La gestion de la pandémie par le président Donald Trump a été marquée par une utilisation stratégique des médias pour renforcer son pouvoir et manipuler l'opinion publique. Cette approche, fondée sur l'attention, a eu des conséquences dramatiques, non seulement pour la politique américaine, mais aussi pour la manière dont la crise du coronavirus a été perçue par les citoyens. L'un des éléments centraux de cette stratégie était la relation étroite entre Trump et certains médias, notamment Fox News, qui ont joué un rôle clé dans la diffusion de ses messages.
Dès le début de la pandémie, Trump a montré une dévotion inébranlable envers Fox News, favorisant ce réseau au détriment d'autres, lorsqu'il estimait que ses propos n'étaient pas suffisamment positifs. Lors de plusieurs conférences de presse, lorsque des journalistes de Fox ont émis des critiques sur la lente reconnaissance de la gravité du coronavirus par l'administration, Trump n’a pas hésité à sanctionner ces critiques en accordant des privilèges à des reporters de moindre envergure, comme ceux de One America News (OAN). Ce réseau, considéré comme moins critique à son égard, est rapidement devenu un allié privilégié de Trump, renforçant ainsi l'idée que la loyauté envers le président et son discours était la clé pour obtenir une couverture médiatique favorable.
La manière dont Trump a répondu aux journalistes qui osaient poser des questions difficiles en dit long sur son rapport avec la presse. Lors d'une conférence de presse, il a fait l'éloge d'un reporter d'OAN pour avoir posé une question facile, en la qualifiant de « belle question ». En revanche, les journalistes de Fox, CNN et du Washington Post ont été réprimandés pour avoir osé poser des questions critiques. Ce type de manipulation médiatique a permis à Trump de maintenir une image de victime face aux médias qu'il qualifiait de « fake news », tout en consolidant son pouvoir auprès de ses partisans.
L'influence des médias, en particulier des réseaux favorables à Trump, ne se limitait pas à la couverture de sa politique interne, mais affectait directement la gestion de la crise sanitaire. Lorsqu’il a recommandé l’utilisation de deux médicaments anti-paludéens, la chloroquine et l'hydroxychloroquine, Trump s’est appuyé sur des informations peu vérifiées diffusées par ses médias préférés. Malgré les mises en garde des scientifiques, qui alertaient sur l'inefficacité de ces traitements et leurs effets potentiellement dangereux, des millions de personnes ont été influencées par ses déclarations. Un couple de Phoenix, inspiré par les propos du président, a ingéré un produit contenant de la chloroquine destiné à nettoyer les aquariums, ce qui a conduit à la mort de l'homme et à l’hospitalisation de sa femme. L’histoire tragique de ce couple souligne l'impact réel des discours présidentiels sur la santé publique, et la manière dont une information erronée peut se propager à travers les médias.
Le rôle de la communication dans cette crise a révélé une autre facette des politiques basées sur l'attention. Trump ne s’est pas contenté de minimiser la gravité de la pandémie ; il a également utilisé les médias pour accentuer ses propres réussites, rejetant la responsabilité des manquements de son administration sur la presse. Face à une question d’un journaliste concernant le manque de préparation des États-Unis à la pandémie, Trump a rétorqué qu'il n’avait pas été préparé à l'hostilité des médias. En rejetant systématiquement la responsabilité sur les journalistes, Trump a utilisé les médias comme un bouc émissaire, tout en renforçant son image d’homme de terrain, toujours prêt à combattre l’establishment.
L’approche de Trump envers la gestion de la crise sanitaire s’est également manifestée dans son rejet des mesures de distanciation sociale et de confinement. En mars 2020, certains de ses alliés, comme le représentant républicain Devin Nunes et le gouverneur républicain de l’Oklahoma, Kevin Stitt, ont continué à encourager les Américains à sortir et à soutenir les entreprises locales, malgré les avertissements des autorités sanitaires. Cette attitude a semé la confusion parmi le public, qui n’a pas toujours su quel comportement adopter face à la pandémie.
Alors que les experts en santé publique, comme le Dr Ashish Jha de l’Institut de santé mondiale de Harvard, qualifiaient la réponse du gouvernement américain de désastreuse, Trump persistait à se féliciter de ses propres actions. Il a notamment insisté sur la perfection de sa gestion de la crise, se donnant une note de 10 sur 10, tandis que des scientifiques avertissaient que la situation allait empirer. En mai 2020, Trump a même révélé qu’il prenait lui-même de l'hydroxychloroquine, malgré les avertissements de ses conseillers sanitaires. Cette décision a été immédiatement critiquée par les experts, mais Trump a continué à utiliser son image pour encourager ses partisans à suivre ses conseils, indépendamment des risques.
L'usage des médias et la stratégie de communication autour de la pandémie ont non seulement exacerbé la crise, mais ont également contribué à polarisiser davantage l'opinion publique. La manipulation de l’information et l’attitude de Trump envers les journalistes ont renforcé les divisions au sein du pays, rendant plus difficile la coopération collective pour lutter contre le virus. En réponse à cette situation, il est crucial de comprendre que les médias ne sont pas seulement des instruments de diffusion de l'information, mais peuvent devenir des outils de pouvoir utilisés pour influencer les perceptions et modeler les actions publiques.
Comment la propagande de l'État Islamique a-t-elle utilisé les médias pour propager la terreur et le recrutement mondial ?
L'impact dévastateur de l'État Islamique (ISIS) s'est ressenti à travers une grande partie du Moyen-Orient, mais aussi en Afrique, jusqu'en 2019, lorsque des forces de la coalition occidentale, avec l'aide de l'Iran et des Kurdes, ont repris les territoires occupés par l'organisation. Une des techniques les plus marquantes d'ISIS résidait dans son utilisation systématique des médias numériques et des réseaux sociaux pour propager sa propagande. Un exemple frappant de ce phénomène est l'exploitation de la "médiation réflexive", une stratégie par laquelle les messages de l'organisation sont créés pour se refléter, se réactiver et se réadapter au contexte médiatique mondial. La propagation de la terreur par ISIS était alimentée par des méthodes de manipulation sophistiquées des médias sociaux, auxquelles s'ajoutaient d'importantes quantités de matériel militaire américain, laissé en Irak après la dissolution de l'armée irakienne.
Au-delà des meurtres de masse de "mécréants" (principalement des chiites, des chrétiens et d'autres minorités religieuses), l'organisation a kidnappé de nombreux travailleurs humanitaires et journalistes étrangers, qu'elle a ensuite exhibés dans des vidéos diffusées en ligne, notamment sur YouTube et Twitter. Les décapitations de ces victimes, filmées et diffusées en direct, sont devenues un élément central de la propagande de l'État Islamique. Le bourreau emblématique, un citoyen britannique surnommé "Jihadi John" (Mohammed Emwazi), est devenu une figure médiatique, sa famille et ses anciens camarades de classe ayant été interviewés à plusieurs reprises. Les vidéos horribles de ses exécutions ont rapidement circulé dans le monde entier, captivant l'attention de gouvernements et de leaders mondiaux, tout en exacerbant les tensions et en incitant d'autres attaques terroristes.
La mise en scène médiatique des exécutions et des meurtres a revêtu une dimension symbolique, attirant des jihadistes potentiels du monde entier. Des événements tragiques, comme l'attaque contre le journal satirique Charlie Hebdo à Paris en janvier 2015, ont été directement inspirés par cette logique médiatique. La diffusion immédiate de ces images, souvent brutes et choquantes, a créé une boucle de rétroaction dans laquelle chaque acte de violence engendrait une réponse médiatique amplifiée, alimentant ainsi la propagande de l'État Islamique et l'attirance de nouveaux recrues.
Ce phénomène n'est pas sans rappeler certaines pratiques courantes dans les médias occidentaux, où des formats télévisés, tels que les émissions de suspense et de crime, exploitent la peur et l'excitation des spectateurs. ISIS a, de manière cynique, utilisé ces mêmes formats, notamment les ransomwares et les menaces de mort, dans le but de générer des fonds et d'attirer l'attention sur sa cause. En imitant les stratégies de la culture populaire occidentale, comme celles de personnages de fiction tels que le Joker ou Lex Luthor, l'organisation a su créer une mise en scène de terreur parfaitement adaptée à l'ère numérique.
Les méthodes de recrutement de l'ISIS s'inspirent directement de ces récits populaires où la violence et la destruction sont magnifiées dans une narration sensationaliste. En effet, des jeunes désillusionnés, cherchant un sens ou un moyen d'évasion, ont trouvé dans cette idéologie un moyen de s'opposer à un statu quo qu'ils jugent injuste, en se joignant à une guerre qu'ils percevaient comme grandiose et épique. La tentation de l'extrémisme islamiste a été renforcée par des récits de conquête et de renversement des oppresseurs, narratives largement véhiculées à travers des films et des séries télévisées à succès.
La réaction des médias traditionnels, notamment en Occident, a souvent été de condamner la brutalité des exécutions tout en continuant à diffuser les vidéos, ce qui a contribué à alimenter indirectement la visibilité de l'organisation. L'État Islamique a su exploiter cette dynamique, non seulement en créant un spectacle de terreur, mais aussi en récoltant des bénéfices financiers substantiels issus des rançons exigées pour la libération de leurs otages. Ces méthodes de communication ont permis à ISIS de récolter des millions de dollars, de créer des figures médiatiques comme "Jihadi John", et d'attirer de nouveaux membres prêts à rejoindre cette entreprise de violence et de destruction.
Les vidéos des exécutions sont devenues des objets de consommation pour de nombreux internautes, fascinés par l'aspect dramatique et l'urgence de la situation. Cependant, les publics occidentaux, familiers avec ces formats de divertissement et critiques des messages trop simplistes, ont généralement répondu avec une indifférence croissante, percevant ces images comme faisant partie d'un spectacle de terreur déjà largement exposé dans les séries télévisées et les films de genre.
Enfin, l'attaque contre Charlie Hebdo, suivie de l'attaque dans un supermarché casher à Paris, a montré comment le terrorisme moderne et les médias numériques se sont entrelacés pour diffuser un message de haine et d'intolérance. Le terroriste Amedy Coulibaly, portant une caméra GoPro, espérait pouvoir diffuser en direct ses actes de violence sur des sites jihadistes, témoignant de l'importance cruciale de l'instantanéité et de la médiatisation des actions violentes dans la logique du terrorisme numérique.
Ce n'est pas seulement le contenu de ces vidéos qui est important, mais également la façon dont elles s'inscrivent dans un cadre médiatique global qui met en scène la violence comme une forme de spectacle. Cela souligne la puissance des médias sociaux et des nouvelles technologies dans la transformation des conflits mondiaux, en permettant à des groupes comme ISIS de se faire entendre à une échelle mondiale. Cette dynamique remet en question la responsabilité des plateformes numériques et des acteurs médiatiques dans la régulation du contenu violent et la propagation de messages extrémistes.
Comment les médias façonnent la réalité politique : de la logique médiatique à l'ère Trump
Dans le contexte des États-Unis, de nombreux partisans de Donald Trump croyaient fermement aux sources trompeuses mais familières qui validaient leurs convictions profondes sur les résultats des élections (Cillizza, 2021). Les formats médiatiques familiers jouent un rôle clé en offrant un ancrage à la réalité pour des publics souvent peu réflexifs. Ces principes ne se limitent pas aux seuls médias télévisuels et de masse, mais sont également adaptés et modifiés par d’autres formes de médias, comme Internet, les médias numériques, ou encore les smartphones (Mazzoleni, 2008 ; Schneider, 2014, 2021). Un élément central ici est que la logique médiatique ne se réduit pas à un seul type de logique pour un seul médium (par exemple la télévision), mais constitue un modèle conceptuel de médiation, parfois qualifié de médiatisation. Il ne s’agit pas, comme certains l’ont suggéré, d’un processus « linéaire » (Brants & Praag, 2006), ni d’un « changement linéaire » (Lundby, 2009a), et cela dépasse l’usage de formats (Hjarvard, 2013). La logique médiatique incite à examiner les hypothèses et processus de construction des messages dans un médium particulier.
S’inspirant des travaux de Simmel (Simmel & Wolff, 1964), la notion de format, bien qu’elle fasse partie de la logique médiatique, revêt une importance particulière, car elle se présente comme un dispositif de méta-communication. Elle désigne les règles ou « codes » définissant, sélectionnant, organisant, présentant et reconnaissant l’information de manière spécifique : par exemple, « le journal télévisé » et non une « comédie situationnelle » ou une « parodie de nouvelles ». Chaque médium est donc associé à son propre code d’interprétation que le public reconnaît instinctivement. L’analyse de la couverture médiatique de la crise des otages en Iran en 1979, qui a duré 444 jours, a permis de grandes avancées dans la compréhension du code des informations télévisées américaines. Une étude exhaustive de 925 reportages télévisés a révélé que l’accès aux visuels prédisait le sujet et la durée du reportage (Altheide, 1985, pp. 71-129). L’essentiel ici est que les médias fonctionnent selon un ensemble de règles grammaticales qui régissent l’utilisation de certains symboles et ont développé des perspectives générales pour interpréter divers événements. Les membres du public adoptent sélectivement cette logique globale pour donner un sens à leur expérience médiatique.
Autrement dit, le format est cette compréhension explicite et implicite qui relie une activité ou un acteur à un public par le biais d’un médium. Cependant, puisque les formats constituent des « pré-donnés » ou des bases d’interaction et de communication, ils tendent à être considérés comme allant de soi. Le format divertissant dans les nouvelles télévisées affecte la qualité de l’information publique disponible pour les spectateurs. Les médias ont ainsi contribué à la détérioration de la situation politique, tout en rendant cette dernière divertissante. Par exemple, en 2016, Donald Trump a été élu président en grande partie grâce à un style confrontational divertissant et à une rhétorique de la peur. La peur, en effet, se prête bien à l’objectif de divertir, comme en témoigne la personnalité télévisuelle de Trump dans « The Apprentice » ainsi que sa campagne présidentielle, puis ses quatre années à la Maison Blanche, propulsées par une politique de la peur qui a séduit nombre de ses partisans (Lowry, 2020).
La logique médiatique est donc essentielle dans le processus par lequel Donald Trump a construit une réalité sociale à travers ses attaques sur Twitter et sa politique de la peur. Un élément clé de la théorie de la médiation (Bennett & Entman, 2001), fondée sur la logique médiatique, est que les formes institutionnelles des médias non seulement façonnent et guident les contenus et les nombreuses activités de la vie quotidienne, mais aussi que les publics, en tant qu’acteurs, normalisent ces formes et les utilisent comme des outils de maintien de la réalité. La recherche qui a suivi la publication de Media Logic en 1979 a introduit d’autres termes pour développer la médiation (Altheide, 2013a). La médiation fait référence à l'impact de la logique médiatique et de la forme de tout médium impliqué dans un processus de communication, qui fait partie d’un écosystème de communication reliant les technologies de l’information et les formats médiatiques aux moments et lieux des activités. La médiatisation peut être considérée comme le processus par lequel cela se produit, y compris l’institutionnalisation et le mélange des formes médiatiques (Hepp, 2011, 2013 ; Krotz & Hepp, 2013).
L’approche de la logique médiatique soulève la question fondamentale de la définition de la situation. De fait, du point de vue de la communication et de l’interactionnisme symbolique, le pouvoir réside dans la capacité à définir une situation. Les tweets de Donald Trump révèlent comment il a déformé des situations complexes en recourant à la peur, à l’angoisse et à un sentiment de victimisation (Monahan & Maratea, 2021). L’interaction et la communication qui contribuent à accomplir et à mettre en œuvre ces définitions sont cruciales pour l’ordre social, la réalité sociale et le changement social. La communication politique et la formation des politiques illustrent l’impact de ces processus sur la perception psychologique et, plus largement, sur la vie sociale.
L’une des grandes transformations notées par les chercheurs dans la communication politique concerne l’émergence et l’adaptation de formats de communication associés à un contenu plus orienté vers le divertissement (Maratea, 2014). Donald Trump a recours à des attaques personnelles comme « Lying Hillary » ou « Little Marco » et incite ses partisans à scander « enfermez-la ». De nombreuses études montrent comment ce processus a influencé la communication politique (Doyle, 2003 ; Ericson et al., 1989). La recherche sur l’impact de la médiation sur la politique montre également comment les politiques internationales dans des pays aussi divers que l’Italie ou la Hongrie ont été affectées (Merkovity, 2017). Les médias de masse, y compris les journalistes, ajustent leurs pratiques et leurs perspectives pour produire de la « bonne télévision » tout en offrant une couverture plus orientée vers le divertissement des événements. La culture politique est ainsi modifiée par ces formats évocateurs, les journalistes et les sources d’informations emballant désormais systématiquement les événements pour attirer l’attention des médias. Cela inclut l’utilisation d’images, l’urgence, la langue et le drame, afin de capter l’audience tout en fournissant des informations suffisantes pour permettre aux spectateurs d’échanger des points de vue avec leurs pairs.
De nombreuses recherches, particulièrement en Europe, ont enrichi et affiné la perspective fondamentale de la logique médiatique avec des concepts tels que la médiatisation, la médiaticité, etc. Une grande partie des études sur la logique médiatique s’est concentrée sur les ajustements apportés par les médias, notamment la façon dont ces derniers sont devenus instantanés, personnels et visuels. Selon Schrott, la médiatisation de la politique conduit à un « déplacement progressif de la logique politique au profit de la logique médiatique » (Schrott, 2009, p. 44). L’étude de Mazzoleni sur les élections italiennes a clarifié l’impact de la logique médiatique sur la logique partisane : ces fonctions varient selon deux schémas de production de messages : la logique partisane, c’est-à-dire les ressources structurelles et culturelles qui gouvernent les communications des partis, et la logique médiatique, l’ensemble des valeurs et formats par lesquels les événements de campagne et les enjeux sont « focalisés, traités et signifiés » par les journalistes et les organisations médiatiques.
La politique de la peur et la gouvernance Gonzo : L'impact des médias numériques sur la politique américaine
La vision qui présente l'histoire américaine et ses enjeux sociaux comme une série de conspirations orchestrées par les autorités gouvernementales, les scientifiques et les médias – ces « fake news » – visant à protéger des groupes minoritaires illégaux, des immigrés et des agents internationaux au détriment des véritables Américains, n'est pas sans conséquence. Cette théorie, que certains ont pris à cœur, a été propulsée par des personnalités dont l'objectif principal était la promotion de leur propre image, au moyen de mensonges et de manipulations, captant ainsi une attention massive. Le cas de l'ancien président Donald Trump en est un exemple frappant. Ses déclarations et actions ont suscité des réponses et des démentis, tout en alimentant une identité déviante que certaines populations soutenaient tandis que d'autres la détestaient, selon leurs idéologies politiques respectives (Merkovity, 2017, 2018).
Trump a violé des traités, réduit les soutiens aux services sociaux, encensé des racistes et des suprématistes blancs, tout en permettant un discours brutal et incivique attaquant les groupes minoritaires et les immigrés. Son refus d’admettre sa défaite lors des élections de 2020, accompagné de ses appels à "arrêter le vol" et à "se battre comme l'enfer", a conduit à une tentative d'insurrection et à l'assaut du Capitole américain le 6 janvier 2021, dans le but d'empêcher la certification des résultats du collège électoral. Il est même allé jusqu’à minimiser la violence de cette insurrection, allant jusqu'à dire, en avril 2021, que l’assaut représentait « zéro menace dès le départ » et que les manifestants « s'entendaient très bien avec la police » (CNN, 26 avril 2021).
La défaite de Trump en 2020 marqua un tournant majeur, rompant avec la tradition de transfert pacifique du pouvoir, un principe sacré de la démocratie américaine. Ce bouleversement a non seulement ébranlé la confiance dans le processus démocratique, mais a aussi ébranlé l'idée d'exceptionnalisme américain – cette vision selon laquelle les États-Unis, en raison de leur histoire, de leur situation géographique et de leurs valeurs démocratiques communes, étaient à l'abri des dérives autoritaires. Avec Trump, ce mythe a été sérieusement mis à mal. Il a exacerbé le nationalisme de bas étage, la bigoterie et la xénophobie, tout en rejetant les efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique, la prolifération nucléaire et les droits humains. À travers son langage vulgaire, il a propagé la désinformation, rejeté la science et la vérité, et mis à mal des valeurs profondément ancrées concernant le progrès, l'égalité et la validité des résultats électoraux (Starr, 2019).
L’impact de cette radicalisation politique ne se limita pas à l’attaque directe contre les institutions. L'élection de 2020 a révélé une fracture profonde dans la société américaine, plus marquée que jamais depuis la guerre civile. La politique électorale s'est de nouveau retrouvée en plein débat, avec des efforts pour restreindre le droit de vote qui rappelaient les lois racistes de Jim Crow de l'ère de la Reconstruction. De nombreux partisans de Trump ont refusé de se soumettre aux mesures sanitaires les plus élémentaires, comme le port du masque, qu'ils percevaient comme une manipulation politique contre leur leader. Même lorsqu'Ivanka Trump, sa fille, a appelé à la vaccination contre la COVID-19, elle a été ridiculisée par certains négationnistes de la pandémie, ce qui reflétait l'ampleur de l'influence que son père avait sur son électorat (Chapman, 2021).
Les répercussions politiques de l'ère Trump ont également marqué une rupture au sein du Parti républicain. Des figures comme Liz Cheney, qui ont osé défier l'ancien président en votant pour sa destitution, ont été exclues de leur position de leadership. Ce renversement symbolique de Cheney fut un acte de violence sélective, un spectacle destiné à envoyer un message clair à toute figure politique oserait remettre en question l'intégrité des élections de 2020. L'attaque contre le Capitole, l'attaque contre la démocratie, est donc apparue non seulement comme un acte de violence physique, mais aussi comme une manifestation de violence politique, portée et amplifiée par les nouveaux médias numériques. Ces médias ont facilité la diffusion de cette violence symbolique et de la déstabilisation de la confiance dans les institutions démocratiques.
Dans ce cadre, la politique de la peur a trouvé un terrain particulièrement fertile. La transformation numérique a permis à Trump de structurer des messages évocateurs qui ont résonné profondément dans les esprits de ses partisans, frappant des cordes sensibles de ressentiment, de peur et de colère. À travers des plateformes comme Twitter, ses partisans ont été émotionnellement investis dans ses récits de résistance et de libération, s’identifiant à une cause commune, même en dépit des incohérences ou des mensonges évidents dans ses discours. Les messages de Trump, comme ceux d’un coach sportif qui mène son équipe à la victoire, ont été repris, partagés et affirmés comme des catalyseurs de changements transcendants dans l’ordre moral et politique. La confiance en Trump ne nécessitait pas d’être fondée sur des faits ou une constance, mais uniquement sur une affirmation épisodique d’identité partagée – celle d’une solidarité collective face à un ennemi commun, avec Trump comme le leader qui allait les protéger.
La politique de la peur, soutenue par les nouvelles technologies de l'information, a bouleversé les normes démocratiques. L’engouement des électeurs pour des vérités altérées, diffusées par les médias numériques, a non seulement entraîné une polarisation accrue, mais a aussi permis à des narratives déstabilisatrices d’avoir un impact plus large, rendant le public vulnérable à des manipulations de plus en plus sophistiquées. La consommation d’informations biaisées et la formation de communautés de croyance ont permis à Trump de rester, aux yeux de ses partisans, une figure centrale et protectrice, peu importe les actions ou les discours qu’il tenait.
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