L'efficacité de la collecte des gouttelettes peut être considérablement améliorée en utilisant des simulations avec plusieurs compartiments (ou "bins") qui tiennent compte des différentes tailles des gouttelettes. Contrairement à une approche où toutes les gouttelettes sont supposées avoir un diamètre identique (par exemple, égal au diamètre moyen de volume, MVD), une simulation multi-bin permet de capturer de manière plus précise les pics d'efficacité de collecte et les limites d'impact. Cela est particulièrement visible lorsqu'on compare les résultats obtenus avec un seul compartiment à ceux avec plusieurs, comme illustré dans la figure 21. Cependant, cette approche entraîne un coût computationnel élevé. Le coût d'une simulation Eulerienne multi-bin augmente de manière linéaire avec le nombre de compartiments, car chaque simulation nécessite un calcul indépendant.

Une méthode pour atténuer ce coût est de trier les compartiments en fonction de leur diamètre de gouttelette, soit dans un ordre croissant, soit dans un ordre décroissant. Cette organisation permet de démarrer chaque simulation avec une solution déjà convergée du compartiment précédent (à l'exception du premier compartiment, pour lequel il n'existe pas de solution antérieure). Ce procédé permet d'utiliser un "guess" (hypothèse initiale) beaucoup plus proche de la réalité, ce qui rend la simulation plus efficace. Le fait que les résultats précédemment développés pour un diamètre de gouttelette soient proches de ceux du diamètre suivant, grâce à l'ordre des compartiments, permet de réduire le temps de calcul jusqu'à 60%, comme le montre la figure 22.

Un autre facteur important est l'impact du "bin restart", une technique qui utilise la solution convergée du compartiment précédent comme point de départ pour le suivant. Cette approche permet de réduire considérablement le nombre d'itérations nécessaires pour parvenir à une solution stable, comme le montre la figure 23, qui compare la racine carrée de la moyenne des résidus entre une simulation à 27 compartiments utilisant cette technique et une simulation à 6 compartiments sans "bin restart". L’utilisation de solutions convergées antérieures permet au solveur de se rapprocher plus rapidement de la solution finale, ce qui diminue le nombre d’itérations nécessaires et, par conséquent, le coût computationnel.

Le modèle de ré-injection des gouttelettes secondaires, générées par les éclaboussures, peut aussi améliorer significativement la précision de la prédiction de l’efficacité de collecte. En effet, la ré-injection des gouttelettes secondaires, traitée selon une approche Lagrangienne, permet de corriger les sous-prédictions qui peuvent survenir lorsqu'on considère uniquement les gouttelettes principales. La ré-injection prend en compte l'effet des gouttelettes secondaires qui se forment lorsqu'une gouttelette initiale impacte une surface, et qui peuvent à leur tour interagir avec la surface, contribuant ainsi à l'efficacité globale de collecte. Lorsque cette méthode est combinée avec l'approche multi-bin, la précision de la prédiction de l’efficacité de collecte, particulièrement sur les surfaces postérieures comme les ailes ou les volets, s'améliore de manière significative, comme on peut l'observer dans les figures 24, 25 et 26. Les résultats de simulations avec 27 compartiments sont beaucoup plus proches des données expérimentales que ceux obtenus avec un seul compartiment.

Néanmoins, l'intégration de la polydispersité dans les simulations n'est pas sans défis. Les codes de simulation ont historiquement eu du mal à prédire l'impact sur les surfaces arrière des profils aérodynamiques, comme l’a montré l'expérience de Papadakis et al. en 2002. Grâce à la combinaison de la ré-injection et de l'approche multi-bin, ces défis ont été largement surmontés, permettant ainsi une meilleure prévision de l'efficacité de collecte. Une étude approfondie des données expérimentales de Papadakis et de leurs simulations montre que cette approche améliore considérablement la précision de la modélisation de l'impact des gouttelettes, notamment en ce qui concerne la distribution de la collecte sur la surface complète, y compris la zone du volet.

Il est essentiel de noter que la précision des résultats est largement tributaire de la prise en compte de la polydispersité, c'est-à-dire la variabilité des tailles des gouttelettes, ainsi que de la technique de ré-injection des gouttelettes secondaires. Ces deux éléments doivent être soigneusement intégrés dans les simulations pour obtenir des résultats qui correspondent réellement aux observations expérimentales. La réduction du coût computationnel par l’utilisation de la technique de "bin restart" permet d’effectuer des simulations plus complexes et plus précises sans augmenter excessivement le temps de calcul, ce qui constitue un avantage majeur dans l'optimisation des processus industriels où des simulations rapides et précises sont cruciales.

Comment la méthode ROM appliquée aux gros gouttelettes super-refroidies (SLD) permet de réduire les coûts de simulation d'accumulation de glace dans l'aviation

Dans le domaine de la simulation des conditions de givrage en aéronautique, une étape particulièrement consommatrice en temps est l'obtention des modèles de l'impact des gouttes d'eau. La pratique courante consiste à supposer une distribution de diamètres de gouttes discrets, calculer la distribution des impacts pour chaque classe de diamètre et faire la moyenne pondérée de ces solutions mono-dispersées. Pour des gouttes de petite taille, un modèle mono-dispersé avec sept tailles distinctes est utilisé, basé sur la distribution Langmuir-D. Cependant, dans le cas des gouttes super-refroidies de grande taille (SLD), la complexité du phénomène de rupture, d’éclatement, d’éclaboussure et de rebond des gouttes nécessite l’utilisation de distributions comprenant des dizaines, voire des centaines de tailles de gouttes mono-dispersées pour obtenir des modèles d'impact précis. Cette approche augmente considérablement le coût computationnel de la simulation des SLD par rapport aux gouttes plus petites.

L'usage de la méthode ROM (Reduced-Order Modeling) pour simuler les phénomènes d'impact des gouttes super-refroidies représente une avancée significative dans la réduction de ces coûts. En utilisant cette méthode, il est possible de simuler les impacts des gouttes sur un modèle d'avion, comme le modèle DLR-F6, à une vitesse de calcul bien plus rapide, tout en conservant une précision comparable à celle des simulations CFD-Icing à grande échelle. Dans une simulation typique, où une grille non structurée est utilisée pour modéliser un avion avec 2,3 millions de nœuds et presque 4 millions d'éléments, la méthode ROM permet d’obtenir des résultats en quelques secondes sur un CPU multicœur, contre 68 heures de calcul sur 64 cœurs pour une simulation CFD classique.

Le modèle réduit peut être appliqué à différentes sections de l’avion, telles que les ailes et les nacelles, afin d'extraire des profils d'efficacité de collecte des gouttes d'eau (β). Comparés aux résultats des simulations CFD classiques, les profils issus de la méthode ROM montrent une très bonne correspondance, ce qui valide cette méthode comme étant non seulement rapide, mais également précise. Le principal avantage réside dans la capacité de la méthode ROM à effectuer de multiples simulations en quelques secondes, offrant ainsi un potentiel d'analyse beaucoup plus large sans coûts additionnels.

Lorsque l’on considère l’accumulation de glace sur les avions, la méthode ROM continue de prouver son efficacité. L'accumulation de glace sur le modèle DLR-F6 est simulée sous différentes conditions de Mach, de concentration de gouttes d'eau (LWC) et de temps d'accumulation. L'analyse des formes de glace sur l’avion en fonction de ces paramètres permet de prédire l'impact de l'élément glace sur la performance aérodynamique, avec des comparaisons entre les résultats des modèles ROM et CFD. Même pour des simulations avec des conditions extrêmes de givrage, comme une température de l'air de 263 K et un MVD de 20 μm, les solutions obtenues par ROM sont très proches des résultats classiques, avec des écarts minimaux.

Un aspect crucial de cette approche est la possibilité d’étendre les résultats à un ensemble complet de scénarios. En appliquant la méthode ROM à des enveloppes de givrage plus larges, telles que celles définies dans l'Annexe C, on peut analyser les impacts de la formation de glace sur un profil d’aile ou un avion dans un éventail plus large de conditions d’entrées. Ce type de simulation permet d’explorer tout l’espace de conception des formes de glace et de déterminer comment ces formations affectent les performances aérodynamiques, telles que la portance (CL) et l’angle d’attaque (α). Par exemple, pour une aile d'avion typique, une analyse détaillée de différentes configurations de givrage, comme la glace "glacée", "mixte" ou "rime", montre comment ces différentes formes interagissent et affectent les performances du vol.

Une attention particulière est portée à la transition entre les zones sans glace et celles avec glace sur les profils d’aile. La méthode ROM localisée se révèle nécessaire dans ces cas pour traiter des solutions distinctes, en divisant l'enveloppe de givrage en sous-régions spécifiques. Cela permet de mieux prédire les effets aérodynamiques du givrage, en particulier dans des zones où la transition de l’absence de glace vers une aile contaminée par la glace est critique. Cette segmentation locale rend les résultats beaucoup plus précis et représentatifs des conditions réelles.

La réduction significative du temps de calcul grâce à la méthode ROM, en particulier dans les simulations à grande échelle, permet de réaliser des analyses beaucoup plus détaillées et multiples, essentielles pour la validation de designs d’avions dans des conditions de givrage. Le potentiel d’application de cette méthode s'étend bien au-delà des simples études de forme de glace et touche à l'optimisation de la sécurité aérienne en condition de givrage, une question centrale dans le domaine de l'aéronautique.

Il est important de noter que, bien que la méthode ROM puisse réduire considérablement les coûts de simulation, sa précision est liée à la qualité des données d'entrée et à la bonne sélection des "instantanés" utilisés pour construire le modèle réduit. Une analyse minutieuse de ces données et de leur adéquation avec les conditions de vol spécifiques est donc essentielle pour maintenir la fiabilité des résultats obtenus.

Quels sont les défis spécifiques liés à la modélisation du givrage en vol pour les drones à faible nombre de Reynolds ?

La capacité à capturer correctement les bulles de séparation laminaire (LSB) constitue un enjeu central dans la prédiction de l’écoulement de l’air autour du bord d’attaque d’un profil. Ces structures conditionnent directement l’accrétion de glace, les transferts thermiques et, in fine, les pertes de performance. Or, à faibles nombres de Reynolds, ces effets sont particulièrement prégnants, et les modèles de turbulence classiques montrent leurs limites.

Les solveurs RANS avec modèles de turbulence à une ou deux équations, tels que Spalart-Allmaras ou le modèle k-ω SST de Menter, restent la norme dans l’industrie du givrage pour l’aviation habitée. Ces approches fournissent des résultats satisfaisants dans de nombreux cas, mais leur capacité à capturer les effets transitoires liés à la séparation massive de l’écoulement ou à la formation de tourbillons non stationnaires est limitée. Ces phénomènes sont toutefois amplifiés à bas Reynolds et en présence de protubérances de glace telles que les "ice horns", rendant l’utilisation de modèles plus avancés (comme les LES ou DNS) nécessaire pour des analyses plus fines.

Dans ce contexte, la vérification des hypothèses habituellement admises en aviation habitée devient essentielle. Les drones opérant à basse vitesse et petite échelle introduisent des régimes aérodynamiques distincts. Il est donc impératif d’adapter les modèles de turbulence aux réalités physiques propres aux UAVs, sans simplement transposer les méthodologies établies pour les grands aéronefs.

Le givrage des surfaces en rotation, notamment les hélices et rotors, introduit un autre niveau de complexité. Le phénomène de "ice shedding", ou détachement de la glace par force centrifuge, repose sur l’équilibre délicat entre la masse accumulée, les forces d’adhésion, et la dynamique de rotation. Ce processus est par nature aléatoire, ce qui rend sa modélisation particulièrement ardue. En aviation habitée, des modèles empiriques suffisent souvent à estimer les pertes de performance, mais les UAVs, avec leurs multiples rotors de petite taille et à faible vitesse angulaire, échappent à ces approximations.

L’absence de données expérimentales fiables pour caractériser le ice shedding sur les rotors de drones constitue un obstacle majeur. Seules des approches simplifiées peuvent actuellement être envisagées. Le développement d’outils de simulation plus globaux et prédictifs, intégrant ces spécificités, représenterait un gain considérable pour l’ensemble de la communauté du givrage, tant dans les domaines habité que non habité.

Les systèmes de protection thermique, en particulier les dispositifs électrothermiques, constituent l’option la plus mature pour les drones de petite et moyenne taille. Ces systèmes exploitent l’effet Joule pour chauffer localement les zones critiques de la cellule. Deux modes d’opération sont distingués : l’anti-givrage, qui maintient la température de surface au-dessus du point de congélation, et le dégivrage périodique, qui tolère une certaine accumulation avant de provoquer son détachement.

La modélisation de ces systèmes implique une compréhension fine des transferts thermiques couplés – convectifs et conductifs – et nécessite de quantifier précisément les flux de chaleur requis pour garantir l’efficacité du système sans gaspillage énergétique. Le défi principal réside dans l’évaluation des forces d’adhésion de la glace fondue, en interaction avec les forces aérodynamiques, pour prédire correctement le moment du détachement.

L’aspect de la validation reste fondamental. Aucun modèle de simulation ne peut être considéré comme robuste sans confrontation systématique avec des données expérimentales. Ces données doivent couvrir plusieurs aspects : formes de glace déposée avec mesures de masse et de densité, performances aérodynamiques dégradées (portance, traînée, moments, distributions de pression), distributions d’impact des gouttelettes, ainsi que mesures de transfert thermique.

Or, la majorité des ensembles de données existants proviennent d’études sur des aéronefs habités. Pour les UAVs, la rareté des jeux de données dédiés à des régimes à faibles Reynolds empêche tout processus rigoureux de validation. C’est là un frein majeur au développement de modèles adaptés. Il devient donc urgent de générer de nouvelles bases de données ouvertes, spécifiquement calibrées pour les caractéristiques des drones et de la mobilité aérienne urbaine (UAM).

La densité de la glace est un autre paramètre critique, trop souvent négligé. Elle varie considérablement selon les conditions de givrage – température ambiante, vitesse de l’air, taille des gouttelettes – et influe directement sur le volume de glace formé à partir d’une quantité donnée d’eau. Les modèles doivent intégrer ces variations pour refléter fidèlement les conditions réelles. Le manque de vérifications expérimentales à bas Reynolds constitue là encore une lacune à combler.

Le givrage dû aux gouttelettes surfondue de grande taille (SLD), comme le grésil ou la pluie verglaçante, présente également un défi. Ces conditions engendrent des comportements complexes : éclaboussures, rebonds, réimpacts – qui nécessitent des modèles avancés, encore peu adaptés aux UAVs. De même, le givrage par cristaux de glace, bien que principalement problématique pour les moteurs d’avions à réaction, peut affecter certains drones, en particulier ceux opérant dans des environnements humides et froids où la neige mouillée peut s’accumuler.

L’ensemble de ces éléments souligne l’urgence d’un recentrage méthodologique autour des particularités aérodynamiques et thermiques des drones. Les pratiques issues de l’aviation traditionnelle doivent être repensées. Les phénomènes propres aux faibles nombres de Reynolds, les dynamiques no

Comment les réseaux neuronaux de régression généralisée (GRNN) révolutionnent la modélisation des systèmes anti-givrage électrothermiques dans les moteurs d’hélicoptères

Les réseaux neuronaux de régression généralisée (GRNN) représentent une avancée majeure dans la prédiction des variables continues complexes, notamment dans le domaine des systèmes anti-givrage pour moteurs d’hélicoptères. Leur capacité à produire des transitions fluides entre les valeurs observées, même en présence de données éparses dans un espace multidimensionnel, en fait un outil particulièrement adapté aux problèmes de régression non linéaires. Contrairement aux modèles traditionnels basés sur des hypothèses de linéarité, les GRNN permettent un apprentissage rapide et une convergence efficace vers une surface de régression optimale au fur et à mesure que le nombre d’échantillons augmente. Cette qualité est essentielle pour modéliser avec précision des phénomènes aussi complexes que l’accumulation de glace sur les surfaces d’entrée d’air des moteurs en mode chauffage électrothermique.

L’efficacité des GRNN est renforcée par l’intégration dans un méta-modèle global qui inclut également la décomposition en modes propres (POD), la validation croisée leave-one-out (LOOCV) et les cartes auto-organisatrices (SOM). Le méta-modèle, ainsi construit, permet non seulement de prédire avec précision l’épaisseur de glace, mais aussi d’évaluer l’exactitude des solutions issues des modèles réduits (ROM) et de sélectionner intelligemment de nouveaux échantillons pour améliorer cette précision. La méthode LOOCV se révèle particulièrement adaptée, puisqu’elle évite la nécessité de calculs supplémentaires pour évaluer la performance du modèle, utilisant les données existantes pour une validation robuste. Pour l’ajout de nouveaux points d’échantillonnage, les SOM appliquent des techniques de clustering k-moyennes ou des algorithmes d’optimisation, tandis que des tessellations de Voronoï centrées peuvent également guider cette sélection.

Le méta-modèle présenté s’applique à la simulation haute fidélité de l’écoulement d’air, des gouttelettes et de l’accumulation de glace autour de l’admission d’air des moteurs d’hélicoptères, utilisant le code CFD FENSAP-ICE. Ce logiciel sophistiqué, fondé sur la résolution d’équations aux dérivées partielles, modélise simultanément l’écoulement autour des profils aérodynamiques, la formation de glace sous conditions de givrage, ainsi que le transfert thermique couplé dans les systèmes de protection anti-givre. Le module de gouttelettes utilise une approche eulérienne avec des équations de continuité et de quantité de mouvement spécifiques pour simuler l’impaction des gouttelettes sur la surface, tandis que le module d’accrétion de glace calcule précisément la forme et l’épaisseur du film d’eau gelée sur des surfaces tridimensionnelles complexes. Enfin, le module de transfert de chaleur conjugé complète la simulation en résolvant simultanément les équations de convection et conduction thermique.

L’approche ROM basée sur la combinaison linéaire de modes propres (POD) et de réseaux GRNN permet d’extraire les vecteurs de base et les coefficients scalaires nécessaires pour prédire l’épaisseur de glace à partir d’entrées arbitraires. La validation croisée LOOCV évalue la précision du modèle réduit, et si l’erreur dépasse un seuil acceptable, la méthode SOM sélectionne de nouveaux échantillons pour enrichir l’espace paramétrique. Ce cycle itératif se poursuit jusqu’à obtention d’une erreur suffisamment faible, garantissant la fiabilité du méta-modèle.

Dans les simulations CFD, la résolution de l’écoulement d’air s’appuie sur les équations compressibles de Navier-Stokes-Fourier, implémentées via ANSYS-FLUENT, avec un solveur à volumes finis utilisant l’approximateur de Riemann de Roe, optimisé pour une haute précision spatiale. Le modèle de turbulence unéquationnel Spalart-Allmaras, éprouvé sur des écoulements externes, est employé pour modéliser la viscosité turbulente. Le module DROP3D simule le comportement tridimensionnel complexe des gouttelettes super-refroidies, tandis que le module ICE3D, basé sur la conversion des modèles classiques d’accrétion de glace en équations différentielles partielles, permet une estimation détaillée de l’évolution de la glace et du transfert thermique en surface.

L’intérêt majeur de cette méthodologie réside dans sa capacité à couvrir l’intégralité des enveloppes de givrage rencontrées lors des vols, en offrant des outils puissants pour optimiser la conception des systèmes anti-givrage électrothermiques. L’intégration des informations sur l’épaisseur de glace et les paramètres environnementaux, tels que le diamètre moyen des gouttelettes (MVD) et la température, permet d’ajuster avec précision la puissance et la taille des plaques chauffantes.

La modélisation globale se révèle souvent plus appropriée que les approches locales pour prédire l’épaisseur de glace dans le mode chauffage, où la température élevée limite l’impact critique de l’accumulation de glace. Ainsi, ce cadre numérique complet, combinant hautes-fidélités CFD, modèles réduits et techniques d’apprentissage automatique, constitue un levier essentiel pour améliorer la sécurité et la performance des moteurs d’hélicoptères face aux conditions de givrage.

Il est important de saisir que la robustesse de ces modèles dépend non seulement de la sophistication des algorithmes utilisés, mais également de la qualité des données d’entrée et de la capacité à bien représenter la complexité physique des interactions aérodynamiques, thermiques et hydrométéorologiques. Une compréhension approfondie des mécanismes de formation et d’évolution de la glace, ainsi que des limites de chaque composant numérique, est indispensable pour interpréter correctement les résultats et appliquer les recommandations du méta-modèle dans un contexte opérationnel. Par ailleurs, la mise en œuvre pratique de ces modèles requiert une validation expérimentale rigoureuse et un suivi continu des performances en conditions réelles pour garantir la fiabilité des systèmes anti-givrage.