L’influence de Roy Cohn sur Donald Trump dépasse largement le cadre d’une simple relation de mentor à protégé. Cohn, figure sulfureuse de l’histoire politique américaine, était un opérateur républicain impitoyable, connu pour avoir conseillé Joseph McCarthy, Richard Nixon, et entretenu des liens avec des familles du crime organisé new-yorkais tout en manipulant les médias nationaux. Cette capacité à instrumentaliser l’information, non pas pour révéler la vérité mais pour asseoir le pouvoir, a profondément marqué Trump, qui a adopté cette vision cynique du pouvoir.
En 1973, lors du procès intenté par le ministère de la Justice contre la Trump Organization pour discrimination raciale dans la location immobilière, c’est Cohn qui défendit Trump et son père, Fred Trump. Plutôt que de reconnaître les faits, ils ripostèrent par une contre-attaque judiciaire à hauteur de cent millions de dollars, accusant le gouvernement de diffamation. Ce stratagème, qualifié de « gadget médiatique » par le juge, illustre bien la tactique développée par Cohn et transmise à Trump : mentir, attaquer, menacer, poursuivre en justice et ne jamais reculer.
Cohn comprenait que le tribunal de l’opinion publique pouvait surpasser celui de la loi. Les médias devenaient une arme redoutable, un outil pour construire des façades trompeuses et pour détruire ses adversaires. Il entretenait des relations étroites avec les chroniqueurs et journalistes new-yorkais, diffusant des informations dans le but d’humilier ou de salir ses ennemis, et n’hésitait pas à recourir aux accords de confidentialité et aux menaces pour imposer le silence. Trump reprit ces méthodes sur trois décennies, s’entourant souvent d’avocats moins compétents que Cohn, qu’il regrettait vivement.
La fascination de Trump pour Cohn s’explique peut-être par l’absence de limites morales que ce dernier incarnait. Cohn rejetait toute notion de décence comme un obstacle au pouvoir, incarnant une forme de « mal incandescent » selon Wayne Barrett, journaliste ayant enquêté sur la corruption de Trump. Ce mentor était un personnage ambivalent, à la fois homophobe virulent et homosexuel, antisémite et juif, conseiller des mafias new-yorkaises, dont la perversité morale résonnait dans l’univers impitoyable de Trump.
Le cercle proche de Cohn introduisit Trump dans le réseau des stratèges républicains tels que Roger Stone et Paul Manafort, figures clefs des campagnes présidentielles de Trump, et impliqués plus tard dans des enquêtes sur l’ingérence russe. Dès les années 1980, Cohn tenta d’impliquer Trump dans des discussions stratégiques avec l’URSS sur la politique nucléaire, un paradoxe inquiétant venant d’un homme qui avait bâti sa réputation sur la lutte anticommuniste.
La carrière médiatique de Trump dans les années 1980, avec des portraits flatteurs soulignant son style de vie flamboyant et ses succès immobiliers, masquait une réalité plus sombre. Son emblématique Trump Tower devint un lieu de blanchiment d’argent et de refuge pour la mafia russe, avec l’achat par un vétéran soviétique de plusieurs appartements pour des millions de dollars. Cette infiltration du crime organisé russe à New York fut facilitée par le déclin de la mafia italienne, combattue avec succès par Rudy Giuliani, un allié de Trump.
Le silence complice des médias sur ces liens obscurs révèle une négligence ou un refus de s’y intéresser, alors que l’ombre de Roy Cohn planait sur l’entourage de Trump. La photographie de Cohn en 1984, entouré de ses grenouilles et tenant une photo avec Trump, symbolise cette proximité inquiétante entre deux hommes dont les parcours s’entremêlent dans une alliance fondée sur la manipulation, la menace, et la quête du pouvoir à tout prix.
Il est crucial de comprendre que cette relation entre Trump et Cohn n’est pas simplement un chapitre de mentorat mais la genèse d’une méthode politique fondée sur la désinformation, l’intimidation, et l’exploitation des médias comme instruments de domination. Le lecteur doit saisir que la vérité dans ce contexte est souvent sacrifiée sur l’autel de l’efficacité stratégique, et que cette dynamique a profondément marqué la trajectoire politique et publique de Donald Trump. La compréhension de ces mécanismes est essentielle pour appréhender la nature de son influence et la manière dont il a su imposer son image malgré les nombreuses controverses.
Comment les mouvements sociaux des années 2010 ont-ils révélé les fractures profondes de nos sociétés ?
Les protestations des années 2010 ont été marquées par un souffle d'espoir et une volonté apparente de changement, mais aussi par une montée parallèle des forces qui sapent ces espoirs. La révolution diffusée en direct sur internet, depuis le Moyen-Orient jusqu’à la Russie, a illustré une nouvelle ère d’activisme mondialisé. Des manifestants, encouragés par des sympathisants connectés à distance, ont cru en la puissance de la prise de conscience collective, renforcée par l’émergence des réseaux sociaux. Aux États-Unis, la lutte pour un salaire minimum décent s’est imposée comme un combat central, prenant forme dans des villes comme St. Louis, où les manifestations se sont déroulées dans un contexte rare de diversité raciale et de relative tolérance policière.
Cette période s’est aussi caractérisée par un optimisme naïf : la croyance que la simple exposition des souffrances et des injustices entraînerait mécaniquement empathie et changement politique. En Syrie, la diffusion constante des atrocités du régime d’Assad devait, selon cette logique, forcer la communauté internationale à agir. Pourtant, la Syrie est devenue tristement célèbre comme la guerre la plus documentée de l’histoire, mais aussi comme un échec cuisant de la solidarité internationale. Les cris des manifestants semblaient se perdre dans un vide moral, un espace où la complicité et la cupidité des élites globales faisaient obstacle à toute avancée significative.
Cette dynamique a permis le retour inquiétant d’un fascisme global renaissant, d’abord marginal, qui s’est peu à peu immiscé au cœur même des institutions et des pouvoirs. La manipulation des réseaux sociaux par des États autoritaires et des agences d’intelligence privée, à l’instar de Cambridge Analytica, a amorcé une nouvelle forme de guerre de l’information, exploitant la naïveté collective et l’illusion d’un espace numérique neutre. La cruauté algorithmique, mise en garde par des penseurs tels que Jaron Lanier, a transformé les actes de violence en spectacles, les massacres en divertissements morbides, creusant un fossé dans les rapports humains fondé non sur la simple civilité, mais sur la disparition de l’empathie et du respect mutuel.
L’année 2014 a symbolisé l’épuisement face à l’horreur permanente : guerre en Syrie, montée de l’État islamique, crises sanitaires, agressions internationales, kidnappings massifs, massacres de civils, harcèlement en ligne et montée de mouvements misogynes et racistes ont saturé l’espace public et privé. Le harcèlement, souvent dirigé contre les femmes et les minorités raciales en ligne, a paralysé les débats et exclu de nombreux participants, tandis que les plateformes sociales restaient largement passives face à ces violences, contribuant à une dégradation inquiétante du débat démocratique.
La révélation de la manipulation politique via les réseaux sociaux, notamment la campagne d’ingérence russe dans les élections américaines de 2016, fut une alerte tardive. Les premiers avertissements lancés par des activistes noirs, notamment des femmes sur Twitter, ont été largement ignorés, exacerbant les failles structurelles liées au racisme systémique. La déconnexion entre les pouvoirs publics et la réalité vécue par ces communautés a mis en lumière les limites profondes de nos démocraties face aux nouvelles menaces informationnelles.
Le soulèvement de Ferguson, en été 2014, est venu cristalliser ces tensions. Cette ville proche de St. Louis, souvent ignorée, s’est imposée comme un symbole mondial de la lutte contre les violences policières et les inégalités raciales. Contrairement à une lecture superficielle, Ferguson n’est pas un simple hashtag médiatique, mais une communauté ancrée dans un contexte historique d’injustice économique et sociale. La mort de Michael Brown et la douleur de ceux qui l’aimaient ont suscité une mobilisation déterminée, mettant en lumière la différence entre voir une tragédie et s’y engager véritablement. Ferguson est ainsi devenu un point de rupture, exposant la douleur quotidienne des quartiers marginalisés à une audience souvent indifférente, mais aussi stimulant une conscience collective plus large.
Il importe de comprendre que ces événements ne sont pas isolés. Ils s’inscrivent dans une dynamique complexe où l’éveil des consciences se heurte à des forces puissantes de désinformation, d’exploitation et de division. La vigilance face aux manipulations numériques, la reconnaissance des luttes intersectionnelles et la nécessité d’un engagement constant et profond sont les clés pour transformer ces instants de crise en véritables moteurs de changement durable. L’histoire récente montre que la visibilité ne suffit pas ; il faut aussi une mobilisation réelle, soutenue et inclusive pour faire face aux défis politiques et sociaux contemporains.
Comment la montée de la bigoterie et l'ingérence étrangère ont fragilisé la démocratie américaine
La crise politique contemporaine aux États-Unis trouve son origine dans une méconnaissance profonde de la réalité sociale, combinée à une série de décisions judiciaires et législatives qui ont déplacé le pouvoir du peuple vers des élites aux vues extrémistes et aux liens obscurs avec des acteurs étrangers. Pendant la présidence Obama, ce désaveu de la complexité sociétale a conduit à la fragilisation des droits des groupes vulnérables, notamment des minorités raciales. Deux arrêts majeurs de la Cour suprême – celui de 2010 dans l’affaire Citizens United et la réduction partielle en 2013 des protections offertes par le Voting Rights Act – ont ainsi réorienté le système politique américain vers une dynamique où l’argent noir, souvent d’origine douteuse, domine les élections.
La décision Citizens United a introduit une opacité et une irresponsabilité nouvelles dans le financement des campagnes électorales, ouvrant la porte à des fonds provenant non seulement de grandes entreprises mais également d’acteurs étrangers, y compris des oligarques liés au Kremlin. Ces flux financiers, notamment ceux injectés dans la National Rifle Association, ont permis d’influencer des candidatures républicaines – et parfois démocrates – dans des conditions opaques, exposant ces derniers à des risques de chantage ou à une complicité involontaire dans des intrigues criminelles internationales. Parallèlement, la remise en cause des protections du Voting Rights Act a encouragé l’adoption de lois répressives sur l'identification des électeurs, entraînant la privation de vote pour des centaines de milliers d’électeurs noirs et latinos, un facteur déterminant dans la perte de certains États clés, comme le Wisconsin lors de la présidentielle de 2016.
Cette évolution s’inscrit dans un contexte où la vigilance politique s’effrite, condition sine qua non de l’autocratie. Une illustration de cette permissivité est le passage du Magnitsky Act en 2012, conçu pour sanctionner des responsables russes impliqués dans la mort du lanceur d’alerte Sergei Magnitsky. Si cette loi fut adoptée à l’unanimité à l’époque, elle reste une exception dans une période marquée par une relative indifférence à la menace que représentent la corruption et l’ingérence russe. Le gouvernement américain, malgré des preuves croissantes d’activités hostiles – que ce soit le refuge offert à Edward Snowden, l’annexion illégale de la Crimée, l’intervention en Syrie ou les campagnes d’influence lors d’élections occidentales – a manqué de réactivité, négligeant l’ampleur du danger.
Ce manque de réaction s’inscrit dans un tableau plus large où certains représentants politiques américains, particulièrement dans le camp républicain, ont noué des relations financières et personnelles étroites avec des oligarques russes, des mafieux et des agents d’influence. Ces liens, souvent révélés lors de l’enquête Mueller, témoignent d’une complicité ou d’une indifférence troublante des forces de l’ordre à des moments décisifs. Parmi ces acteurs, Paul Manafort se distingue par son rôle d’opérateur politique au service d’intérêts pro-Kremlin, tout comme d’autres consultants des deux partis ont collaboré avec des alliés du Kremlin ou des figures du crime organisé russe. L’organisation d’événements comme le concours Miss Univers à Moscou en 2013, orchestrée en collaboration avec des milliardaires proches du Kremlin, souligne l’enchevêtrement des intérêts économiques, politiques et personnels à l’origine de la pénétration russe dans la sphère politique américaine.
L’intégration de fonds étrangers, le recours à des réseaux d’influence et les manœuvres électorales opaques révèlent un système où le contrôle démocratique est affaibli par la complicité tacite ou le silence des autorités. Ce phénomène ne se limite pas aux républicains : certains membres du camp démocrate ont aussi été impliqués, ce qui souligne la nature transversale et systémique de ce dysfonctionnement. La fragilisation des institutions démocratiques aux États-Unis tient ainsi autant à la montée d’un populisme exacerbé par des crises économiques et sociales qu’à la perméabilité du système politique aux intérêts étrangers et criminels.
Il est essentiel de comprendre que ces phénomènes ne sont pas le fruit du hasard ni simplement le résultat de manœuvres malveillantes, mais le produit d’un contexte dans lequel l’aveuglement volontaire des élites politiques face à la réalité sociale, les décisions judiciaires mal avisées et la faiblesse des mécanismes de contrôle ont permis l’implantation durable de réseaux d’influence nocifs. Le processus démocratique est en danger dès lors que la transparence est sacrifiée au profit d’intérêts privés et que les protections des droits civiques sont érodées sous prétexte de normalité. Par ailleurs, la compréhension des liens entre corruption, financement occulte et manipulation électorale est indispensable pour saisir les mécanismes de l’érosion démocratique contemporaine.
La vigilance constante, la mise en place de contrôles efficaces et la lutte contre la corruption internationale restent des enjeux majeurs pour préserver la démocratie. Au-delà des aspects politiques et judiciaires, la conscience citoyenne doit s’éveiller à ces réalités complexes pour refuser la résignation face à un système où la manipulation et la domination des puissances économiques et étrangères sapent les fondements mêmes de la souveraineté populaire.
Comment transmettre aux enfants la mémoire d’un pays en voie de disparition ?
Depuis 2016, je sillonne les routes d’Amérique avec mes enfants, animé par l’intuition sombre que le pays que j’ai connu touche à sa fin. Ce n’est pas un simple pessimisme politique : c’est une urgence intime de leur montrer ce qu’était vraiment l’Amérique, avant que le mensonge, l’oubli ou la déformation ne prennent le dessus. Je veux qu’ils aient des souvenirs tangibles, personnels, de ce pays – non pas des récits filtrés à travers l’idéologie, mais des expériences vécues. Ainsi, plus tard, s’ils sont confrontés à une version falsifiée de l’histoire, ils pourront dire : Non, je l’ai vu. Nous l’avons eu. C’était réel. Cette Amérique-là était réelle.
Nous avons visité les lieux qui portent les cicatrices visibles de notre passé : le tribunal de Dred Scott à St. Louis, où les droits des esclaves furent niés ; la propriété d’Ulysses S. Grant avec ses quartiers pour esclaves ; le parc du Trail of Tears dans le Missouri, mémoire de la déportation et de la mort des Amérindiens ; la tombe d’Abraham Lincoln à Springfield. Chaque site est une leçon d’incongruité : la grandeur proclamée côtoie l’abjection institutionnalisée.
Ma fille aînée comprend. Elle regarde l’histoire et demande : Pourquoi personne n’a arrêté ceux qui faisaient le mal ? On est censé lui répondre par des phrases toutes faites : C’était une autre époque, C’était légal alors, Des gens bien possédaient des esclaves. Mais ces réponses camouflent la vérité. Elles banalisent la cruauté, elles blanchissent les complices.
Je ne veux pas lui mentir. Je veux qu’elle sache que cette banalisation du mal est précisément ce qui l’a rendu durable. Et que ce mécanisme fonctionne encore. Car ce n’est pas seulement dans les livres d’histoire que la violence a été rationalisée. Aujourd’hui encore, les actes cruels deviennent tolérables à force d’habitude et de silence.
Ce que je redoute, ce n’est pas que mes enfants ne comprennent pas le passé. C’est qu’ils ne puissent plus comprendre le présent. Qu’ils soient un jour forcés de demander, à leur tour : Comment un président a-t-il pu commettre des crimes sans jamais être sanctionné ? Comment des groupes suprémacistes blancs sont-ils revenus au centre du pouvoir, tolérés, parfois même encouragés par l’État ? Comment un gouvernement a-t-il pu basculer d’un État démocratique affaibli vers une structure mafieuse ?
Il n’y a pas de c’était comme ça à l’époque. Il y a c’est devenu ainsi. Le système n’a pas seulement décliné ; il a été pris d’assaut. Nous avons connu la corruption, les divisions, les injustices. Mais nous n’avions encore jamais été gouvernés par un homme dont l’unique loyauté, en dehors de lui-même, allait à une puissance étrangère autoritaire. Il y a une différence entre l’imperfection démocratique et la destruction organisée de la démocratie.
Ce que j’essaie de leur montrer, c’est qu’un pays peut survivre à l’injustice si ses citoyens la combattent. Que les droits acquis ne sont jamais éternels. Que les lois qui ont mis fin à l’esclavage ou garanti les droits civiques n’étaient pas des cadeaux tombés du ciel, mais des réponses au mal, exigées par des gens ordinaires. Ceux qui, face à la question Pourquoi personne ne les arrête ?, ont agi, ont voté, ont résisté.
Alors on roule. On traverse le pays, de l’Oklahoma aux réserves Lakota du Dakota du Sud, des lieux des procès de sorcières à Salem aux églises de Santa Fe. Mes enfants écoutent des langues amérindiennes et l’espagnol du Nouveau-Mexique, bien plus ancien ici que l’anglais. Ils mangent des bonbons offerts par un imam dans la plus vieille mosquée d’Amérique. Ils s’émerveillent devant le kitsch texan, se perdent dans les objets en forme de l’État dans chaque vitrine. Ils voient une Amérique multiple, fragmentée, étrange et pourtant familière.
Ils ne connaissent pas d’Américain-type, parce qu’il n’en existe pas. Quand j’essaie d’expliquer que certains débattent de qui est un vrai Américain, ils ne comprennent pas. Leur Amérique est celle des routes, des stations essence géantes, des débats absurdes dans des diners, des drapeaux immenses en berne. Elle est belle parce qu’elle est contradictoire. Mais cette beauté ne durera que si elle est défendue.
Ce qu’ils apprennent, ce n’est pas seulement l’histoire de leur pays, mais aussi la nécessité de ne jamais accepter la cruauté comme norme, même lorsqu’elle est légalisée, institutionnalisée ou banalisée. Ce n’est pas une leçon politique : c’est u
Comment Roy Cohn a façonné l'Amérique orwellienne des années 1980 et son influence sur Donald Trump
Les années 1980 incarnent une époque singulière où l’Amérique a été profondément marquée par des figures politiques et juridiques aux méthodes brutales, souvent inspirées par une logique orwellienne de contrôle et de manipulation. Au cœur de cette dynamique se trouve Roy Cohn, avocat controversé, mentor de Donald Trump, et incarnation d’une stratégie politique sans scrupules qui a profondément influencé la trajectoire du magnat devenu président.
Roy Cohn n’était pas seulement un avocat agressif, il était l’architecte d’un modèle de pouvoir fondé sur l’intimidation, la désinformation et une défense acharnée des intérêts personnels au détriment de toute éthique traditionnelle. Son passé, marqué par son rôle durant la chasse aux sorcières maccarthyste, illustre sa capacité à manier la peur et la paranoïa comme outils politiques. Cette méthode s’est imposée dans l’ombre de l’ère Reagan, nourrissant un climat où la loyauté absolue et la négation des faits deviennent des armes pour asseoir son influence.
Donald Trump, dès ses premiers pas dans l’immobilier et la construction de son image publique, a intégré cette philosophie. L’alliance entre Trump et Cohn n’est pas simplement une relation d’avocat à client, mais une symbiose où Cohn façonne la posture, le discours et les stratégies du futur président. La construction médiatique du « self-made man », l’utilisation calculée de la controverse et la posture du combattant politique trouvent leurs racines dans cet enseignement. Les accusations de discriminations dans la location de biens immobiliers ou les nombreuses batailles juridiques montrent une continuité dans l’emploi d’une stratégie de confrontation légale et médiatique.
La complexité du personnage de Roy Cohn réside aussi dans sa capacité à naviguer dans des cercles puissants, mêlant crime organisé, politique et médias, tout en dissimulant ses véritables motivations sous une façade d’efficacité. Son influence s’étend bien au-delà de sa mort, puisque ses méthodes résonnent encore dans les pratiques politiques actuelles, notamment dans la manière dont les campagnes électorales sont menées et dont la vérité est souvent déformée ou niée.
Le rôle des alliances politiques, comme celle entre la NRA et certains candidats républicains, illustre également ce réseau d’influences où les règles du financement de campagne sont contournées par des stratagèmes complexes, révélant une autre facette de la manière dont le pouvoir s’exerce dans l’ombre. Cette continuité entre les décennies montre que l’Amérique de Cohn et Trump est un monde où la loyauté, la stratégie et le pouvoir personnel s’entrelacent pour modeler un paysage politique souvent opaque.
Il est essentiel de comprendre que cette époque n’est pas isolée, mais le produit d’une évolution historique plus large où les normes démocratiques sont continuellement mises à l’épreuve par des acteurs prêts à utiliser tous les leviers à leur disposition. L’analyse de cette relation et de ce contexte permet de saisir la nature des défis auxquels la démocratie américaine a été confrontée, et que certains persistent encore aujourd’hui. L’influence de Roy Cohn dépasse ainsi le simple cadre juridique ou médiatique : elle incarne une mutation du rapport au pouvoir et à la vérité dans la société moderne.
Par ailleurs, au-delà des figures et des intrigues, il faut saisir l’impact de ces dynamiques sur le tissu social et institutionnel : la montée de la défiance envers les institutions, la polarisation politique exacerbée et la normalisation d’un discours où la vérité devient flexible. Cette compréhension est cruciale pour évaluer les conséquences à long terme de ces stratégies sur la gouvernance et la cohésion sociale.
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