Les progrès réalisés dans le domaine des technologies CMOS ont permis d'atteindre des taux de transfert de données parmi les plus élevés tout en maintenant une efficacité énergétique remarquablement basse. Une des innovations majeures réside dans l'utilisation de la méthode de conduite à mode de tension à faible impédance, combinée à une approche de source suiveuse avec réglage du back-gate. Ce procédé permet une amélioration substantielle de l'efficacité énergétique, la portant à un facteur de 1.9x par rapport aux standards précédents, tout en atteignant des vitesses de transmission de 50 Gbit/s et plus avec un taux d'erreur binaire (BER) inférieur à 10−12. Cette méthode a l'avantage de n'implémenter aucune égalisation dans le conducteur, ce qui simplifie considérablement la conception tout en offrant des performances supérieures.

L'utilisation de la technique SWDM (Short Wavelength Division Multiplexing) est également mise en avant, permettant de transmettre plusieurs signaux sur une seule fibre optique. Contrairement à d'autres méthodes comme le passage du NRZ à PAM-4, cette approche ne dégrade que peu l'efficacité, car le débit de données et la consommation énergétique évoluent de manière linéaire avec le nombre de signaux transmis. Cette capacité à augmenter le débit sans sacrifier l'efficacité énergétique est un atout majeur, particulièrement dans le contexte des réseaux optiques à haute vitesse. L’expérience réalisée dans cette étude a démontré qu'il est possible d'atteindre un débit de 224 Gbit/s par fibre avec une longueur de câble allant de 0 à 50 mètres, tout en conservant une efficacité de 0,4 pJ/bit, ce qui représente une avancée significative par rapport aux configurations précédentes.

Une caractéristique clé de ces systèmes est leur faible consommation d'énergie. Par exemple, la technique de conduite à mode de tension a permis de réduire l'énergie par bit à 0,37 pJ/bit pour des débits allant de 30 à 60 Gbit/s. Ces résultats sont d'autant plus impressionnants lorsqu'on considère que la méthode SWDM permet d'augmenter le débit total tout en maintenant une faible consommation, ce qui en fait une solution idéale pour les applications de transmission à très haut débit. En effet, à des débits de 56 Gbit/s, le système est capable de fonctionner sans erreur pour des longueurs de fibre allant jusqu'à 50 mètres. Pour des distances plus longues, telles que 100 mètres, une correction d'erreur avant (FEC) serait nécessaire pour maintenir la transmission sans erreur.

La conception de ces émetteurs optiques repose sur des dispositifs à base de VCSEL (Vertical Cavity Surface Emitting Laser), qui sont alimentés par des conducteurs spécifiques à faible impédance. Cette technologie permet non seulement d'atteindre de hauts débits, mais aussi de minimiser la taille des composants actifs. Par exemple, la taille de l'émetteur est extrêmement réduite, à seulement 0,001 mm², ce qui est particulièrement bénéfique dans les applications SWDM nécessitant une densité de composants élevée.

L'une des avancées marquantes de ce système est l'optimisation de l'efficacité énergétique grâce au contrôle précis du back-gate de la source suiveuse NMOS, permettant un ajustement fin de la performance de l'émetteur. Cette approche simplifie le processus de réglage, tout en garantissant une meilleure stabilité et une plus grande flexibilité pour les applications à haute vitesse. En outre, la suppression de l'égalisation et des circuits de correction d'erreur complexes dans le conducteur simplifie la conception et réduit les coûts de fabrication, tout en maintenant des performances exceptionnelles.

Pour un lecteur engagé dans la conception ou l'utilisation de systèmes de transmission optique, il est essentiel de comprendre que ces innovations ne sont pas seulement limitées à la question des vitesses de transmission. La réduction de la consommation d'énergie, la miniaturisation des composants et l'optimisation des architectures de transmission sont tout aussi cruciales pour garantir des systèmes fiables, scalables et économiquement viables. La possibilité d'intégrer de tels émetteurs dans des réseaux optiques à haut débit tout en réduisant les coûts et la consommation est un levier important pour l'évolution des infrastructures de communication.

Les résultats de cette étude ouvrent la voie à une meilleure compréhension des défis techniques associés à l'optimisation des performances des émetteurs VCSEL et de l'importance des innovations en matière de conception CMOS pour les réseaux à haute vitesse. Ce type de technologie pourrait très bien devenir la norme dans les futures générations de systèmes de communication optique, avec des applications dans des domaines aussi variés que les centres de données, les télécommunications ou les réseaux informatiques à grande échelle.

Comment optimiser les performances des MOSFET FDSOI dans des conditions cryogéniques ?

Les MOSFET FDSOI (Fully Depleted Silicon On Insulator) sont des composants essentiels pour les circuits électroniques avancés, notamment dans le contexte des processeurs quantiques. Lorsqu’ils sont soumis à des conditions cryogéniques, leur comportement peut différer de manière significative de celui observé à température ambiante. Ce phénomène est particulièrement important lorsqu'il s'agit d'optimiser la performance de ces dispositifs dans des environnements à basse température, où les propriétés des matériaux et des charges peuvent se manifester différemment.

Les mesures des caractéristiques de transfert de MOSFET FDSOI p- et n-type ont été effectuées dans une plage de températures allant de 300 K à 2 K, dans des configurations où le VDS est de 0,8 V et le VBG varie de ±0,5 V à ±4 V. À ces températures, les caractéristiques de saturation et de sous-seuil peuvent être observées en fonction de la variation du VBG, ce qui permet un contrôle précis du courant de drain (IDS) et de la tension de seuil (Vt). La capacité d'ajuster ces paramètres via la tension de grille arrière (VBG) représente une caractéristique unique des MOSFET FDSOI, surtout en conditions cryogéniques, et peut être utilisée pour optimiser les performances des circuits de contrôle dans les processeurs quantiques.

À des températures cryogéniques, le courant de drain IDS dans la région sous-seuil suit une expression qui intègre des termes exponentiels associés à la tension de seuil Vt, ajustée par la tension de grille arrière. Ce comportement est lié à un phénomène de confinement des charges et à des effets quantiques, où l'électron ou le trou dans le canal peut être soumis à des effets de quantification dans deux ou trois dimensions, créant ainsi un gaz d'électrons ou de trous à des températures suffisamment basses (en dessous de 50 K). À ces températures, les effets de blocage de Coulomb et de tunneling quantique deviennent dominants, entraînant des oscillations dans la région sous-seuil, telles que des pics et des creux marqués, visibles dans les mesures expérimentales.

L’effet de ces oscillations est lié à la formation de puits quantiques (QD) dans le canal sous la grille, où les niveaux d'énergie quantifiés peuvent interagir avec les dopants aléatoires présents dans le canal. Ces fluctuations de courant, dues aux dopants ou aux variations de géométrie du canal, ne se manifestent qu’à très basse température, ce qui distingue les dispositifs FDSOI de ceux qui fonctionnent à température ambiante.

L'utilisation de ces caractéristiques quantiques dans des applications comme les processeurs quantiques offre un potentiel considérable. Les MOSFET FDSOI peuvent être ajustés avec précision en modifiant la tension de grille arrière, permettant une optimisation des courants de drain dans un circuit de contrôle à des températures cryogéniques. Cependant, il est crucial de prendre en compte l'impact des variations de température sur la mobilité des porteurs de charge, qui peut se modifier en fonction de la tension de grille et de la géométrie du dispositif. Par exemple, à 2 K, une diminution de la mobilité peut être observée en raison de l'effet de barrière de potentiel formée dans le canal par les espacements d'oxyde de grille de seulement 3 nm, un facteur essentiel à prendre en considération lors de la conception de circuits cryogéniques de haute performance.

Les MOSFET FDSOI sont donc particulièrement adaptés à des applications à basse température, notamment dans les systèmes de contrôle cryogéniques pour les processeurs quantiques, en raison de leur capacité à ajuster les caractéristiques électriques du dispositif via la tension de la grille arrière, ce qui est difficilement réalisable dans d'autres technologies de transistor. Cette adaptabilité est un atout précieux, permettant d'optimiser les circuits pour des performances maximales dans des environnements où la température peut influencer considérablement les propriétés physiques du matériel.

Comment atteindre une linéarité optimale dans les DAC à commande de courant à l'aide de la technique de linéarisation par rétroaction ?

La linéarité des convertisseurs numérique-analogique (DAC) à commande de courant joue un rôle crucial dans les systèmes de modulation Sigma-Delta, notamment dans les applications où la précision et la qualité du signal sont essentielles. Dans ce contexte, l'objectif principal est de minimiser les erreurs causées par les variations des cellules unitaires du DAC, telles que les décalages de tension de seuil des transistors et les écarts de courant dans les sources de courant. La technique de linéarisation par rétroaction de type AUXDAC, combinée à un ajustement précis du biais de corps (body-biasing), permet d'atteindre des performances de linéarité exceptionnelles, même en présence de défauts de fabrication.

Le circuit AUXDAC proposé fonctionne sans nécessiter de tensions d'alimentation négatives ou supérieures à la tension VDD de 0,9 V, ce qui est un avantage important dans les technologies avancées telles que la FDSOI (Fully Depleted Silicon On Insulator) de 22 nm. L'utilisation d'un intégrateur RC actif avec une tension en mode commun d'entrée et de sortie égale à VDD/2 permet d'améliorer l'efficacité du circuit tout en évitant la nécessité d'ajustements complexes des temporisations rapides. Cela assure une performance stable avec une gamme dynamique libre de spurious (SFDR) supérieure à 90 dBc, après correction.

Une attention particulière est accordée à la résolution du DAC auxiliaire (AUXDAC) et à sa précision. Contrairement aux approches traditionnelles qui se concentrent sur les erreurs absolues du DAC, cette méthode s'intéresse principalement aux erreurs relatives, permettant de restaurer la linéarité du modulateur tout en tolérant une erreur de gain minime du DAC, ce qui n'affecte que légèrement l'amplitude du signal maximum du modulateur (MSA). L'objectif est de maintenir une SFDR corrigée supérieure à 90 dBc, ce qui assure que le modulateur atteint une précision optimale.

La résolution et l'exactitude du AUXDAC sont déterminées par les paramètres du circuit, en particulier la tension de pleine échelle FSAUX et la tension du bit de poids faible (LSB). La linéarité du DAC est régie par la relation entre la non-linéarité intégrale du DAC (INL) et la SFDR, selon laquelle la SFDR minimale est inversement proportionnelle à l'INL maximum. Pour obtenir une linéarité de 90 dBc, il est nécessaire d'atteindre une tolérance d'erreur INL de 0,1 % pour le DAC auxiliaire. Cette tolérance est rendue possible grâce à l'optimisation de la tension de surcompensation VOV pour les sources de courant nMOS et pMOS.

Les erreurs de correspondance des cellules unitaires sont dues à des variations dans les paramètres du transistor, comme la mobilité des porteurs et les gradients de tension. Pour compenser ces défauts, un contrôle actif du transistor nMOS via la tension du back-gate (VBB) permet de réguler précisément le courant de drain, ce qui réduit les écarts de courant et améliore la linéarité du DAC. Ce contrôle actif permet d'obtenir une correction de la linéarité sans pénalités importantes en termes d'area, car l'erreur de tension de seuil est ajustée de manière très fine au niveau du back-gate, ce qui permet une précision au niveau du nanoampère sans augmentation significative de la surface des transistors.

Le choix de la résolution du AUXDAC est également crucial pour garantir la précision de l'ajustement du biais de corps. Pour obtenir une linéarité de 15 bits, la tension de surcompensation optimisée à 400 mV et la tolérance de 0,012 % pour les erreurs de correspondance nécessitent une tension de LSB du AUXDAC inférieure ou égale à 1,2 mV. Cette résolution permet de compenser avec une grande précision les variations de courant dues aux erreurs de correspondance des cellules unitaires.

En ce qui concerne la tension de pleine échelle FSAUX du AUXDAC, elle doit être choisie pour compenser les variations de courant dues aux défauts de correspondance des cellules unitaires. En appliquant cette tension de pleine échelle, la tension de seuil des transistors nMOS peut être ajustée, ce qui permet d'augmenter le courant de drain et d'atteindre les niveaux de linéarité nécessaires sans dépasser la tolérance d'erreur maximale autorisée.

En résumé, la technique de linéarisation par rétroaction à l'aide d'un AUXDAC combiné à un ajustement fin du biais de corps permet d'obtenir une linéarité de DAC remarquable, avec une tolérance d'erreur maximale de 0,1 %. Cette approche permet de surmonter les limitations des méthodes traditionnelles en offrant une solution plus efficace et plus précise pour les systèmes à modulation Sigma-Delta de haute performance.

Comment accélérer le temps de commutation des commutateurs RF en CMOS FDSOI ?

Les commutateurs RF, qui occupent environ 92 % de la superficie totale d'un empilement, sont des composants essentiels dans de nombreuses applications électroniques modernes. Dans la conception de ces commutateurs, des résistances de polarisation sont utilisées pour ajuster les tensions de grille et de source-drain des transistors MOSFET. Cependant, cette approche traditionnelle peut engendrer des retards indésirables dans les événements de commutation. La difficulté majeure réside dans le compromis entre le temps de commutation rapide et les autres paramètres critiques du circuit tels que la linéarité, la perte d'insertion et la bande passante.

L'une des solutions les plus courantes pour résoudre ce problème est l'utilisation de résistances de polarisation, ainsi que de capacités de grille, de canal et d'interconnexion métallique. Cependant, ces composants ajoutent une constante de temps qui ralentit le processus de commutation, créant ainsi des délais indésirables dans la réponse du commutateur. Simplement en réduisant la taille de ces composants, on peut atténuer ces délais, mais cela a un coût élevé en termes de performances RF. Cela se traduit souvent par des pertes importantes de linéarité, une bande passante réduite et une consommation d'énergie plus élevée. De plus, cette approche affecte l'utilisation de l'aire du silicium, créant ainsi des problèmes d'efficacité globale.

Pour atténuer ces difficultés, plusieurs stratégies ont été proposées. Une des solutions consiste à utiliser un réseau de polarisation basé sur des inductances, ce qui peut améliorer la vitesse de commutation. Cependant, cette approche a des inconvénients importants, notamment une perte de puissance considérable et une dégradation de la linéarité et de la bande passante. Une autre stratégie consiste à ajuster la taille des dispositifs auxiliaires pour réduire le temps de commutation. Bien que cette méthode soit relativement efficace en termes d'utilisation de l'aire du silicium, elle ne permet de réduire le temps de commutation que de moitié, ce qui peut ne pas être suffisant dans de nombreuses applications exigeantes.

Une solution plus avancée repose sur l'utilisation d'un commutateur à empilement complet. En contournant les résistances de polarisation et en travaillant efficacement, ce commutateur peut être une solution valable pour des commutateurs RF basse tension. Toutefois, cette solution est limitée lorsqu'il s'agit de passer de l'état "on" à l'état "off", ce qui peut entraîner une distorsion non linéaire.

Un schéma conceptuel de l'implémentation de cette solution est montré dans la figure suivante, où les éléments du réseau de polarisation résistif sont court-circuités par les commutateurs pendant la transition de changement d'état. Cette approche permet de réduire considérablement le temps de commutation tout en maintenant une faible perte de puissance pendant l'opération RF.

Les résultats de la mise en œuvre expérimentale montrent que l'ajout de deux branches auxiliaires, contrôlées par des nœuds de commande, permet de court-circuiter les résistances de polarisation pendant la transition. Cela permet de réduire de manière significative la constante de temps RC du commutateur et d'accélérer la commutation. De plus, une tension négative appliquée à un terminal permet de maintenir les dispositifs auxiliaires dans un état "off" pendant la commutation, minimisant ainsi les effets indésirables.

Dans ce schéma, le transistor principal, malgré sa taille plus grande, constitue la partie la plus significative du dispositif. Les autres transistors, de taille minimale, ne contribuent que marginalement à l'aire totale du silicium. L'optimisation de la voie de recharge de grille est réalisée en utilisant un circuit à transistors N et P, permettant une charge unidirectionnelle du transistor principal. Ce processus de commutation est contrôlé par des impulsions de tension générées par une cellule de retard basée sur des inverseurs CMOS.

En fin de compte, bien que les techniques de réduction du temps de commutation soient prometteuses, il existe un compromis constant entre la vitesse de commutation et la performance RF. L'intégration de ces solutions dans des circuits réels, tout en minimisant les pertes et en maximisant l'efficacité, demeure un défi majeur. Pour garantir un fonctionnement optimal, l'optimisation des dimensions des transistors et l'utilisation judicieuse des composants auxiliaires s'avèrent cruciales.

Le biais arrière dans le processus de fabrication, bien qu'il puisse améliorer légèrement l'isolation et la linéarité dans certains états, n'apporte qu'une amélioration marginale en raison de l'épaisseur relativement grande du substrat BOX. Par conséquent, dans le cas étudié, le biais arrière est maintenu à 0V, car toute tentative de polarisation avec une tension positive ou négative peut dégrader la performance des commutateurs dans les états non favorables.

Comment l'amplificateur à source commune avec rétroaction par grappe arrière améliore-t-il les performances des circuits analogiques en FD-SOI ?

L'amplificateur à source commune est l'une des configurations les plus répandues dans les circuits analogiques. C'est un élément fondamental pour les amplificateurs de tension, car il offre une conversion tension-courant (transconductance) avec une impédance d'entrée et de sortie élevées. Ce type de configuration est particulièrement adapté aux charges à haute impédance, permettant ainsi un gain en tension élevé. Cependant, le gain de l'amplificateur est sensible aux variations du processus de fabrication, de la tension d'alimentation et de la température, ce qui pose des problèmes pour les applications nécessitant un gain de précision.

Pour surmonter ces limitations, il est possible de concevoir un amplificateur à source commune à faible tension d'alimentation en utilisant une charge diode-connectée, comme le montre la figure 1.1a. Cette approche forme un amplificateur ratiométrique dont le gain est à peu près le ratio de la transconductance d'entrée et de la transconductance de charge. Cependant, ce type d'amplificateur présente encore des défauts de précision, tels qu'un mauvais appariement du gain et une non-linéarité de réponse.

Une alternative à cette configuration est l'utilisation d'un réseau de rétroaction négative autour de l'amplificateur à source commune, tel que le montre la figure 1.1b. Cette topologie génère un gain de tension bien défini, qui est déterminé par le rapport des capacités d'entrée et de rétroaction. De plus, la rétroaction négative améliore la linéarité du circuit. Cependant, cette solution augmente la complexité du circuit et l'occupation de l'aire, en raison des éléments supplémentaires nécessaires pour la rétroaction. En fonction de l'implémentation, la rétroaction négative peut également réduire l'impédance d'entrée, ce qui peut être inacceptable pour certaines applications.

Un autre défi important dans la conception des amplificateurs est de maintenir un haut niveau de linéarité tout en préservant l'impédance d'entrée. C'est ici que l'amplificateur à source commune avec rétroaction par grappe arrière (back-gate feedback) entre en jeu. Cette approche, illustrée dans la figure 1.1c, repose sur un transistor FD-SOI unique qui exploite la rétroaction par la grappe arrière sans nécessiter de composants supplémentaires ni diminuer l'impédance d'entrée. Ce type de rétroaction offre à la fois la simplicité et une impédance d'entrée élevée typiques des amplificateurs ratiométriques, tout en améliorant la linéarité grâce à la rétroaction négative. Le tout est intégré dans un transistor FD-SOI unique, simplifiant ainsi la conception tout en améliorant les performances.

Les propriétés uniques de la technologie FD-SOI rendent cette rétroaction par grappe arrière particulièrement efficace. En FD-SOI, le canal du transistor est complètement isolé du substrat par une couche d'oxyde de silicium ultra-mince (BOX), comme illustré dans la figure 1.2a. Cette isolation permet de contrôler indépendamment la tension de la grappe arrière par rapport aux tensions de source et de drain, jusqu'à des valeurs de 2 à 5 V. En revanche, dans la technologie bulk, comme montré dans la figure 1.2b, la tension de la grappe est limitée par la présence de diodes entre la source et le drain, ce qui restreint l'ajustement de la tension de la grappe à quelques centaines de millivolts. De plus, la rétroaction par la grappe arrière dans la technologie FD-SOI est particulièrement efficace grâce à la minceur de la couche BOX, ce qui offre un contrôle plus précis sur le canal du transistor, contrairement aux technologies SOI traditionnelles dotées d'une BOX plus épaisse.

L'analyse de la transconductance de petite signalisation de la grappe arrière nous permet de mieux comprendre le rôle de cette rétroaction. Ce paramètre est généralement modélisé comme un moyen de régler la tension de seuil du transistor, avec une plage de réglage de ±250 mV. Cela suggère un modèle du courant de drain du transistor qui prend en compte l'effet de la tension de la grappe arrière sur le comportement du transistor.

Une fois cette base posée, il est essentiel d'examiner la manière dont cette rétroaction par la grappe arrière affecte le gain et la linéarité du système dans les amplificateurs à source commune. L'implémentation de ce type de rétroaction a montré qu'elle peut significativement améliorer les performances, surtout dans des applications où une grande précision du gain et une faible distorsion sont cruciales. En particulier, la rétroaction par la grappe arrière permet de réduire la sensibilité du gain aux variations de température et de processus, ce qui est essentiel dans la conception de circuits analogiques haute performance, en particulier pour les applications de communication haute fréquence.

Outre les améliorations apportées à la linéarité et à la stabilité du gain, il est également important de noter que l'utilisation d'un transistor FD-SOI avec rétroaction par grappe arrière permet de réduire la consommation d'énergie par rapport aux circuits traditionnels. Cela est particulièrement pertinent dans les systèmes à faible consommation, où l'efficacité énergétique est une priorité. De plus, cette approche réduit la complexité du circuit en éliminant la nécessité d'éléments de rétroaction externes complexes, simplifiant ainsi la conception et réduisant les coûts de fabrication.

Il est également important pour le lecteur de bien comprendre que, bien que cette solution soit prometteuse, elle n'est pas nécessairement applicable à tous les types de circuits analogiques. Le concept de rétroaction par grappe arrière est particulièrement avantageux dans les circuits où l'isolation du substrat et le contrôle précis de la tension de la grappe sont cruciaux. Dans d'autres configurations de circuits, cette approche pourrait ne pas offrir les mêmes avantages. Il est donc essentiel d’évaluer les spécifications exactes de chaque application avant de choisir cette technique.