test, rechargez le popup. L'extension devrait maintenant reconnaître l'utilisateur comme ayant payé et afficher le contenu ou la fonctionnalité payée.

Conclusion

Cette approche permet de gérer de manière efficace les fonctionnalités payantes et gratuites dans une extension de navigateur, tout en maintenant une expérience utilisateur fluide. L'utilisation de Stripe et d'ExtensionPay simplifie l'intégration des paiements, bien que le processus nécessite des vérifications côté client, ce qui peut exposer la logique de paiement à un certain niveau de contournement. Toutefois, pour un public qui accepte de payer pour des services, ces préoccupations sont largement atténuées.

Pour réussir cette implémentation, il est essentiel de comprendre l'importance de la sécurisation du processus de paiement et de garder à l'esprit que les utilisateurs peuvent chercher à contourner ces barrières. Une approche équilibrée entre facilité d'accès et contrôle des fonctionnalités payantes est cruciale pour une monétisation réussie.