L'effet Aharonov-Bohm optique dans un anneau quantique a été largement exploré dans des études récentes, notamment pour observer les oscillations de l'excitation et du biexciton sous l'effet d'un champ magnétique externe. Dans ces dispositifs, la variation de l'état des excitons, avec une impulsion de moment angulaire orbital quantifié, présente des caractéristiques subtiles qui témoignent de la cohérence quantique des états fins des excitons. Cet effet, souvent observé à des températures extrêmement basses, est devenu un sujet de plus en plus accessible pour des études optiques, y compris à des températures de l'ordre de quelques dizaines de Kelvin.

Les anneaux quantiques de GaAs/GaAlAs, produits par la méthode de dépôt par gouttelette, sont particulièrement intéressants en raison des effets de désordre qui peuvent intervenir dans leur structure. Ces défauts peuvent inclure des anisotropies de la structure, la localisation d'excitons ou encore la présence de champs électriques internes, qui modulent les périodes d'oscillation. Cela montre que l'étude de l'effet Aharonov-Bohm optique dans ces systèmes nécessite une prise en compte des phénomènes complexes liés à leur fabrication et à leurs propriétés microscopiques.

Il a été constaté qu'un effet semblable à une molécule de Wigner peut se produire dans un seul anneau quantique, où une paire d'excitons fortement corrélés se forme. Dans ce cas, les transitions abruptes de l'énergie d'émission du biexciton à des champs magnétiques de transition correspondent à des oscillations fractionnées de la période de l'effet Aharonov-Bohm optique. Ces oscillations fractionnaires sont considérées comme une signature de la cohérence quantique entre les particules du système, ce qui suggère une interconnexion complexe entre l'exciton et le biexciton dans le cadre de la dynamique quantique des anneaux.

Cependant, malgré ces avancées, l'effet Aharonov-Bohm dans les anneaux quantiques reste difficile à observer avec une grande précision dans un dispositif optique individuel. Les inhomogénéités des ensembles de QRs et des points quantiques de type-II conduisent souvent à une distribution de tailles et de morphologies, entraînant une variation d'énergie qui peut dépasser largement l'oscillation des excitons. Cette difficulté est exacerbée par le fait que la variation énergétique de l'oscillation Aharonov-Bohm des excitons dans les ensembles est bien plus importante que celle observée dans les oscillations individuelles des excitons, rendant la compréhension des phénomènes sous-jacents d'un seul électron-trou plus complexe.

Pour observer les oscillations optiques de l'effet Aharonov-Bohm dans un seul anneau quantique, il est nécessaire de surmonter ces défis technologiques, ce qui implique une meilleure maîtrise des défauts structurels et des conditions expérimentales spécifiques. La possibilité de mesurer ces effets optiquement ouvre la voie à des découvertes profondes concernant les phénomènes quantiques, en particulier la dynamique des paires d'excitons et les interactions complexes au sein des systèmes confinés à l'échelle nanométrique.

Il est essentiel de souligner que les résultats obtenus à partir des expériences optiques sur l'effet Aharonov-Bohm dans les anneaux quantiques ne se limitent pas uniquement à des observations des oscillations de conductance ou de courant persistant, mais permettent aussi d'explorer les effets d'interaction entre électrons et trous dans un environnement de confinement quantique. Cela pourrait, à terme, mener à des applications avancées dans des technologies quantiques telles que les ordinateurs quantiques ou la cryptographie quantique, où la manipulation des états d'excitons et de biexcitons joue un rôle crucial dans la transmission et le stockage de l'information quantique.

Comment la rotation minimale influence-t-elle la modélisation des fonctions propres dans les structures courbées à section transversale variable ?

L'étude des fonctions propres associées aux opérateurs différentiels sur des courbes avec torsion et courbure impose souvent de choisir une base adaptée pour décrire l'espace normal à la courbe. Une rotation R(θ0)R(\theta_0) dans le plan de la section transversale, avec un angle θ0\theta_0, conduit à définir un cadre tournant, ou « cadre minimal tournant » (MR Frame), caractérisé par une vitesse de rotation minimale autour de la tangente. En posant ω=θ0/L\omega = \theta_0 / L, on obtient un cadre qui se ferme sur lui-même via une condition aux limites périodique χ(L)=χ(0)\chi(L) = \chi(0), ce qui facilite les calculs en transformant le problème en un cadre avec un décalage de phase eiωs\mathrm{e}^{i \omega s} sur les fonctions propres unidimensionnelles. Cette approche aboutit aux mêmes valeurs propres que le cadre de Frenet-Serret (FS Frame), mais avec une gestion plus simple de la phase.

Lorsque la torsion τ\tau est bien définie en tout point de la courbe, l’angle θ0\theta_0 s’exprime comme l’intégrale 0Lτds\int_0^L \tau ds modulo 2π2\pi. Cette relation met en lumière la connexion intime entre la géométrie de la courbe et les phases acquises par les fonctions propres, ce qui influe directement sur les solutions énergétiques.

Dans le cas d’une section transversale rectangulaire, l’analyse se complique, car les fonctions propres conjuguées aux opérateurs LL et HH ne sont plus simultanément diagonalizables. En suivant Takagi et Tanzawa, l’équation différentielle moyenne sur l’état fondamental transversal conduit à une forme modifiée incorporant les moments quadratiques L\langle L \rangle et L2\langle L^2 \rangle des coordonnées transversales. Ce raffinage nuance les approximations simplifiées antérieures qui supposaient une indépendance de la forme de la section, révélant ainsi l’importance cruciale de la géométrie transverse pour la précision des modèles.

Les calculs numériques confirment l’excellence de l’approximation obtenue via le cadre minimal tournant par rapport à la résolution complète en trois dimensions. L’erreur relative décroît quadratiquement avec le paramètre ε\varepsilon (rapport caractéristique de la section), validant la robustesse de la réduction dimensionnelle. Cette précision s’observe aussi bien pour des sections carrées que pour des sections rectangulaires aux proportions dites « nombre d’or », montrant l’applicabilité du modèle à des géométries variées.

Le cadre minimal tournant, défini par une vitesse de rotation nulle dans le plan normal (i.e., ω=0\omega=0), correspond à une base orthonormée (e1,e2)(\mathbf{e}_1, \mathbf{e}_2) qui évolue suivant une équation différentielle linéaire à coefficients continus, garantissant l’unicité et la régularité du cadre pour des courbes suffisamment lisses (C2C^2 au moins). Cette condition assure que les vecteurs normaux sont parallèles le long de l’image tangentielle de la courbe sur la sphère unité, et que la torsion géométrique se traduit par un angle d’holonomie, c’est-à-dire une rotation résiduelle après un tour complet, reliée à la courbure géodésique totale via le théorème de Gauss-Bonnet.

Contrairement au cadre de Frenet-Serret, qui nécessite une courbure non nulle et une régularité plus stricte, le cadre minimal tournant est défini de manière globale même sur des courbes où la torsion diverge ou où la courbure s’annule ponctuellement. Il en découle que certaines courbes, même infiniment différentiables, ne possèdent pas de cadre de Frenet-Serret globalement défini, alors que le cadre minimal tournant reste un outil valide, ce qui lui confère un avantage pratique et théorique notable.

La relation entre géométrie locale (courbure, torsion) et les caractéristiques spectrales des opérateurs définis sur ces courbes impose au lecteur une attention particulière à la compréhension des conditions aux limites et au choix du cadre. La notion de phase induite par la torsion et son effet sur les valeurs propres rappellent que les propriétés topologiques et géométriques ne sont pas simplement des abstractions, mais ont des implications directes sur la dynamique quantique ou ondulatoire dans ces systèmes.

Il est essentiel de saisir que la réduction dimensionnelle, bien que puissamment efficace, repose sur une maîtrise rigoureuse des approximations géométriques et des conditions régulières sur la courbe. La non-unicité ou l’absence de cadres tels que le Frenet-Serret pour certaines courbes met en exergue la nécessité d’outils plus souples comme le cadre minimal tournant, pour garantir la cohérence mathématique et physique des modélisations.

La géométrie des espaces normaux à une courbe dans l’espace tridimensionnel s’inscrit dans un contexte plus large de géométrie différentielle et topologie, où la compréhension des angles d’holonomie, des champs parallèles et des invariants globaux devient indispensable pour appréhender pleinement les phénomènes étudiés. Ces concepts étendent la portée de l’analyse bien au-delà des simples équations différentielles, invitant le lecteur à intégrer des notions de géométrie globale et de théorie des surfaces pour une vision complète.

Transition topologique de la surface de Fermi dans les films minces et les anneaux quantiques

Lorsqu'un film mince est confiné verticalement le long de l'axe zz, une transition topologique non triviale de la surface de Fermi se produit à mesure que l'épaisseur du film diminue. Cette transition est due à la suppression des états de moment causée par le confinement. L'idée est ensuite appliquée à la géométrie du tore dans le cas de l'anneau quantique, ce qui mène à l'apparition de deux transitions topologiques distinctes. Nous supposerons tout au long de cette étude que les électrons se comportent comme des fermions libres non interactifs, avec une énergie donnée par ϵ=k22m\epsilon = \frac{k^2}{2m}, où kk est le vecteur d'onde et mm la masse de l'électron.

Lorsqu'un film mince est confiné le long de l'axe vertical zz, mais étendu de manière macroscopique dans le plan xyxy, il en résulte une limitation dans l'espace réciproque qui affecte la structure des états électroniques. En particulier, pour un angle d'orientation donné θ\theta, la longueur d'onde maximale d'une onde plane capable de se propager dans le film est déterminée par la relation λmax=Lcosθ\lambda_{\text{max}} = \frac{L}{\cos \theta}, où LL est l'épaisseur du film. En termes de vecteur d'onde kk, cette longueur d'onde est liée à kmin=2πLcosθk_{\text{min}} = \frac{2\pi}{L \cos \theta}, ce qui indique que les états de moment inférieurs à kmink_{\text{min}} sont interdits à cause du confinement.

Ce phénomène crée des "poches de trous" dans l'espace réciproque, où les états de moment restent inoccupés en raison de la contrainte imposée par la faible épaisseur du film. Ces poches, représentées comme des sphères dans l'espace réciproque, sont visibles dans la section 2D de l'espace de moment (Fig. 1b). Lorsqu'on diminue l'épaisseur LL, ces poches augmentent, ce qui marque la transition vers un régime où la topologie de la surface de Fermi devient non triviale. Ce point critique se manifeste lorsque la taille de ces poches de trous devient égale au rayon de la sphère de Fermi kFk_F, ce qui induit une transition topologique de l'homotopie triviale de la sphère vers une structure plus complexe.

Dans ce cadre, l'espace des moments est affecté de manière significative par la présence de ces poches de trous. La sphère de Fermi, qui normalement représente l'ensemble des états occupés dans un métal classique, est ici modifiée par la suppression de certains états, rendant l'espace de moments plus complexe. Cela modifie la densité d'états électroniques, ce qui a des implications profondes pour les propriétés physiques des films minces et des structures nanométriques confinées.

Un autre aspect important réside dans l'absence de niveaux discrétisés dans la direction zz du confinement. Dans un film mince, contrairement à ce qui se passe dans une boîte rectangulaire confiné dans les trois directions, les niveaux d'énergie le long de zz ne sont pas nécessairement quantifiés de manière aussi nette. Cela découle du fait que les conditions aux limites de type "mur dur", souvent utilisées dans les modèles idéalisés, ne correspondent pas parfaitement aux conditions réelles de confinement dans les films nanométriques, où des irrégularités à l'échelle atomique empêchent cette discrétisation stricte. Cette absence de quantification stricte dans kzk_z conduit à une continuité dans l'espace des moments et permet une meilleure description des films minces dans un cadre réaliste, même pour des épaisseurs de film inférieures à 1 nm.

La densité d'états (DOS) est une fonction clé qui dépeint la distribution des états électroniques en fonction de l'énergie ϵ\epsilon. Pour un gaz d'électrons libres dans une sphère de Fermi classique, la densité d'états est bien connue et suit la relation g(ϵ)ϵ1/2g(\epsilon) \sim \epsilon^{1/2}. Cependant, dans le cas des films minces, la densité d'états doit être ajustée en tenant compte des états inoccupés dans l'espace des moments, résultant de la suppression des états à faible kk due au confinement. Lorsque ce confinement est faible, la correction apportée à la densité d'états est négligeable, et celle-ci conserve sa forme standard. Toutefois, à mesure que l'épaisseur du film diminue et que la topologie de la surface de Fermi devient plus complexe, ces corrections doivent être prises en compte pour obtenir une description fidèle du système. Cela peut aboutir à une modification de la distribution des états accessibles, affectant ainsi les propriétés électroniques du film.

Il est également important de noter que la transition topologique dans la structure de la surface de Fermi a des implications importantes pour les propriétés électroniques et magnétiques des films minces et des anneaux quantiques. À mesure que la dimension du système est réduite, les effets de confinement deviennent plus prononcés, et la manière dont les électrons occupent les états dans l'espace des moments joue un rôle essentiel dans la détermination des propriétés de transport et de supraconductivité. Ce phénomène est particulièrement pertinent pour les systèmes nanométriques, où les effets quantiques deviennent dominants et où les transitions topologiques peuvent influencer de manière significative le comportement des électrons.

Enfin, il est crucial de souligner que, dans les films minces, le confinement vertical est souvent accompagné d'autres effets, tels que des irrégularités superficielles ou des effets de bord, qui peuvent encore modifier la structure des états électroniques. Ces facteurs doivent être pris en compte dans les modèles pour décrire de manière réaliste les systèmes nanoscopiques.

Quel est l'impact de l'inhomogénéité locale sur la supraconductivité dans un anneau supraconducteur?

Dans le cadre d’un anneau supraconducteur soumis à une inhomogénéité locale, deux scénarios peuvent être envisagés : (1) un scénario avec une température homogène, mais une variation locale de la température critique, δTc0 = −δT le long de l'anneau, ce qui pourrait être lié à des fluctuations des paramètres de l'anneau ; (2) un scénario avec une température critique homogène, mais une variation locale de la température de l'échantillon, par exemple en raison d'un contact inhomogène avec un substrat. Il est bien connu que la présence d'une augmentation locale de la température critique peut mener à l'émergence d’états supraconducteurs locaux à une température légèrement au-dessus de la température critique globale, phénomène observé dans certains matériaux, comme la supraconductivité en plan de jumelage [36, 38].

Dans le cas d'un petit anneau supraconducteur, une inhomogénéité locale de température ou de Tc0 entraîne une variation de la température critique de l'anneau et génère un profil inhomogène du paramètre d'ordre supraconducteur (voir l'Annexe). Cela signifie qu’à la transition vers l'état supraconducteur, de nombreux modes orbitaux différents du paramètre d'ordre sont générés, ce qui peut potentiellement influencer la commutation entre les états conducteurs de courant.

Pour analyser la réponse d'un système avec inhomogénéité, on utilise l'équation de Ginzburg-Landau dépendante du temps (TDGL) :

tψ(θ,t)=ϵψ(θ,t)ψ(θ,t)2ψ(θ,t)+ζ(θ,t)\partial_t \psi(\theta, t) = \epsilon \psi(\theta, t) - |\psi(\theta, t)|^2 \psi(\theta, t) + \zeta(\theta, t)

ϵ=ϵ0γδ(θ)\epsilon = \epsilon_0 - \gamma \delta(\theta) et γ\gamma est un paramètre lié à l'inhomogénéité locale. Par transformation de Fourier de ce terme, on obtient une description spectrale où les équations TDGL dépendent des harmoniques nn, notamment dans le cas d’une inhomogénéité ou d'un champ magnétique extérieur.

L'étude montre que pour γ<0\gamma < 0, correspondant à une réduction localisée de la température, on observe un effet analogue à une augmentation locale de la température critique de la transition supraconductrice. D'autre part, pour γ>0\gamma > 0, l'impact sur la température critique est moins significatif dans le cas d’un seul défaut. Il est à noter que le rayonnement génère toutes les harmoniques du paramètre d'ordre à des fréquences multiples de ωL\omega_L, et joue également un rôle de source de rupture de paires.

La présence d'une inhomogénéité (un défaut) entraîne une forte interaction entre les états n=0n = 0 et n=+1n = +1 près de la température critique. Pour γ>0\gamma > 0, l'état ψ0=ψ1\psi_0 = -\psi_1 se réalise, tandis que pour γ<0\gamma < 0, c’est l'état ψ0=ψ1\psi_0 = \psi_1 qui apparaît. Ces états mixtes n'apportent aucun courant et existent uniquement dans un petit intervalle de température proche de TcT_c. À des températures plus basses, ces états deviennent instables et des états où ψ0±ψ1\psi_0 \neq \pm \psi_1 deviennent les états fondamentaux.

Lorsqu'un rayonnement circulairement polarisé est appliqué, l'effet inverse Faraday soulève la dégénérescence entre les états dominés par n=0n = 0 et n=+1n = +1, permettant ainsi la commutation entre différents états conducteurs de courant si la température tombe sous un seuil critique TT^*. Cette commutation entre états dépend fortement de la variation de l'inhomogénéité locale.

Les résultats numériques montrent que dans un anneau avec un rayon R=4.5R = 4.5, une température du substrat T0=0.9Tc0T_0 = 0.9 T_{c0} et un champ magnétique externe appliqué, l'évolution temporelle des modes du paramètre d'ordre dépend de la force de l'inhomogénéité locale. Dans des scénarios avec une faible inhomogénéité (γ=0.02\gamma = 0.02), un seul harmonique est généré, tandis que dans des scénarios avec une inhomogénéité plus forte (γ=0.1\gamma = 0.1), l'état final est une superposition de plusieurs harmoniques, ce qui montre la complexité de l'interaction entre inhomogénéité et perturbations induites par le rayonnement.

Les simulations numériques révèlent que l'efficacité de la commutation est maximale dans une plage de fréquence spécifique, à savoir 0.2<ωL<10.2 < \omega_L < 1, jusqu'à une inhomogénéité de γ=±0.05\gamma = \pm 0.05. Bien que l'effet de commutation diminue avec γ=+0.1\gamma = +0.1, il reste significatif. Cela souligne que l’augmentation locale de la température semble moins nuisible à l'effet inverse Faraday par rapport à une diminution de la température. Les valeurs négatives de γ\gamma accentuent l'impact de l'inhomogénéité, ce qui montre que l’interaction entre défauts et radiation peut être exploitée pour induire des transitions entre états supraconducteurs.

Pour conclure, l'impact des défauts locaux sur la supraconductivité dans des systèmes inhomogènes est une question complexe qui nécessite une prise en compte des interactions entre la température locale, la radiation et les défauts. La capacité à manipuler ces défauts et leur interaction avec des champs externes comme la polarisation circulaire du rayonnement pourrait permettre de contrôler de manière fine les propriétés des systèmes supraconducteurs à l’échelle nanométrique. Les implications pour le design de dispositifs supraconducteurs sont vastes et ouvrent de nouvelles avenues pour les technologies basées sur la supraconductivité.

Comment les structures de molécules de points quantiques InAsSb/InAsP ouvrent-elles de nouvelles perspectives dans les dispositifs optoélectroniques ?

Les molécules de points quantiques (QDs) InAsSb/InAsP, aussi appelées « nano-camomilles », représentent une avancée significative dans le domaine des nanostructures semiconductrices, avec un potentiel élevé pour des applications dans les dispositifs optoélectroniques. Ces structures hybrides sont composées d'un point quantique central InAsSb, entouré de feuilles d'InAsP, formant ainsi une architecture dot–leaf coopérative. Les conditions spécifiques de croissance de ces structures ont été largement étudiées, notamment en ce qui concerne la diffusion des atomes d'antimoine à la surface pendant leur croissance, phénomène similaire à celui observé dans les systèmes classiques InAs/InSb. Ce processus permet la formation des QDs InAsSb, tandis que les atomes de phosphore migrent vers la matière environnante, créant les feuilles d'InAsP. Ce mécanisme de nucléation coopérative est à la base de la structure dot–leaf.

L’une des caractéristiques notables de ces QDs moléculaires est leur capacité à localiser les porteurs de charge. Les études théoriques sur les propriétés électroniques des structures InAsSb/InAsP révèlent que les trous se localisent principalement dans le QD central, tandis que la localisation des électrons est fortement influencée par des effets externes tels que la déformation ou les potentiels piézoélectriques. Cela s'explique par le décalage de la bande de conduction d'InAsSb, qui tombe juste en dessous de celle d'InAs en raison du fort "bowing" de la bande interdite. Cela crée une barrière peu profonde pour les électrons, permettant leur passage en réponse à la déformation ou à l'application de champs électriques externes.

Les structures de QDs/InAsP ont montré une absorption optique déplacée vers des longueurs d'onde plus longues, suggérant leur activité optique. Cependant, des pics d'émission discrets n'ont pas été clairement observés à température ambiante, ce qui suggère que des mesures de photoluminescence à basse température seraient nécessaires pour caractériser pleinement ces propriétés optiques. Ce phénomène est particulièrement pertinent pour les applications dans les dispositifs à photon unique et pour les ordinateurs quantiques, où un contrôle précis de la localisation des électrons est crucial.

En ce qui concerne les propriétés structurales des molécules QDs/InAsP, les analyses par spectroscopie à transfert de fréquence infrarouge (FTIR) ont révélé un décalage de la bande d'absorption, indiquant que les structures sont optiquement actives. La distribution de taille des QDs et des feuilles a été soigneusement caractérisée, montrant des tailles comprises entre 2 et 20 nm en hauteur pour les QDs, et 5 à 40 nm en largeur et profondeur pour les feuilles.

De plus, des travaux supplémentaires ont permis de créer des structures de molécules de QDs en chaîne, ce qui permet d'explorer de nouvelles possibilités en matière de couplage quantique inter-particules. Ces chaînes de points quantiques (QDCs) offrent des perspectives intéressantes pour des dispositifs photoniques tels que des diodes laser basées sur des QDs ou des détecteurs. Le couplage quantique entre les points dans ces chaînes pourrait également ouvrir la voie à des technologies de communication optique et de calcul quantique. Toutefois, la croissance contrôlée de QDs en chaînes ordonnées sur des substrats désorientés reste un défi. La méthode proposée, utilisant une érosion chimique humide pour induire une désorientation artificielle du substrat, pourrait offrir une solution plus simple et plus économique pour obtenir des QDCs ordonnés.

Il est également important de noter que les propriétés électroniques de ces structures sont fortement influencées par les potentiels de déformation et de polarisation provenant des feuilles environnantes. Ces effets peuvent affecter les bandes de conduction et de valence, et par conséquent, les propriétés de transport des électrons et des trous au sein des QDs. L'application de champs électriques externes ou de contraintes mécaniques pourrait permettre de manipuler ces propriétés pour des applications spécifiques, telles que les dispositifs optoélectroniques à émission contrôlée ou les capteurs à haute sensibilité.

En somme, les molécules QDs/InAsP présentent des propriétés uniques qui les rendent particulièrement adaptées pour des applications avancées dans les technologies optiques et électroniques, notamment en ce qui concerne la manipulation de la localisation des électrons et des trous, ainsi que leur intégration dans des dispositifs photoniques de nouvelle génération. Un développement futur dans ce domaine nécessite une meilleure compréhension des profils de ségrégation des composants et des propriétés optoélectroniques des nanostructures, ainsi que des recherches supplémentaires pour exploiter pleinement leur potentiel dans des applications de haute technologie.