L’un des aspects les plus dommageables de la politique de Coleman Young à Detroit fut sans doute son désir présumé de subvertir les lois du marché. Alors que les entreprises continuaient de s’installer dans le centre-ville, les habitants, quant à eux, se déplaçaient vers les banlieues, privant ainsi Detroit de la capacité à financer les services nécessaires à ces entreprises. En réponse, Young et son conseil municipal tentèrent d’instaurer une taxe sur les salaires. Cette mesure, selon les conservateurs, engendra une crise que d’autres villes, comme New York, dirigées par des maires plus modérés, parvinrent à éviter. Dans une logique typique du discours conservateur, Edward Glaeser dénonce les victimes de telles politiques : les taxes locales sur les revenus illustrent le problème de vouloir créer une société juste, ville par ville. L’effet direct de la taxe sur les revenus de Young consistait à prendre de l’argent aux plus riches pour financer des services destinés aux plus pauvres. Cependant, l’effet indirect était d’inciter les citoyens et les entreprises les plus riches à quitter la ville. Dans un endroit en déclin comme Detroit, des tentatives de redistribution locale bien intentionnées peuvent facilement se retourner contre la ville, en accélérant l’exode des entreprises et des personnes les plus riches, ce qui isole encore plus les populations les plus pauvres.
Cette dynamique a donné naissance à un phénomène qu’on pourrait appeler « l’effet Curley ». Bien que les Afro-Américains de Detroit aient été opprimés, ils auraient réagi de manière excessive à la discrimination, bénéficiant même du soutien des forces de l’ordre lorsqu’ils se sont rebellés. Cela aurait ensuite conduit à l’élection d’un maire dont le but évident était d’organiser l’exode des Blancs. Une fois formulée ainsi, Detroit devient un terrain d’expérimentation pour les prétendus échecs du militantisme noir et du keynésianisme. Cette narration, largement insoupçonnée, sert à orienter les discours politiques à Lansing et Washington, où l’on parle de l’incapacité de Detroit à se redresser.
L’objectif de cette narration est multiple et sert plusieurs fonctions politiques pour le mouvement conservateur. Elle dissipe le danger que pourrait représenter l’image de crise urbaine en provoquant une réponse interventionniste empathique. Au contraire, cette narration inverse la causalité de la crise à Detroit, en la présentant non pas comme une conséquence des politiques extérieures, mais comme une réaction déviante des dirigeants noirs et des communautés qu’ils gouvernent. Par conséquent, l’exode des Blancs et la pratique du redlining sont transformés en réponses logiques à une menace perçue posée par les Afro-Américains. Les dirigeants noirs sont dépeints comme naïfs, voire comme des ennemis du bien-être général, et leurs politiques comme destructrices. Cette inversion des rôles crée un cadre idéologique qui justifie l’austérité persistante et qui prône une discipline accrue pour les communautés noires urbaines, qui sont accusées d’avoir « trop » bénéficié des aides publiques.
En effet, cette théorie du déclin manufacturé remplit une fonction essentielle pour l’unification du mouvement conservateur autour d’un ennemi commun. Bien que cette narration ne convainque pas les chercheurs et habitants de Detroit, elle trouve un écho particulier parmi les conservateurs, qui l’utilisent pour légitimer des politiques de privation. Par exemple, la réticence à augmenter les impôts pour financer l’éducation ou offrir un logement abordable se trouve justifiée sous la bannière d’une prétendue charité conservatrice. En réalité, cette idéologie contribue à un sentiment de supériorité morale pour ceux qui croient que les communautés urbaines noires ont trop profité du système économique américain.
Enfin, cette déconstruction idéologique ouvre la voie à des politiques concrètes visant à appauvrir encore davantage les villes marginalisées. La privatisation des services publics, la réduction des financements pour les écoles et les programmes sociaux, ainsi que la déconstruction des structures locales de gestion sont des mesures directement issues de cette vision. Detroit, et d’autres villes similaires, sont désormais considérées comme des entités irréparables, à la fois géographiquement et moralement, dont la reconstruction ne pourrait se faire qu’à travers des interventions radicales, telles que la dérégulation des marchés fonciers et la réduction des services publics. Ces idées sont largement diffusées et appliquées par des législateurs républicains, souvent dominés par des élus blancs, qui voient en Detroit un exemple de ce qu’il faut éviter.
Il est important de comprendre que cette vision de Detroit ne doit pas être simplement vue comme une critique de l’échec économique, mais comme une stratégie politique plus large qui a des implications profondes pour la façon dont sont formulées les politiques publiques à l’échelle nationale. Les politiques de réduction des dépenses dans les villes comme Detroit sont fondées sur des idéologies qui, tout en étant moralement et économiquement bancales, continuent d’influencer le cadre législatif du pays.
Pourquoi la démolition urbaine ne suffit-elle pas pour revitaliser les quartiers en difficulté ?
La démolition urbaine, souvent vue comme un remède à la dégradation des quartiers, se révèle être un concept complexe aux effets ambivalents. Inspirée par des politiques de rénovation urbaine datant du milieu du XXe siècle, la démolition est perçue par certains comme une solution nécessaire pour éradiquer les foyers de criminalité et d'incendies criminels, et ainsi permettre à de nouveaux investissements d’arriver dans ces zones en détresse. Pourtant, les résultats empiriques de ces démolitions suggèrent que, loin de revitaliser les quartiers, elles exacerbent souvent leur marginalisation.
Les politiques de démolition ont été largement développées à partir des années 1940 avec les Lois sur le Logement de 1949 et 1954, et ont été amplifiées dans les années 1960 par une logique de modernisation des villes. Ces politiques ont mené à la destruction massive de milliers de logements, avec l’idée que la démolition des habitations dégradées permettrait de reconstruire des quartiers plus efficaces et modernes. Cependant, la réalité a souvent été bien différente. Bien que les promoteurs de ces programmes affirment que la démolition mène à une régénération, les quartiers affectés par ces destructions sont devenus plus marginalisés, et non moins, comme le montre l'évolution des marchés immobiliers dans ces zones.
Il est essentiel de comprendre que la démolition, bien que perçue comme un moyen de se débarrasser de l’obsolescence urbaine, ne s’attaque pas aux racines profondes des inégalités sociales et économiques. En effet, les quartiers ciblés par la démolition sont souvent ceux où la population pauvre et racialisée réside, ce qui exacerbe les tensions sociales et la stigmatisation. Par exemple, l’assimilation entre la notion de dégradation urbaine et celle de marginalisation raciale a été suffisamment forte pour que des intellectuels comme James Baldwin aient qualifié ces politiques de « nettoyage des Noirs ». De nombreuses communautés afro-américaines ont ainsi été déplacées au profit d’une modernisation urbaine qui ne profitait pas à ceux qu’elle prétendait aider.
L’une des raisons pour lesquelles ces politiques persistent malgré leurs échecs apparents réside dans une certaine logique économique et politique. Les pouvoirs publics, tant locaux que fédéraux, justifient la démolition par la promesse d’un renouveau économique, mais les résultats sont souvent loin de répondre aux attentes. De plus, la démolition massive, à la différence de projets plus récents de revitalisation qui cherchent à intégrer la communauté, néglige souvent les besoins réels des habitants, qui se retrouvent déplacés sans réelle alternative. Les démolitions menées dans des villes comme Detroit ou New London illustrent cette logique de développement axé sur de grands projets économiques, parfois au détriment des résidents originels.
La question fondamentale réside dans le fait que la démolition ne s’attaque jamais à la totalité du problème. Comme pour un cancer, où l’élimination partielle de la tumeur ne guérit pas la maladie, la démolition d’une partie seulement d’un quartier ne fait que repousser, temporairement, les problèmes sous la surface. Au lieu de résoudre les inégalités structurelles, elle déplace simplement les souffrances, aggravant souvent les conditions de vie des populations déjà vulnérables.
Il est donc crucial que les politiques de régénération urbaine incluent des approches plus holistiques, qui ne se contentent pas de détruire des structures physiques, mais qui prennent en compte les dynamiques sociales, économiques et raciales complexes. La question n’est pas simplement de démolir, mais de savoir comment reconstruire d’une manière inclusive et durable, en tenant compte des besoins de ceux qui habitent ces espaces.
Pour les lecteurs, il est important de noter que les démolitions en soi ne sont pas un échec en tant que telles, mais qu’elles doivent être accompagnées d'un programme global de revitalisation. Cela inclut des stratégies d’accompagnement social pour les résidents déplacés, un investissement dans des infrastructures communautaires et la création de nouvelles opportunités économiques locales. Ce n’est qu’en abordant les causes profondes de la dégradation urbaine et en associant les communautés locales au processus de transformation que l’on pourra véritablement espérer inverser les effets de la marginalisation.
Comment la politique néolibérale a façonné la déprivation organisée dans les villes industrielles américaines
Lorsque des figures politiques charismatiques telles que Reagan et Thatcher ont accédé au pouvoir, elles ont rapidement mis en œuvre une approche alternative de gouvernance, affectant tous les niveaux de gestion. Ces récits sont puissants, et j’adopte une partie de leurs postulats, notamment l’idée que les politiques locales ou urbaines sont contraintes, et parfois même déterminées, par des paradigmes beaucoup plus vastes et non locaux. Cependant, ces théories sont limitées par un accent strictement matérialiste : les conditions et idées censées être les plus importantes sont purement économiques. Les principaux acteurs sont des corporations et des économistes conservateurs motivés par des impôts élevés et une croissance stagnante. D'autres conflits sociaux et mouvements ne sont pas sérieusement considérés dans la plupart de ces récits.
Il est évident que les événements économiques et les motivations jouent un rôle crucial, mais je m’éloigne de l’idée qu’ils expliquent à eux seuls la transition vers le paradigme politique actuel. Je soutiens que les crises sociales des années 1960, notamment la réaction blanche face aux progrès politiques des noirs, sont tout aussi importantes (et parfois plus) que les chocs économiques des années 1970. Ce livre cherche à partir des perspectives de l’école idéationnelle de la production des politiques tout en incorporant une considération plus robuste de la réaction raciale et des conditions locales dans l’analyse. Mon objectif est de mettre en avant le rôle de la réaction raciale dans la transition vers le mode de gouvernance néolibéral et de souligner les conséquences néfastes que ce mode a eues pour les villes en déclin de la Rust Belt américaine.
Il est crucial de préciser que, lorsque je mets en avant la question raciale, cela ne signifie pas que c'est le seul facteur en jeu dans cette transition. Je cherche seulement à contrer ceux qui prétendent que la question raciale n’est pas un facteur, et à compléter les travaux de ceux qui ne l’évoquent pas ou qui ne l’expliquent pas suffisamment. Bien que des arguments axés sur la race aient été appliqués par le passé à des sujets comme l'incarcération, la littérature sur le rôle de la race dans la construction de la politique urbaine néolibérale ou la dégradation urbaine demeure relativement rare. Ce livre tente de combler ce vide en explorant comment la déprivation organisée trouve ses racines à la fois dans la crise économique des années 1970 et dans les bouleversements sociaux des années 1960.
La déprivation organisée est le résultat d’une réaction politique multi-facettes face au déclin urbain, à la menace raciale et au mouvement conservateur. Ces politiques reposent sur l’austérité, la déprivation et la pénalité. La déprivation organisée peut se manifester sous forme de mesures directes, comme les réductions de financement du filet social, mais aussi par des mesures indirectes visant à réduire les obligations de l'État ou à offrir un meilleur accès au capital. À l'échelle locale, cette déprivation persiste parce que les forces qui la provoquent et la reproduisent sont ancrées ailleurs. Sa reproduction trouve ses racines dans une "autreisation" organisée de la ville intérieure fortement racialée. En qualifiant ce processus de "organisé", je ne suggère pas qu'il soit orchestré par une seule entité malveillante ou par un ensemble d’intérêts unique. Je soutiens plutôt qu’il existe un ordre dans cette inertie politique, et que cet ordre est enraciné dans une réaction commune face aux progrès politiques des noirs, soutenue par un ensemble d’intérêts puissants.
La notion de déclin urbain fait référence à l'exode de personnes ou de capitaux (souvent les deux) des espaces urbains. Il n'existe pas de consensus sur le niveau, la durée ou l'étendue spatiale du déclin qui devrait préoccuper les décideurs locaux, mais il est clair que la plupart des dirigeants municipaux résistent activement dès les premiers signes de déclin. De nombreux responsables municipaux considèrent l’étiquette de « déclin urbain » comme péjorative et s’engagent dans des tentatives coûteuses et irréalistes de prévenir son apparition, ce qui, paradoxalement, finit souvent par accélérer ce déclin. En termes spatiaux, presque toutes les villes, même les plus visiblement détériorées, sont un mélange d'espaces en croissance et en déclin. Cependant, certains espaces sont plus visibles en raison de leur dévastation, et ces zones peuvent être vues comme un indicateur des pires aspects du déclin urbain.
Dans les villes post-industrielles de la Rust Belt, ces espaces sont souvent des coquilles défigurées de ce qu’elles étaient autrefois. Souvent, plus de la moitié des structures existantes ont disparu, victimes de pillages, d’incendies criminels et de démolitions successives. Les structures restantes sont souvent vacantes et en dégradation rapide. C’est sur ces espaces que je me concentre, car ils représentent la forme la plus extrême de déclin. Ces paysages sont les vestiges indéniables de l'exode massif de la population et des capitaux. Mais ces espaces sont également des lieux imaginés. Bien qu'ils ne constituent qu’une petite portion de la superficie totale de la ville, leur étendue est amplifiée d'autres manières. Ils sont des images qui surgissent lorsque les politiciens évoquent les problèmes de la ville intérieure. Ils sont fréquemment photographiés pour leur effet choc, et ces images forment tout un genre dans la photographie et le cinéma – ce que l’on pourrait appeler "pornographie de la ruine".
Ces zones de déclin et d'abandon ne sont pas seulement réelles, elles sont également symboliques, nourrissant un imaginaire collectif. L’apparence de ces espaces alimente la réflexion sur les causes du déclin de ces quartiers. On constate que lorsque les gens sont interrogés sur les raisons pour lesquelles leur quartier est tombé en ruine, ils expliquent souvent ce phénomène par des facteurs complexes où l’élément raciale joue un rôle indéniable.
Pourquoi la politique de "triage" urbain conduit-elle à l'abandon planifié des villes ?
La politique de triage urbain est un processus systématique qui implique de hiérarchiser les zones urbaines en fonction de leur potentiel de récupération et de leur rentabilité future. Plutôt que d'aborder l'ensemble de la ville comme un tout interconnecté, cette approche privilégie la consolidation des zones considérées comme viables tout en sacrifiant les autres. Ce phénomène, bien qu’il soit présenté sous le couvert de rationalité économique et d’efficacité, se traduit souvent par un abandon programmé des quartiers moins rentables, conduisant à des inégalités croissantes et à une dégradation accélérée des territoires les plus fragiles.
Un exemple frappant de cette logique peut être observé dans le cas de Detroit, où la ville a mis en place un plan de "réduction de la pauvreté" en démolissant des quartiers entiers afin de concentrer les ressources dans les zones économiquement viables. Cependant, cette politique soulève des questions cruciales sur l’avenir des populations les plus vulnérables. Ces mesures, loin de favoriser une réhabilitation inclusive de la ville, semblent parfois conçues pour laisser certains quartiers dans un état de désolation. Les autorités mettent l’accent sur l'optimisation de l'utilisation des terres vacantes, plutôt que sur une véritable revitalisation sociale et économique.
La destruction massive de logements à New York a révélé les conséquences sociales dramatiques de telles politiques. Les incendies répétés dans certains quartiers, souvent liés à des politiques de démolition non réfléchies, ont exacerbé la crise du logement et des services publics dans des zones déjà en détresse. Ce phénomène n’est pas unique à New York : dans d’autres villes américaines, comme Flint ou Saginaw, des stratégies similaires de réduction de la pauvreté ont été mises en place, souvent en guise de panacée contre la "déclinisation" urbaine. Mais ces politiques ont aussi montré leurs limites, tant en termes d’efficacité qu'en matière d’inclusivité sociale.
La question qui se pose ici est celle de la propriété des terres vacantes et de leur utilisation future. En se concentrant uniquement sur la question de l'usage futur des terrains, on oublie souvent l’aspect de la propriété. Ce point mérite une attention particulière, car il n’est pas seulement question de réutiliser ces terrains pour des projets rentables, mais aussi de savoir qui en aura effectivement le contrôle à long terme. Les grands investisseurs, souvent soutenus par des politiques publiques favorisant l’infrastructure et le développement, sont bien souvent les véritables bénéficiaires de ces stratégies. Les communautés locales, en revanche, restent souvent marginalisées, incapables de participer aux processus de décision sur la transformation de leur propre environnement.
Dans des villes comme Flint, les programmes de réaménagement ont échoué à fournir des solutions durables aux populations déplacées. L'exemple du programme "Home Again" à la Nouvelle-Orléans après l'ouragan Katrina montre que même des investissements privés massifs, de l’ordre de millions de dollars, ne suffisent pas à garantir des résultats significatifs en termes de relocalisation des résidents et de revitalisation des zones dégradées. Ce type de programme, bien que bien intentionné, a montré que des solutions économiques basées sur la logique du marché peuvent ne pas être adaptées pour répondre aux besoins réels des communautés touchées par le déclin urbain.
Il est également pertinent de souligner que ces politiques ne prennent souvent pas en compte les spécificités culturelles et sociales des quartiers concernés. Par exemple, l’ethnicité et les conditions sociales de certaines populations, comme celles des quartiers majoritairement afro-américains de Flint ou de Detroit, sont des facteurs déterminants qui ne doivent pas être négligés dans l’analyse de la réussite ou de l’échec de ces politiques. L'urbanisme de crise, à travers sa focalisation sur la rentabilité immédiate et la démolition de ce qui est jugé comme "non viable", ignore les dynamiques sociales et culturelles locales qui sont essentielles à une réhabilitation réussie à long terme.
Les politiques de triage urbain révèlent également une tendance à voir l’urbanisme comme une discipline uniquement technique, où les décisions sont prises par des experts et non par les citoyens eux-mêmes. Cette déconnexion entre les processus décisionnels et les réalités vécues des habitants des quartiers dégradés entraîne une exacerbation des inégalités sociales et une perte de confiance dans les institutions publiques. Un modèle alternatif devrait non seulement chercher à revitaliser les espaces physiques, mais aussi renforcer le tissu social en impliquant activement les résidents dans les processus de planification et de décision.
Dans ce contexte, il est crucial de comprendre que l’urbanisme et la planification des villes doivent être réinventés pour tenir compte de la complexité des besoins humains. Ce n’est pas seulement une question d’infrastructures et de développement économique, mais aussi une question de justice sociale et de cohésion communautaire. Les villes du futur ne doivent pas être des espaces où certains sont abandonnés au profit d’une minorité d’intérêts privés, mais des lieux où les habitants peuvent se projeter dans un avenir commun.

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