Les monuments mégalithiques de l'Inde du Nord-Est sont des témoins fascinants d'une tradition qui ne se limite pas seulement à une période passée, mais qui perdure jusqu'à aujourd'hui dans les pratiques culturelles vivantes. Bien que la datation exacte de ces structures reste difficile, en raison de leur longévité et de leur continuité, ce qui les rend particulièrement intéressantes est leur place dans les croyances contemporaines et les mémoires collectives. Cette relation entre les pierres et les pratiques culturelles actuelles offre des perspectives nouvelles pour l'archéologie, notamment à travers l'étude ethno-archéologique des sociétés modernes.

Les Nagas, peuple des collines du Nagaland, possèdent une tradition complexe autour des mégalithes qui se manifeste dans leur paysage culturel. Selon l'analyse de Rammathot Khongreiwo, les mégalithes sont intégrés à une vision du monde où la nature est perçue comme un espace animé et spirituel. La montagne, les rivières, les arbres, et les grottes ne sont pas seulement des éléments du monde naturel, mais des lieux d'habitations pour des esprits et des entités surnaturelles. Cette relation intime entre la culture humaine et le paysage physique se traduit par l'usage des mégalithes comme repères spirituels et rituels, marquant ainsi l'interface entre les réalités naturelles et culturelles.

Un exemple particulièrement frappant de cette interaction entre croyance et pierre est l'histoire de Sopfunuo, une jeune femme de Rusoma, un village de l'ethnie Angami Naga. Selon la légende, Sopfunuo, après avoir été trahie par son mari, se rend chez ses ancêtres avec son enfant, portant une torche de pin enflammée. Attaquée et tuée par un esprit maléfique, son corps se transforme, avec celui de son enfant, en pierres humaines. Ces pierres, connues sous le nom de "Sopfunuo stones", sont toujours vénérées dans le village, et leur légende continue de nourrir la mémoire collective des habitants. Cette transformation symbolise la continuité de la présence spirituelle des ancêtres dans le monde matériel, un aspect fondamental des croyances des Nagas, où les pierres deviennent les témoins de l'histoire et de la souffrance humaine.

Dans ce cadre, les mégalithes ne sont pas de simples objets archéologiques ; ils incarnent une mémoire vivante, un élément central du patrimoine culturel et religieux des Nagas. Les croyances qui y sont associées ne sont pas seulement des reliques du passé, mais continuent de façonner la manière dont les communautés interagissent avec leur environnement, comment elles honorent leurs ancêtres et perpétuent des traditions spirituelles. La pratique des serments sur des pierres talismaniques, comme les "rihailung" placés sur des autels en pierre, en est un exemple. Ces pierres étaient non seulement des instruments juridiques et rituels, mais elles servaient également à prophétiser l'avenir du village, rendant ainsi la pierre essentielle à la structure socio-religieuse de la communauté.

Ainsi, la recherche sur les mégalithes de la région offre non seulement des informations sur les sociétés anciennes, mais aussi sur la manière dont ces sociétés ont évolué et comment leurs descendants vivent aujourd'hui ces traditions. Cette double perspective historique et contemporaine enrichit notre compréhension de la place du patrimoine dans les sociétés modernes et permet de réévaluer l'importance des monuments mégalithiques comme éléments dynamiques de la mémoire collective.

L'importance des mégalithes dans la région nord-est de l'Inde, et en particulier parmi les Nagas, dépasse largement le cadre archéologique classique. Ces monuments ne sont pas seulement des vestiges du passé, mais des symboles de continuité culturelle, permettant aux communautés d'affirmer leur identité et de maintenir une connexion profonde avec leur environnement naturel et spirituel. L'ethno-archéologie, en intégrant les perceptions contemporaines des monuments anciens, offre une voie précieuse pour comprendre comment ces structures peuvent continuer à influencer les pratiques et les croyances aujourd'hui.

Dans une perspective plus large, il est crucial de noter que la valeur des mégalithes ne réside pas seulement dans leur fonction historique ou archéologique, mais aussi dans leur rôle en tant qu'agents de transmission culturelle. Les pierres, par leurs formes et leurs légendes, contribuent à maintenir vivante une tradition qui, bien qu'ancrée dans un passé lointain, s'inscrit dans le présent par le biais des pratiques spirituelles et communautaires. Les communautés de Nagas, par leur relation avec les mégalithes, nous rappellent que les objets du passé ne sont pas seulement des artefacts à étudier, mais des éléments vivants, porteurs de mémoire et de sens pour les générations actuelles.

La nature du Dhamma d'Ashoka : Une approche inter-religieuse et éthique de la gouvernance

Le règne de l'empereur Ashoka fut marqué par une transformation profonde, non seulement sur le plan politique, mais aussi dans la manière dont il conçut et propagea son idéologie, le dhamma. Ce terme, que l'on trouve dans les inscriptions d'Ashoka, désigne un ensemble de principes éthiques et moraux qui transcendent les simples règles de gouvernance. À travers ses édits, Ashoka chercha à imposer une discipline morale et spirituelle, mais les mots qu'il utilisa pour en parler, tels que l'eusebeia dans les inscriptions grecques et le qsyt dans celles en araméen, révèlent que son dhamma ne se confondait pas entièrement avec une seule tradition religieuse. Ces différences, qui s'étendent aux termes utilisés dans les différentes versions des inscriptions, montrent la flexibilité et l'universalité du concept de dhamma, bien que certaines constantes demeurent : la non-violence, la vérité, la modération et le respect envers les parents.

Les différences entre les inscriptions grecques et araméennes d'Ashoka ne doivent pas être minimisées. Par exemple, l'inscription grecque de Kandahar, en soulignant la dévotion des sujets envers l'intérêt du roi, semble réorienter le dhamma vers un principe de loyauté et d’obéissance civique. Ce lien entre la spiritualité et la gouvernance est aussi sous-jacent dans les inscriptions, mais il n’est pas explicitement religieux dans un sens strict. De fait, le dhamma d’Ashoka pourrait être vu comme un ensemble de principes moraux universels, non rattachés à une tradition particulière, mais qui trouvent un écho dans de nombreuses religions et philosophies de l’époque.

L’approche d’Ashoka de la propagande du dhamma, en dépit de ses racines bouddhistes, ne se confondait pas avec une simple diffusion de doctrine bouddhiste. Les éléments qu'il prônait — ahimsa (non-violence), la sincérité, la piété, et la modération — étaient présents dans diverses traditions religieuses et philosophiques. Le concept de karma, de mérite et de réincarnation ne se trouvait pas seulement dans le bouddhisme, mais également dans d'autres systèmes de croyance contemporains, comme le jaïnisme, ou même dans des formes de spiritualité populaires au sein de la société indo-aryenne.

Les inscriptions d'Ashoka, en particulier celles des roches, montrent clairement son désir d'encourager la pratique du dhamma à une échelle plus large, ce qui n’était pas nécessairement le cas dans les autres royaumes de l’Inde ancienne. Pour Ashoka, le dhamma ne devait pas être l’apanage des moines ou des érudits bouddhistes ; il s'agissait d'un principe de conduite pour le peuple tout entier, y compris les laïcs. Le rôle de l’empereur en tant que promoteur de cette éthique semble être crucial : Ashoka ne se contentait pas d'adopter des pratiques bouddhistes, mais cherchait également à créer un environnement dans lequel la moralité et la discipline personnelle prévaudraient, au service d’une société juste et harmonieuse.

Ce qui est intéressant dans la propagation de son dhamma, c’est qu’il ne l’a pas limité à une forme de spiritualité, mais a élargi son champ d'application à la gouvernance et aux relations humaines. Dans son appel à la non-violence, il ne se contenta pas d’interdire les actes de violence envers les êtres vivants, mais s’attaqua également à la nature des comportements sociaux et politiques. Par exemple, ses édits sur l’obéissance envers les parents et le respect des anciens révèlent une approche systématique de la moralité qui dépasse la simple question religieuse pour englober des aspects sociaux essentiels à la cohésion de la société.

Le dhamma d'Ashoka ne s’arrête donc pas à une série de règles comportementales, mais implique une transformation profonde des relations humaines, que ce soit entre individus ou entre communautés. Son inscription, par exemple, insiste sur le fait que les sectes, bien que différentes, partagent un même idéal de pureté d'esprit et d'auto-discipline. Dans ce contexte, Ashoka semble avoir anticipé une forme de dialogue inter-religieux, bien avant que cette idée ne devienne un principe reconnu dans de nombreuses sociétés modernes.

À travers ses édits, Ashoka appela également à la tolérance religieuse, soulignant l'importance de respecter les pratiques religieuses des autres. Cela est particulièrement évident dans l'édict 12, où il évoque la croissance des principes essentiels de chaque secte et une atmosphère de concorde. Il ne s'agissait pas seulement d’un appel à l’unité, mais aussi d’une invitation à une cohabitation pacifique entre croyances et pratiques diverses, un idéal qui reste d'une grande pertinence aujourd’hui.

L’éléphant, qui apparaît dans plusieurs inscriptions d’Ashoka, offre une autre dimension symbolique de son dhamma. Cet animal, vénéré dans plusieurs traditions indiennes, est également associé au Bouddha, puisque selon la tradition, il serait apparu sous la forme d'un éléphant blanc avant la naissance de Siddhartha. Le fait que des sculptures représentant des éléphants figurent sur certains piliers d’Ashoka suggère non seulement l’importance symbolique de l’éléphant dans le cadre bouddhiste, mais aussi l'intégration d'un symbole commun dans le discours moral et spirituel de l’empereur.

Le dhamma d’Ashoka, bien qu’inspiré par le bouddhisme, ne se limite pas à ce seul système de croyances. En effet, il s'agit d'un amalgame de principes éthiques universels qui visent à améliorer la conduite humaine, qu’il s’agisse de l’individu, de la famille ou de la société dans son ensemble. Cette approche inter-religieuse et morale a permis à Ashoka de se présenter non seulement comme un souverain mais aussi comme un modèle de gouvernance éclairée, respectueuse des différences et des valeurs humaines fondamentales.

L'art et la littérature de l'Inde ancienne : Une synthèse des influences religieuses et esthétiques (300–600 EC)

Les fouilles menées à Kahu-jo-daro, dans la région de Mirpur Khas, en Sindh, ont révélé des artefacts exceptionnels, témoignant de l'essor artistique et religieux de l'Inde ancienne. Un stupa trouvé sur le site contenait deux ensembles de reliques, placés dans un pot en terre cuite et une boîte en pierre. Ce stupa, caractérisé par une plateforme carrée élevée soutenant un dôme allongé, était décoré de reliefs en terre cuite représentant des Bouddhas assis dans les niches des quatre faces de la plateforme. Une particularité notable réside dans la découverte d'un relief en terre cuite représentant un dévot laïc, et l’ensemble des reliefs était initialement peint. Ce site a aussi livré des briques décoratives moulées et des centaines de tablettes votives similaires à celles retrouvées à Nalanda et à Sarnath.

L'art de cette période comprend également des sculptures en métal. Parmi les pièces les plus remarquables figure une statue en cuivre du Bouddha retrouvée à Sultanganj, dans le Bihar. Bien que ressemblant aux sculptures en pierre de Sarnath, elle est généralement datée d’une époque plus tardive. De petites statues de Bouddhas et de bodhisattvas ont été découvertes dans des régions comme Gandhara et dans la vallée du Gange. À Chausa, dans le Bihar, un ensemble de sculptures métalliques a été trouvé, y compris une figure du Tirthankara Jaina, Rishabhanatha.

Le style de cette époque est également visible dans l'art en terre cuite, avec des figurines et des plaques trouvées dans des sites comme Kaushambi, Rajghat, Bhita, et Mathura, représentant des animaux, des gens ordinaires, et des divinités telles que Durga, Karttikeya et Surya. À Akhnur, au Cachemire, des têtes en terre cuite ont été retrouvées, ainsi que des plaques estampillées à Harwan. Les reliefs finement modélisés trouvés à Devnimori, dans le Gujarat, ornaient un stupa bouddhiste et étaient placés dans des niches autour de la base du monument. Ce stupa était également orné de pilastres décorés, de jambages, de médaillons, d'arches chaitya et de têtes grotesques.

L'art monumental, tel que les images colossales des déesses Ganga et Yamuna retrouvées à Ahichchhatra, avait une place dans des niches de temples. Un autre exemple impressionnant de sculpture monumentale en terre cuite se trouve à Aukana, au Sri Lanka, où une statue colossale du Bouddha se dresse sur un piédestal de lotus, mesurant 11,36 mètres de hauteur. La figure bouddhique, qui porte la mudra abhaya (main levée en signe de protection), pourrait être une représentation du Bouddha Dipankara. Cette sculpture est un exemple frappant de l’influence de l'art indien en Asie du Sud-Est, notamment dans les royaumes de Sri Lanka, de Thaïlande et du Vietnam, où les sculptures bouddhistes et hindoues témoignent de l’expansion des traditions religieuses indiennes.

Les influences religieuses de l'Inde ne se sont pas limitées à la sculpture, mais ont également affecté les pratiques littéraires. La période de 300 à 600 EC est souvent décrite comme l'âge classique de la littérature sanskrite. Ce fut une époque de grande prospérité pour la littérature en prose, et la transition du prakrit vers le sanskrit dans les inscriptions royales a été achevée. Les premiers chefs-d'œuvre littéraires sanskrits, souvent anonymes, ont émergé, bien que les détails biographiques sur leurs auteurs soient rares. Parmi les plus célèbres écrivains de l'époque, Kalidasa est reconnu pour ses drames et poèmes lyriques. Ses œuvres comme Abhijnanashakuntala, Raghuvamsha et Kumarasambhava sont des classiques de la littérature sanskrite, connus pour leurs descriptions poétiques de l'amour, tout en offrant une profonde réflexion sur la royauté et les idéaux politiques.

L’influence de Kalidasa s’est étendue à d'autres dramaturges et poètes de l’époque, tels que Banabhatta et Dandin, qui ont loué la douceur de son style. D’autres œuvres majeures de cette période, telles que Mrichchhakatika de Shudraka et Mudrarakshasa de Vishakhadatta, plongent dans les réalités politiques et sociales de leur époque. La poésie épique, comme Ravanavadha de Bhatti, illustrant l’histoire de Rama, est également un exemple marquant de la littérature sanskrite.

Au-delà de la littérature épique et dramatique, l’époque de 300 à 600 EC a également vu l’élaboration de principes poétiques et dramaturgiques dans des traités tels que le Natyashastra, qui a établi des règles pour les arts de la scène et la représentation théâtrale, définissant les conventions des rôles sociaux à travers le langage. Le sanskrit, dans ce contexte, est devenu la langue des élites et des royaux, tandis que le prakrit était parlé par les classes populaires et les serviteurs.

L'influence de l'art et de la littérature indienne pendant cette période s'est donc étendue bien au-delà des frontières de l'Inde, touchant des royaumes en Asie du Sud-Est, tels que les sites Pyu en Birmanie, Champa au Vietnam et Shrivijaya en Sumatra. Les contacts entre les moines bouddhistes et les marchands, ainsi que la circulation d’images portables, ont facilité cette diffusion culturelle et artistique. Cette influence a produit une synthèse unique, où les traditions locales se sont mélangées avec les idéaux religieux et artistiques véhiculés par l'Inde, marquant l'histoire de l’art et de la religion de cette région.

Comment les premières sociétés agricoles ont-elles évolué dans les hauts plateaux et les vallées de l'Asie centrale ?

Les fouilles archéologiques menées dans les régions de Kalat, de Mundigak et de plusieurs autres sites du Baloutchistan et des vallées adjacentes ont permis de reconstituer une image détaillée des premières sociétés agricoles de l’Asie centrale et du sous-continent indien. Ces sociétés, dont les occupations remontent à plusieurs milliers d'années avant notre ère, témoignent de l'évolution des modes de vie, du passage de la semi-nomadisme à la sédentarisation, ainsi que du développement de l'agriculture et de l'élevage.

À Kalat, les fouilles de Beatrice de Cardi ont mis en lumière cinq périodes d’occupation, la plus ancienne remontant à une époque où les habitants semblent avoir été semi-nomades, comme en témoignent l'absence de structures permanentes et l'utilisation de céramiques fines, fabriquées à la roue, souvent recouvertes d’un vernis rouge brillant. Les outils de pierre et les lames en silex trouvées dans ces niveaux précoces indiquent également une société en pleine transition, utilisant des méthodes de fabrication rudimentaires pour répondre aux besoins de la vie quotidienne.

Au fur et à mesure que les périodes avancent, l’évolution devient plus nette. Durant la deuxième période de Kalat, des constructions en argile avec des fondations en pierres massives font leur apparition, signalant une certaine stabilité dans l’implantation des communautés. L’apparition de poteries rouges et grisées ainsi que la mise en place de bâtiments plus durables montrent un premier pas vers une organisation sociale plus complexe.

Les périodes suivantes, en particulier la période III, révèlent l’émergence de structures résidentielles plus élaborées avec des fondations en blocs de pierre taillés, marquant un tournant vers des habitations permanentes. Le style céramique se diversifie également avec l’apparition des poteries Togau, caractérisées par des décors peints représentant des animaux stylisés, comme des ibex, des oiseaux et des chèvres. Ces motifs peints semblent avoir eu une signification symbolique et témoignent de l’importance de certaines espèces animales dans les croyances et pratiques des habitants.

À Mundigak, les premières occupations datent d’environ 4000 à 3500 av. J.-C. Les fouilles menées par J. M. Casal ont révélé une évolution similaire, marquée par l’apparition de petites maisons faites de briques crues dans les phases avancées de la première période. Le développement de puits et la présence de foyers dans les cours suggèrent une certaine organisation spatiale, tandis que la découverte de vestiges de plantes cultivées et d'animaux domestiqués, tels que des boeufs, des moutons et des chèvres, témoigne d’un début de sédentarisation fondée sur l’agriculture et l’élevage.

À Sur Jangal, dans la vallée d’Anambar, les fouilles ont mis en évidence une autre forme d’agriculture basée sur l’irrigation, indispensable à la survie dans cette région aride. Les découvertes de figurines en terre cuite, souvent représentant des femelles aux yeux globuleux, suggèrent une possible dimension cultuelle ou religieuse, liée à la fertilité ou à des croyances spirituelles. Cette tradition de figurines est également présente dans d’autres sites contemporains, renforçant l’idée que ces communautés avaient développé une certaine forme de rituel ou de pratique cultuelle.

Les sites de Rana Ghundai et de Dera Ismail Khan, dans le bassin de la rivière Gomal, offrent une perspective supplémentaire sur cette évolution. À Rana Ghundai, les fouilles ont révélé des couches culturelles allant de 4500 à 3100 av. J.-C., où des traces d’habitat semi-nomade ont été retrouvées, notamment des surfaces de vie et des foyers, mais sans structures définies. La poterie, à la fois simple et décorée, suggère une culture matérialiste en évolution, avec des motifs peints de bovins et d’autres animaux, essentiels à la vie quotidienne de ces populations.

La présence de figurines en terre cuite à Gumla, dans le district de Dera Ismail Khan, fait écho à celles découvertes dans d’autres sites de l’Asie centrale, notamment en Turkménistan. Ces figurines, souvent liées à la représentation de figures féminines ou de bétail, sont considérées par certains chercheurs comme des symboles cultuels, mettant en avant l'importance de la fertilité et de la reproduction dans les croyances de ces sociétés anciennes.

Les premières sociétés agricoles de l'Asie centrale et du sous-continent indien, telles qu’observées dans ces divers sites archéologiques, ont ainsi progressivement évolué d’une économie de subsistance semi-nomade à une organisation agricole et urbaine plus complexe, en développant des techniques de construction durables, une économie de l’élevage et de l’agriculture et un système de croyances probablement axé sur la fertilité et la nature.

Les changements dans la céramique, les structures résidentielles et les objets cultuels retrouvés sur ces sites sont des témoins essentiels pour comprendre l’évolution sociale et technologique de ces premières sociétés humaines. Ces découvertes suggèrent également que, loin d'être isolées, ces communautés entretenaient des relations et des échanges avec d'autres cultures voisines, ce qui a permis l'enrichissement de leurs pratiques et de leur savoir-faire. Il est ainsi fondamental de ne pas voir ces sociétés comme des entités isolées, mais comme faisant partie d'un réseau plus large d'interactions culturelles et économiques.