La géométrie de Lemaître-Tolman (L-T) permet d'explorer des modèles cosmologiques où la distribution de matière est hétérogène, contrairement aux modèles homogènes comme celui de Friedmann. Ces modèles sont particulièrement intéressants car ils introduisent une variété de comportements pour les rayons lumineux émis par une source, notamment le phénomène de blueshift. Le blueshift est un décalage vers le bleu, phénomène qui se produit lorsque la fréquence de la lumière reçue par un observateur augmente, ce qui correspond à un déplacement vers des longueurs d'onde plus courtes. Dans le cadre des modèles L-T, il est essentiel de bien comprendre les conditions sous lesquelles ce phénomène peut atteindre une valeur infinie.
L'équation fondamentale de la géodésique null
Pour commencer, il est utile de se rappeler que dans le modèle L-T, les géodésiques sont définies par une série d'équations qui décrivent le mouvement des particules et des rayons lumineux dans l'espace-temps courbé. Le vecteur tangent aux géodésiques, noté , satisfait une relation qui n'est pas affine. Autrement dit, la paramétrisation choisie n'est pas affine, ce qui implique des équations supplémentaires pour décrire l'évolution du paramètre affine, noté . Ce paramètre, souvent lié à la distance le long de la géodésique, est relié à un autre paramètre, l'affine , par une constante .
En utilisant ces relations, on peut exprimer les variations du vecteur tangent le long de la géodésique. Le résultat final de cette analyse montre que la solution générale du vecteur tangent pour des rayons lumineux non radiaux implique une déformation complexe du temps et de l'espace, ce qui influence directement les décalages vers le bleu ou vers le rouge observés par des observateurs à différentes distances.
L'importance du rayonnement radial
Le phénomène du blueshift infini, c'est-à-dire lorsque la fréquence observée devient infinie, n'est pas un événement généralisé. Il ne se produit que dans des conditions très particulières, principalement lorsque le rayon lumineux est radial. Ce fait a été souligné par Szekeres (1980), qui suggère que des blueshifts infinis apparaissent principalement le long des rayons lumineux émis dans une direction radiale à partir du Big Bang. Cependant, ce n'est pas la seule condition nécessaire. Il faut également que la dérivée de la coordonnée par rapport à soit non nulle, une condition qui a été découverte par Hellaby et Lake (1984).
L'argument fondamental repose donc sur deux points cruciaux : la nature radiale du rayon lumineux et la variation spécifique de . Lorsqu'un rayon lumineux est émis dans une direction non radiale, il subit un blueshift finie qui n'atteint pas l'infini. En revanche, sur un rayon radial, le blueshift peut théoriquement devenir infini à mesure que le rayon approche du Big Bang, ce qui marque une singularité dans le modèle.
Le blueshift infini et ses implications
Le blueshift infini est un phénomène qui, selon la théorie, devrait se produire à la limite du Big Bang, lorsque . Cela est dû à la distorsion extrême de l'espace-temps à cette époque, où les rayons lumineux provenant de la singularité sont déformés par la courbure infinie. Cela contraste fortement avec les modèles de Friedmann, où les rayons lumineux depuis le Big Bang se déplacent avec un redshift infini, plutôt qu'un blueshift.
Il est important de noter que dans la réalité, les observateurs ne peuvent pas observer directement ce blueshift infini. Avant que la lumière ne puisse être émise librement dans l'univers observable, la matière était dans un état de plasma opaque. Seule la radiation du fond diffus cosmologique (CMB) peut atteindre un observateur aujourd'hui, bien après l'instant où le Big Bang aurait théoriquement eu lieu. En conséquence, les blueshifts infinis ne peuvent pas être observés dans les conditions actuelles de l'univers.
Les comportements du blueshift et l'instabilité des rayons radiaux
Un autre aspect essentiel de ce phénomène est l'instabilité des rayons radiaux. Dans le modèle L-T, le blueshift infini apparaît principalement pour les rayons radiaux, mais il disparaît lorsque l'on considère des rayons non radiaux. Cette transition fait ressortir une instabilité caractéristique des rayons radiaux : ces derniers sont orthogonaux aux surfaces de constante dans les coordonnées comobiles, tandis que les rayons non radiaux les traversent de manière tangente. Cette distinction est essentielle pour comprendre comment les différentes trajectoires lumineuses interagissent avec la courbure de l'espace-temps à proximité du Big Bang.
Il existe également une variation dans le comportement du décalage vers le rouge lorsque la lumière est émise à différentes époques. Ce phénomène, appelé redshift non monotone, montre que, dans certains cas, la lumière peut d'abord subir un décalage vers le rouge (augmentation de ), puis passer à un blueshift (diminution de ), avant d'atteindre éventuellement un blueshift infini à l'approche du Big Bang. Ce comportement non monotone de est plus complexe que dans les modèles homogènes comme ceux de Friedmann et souligne la richesse des modèles L-T.
Le blueshift dans ces modèles n'est donc pas seulement un indicateur de distance, mais un outil complexe qui doit être interprété avec soin. Dans les modèles L-T, la relation entre et la distance n'est pas simple, et il n'est pas possible d'utiliser comme une mesure directe de la distance, contrairement à ce que l'on pourrait attendre dans un modèle homogène.
Quelle est la méthode de classification de Petrov selon Debever et comment l'appliquer ?
La méthode de classification de Petrov, présentée par Debever en 1959 et 1964, repose sur l'utilisation des matrices de Pauli et des indices spinoriels dans le contexte de la relativité générale. L’objectif de cette approche est de décrire les propriétés des espaces-temps en utilisant des objets mathématiques spécifiques, tels que les spinors, qui permettent une manipulation plus élégante et efficace des équations relativistes.
Dans cette méthode, l'une des étapes cruciales consiste à déterminer les relations entre les matrices de Pauli et les spinors correspondants. Par exemple, l'on commence par montrer que les matrices de Pauli réciproques peuvent être obtenues à partir des matrices en abaissant les indices tensoriels avec et en abaissant les indices spinoriels avec les symboles de Levi-Civita et . Ce processus est essentiel pour établir des relations cohérentes entre les différents objets mathématiques dans l'espace-temps de Minkowski, et pour garantir que la notation utilisée dans ce cadre soit correcte.
Une autre étape consiste à vérifier que certains objets, définis dans les équations précédentes, respectent des relations de symétrie et d'antisymétrie. Par exemple, le tenseur spinoriel doit être symétrique en ses indices spinoriels. Cette symétrie peut être vérifiée en manipulant les indices selon des règles bien définies, ce qui est souvent facilité par les symétries spécifiques de l'espace-temps Minkowski.
En outre, une caractéristique importante du formalisme utilisé par Debever est l’introduction d’un outil pratique pour la manipulation des spinors, à savoir les transformations inverses des objets définis, comme les matrices réciproques , qui sont égales à . Cette identité est cruciale pour établir la correspondance entre les différentes représentations des spinors dans les équations relativistes.
En vérifiant certains éléments de la méthode, comme l’équation , on observe que l’approche de Debever permet d’établir une relation d’équivalence entre les différentes matrices, ce qui simplifie les calculs et permet de classer les espaces-temps de manière systématique. Il est essentiel, lors de ces vérifications, de prêter attention à la symétrie des indices et à l’antisymétrie des objets spinoriels. Cela garantit que les transformations respectent les propriétés fondamentales de la théorie des spinors.
Enfin, des étapes supplémentaires sont nécessaires pour démontrer la validité de certaines équations, comme celles qui relient les tenseurs spinoriels dans des espaces plus complexes. L'usage des identités de Levi-Civita, comme celles qui expriment l'antisymétrie des indices, est fondamental pour garantir que les équations sont cohérentes.
Outre les manipulations algébriques qui permettent d'établir des relations de symétrie et d'antisymétrie entre les objets, il est important de souligner l'importance des règles de manipulation des indices spinoriels. Ces règles, souvent dérivées de la structure de l'espace-temps, permettent de traiter des objets mathématiques complexes de manière systématique et ordonnée.
Il est aussi essentiel de comprendre que cette approche, bien que très mathématique, repose sur une structure physique profonde. La classification de Petrov par la méthode spinorielle permet non seulement de caractériser les solutions de l'équation d'Einstein dans des situations spécifiques, mais elle ouvre également la voie à de nouvelles découvertes en physique théorique, notamment dans l'étude des singularités et des trous noirs.
Il est crucial que le lecteur saisisse non seulement la manière de manipuler ces objets mathématiques, mais aussi les concepts physiques sous-jacents qui leur sont associés. Par exemple, l'utilisation des matrices de Pauli et des indices spinoriels n'est pas simplement un outil formel ; elle est intimement liée à la manière dont la géométrie de l'espace-temps interagit avec les champs de spinoriels. De plus, une compréhension des symétries du problème est indispensable pour éviter des erreurs dans les calculs, en particulier lors de la manipulation des tenseurs et des objets antisymétriques.
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