Lorsqu'un client s'engage dans un travail thérapeutique, il est primordial qu'il comprenne ce qui est réellement important pour lui dans la vie. Sans un sens de direction ou de signification, il devient difficile pour le client de s'impliquer pleinement dans le processus thérapeutique, qui demande souvent des efforts considérables. Malheureusement, beaucoup de clients sont tellement absorbés par la lutte contre leurs sentiments d'anxiété qu'ils en oublient ce qui compte réellement pour eux. Ce chapitre propose des exercices et des outils pour raviver les parties créatives des clients, souvent mises en sommeil par la surcharge émotionnelle. En abordant l'anxiété dans les chapitres suivants, il sera important de maintenir en tête ce qui importe véritablement, afin de donner aux clients la motivation nécessaire pour devenir plus flexibles dans leur comportement.

Un point essentiel pour les cliniciens est de se rappeler que les pensées, émotions et problèmes anxieux de leurs clients peuvent devenir si accaparants qu'ils en viennent à concentrer leur attention uniquement sur ces éléments perturbateurs. En se focalisant uniquement sur les symptômes immédiats, nous risquons de perdre de vue l'objectif à long terme : aider le client à se reconnecter à ses valeurs et à ses objectifs personnels. En prenant un peu de recul, en ramenant l'attention sur ce qui compte vraiment, nous pouvons réorienter l'énergie du client, l'incitant à entreprendre les démarches nécessaires à son épanouissement, malgré les difficultés.

L'une des raisons principales pour lesquelles les clients peuvent manquer de flexibilité psychologique réside dans un manque de clarté quant à leurs valeurs. Lorsque ces valeurs sont floues, il devient difficile de prendre des décisions et d'agir de manière adaptée aux objectifs à long terme. Sans valeurs, la vie peut paraître dénuée de sens, et les clients risquent de se retrouver pris dans un cycle sans fin de lutte contre leurs problèmes, adoptant une attitude fataliste du type « À quoi bon ? ». Il est donc crucial d'aider les clients à se reconnecter à ce qui leur importe profondément.

Un concept clef en thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT) est la distinction entre ce qui est urgent et ce qui est important. Cette distinction, mise en lumière par Stephen Covey, est fondamentale pour comprendre que certaines situations nous paraissent pressantes mais ne sont pas réellement prioritaires. Dans le cadre d'une intervention thérapeutique, un client pourrait se laisser happer par l'urgence de ses pensées et de ses émotions anxieuses, perdant de vue ce qu'il souhaite vraiment accomplir dans sa vie. À l'image d'un accident où la priorité est de sauver une vie plutôt que de traiter une petite coupure, le client doit apprendre à différencier ce qui mérite son énergie de ce qui ne fait que détourner son attention des véritables objectifs.

Le modèle de la "métaphore du bus", couramment utilisé dans l'ACT, illustre de manière frappante cette dynamique. Imaginons que la vie du client soit représentée par un bus. Ce bus, qui roule au fil de l'existence, est rempli de passagers – des pensées, des émotions, des souvenirs et des expériences de vie. Certains passagers sont agréables et apportent du réconfort, tandis que d'autres sont dérangeants, bruyants et difficiles à gérer. Pourtant, ces passagers font partie intégrante de l'expérience de vie du client, et il n'est pas possible de les chasser définitivement du bus. Au lieu de lutter contre eux, le client doit accepter leur présence, tout en décidant où il souhaite aller. Cette métaphore invite le client à reprendre le contrôle de sa vie, en choisissant sa destination malgré les turbulences créées par ces passagers intérieurs.

L'enjeu ici est de choisir qui doit "conduire" la vie du client. Est-ce que ce seront ses pensées anxieuses ou bien ses propres valeurs qui guideront ses choix et actions ? Le plus souvent, les clients se retrouvent à faire des compromis inconscients, choisissant la voie facile de l'évitement plutôt que de s'engager vers ce qui est réellement important pour eux. Cependant, ce compromis a un coût : l'isolement, le regret, et la frustration de ne pas vivre pleinement sa vie. Il est donc essentiel que le client définisse clairement ce qui compte pour lui, même si cela implique de tolérer un certain inconfort émotionnel.

Ainsi, comme l'illustrent les expériences de nombreux thérapeutes, les clients qui connaissent un succès thérapeutique durable sont ceux qui, même au cœur des épreuves, trouvent une raison plus grande de persévérer. Ces raisons, qu'elles soient personnelles ou professionnelles, ancrent le client dans une dynamique de changement, lui permettant de surmonter les obstacles, aussi difficiles soient-ils. La clé réside dans la capacité à se reconnecter à un but supérieur, à une valeur essentielle, qui peut motiver les actions nécessaires, même lorsque celles-ci provoquent de l'anxiété ou de l'incertitude.

L'un des exemples les plus révélateurs de cette dynamique est l'expérience de la poursuite d'un objectif professionnel ou académique difficile, comme celui de suivre des études supérieures. Au début, les sacrifices peuvent sembler insurmontables : stress, fatigue, relations mises à l'épreuve, et doutes sur la réussite. Cependant, si l'on est en contact avec la raison profonde pour laquelle on choisit de s'engager dans ce chemin – qu'il s'agisse de contribuer à un domaine professionnel ou de réaliser un rêve personnel –, les difficultés deviennent plus supportables. C'est cette capacité à être en contact avec ce qui nous motive profondément qui renforce la résilience et permet d'avancer.

Pour aider vos clients à se reconnecter à ce qui est fondamental dans leur vie, il est crucial d'intégrer des exercices de clarification des valeurs tout au long de leur parcours thérapeutique. Ces outils ne se contentent pas de souligner ce qui est important pour eux, mais les aident à faire des choix concrets, même au milieu de l'anxiété. Reprendre le contrôle de sa vie, c'est d'abord savoir où l'on veut aller, et ensuite accepter que, même si le voyage est perturbé par des émotions inconfortables, la destination vaut la peine d'être atteinte.

Comment la flexibilité psychologique peut transformer la gestion de l'anxiété

Les personnes souffrant d'anxiété ont souvent du mal à faire preuve de flexibilité psychologique. Lorsqu'elles ressentent de l'anxiété, leur instinct est de fuir les situations qui la provoquent ou de se distraire. Toutefois, en devenant plus flexibles sur le plan psychologique, elles peuvent choisir de ressentir cette anxiété sans fuir, ce qui leur permet de poursuivre des actions significatives malgré leur malaise. Cette flexibilité est un des facteurs clés qui distingue ceux qui réussissent à gérer leur anxiété de ceux qui restent prisonniers de leurs schémas de fuite.

La flexibilité psychologique se définit par la capacité à faire face à des émotions désagréables et à ajuster son comportement en fonction de la situation. Être rigide et inflexible dans nos comportements peut mener à des échecs répétés, à des sentiments d'impuissance et à une souffrance accrue. Au contraire, une approche plus souple permet de mieux répondre aux changements constants de la vie. Il est essentiel de pouvoir distinguer quand persister dans une action et quand il est nécessaire de changer d'approche. Cela demande une prise de conscience attentive des effets de nos actions, même lorsqu’elles semblent inefficaces ou nuisibles.

Se poser les bonnes questions est une étape fondamentale pour évaluer sa propre flexibilité. Par exemple, se rappeler d'un moment où persister dans une tâche a conduit à un résultat positif, ou à l'inverse, d'un moment où abandonner prématurément a été une erreur. Ces questions permettent de mieux comprendre où nous en sommes dans notre capacité à ajuster nos actions en fonction de nos objectifs et de notre environnement.

L'une des étapes clés de ce processus consiste à laisser tomber les comportements qui ne fonctionnent plus, même si nous y avons investi du temps et des ressources. Il est fréquent que les clients réagissent par une forte résistance lorsqu'on leur suggère de changer d'habitude : « Mais je fais toujours comme ça ! » Leur réponse découle d'une crainte sous-jacente : celle de reconnaître que ces efforts répétés, bien que familiers, n'ont pas été efficaces. Il est donc essentiel de comprendre que parfois, il est plus sage de « couper ses pertes » et de chercher de nouvelles méthodes. Ce n'est pas une question de culpabilité, mais de pragmatisme. L'anxiété, par exemple, peut être vécue comme une tentative incessante de se protéger en évitant certaines situations. Mais cette stratégie, au fil du temps, aggrave souvent le problème, et chaque effort supplémentaire pour se cacher de l'anxiété peut finir par renforcer son emprise.

Un autre aspect crucial de la flexibilité psychologique concerne notre tendance à « creuser » sans cesse lorsque nous sommes dans une situation difficile. C'est la métaphore du trou : lorsqu'on est coincé dans un endroit inconfortable, on a tendance à s'enfoncer encore plus, à travailler plus dur, à tout essayer, sans se rendre compte que cela empire la situation. Il est possible que l’on passe des années à combattre l’anxiété en cherchant toujours la même solution, sans obtenir de résultats. Dans cette dynamique, l’action peut devenir contre-productive. Parfois, il faut simplement « lâcher prise » et se permettre de s’ouvrir à d’autres solutions, aussi contre-intuitives puissent-elles paraître.

Le processus de lâcher-prise n'est pas facile. C'est un véritable défi de renoncer à des stratégies que l'on a adoptées depuis longtemps. Il est donc crucial de reconnaître que la persistance à faire la même chose, même en l'absence de résultats positifs, peut être une source majeure de souffrance. Parfois, il est plus efficace de s’arrêter, de réfléchir à ses habitudes et d'accepter la possibilité qu'il existe des moyens plus adaptés de gérer ses émotions et ses actions. Cela ne signifie pas une passivité ou une résignation, mais plutôt un choix conscient de ne pas lutter contre ce qui ne peut pas être changé et d'agir de manière plus alignée avec ses valeurs et ses objectifs à long terme.

Pour les cliniciens, la flexibilité psychologique n'est pas seulement un concept à enseigner aux patients, mais également une qualité à cultiver en soi-même. En tant que thérapeutes, nous devons être conscients de nos propres rigidités et de la façon dont elles influencent notre interaction avec les clients. Il est important de rester ouverts, d’accepter notre propre confusion et d’être prêts à vivre pleinement nos émotions, tout en encourageant nos patients à faire de même.

La flexibilité psychologique va au-delà d'une simple technique : elle consiste à intégrer une approche plus large et plus profonde de la gestion de l'anxiété. Cela exige de comprendre que la vie n’est pas une série de moments à éviter, mais une succession de choix à faire avec conscience et courage, même lorsque la peur est présente. C'est cette capacité à choisir, malgré la présence de l'anxiété, qui permet de retrouver un sens et une direction dans la vie. Pour ceux qui luttent contre l'anxiété, la véritable question n'est pas d’éliminer la peur, mais de découvrir comment avancer avec elle, et parfois même grâce à elle.

Pourquoi il est inefficace de lutter contre ses pensées

Lorsqu'un client se trouve en proie à des pensées dérangeantes ou anxieuses, la tendance naturelle peut être de chercher à savoir si ces pensées sont « vraies » ou « fausses ». Mais en tant que clinicien, il est souvent plus utile de s’intéresser à la fonction même de ces pensées plutôt qu'à leur véracité. Il s'agit moins de juger si ces pensées sont correctes que de se demander : « Est-ce que cette pensée enrichit votre vie ? » ou « Ces pensées améliorent-elles vos relations ? » Il est important de souligner qu'il n’est pas nécessaire de chercher à déterminer si une pensée est juste ou fausse, car cela peut détourner l’attention du véritable problème : l’impact que ces pensées ont sur la vie du client. Si une pensée ne fonctionne pas, pourquoi continuer à l’entretenir ?

L’un des pièges dans la gestion des pensées anxieuses est la tentative de les « stopper » systématiquement, comme dans la technique de l’« arrêt de pensée » (thought stopping), qui consiste à dire à soi-même « arrête » lorsque survient une pensée indésirable. Bien que cette méthode puisse interrompre temporairement les schémas automatiques, elle ne fait que repousser le problème et ses effets sont généralement limités. En effet, il est crucial de comprendre que nous ne pouvons pas forcer notre cerveau à arrêter de penser. Bien que cela puisse sembler une mauvaise nouvelle au départ, c’est en réalité une bonne nouvelle : cela valide l’expérience personnelle du client. Les pensées sont souvent conditionnées par le passé et, en luttant contre elles, on ne fait que renforcer leur pouvoir émotionnel.

Prenons un exemple pour comprendre cette dynamique : imaginez que je vous dise : « Ne pensez pas à un éléphant rose, sinon le plafond va s'effondrer ! » Quelle que soit votre volonté, votre cerveau va inévitablement penser à cet éléphant rose. Ce phénomène s’explique par le fait que notre esprit réagit souvent de manière automatique à des déclencheurs extérieurs, et l’effort conscient pour éviter certaines pensées ne fait que les renforcer.

En effet, nos pensées, comme les souvenirs d’enfance, peuvent se manifester de manière arbitraire. Par exemple, si vous avez grandi en entendant la phrase « Mary had a little lamb », vous vous retrouverez à penser ou à dire « lamb » dès qu’on prononce le début de la phrase, « Mary had a little… ». Même si vous n’avez jamais consciemment décidé d’associer ces mots à une image particulière, votre cerveau a été programmé pour faire cette association. Ainsi, en nous battant contre nos pensées, nous leur donnons plus d'importance, plus de force. Si, au lieu de chercher à éviter ces pensées, nous les observons avec un certain détachement, nous pourrions changer notre relation à elles.

Ce phénomène d’activation automatique des pensées a des conséquences notables lorsqu'il s'agit de pensées anxieuses. Par exemple, une personne peut penser « Quand je suis en couple, il ou elle va me tromper » — une pensée qui peut avoir émergé suite à des expériences passées douloureuses. Cette pensée, bien que probablement fondée sur des expériences antérieures, s'installe comme une réponse automatique dans l’esprit. Si cette personne ne prend pas conscience du caractère automatique de cette pensée, elle risque de devenir paranoïaque dans ses relations, et ainsi de repousser son partenaire en raison de cette méfiance. L’enjeu ici est de comprendre que cette pensée ne doit pas forcément dicter la manière dont on interagit avec les autres, car cette pensée n’est qu’une pensée, et non une vérité objective.

Un autre aspect fondamental à considérer est la difficulté de « désapprendre » une pensée. L'esprit humain est capable de créer des associations puissantes, et ces associations ne se dissipent pas simplement avec le temps. Par exemple, imaginez qu’une personne vous répète constamment « tu es stupide » ou « tu n’arriveras jamais à rien ». Ces messages se logent dans votre cerveau et, même si vous essayez de les ignorer ou de les contrer, ils restent quelque part dans votre mémoire. La bonne nouvelle est que ces pensées, bien que persistantes, n'ont pas à être acceptées comme vérités absolues. Vous avez la possibilité de les laisser passer sans leur accorder plus d’importance que cela ne mérite.

La relation que nous entretenons avec nos pensées peut être modifiée par un processus appelé la « défusion ». Plutôt que de lutter contre elles, nous apprenons à les observer comme de simples sons ou images qui traversent notre esprit. En prenant un peu de recul, nous pouvons réaliser que nos pensées n’ont qu'une signification ou un pouvoir dans la mesure où nous leur en attribuons un. Par exemple, un son, un mot, une image ou une pensée n’ont aucune valeur intrinsèque à moins que nous ne lui donnions un sens ou une charge émotionnelle.

Il est important de rappeler que la lutte contre nos pensées anxieuses ne fait qu'amplifier leur pouvoir. Chaque tentative de suppression de ces pensées leur donne une plus grande charge émotionnelle et renforce leur présence. La clé réside dans l'acceptation et l'observation de ces pensées sans y adhérer ni y réagir. Cette approche permet non seulement de réduire l’impact des pensées sur le bien-être, mais aussi de créer un espace mental où ces pensées peuvent circuler sans perturber l’équilibre intérieur.

Le processus d’acceptation de nos pensées n'est pas une tâche facile, mais c'est un aspect fondamental de la thérapie cognitivo-comportementale et de l'ACT (Thérapie d'Acceptation et d'Engagement). Accepter que nos pensées ne nous définissent pas, qu’elles sont simplement le produit d’un conditionnement passé, nous permet de mieux gérer nos émotions et d’interagir de manière plus saine avec notre monde intérieur.

Comment briser le cercle vicieux de l'anxiété grâce à l'ACT

L’anxiété est un phénomène universel. Elle peut se manifester sous des formes variées, allant de la légère inquiétude à l'anxiété sévère et pervasive. Bien que l'anxiété soit souvent perçue comme un obstacle à la performance, elle peut également jouer un rôle adaptatif important en signalant à l'individu qu'il doit prêter attention à une situation particulière. Cependant, lorsque l'on tombe dans le piège de l'évitement, ce mécanisme de défense naturel peut paradoxalement aggraver l’anxiété et limiter la capacité de l'individu à mener une vie épanouie.

L’une des erreurs les plus courantes dans le traitement de l'anxiété est d’essayer de s'en débarrasser complètement. Cette approche mène à un affrontement direct avec le malaise, une lutte contre la souffrance émotionnelle, ce qui ne fait que renforcer le problème. Au contraire, l’Acceptance and Commitment Therapy (ACT) propose une approche différente, où l’anxiété n'est pas perçue comme une ennemie à éliminer, mais comme un signal d'alerte naturel, utile mais souvent mal interprété.

Le piège de l'évitement

Lorsque nous ressentons de l'anxiété, la première impulsion est généralement d'éviter la situation ou la pensée anxiogène. Ce mécanisme, bien que temporairement efficace, entraîne souvent un renforcement négatif : plus on évite, plus l’anxiété augmente à chaque nouvelle rencontre avec l’objet de notre peur. Ce cercle vicieux d'évitement peut se propager à divers aspects de la vie quotidienne, restreignant les activités significatives et menant à une vie de plus en plus marquée par la rétraction et la fuite.

Ainsi, bien que l'évitement semble être une solution à court terme, il ne fait que prolonger et intensifier la souffrance sur le long terme. Cela peut conduire à un phénomène que l’on appelle la "fusion cognitive", où la personne devient prisonnière de ses pensées anxieuses. L’individu commence à s’identifier à ses pensées et émotions, perdant ainsi la capacité de se distancier de celles-ci et d’agir en fonction de ses valeurs et de ses objectifs.

ACT : Une autre approche de l'anxiété

L'ACT, fondée sur la pleine conscience et la flexibilité psychologique, propose une vision radicalement différente. Plutôt que de chercher à éliminer ou à contrôler l'anxiété, l’ACT encourage à l’accepter, à coexister avec elle, tout en poursuivant des actions alignées avec nos valeurs profondes. En d'autres termes, il s'agit d'apprendre à vivre avec l'anxiété sans la laisser dicter nos actions ou limiter notre capacité à mener une vie pleine et satisfaisante.

Le processus de l'ACT repose sur six principes fondamentaux : l'acceptation, la défusion cognitive, la pleine conscience, la clarification des valeurs, l'engagement dans l’action et la flexibilité psychologique. Chacun de ces principes joue un rôle crucial pour aider l’individu à se libérer du contrôle excessif des pensées et des émotions, et à se concentrer sur ce qui est vraiment important pour lui.

Le rôle des thérapeutes dans l’ACT

Pour les cliniciens, il est essentiel de ne pas se contenter de lire sur l'ACT et d'appliquer cette approche de manière théorique. L'ACT est avant tout une pratique expérimentale, qui nécessite une immersion personnelle dans les concepts qu'elle véhicule. En tant que thérapeutes, il est crucial d’appliquer ces principes à soi-même avant de pouvoir les transmettre efficacement à nos clients. Cette démarche renforce non seulement la compréhension de la thérapie, mais permet aussi d’acquérir une plus grande empathie et authenticité dans la relation thérapeutique.

Les cliniciens doivent donc se sentir concernés et s’engager dans une pratique personnelle de la pleine conscience et de l'acceptation, afin d’être à même de guider leurs clients vers une vie plus riche et plus satisfaisante. Participer à des formations continues et à des bootcamps, ainsi qu’intégrer ces outils dans la pratique quotidienne, est un moyen de renforcer les compétences thérapeutiques et de se maintenir à jour dans un domaine en constante évolution.

L'expérience de l’ACT dans la vie quotidienne

Au-delà de la pratique clinique, il est important de comprendre que l’ACT ne se limite pas à un cadre thérapeutique. Ses principes peuvent être appliqués dans la vie quotidienne pour améliorer notre bien-être et notre capacité à gérer les difficultés. L'un des grands avantages de l'ACT est qu'elle nous aide à sortir de l'engrenage du perfectionnisme et à accepter nos imperfections, y compris nos pensées et nos émotions. Plutôt que de lutter contre ce que nous ressentons, nous apprenons à reconnaître ces expériences comme des phénomènes naturels, auxquels il est possible de répondre de manière plus souple et créative.

Apprendre à "se détacher" de nos pensées anxieuses et à ne pas les laisser dicter nos comportements est une compétence essentielle. Cela nécessite une ouverture à l'incertitude et un engagement dans des actions qui vont au-delà de la simple réduction de l'anxiété. L’objectif n’est pas de créer une vie sans anxiété, mais plutôt une vie dans laquelle nous pouvons agir de manière significative malgré la présence de ces émotions.

Dans ce cadre, il est également crucial de remettre en question l’idée que nous devons absolument éviter ou supprimer tout malaise. La souffrance fait partie intégrante de l’expérience humaine, et l’ACT nous aide à y faire face de manière plus apaisée et équilibrée.