Les propriétés électroniques et magnétiques de l'Ag2O sont largement influencées par les défauts dans sa structure cristalline, en particulier par les vacants d'argent (Ag) et d'oxygène (O). Ces défauts peuvent profondément affecter le comportement de ce matériau, allant de la modulation de ses propriétés semi-conductrices à la génération de caractéristiques magnétiques dans un matériau initialement non magnétique.

L'introduction de vacants d'oxygène dans l'Ag2O crée des niveaux d'énergie intermédiaires dans la bande interdite du matériau, générant des bandes plates qui sont responsables de l'écart de bande indirecte de 0,25 eV. Ces défauts peuvent également être ionisés en vacants d'oxygène de second ordre (V′′ O), ce qui donne naissance à un moment magnétique nul, en raison du couplage des électrons, un effet qui transforme le comportement magnétique du matériau. Il est ainsi possible de moduler le comportement électronique d'Ag2O, le rendant soit métallique, soit semi-conducteur, selon la nature et la distribution des défauts.

Les vacants d'argent (VAg) et d'oxygène (VO) sont les principales sources de la magnétisation observée dans Ag2O. Les vacants d'Ag induisent une redistribution des électrons restants, réduisant les cations d'argent et provoquant une occupation des électrons non appariés, ce qui génère un moment magnétique (μz = 0,343). Les vacants d'oxygène, en revanche, ont tendance à localiser les électrons non appariés dans des clusters métalliques d'Ag, créant ainsi des centres magnétiques avec un moment magnétique (μz = 0,214). Ces observations ont été confirmées expérimentalement, montrant que la création de tels défauts dans Ag2O permet de générer des caractéristiques magnétiques dans un matériau qui, en l'absence de défauts, serait totalement non magnétique.

Outre leurs effets magnétiques, ces défauts influencent également les propriétés photocatalytiques de l'Ag2O. Les vacants d'Ag, qu'ils soient neutres ou chargés, favorisent la stabilité des porteurs de charge et diminuent le taux de recombinaison des électrons et des trous, ce qui améliore l'activité photocatalytique du matériau. En revanche, la création de vacants d'oxygène a l'effet inverse, réduisant l'activité photocatalytique d'Ag2O en augmentant la recombinaison des porteurs de charge et en rendant le processus photocatalytique moins efficace. Les propriétés de surface de l'Ag2O, en particulier celles des plans (100), (110) et (111), ont également été étudiées. Il a été observé que la stabilité de la surface suit l'ordre suivant : (111) > (110) > (100), ce qui est cohérent avec la densité de défauts observée sur ces surfaces. Ces résultats ont été corroborés par des études théoriques, qui ont indiqué qu'en fonction de la direction cristallographique, les porteurs de charge photogénérés suivent des chemins de mobilité distincts. Les plans (100) et (110) présentent la plus haute efficacité photocatalytique, en raison de la stabilité supérieure des porteurs de charge.

L'analyse des surfaces a également conduit à une compréhension plus profonde des mécanismes de photocatalyse et de leur potentiel pour diverses applications industrielles et biomédicales. En combinant ces résultats théoriques avec des expérimentations réelles, on obtient des aperçus précieux sur la façon dont les défauts et les morphologies des cristaux d'Ag2O influencent leurs propriétés électroniques, magnétiques et photocatalytiques. Ce processus est essentiel pour le développement de nouveaux matériaux à propriétés spécifiques, capables de répondre aux exigences des technologies actuelles.

Ce type de recherche ouvre la voie à une meilleure compréhension des matériaux semi-conducteurs, en particulier ceux à base d'oxydes métalliques, et aux méthodes permettant de manipuler leurs propriétés à l'échelle atomique. Cela permet de concevoir des matériaux plus performants pour diverses applications technologiques et environnementales, notamment dans le domaine de la catalyse, de l'électronique, et des technologies de l'énergie renouvelable.

Comment les propriétés optoélectroniques des semiconducteurs inorganiques et organiques influencent-elles leurs applications technologiques ?

Les semiconducteurs ternaires et quaternaires, tels que CdSxSe1−x, CdSe1−xTex, Zn1−xHgxTe, ou encore CdxHg1−xTe, présentent une variation notable de leur gap énergétique en fonction de la concentration des alliages, ce qui se traduit par une modulation significative de leur spectre d’absorption. Cette relation suit globalement une tendance linéaire, permettant d’ajuster finement les propriétés optiques selon la composition, un aspect fondamental pour optimiser leur usage dans les dispositifs optoélectroniques. Les fonctions diélectriques, notamment à basse fréquence, dépendent elles aussi du gap énergétique, ce qui a été confirmé par diverses équations et mesures expérimentales.

Par ailleurs, l’ajout d’ions électronégatifs en faible quantité modifie des paramètres optiques clés, tels que l’indice de réfraction et la polarizabilité optique, induisant une augmentation de ces propriétés. Cette modification est exploitée dans le développement de nouveaux matériaux composés, comme SrPbO3 et ses variantes dopées au fer, qui exhibent une absorption remarquable dans le spectre visible et même un comportement supraconducteur avec un dopage à 6 %. De même, l’étude des composés AlPxSb1−x révèle un comportement non linéaire des fonctions diélectriques à haute fréquence et une dépendance du gap à la concentration en phosphore, avec un effet isolant accru pour des concentrations plus élevées.

Les matériaux issus de structures dérivées du zinc blende, notamment les Cu2ZnSiVI4 (VI = S, Se, Te), affichent des constantes optiques comparables sur une large gamme énergétique. Leur coefficient d’absorption est élevé (~10^4 cm−1), avec une augmentation notable passant des composés à soufre vers ceux à tellure, ce qui suggère une meilleure efficacité dans la conversion de la lumière pour les matériaux contenant des éléments plus lourds du groupe IV. Cette caractéristique est cruciale pour l’amélioration des performances dans les applications photovoltaïques et optoélectroniques.

Dans le domaine des transistors à effet de champ (FET), les avancées récentes démontrent des interactions complexes entre les champs électriques et les propriétés supraconductrices ou ferroélectriques. Par exemple, les FET métalliques à base de titane montrent un impact bipolaire substantiel d’un champ électrique statique sur un film supraconducteur, ouvrant la voie à des dispositifs mémoire flexibles et à haute performance. Les architectures hybrides 1D–2D intégrées dans des FET verticaux présentent des caractéristiques remarquables telles qu’un faible swing de sous-seuil, un rapport courant maximal/minimal très élevé, et une grande transconductance, répondant ainsi aux exigences de l’électronique flexible.

La recherche sur les matériaux pour cellules solaires se concentre sur des composés riches en éléments abondants sur Terre, comme ceux de la famille CZTS (Cu2ZnSnS4 et Cu2ZnSnSe4), offrant une alternative économique aux composés rares et coûteux comme CIGS. Les composés Zn–IV–V2, tels que ZnGeN2 et ZnSnN2, démontrent des gaps adaptés à la conversion photovoltaïque, avec des possibilités d’ajustement par la manipulation du paramètre d’ordre structural, ce qui illustre l’importance du contrôle précis des phases pour optimiser l’absorption lumineuse.

Les semiconducteurs organiques, quant à eux, tirent leurs propriétés de la présence de liaisons conjuguées π dans leur structure moléculaire. Les orbitales π délocalisées créent des niveaux énergétiques distincts, définissant le gap HOMO–LUMO qui caractérise la bande interdite dans ces matériaux. La nature des porteurs de charge dans ces semiconducteurs peut être de type p (trous), n (électrons), ou ambipolaire (combinaison des deux), ce qui influence profondément leur comportement électronique. Contrairement aux semiconducteurs inorganiques, où la mobilité des charges est souvent plus élevée, dans les matériaux organiques, les charges sont plus localisées et le mécanisme de dopage diffère considérablement.

Les semiconducteurs organiques se divisent principalement en petites molécules et en polymères. Bien que leurs propriétés électroniques et optiques soient similaires, leur processabilité diffère nettement. Les polymères solubles permettent des techniques de fabrication économes telles que le spin-coating ou l’impression jet d’encre, tandis que les petites molécules, généralement insolubles, requièrent des méthodes de dépôt plus complexes mais offrent des films de grande pureté et cristallinité, avantageux pour certaines applications. Ces différences impactent directement la conception et la performance des dispositifs organiques.

Il est également essentiel de comprendre que la manipulation fine de la composition et de la structure cristalline dans les semiconducteurs inorganiques influence non seulement leurs propriétés optiques mais aussi leurs propriétés électroniques, ce qui est indispensable pour le développement d’applications spécifiques comme les LEDs, les capteurs ou les dispositifs de mémoire. Dans les matériaux organiques, la conjugaison électronique et la morphologie du film jouent un rôle déterminant dans la mobilité des charges et la stabilité des dispositifs.

La maîtrise de ces paramètres ouvre des perspectives pour concevoir des semiconducteurs à la fois performants et adaptés à une production à grande échelle, à la fois dans le domaine inorganique et organique, avec des applications qui couvrent des technologies de pointe dans l’électronique flexible, photovoltaïque, et optoélectronique.

Comment les Approches Fonctionnelles de la Densité Influencent les Calculs en Physique des Semiconducteurs

Les avancées récentes dans les méthodes de la fonctionnelle de densité (DFT) ont permis une meilleure compréhension et prévision des propriétés des semiconducteurs, en particulier à travers l’amélioration de la précision des calculs des structures électroniques et des propriétés optiques. Dans ce contexte, les articles cités dans la bibliographie, bien qu'étant essentiellement des études techniques sur les diverses approximations de DFT et leur capacité à décrire les matériaux, offrent des bases solides pour la discussion des défis contemporains rencontrés dans ce domaine.

Le travail de chercheurs comme M. Kuisma, J. Ojanen, et al. (2010), par exemple, met en lumière l'importance de la correction des effets de la densité d'échange-corrélation dans les calculs des semiconducteurs. Ces effets jouent un rôle clé dans la détermination des propriétés électroniques fondamentales des matériaux, telles que la structure de bande, qui, à son tour, influence leurs performances dans des applications comme l'électronique et l'optique. En effet, bien que les approximations standard de la DFT aient fait d'énormes progrès, elles restent limitées par l'incapacité de décrire correctement les interactions à longue portée, ce qui est particulièrement crucial dans le cas des semiconducteurs.

Une autre facette importante abordée dans les travaux de J.P. Perdew, S. Kurth et al. (1999) est l’impact des approximations d’échange-corrélation sur les prédictions des propriétés géométriques et électroniques des matériaux. Les approximations telles que la fonctionnelle GGA (Generalized Gradient Approximation) ou même les fonctionnelles hybrides ont permis de mieux capturer les caractéristiques spectroscopiques des semiconducteurs, mais les erreurs persistantes dans la description des énergies de liaison et des bandes interdites montrent qu'une approche plus précise est nécessaire pour un meilleur contrôle de la conception des dispositifs.

L'introduction de nouveaux fonctionnels, comme ceux développés par F. Tran et al. (2018), marque une étape importante. Ces fonctionnels cherchent à corriger les déficits des approximations conventionnelles et à mieux rendre compte des propriétés des semiconducteurs complexes. Leur capacité à mieux représenter les interactions à longue portée et à mieux prédire les comportements non linéaires sous diverses conditions externes fait d’eux des outils précieux dans l’étude des matériaux modernes.

Cependant, malgré les progrès dans le développement des fonctionnelles, la question fondamentale reste celle de leur universalité. Les travaux de P. Mori-Sánchez et al. (2008) sur les défis liés à l’universalisme des fonctionnelles de DFT illustrent les difficultés rencontrées pour décrire les systèmes fortement corrélés et les matériaux à propriétés électroniques complexes. La modélisation des semiconducteurs à forte corrélation reste un problème ouvert, avec des approches comme l'ajout de termes de corrélation dynamique pour améliorer les prédictions dans ce domaine.

L'application des concepts théoriques aux matériaux à base de graphène et autres structures bidimensionnelles a suscité un intérêt particulier ces dernières années. En particulier, les recherches de S. Jana et al. (2016) sur les propriétés électroniques des matériaux bidimensionnels ont montré comment la DFT peut être utilisée pour comprendre l'impact des interactions à l'échelle atomique dans les matériaux à faible dimensionnalité. Ces matériaux présentent souvent des comportements électroniques uniques qui ne peuvent être expliqués par les approches traditionnelles de la DFT, et de nouveaux fonctionnels plus sophistiqués sont nécessaires pour rendre compte de leurs propriétés.

Il est également important de noter que la complexité des calculs DFT ne réside pas uniquement dans le choix du bon fonctionnel. Les défis computationnels demeurent significatifs, en particulier lorsqu'il s'agit de simuler de grands systèmes ou des matériaux complexes. Les travaux de A. Wadehra et al. (2010) soulignent la nécessité de techniques avancées telles que les méthodes de réduction de la dimension ou les techniques d'accélération pour effectuer des calculs plus efficaces sans sacrifier la précision.

En conclusion, bien que les approches DFT continuent de dominer la simulation des propriétés électroniques des semiconducteurs, des progrès sont encore nécessaires pour surmonter les limitations liées à la description des interactions à longue portée, des effets de corrélation dynamique et des systèmes complexes. La diversité des méthodes proposées, du calcul des énergies de corrélation à la gestion des défauts et des excitations électroniques, fait de ce domaine un terrain fertile pour les chercheurs cherchant à développer des modèles plus précis et plus efficaces.

Les lecteurs doivent également garder à l'esprit que, malgré les avancées considérables, la DFT, même dans ses versions les plus perfectionnées, reste une approximation. Par conséquent, les résultats doivent toujours être considérés avec une certaine prudence, et d’autres approches théoriques, comme la théorie de la fonctionnelle de la densité dynamique (TDDFT) ou les méthodes basées sur les diagrammes de Green, sont souvent nécessaires pour traiter des systèmes plus complexes ou des excitations collectives dans les semiconducteurs.

Comment les interfaces influencent-elles les propriétés des semiconducteurs organiques ?

La contamination du substrat a montré des effets les plus marqués dans le cas du monocouche de rubrène, avec une variation progressive observée par la suite [49]. Le contact entre l'électrode et le semi-conducteur organique est l'un des facteurs les plus déterminants pour la performance des dispositifs organiques. En général, les couches actives de semi-conducteurs organiques sont intercalées entre deux électrodes dans le dispositif organique. Nous concentrons les investigations sur les structures électroniques des interfaces rubrène/Ag et Ag/rubrène en utilisant la spectroscopie photoémission. Les interfaces Ag sur rubrène ont montré des comportements plus intéressants et complexes que celles de rubrène sur le substrat Ag. Le niveau de vide a été déplacé en raison de l'effet de recul pour le dépôt de rubrène sur le film d'Ag, tandis que les caractéristiques électroniques de l'argent ont seulement été supprimées sans qu'aucun décalage énergétique ne se produise. En revanche, le dépôt d'Ag sur le film de rubrène entraîne la diffusion de très petits clusters d'atomes d'Ag ayant un effet de taille quantique à l'intérieur du film organique (Fig. 11) [50].

L'origine de l'infériorité des performances des dispositifs à base de films minces organiques par rapport aux dispositifs à base de cristaux uniques mérite une attention particulière. Parmi les molécules organiques, le rubrène est un matériau de référence pour les transistors à effet de champ (FET) à cristaux uniques, car une mobilité de transport de charge aussi élevée que 20 cm²/V·s a été observée [51]. Les films minces ne montrent pas des mobilités de porteurs aussi élevées, celles-ci variant de 10−6 à 10−2 cm²/V·s [52]. Il convient de noter que le rubrène est une molécule non planaire comprenant un noyau tétracène avec une paire de substituants phényles attachés de chaque côté du noyau. Le blocage stérique intramoléculaire entre les groupes latéraux phényles entraîne une contrainte significative au sein de la molécule, contrainte qui est minimisée dans deux configurations stables. L'une présente un squelette planaire de tétracène observé dans la géométrie de phase condensée, et l'autre une géométrie tordue observée dans la géométrie des films minces [53]. Le calcul DFT [54] prédit que la réduction du gap HOMO–LUMO, ainsi que la redistribution de la densité électronique des orbitales HOMO et LUMO, se produisent lorsque les molécules sont tordues, ce qui explique clairement la baisse de conductivité pour les molécules tordues par rapport à celles plates, malgré un gap HOMO–LUMO plus faible pour les premières.

Il en va de même pour la famille des molécules dérivées du PTCDI. Plusieurs groupes de chercheurs ont remarqué que la mobilité des FET changeait considérablement avec la torsion des noyaux perylenes des molécules, en raison de la fonctionnalisation des atomes d'azote imide [55, 56]. Ces observations sont cohérentes avec les résultats des simulations DFT des densités d'états électroniques (DOS), qui indiquent que le gap HOMO–LUMO varie en fonction de la torsion des noyaux de perylène. De plus, la DOS occupée est presque exclusivement déterminée par la structure chimique de la molécule, tandis que la nature de la DOS inoccupée peut être affectée de manière significative par des propriétés physiques telles que la torsion moléculaire [57].

Un autre problème majeur concernant la production à grande échelle de dispositifs électroniques organiques est leur stabilité à long terme dans des conditions de fonctionnement ambiantes. Il est bien connu que la performance des dispositifs à base de films minces de semi-conducteurs organiques est altérée par l'environnement ambiant. Des études théoriques et expérimentales [58, 59] ont montré que les films minces de rubrène se dégradent plus facilement par oxydation que ceux de CuPc (Fig. 13). Le rubrène se transforme en époxyde de rubrène et en endopéroxyde de rubrène lorsqu'il est exposé à l'air, ce qui entraîne une oxydation rapide des films de rubrène. En revanche, pour les films de CuPc, des porteurs de charge se forment en raison de l'adsorption de gaz oxydants lors de l'exposition. Cette réaction chimique induite par l'oxygène augmente le gap HOMO–LUMO des films de rubrène, tandis que celui de CuPc diminue [58, 59].

Les propriétés optiques des semi-conducteurs organiques jouent un rôle essentiel dans leurs applications, comme dans les cellules solaires, les diodes électroluminescentes (LEDs) et les photodétecteurs. L'énergie de gap des semi-conducteurs organiques se situe généralement entre 0 et 4 eV, permettant aux électrons des bandes de valence remplies d'être excités dans les bandes de conduction par des photons dans la région de l'énergie optique. Les propriétés optiques des semi-conducteurs sont donc une source précieuse d'informations sur leurs caractéristiques électriques. Les photons peuvent aussi interagir avec des électrons localisés sur des défauts ou avec les vibrations du réseau, ce qui est particulièrement utile pour l'analyse des excitations générées par des interactions photon-phonon. Ces propriétés sont la base de plusieurs applications cruciales dans les dispositifs optoélectroniques et photoniques.

Prenons les molécules isolées de rubrène pour examiner les changements dans les propriétés optiques d'une molécule fonctionnalisée par divers groupes. Le calcul de Zhang et al. [60] montre que les longueurs d'absorption maximales se déplacent vers des longueurs d'onde plus longues (red-shift) avec l'introduction de groupes cyclopentadiényle ou furane, tandis que les groupes méthoxy sur le squelette tétracène provoquent un déplacement vers des longueurs d'onde plus courtes (blue-shift). De plus, leur efficacité de fission de singlet (SF), c'est-à-dire la conversion d'un exciton singulet en deux excitons triplets, pourrait conduire à la réalisation de photovoltaïques organiques à haute efficacité. Wang et al. [61] ont prédit, grâce à des calculs théoriques, que les formes triclinique et monoclinique de rubrène présenteront des efficacités SF plus élevées que celle de la forme orthorhombique.

Enfin, en ce qui concerne les films minces, examinons les phthalocyanines comme exemple. Caplins et al. [63] ont rapporté que la diffusivité effective des excitons singlets et triplets dans la structure cristalline α des films minces de H2Pc et CuPc est considérablement différente. Ensuite, l'étude des propriétés optiques des films minces de perylenetétracarboxylate de dianhydride (PTCDA) par spectroscopie UV-Visible (UV-Vis) montre que les valeurs de l'indice de réfraction (n) et du coefficient d'absorption (α) dépendent de l'épaisseur du film [64]. Baby et al. [65] ont remarqué, grâce à l'utilisation de plusieurs outils expérimentaux et théoriques complémentaires, qu'une réorganisation géométrique immense se produit à l'interface PTCDA/Ag(111) lors du dopage au potassium, entraînant d'énormes modifications de la structure électronique interfaciale.