Soit pp une mesure de Radon massive sur un espace XX σ\sigma-compact. On peut identifier l'espace C(X,E)C(X, E), l'espace des fonctions continues sur XX, avec son image dans L0(X,p,E)L^0(X, p, E) via l'injection définie par la relation (4.6). De ce fait, C(X,E)C(X, E) est vu comme un sous-espace vectoriel de L0(X,p,E)L^0(X, p, E), l'espace des fonctions mesurables de XX sur lequel la mesure pp est définie.

Dans ce cadre, l'étude des espaces de Lebesgue devient un outil central pour explorer les propriétés de ces espaces fonctionnels. Un exemple classique de théorème dans ce contexte est celui qui affirme que pour chaque p[1,]p \in [1, \infty], Cc(X,E)C_c(X, E), l'espace des fonctions continues à support compact, est dense dans Lp(X,p,E)L^p(X, p, E). Ce résultat repose sur l'approximation de fonctions par des éléments denses dans ces espaces fonctionnels.

Plus spécifiquement, lorsque p(1,)p \in (1, \infty), le théorème de densité pour Cc(X,E)C_c(X, E) dans Lp(X,p,E)L^p(X, p, E) nous permet de montrer qu'il existe une fonction gLp(X)g \in L^p(X) telle que gp=1||g||_p = 1 et que fp||f||_p peut être approximée par l'intégrale Xfgdp\int_X f g \, dp.

Il convient de noter que, pour p=p = \infty, on définit g:=sign(f)g := \text{sign}(f) et alors g=1||g||_\infty = 1. Ce qui en découle, c'est une nouvelle compréhension des propriétés des fonctions mesurables et de la relation entre leur norme dans LL^\infty et les espaces associés.

Dans le cas de p=1p = 1, on peut fixer 0<ϵ<f0 < \epsilon < ||f||_\infty et définir un sous-ensemble A[f>ϵ]A \subseteq [|f| > \epsilon] tel que p(A)p(A) soit fini. Sur cet ensemble, on peut définir g:=sign(f)1p(A)χAg := \text{sign}(f) \frac{1}{p(A)} \chi_A, une fonction mesurable qui satisfait g1=1||g||_1 = 1. Ainsi, une approximation de la norme de ff est donnée par une fonction gg mesurable et supportée sur un ensemble de mesure p(A)p(A).

En somme, la compréhension des espaces de Lebesgue dans le contexte des mesures de Radon et de leurs sous-espaces vectoriels comme Cc(X,E)C_c(X, E) est cruciale pour manipuler les fonctions dans ces espaces. Ces théorèmes montrent non seulement la densité de certains sous-espaces dans des espaces plus larges, mais aussi comment ces approximations peuvent être utilisées pour résoudre des problèmes d'analyse fonctionnelle sur des espaces σ\sigma-compacts.

Pour compléter cette approche, il est important de comprendre l'importance de la convergence des fonctions dans ces espaces. Les propriétés de convergence des séries et des suites de fonctions, comme celles associées aux espaces LpL^p, sont essentielles pour assurer la robustesse des résultats d'approximation. En outre, la notion de topologie sur LpL^p et Lp,locL^{p, \text{loc}}, ainsi que la métrique dp(f,g)d_p(f, g), soulignent comment la distance entre deux fonctions dans un espace de Lebesgue peut être mesurée de manière précise et utile dans le cadre de l'analyse fonctionnelle.

Comment les champs vectoriels et les formes différentielles interagissent dans les espaces de modules

L'extériorisation sur un espace vectoriel V(M)V(M) transforme ce dernier en un module sur un autre espace E(M)E(M), avec des règles spécifiques régissant cette transformation. Ainsi, E(M)E(M) et V(M)V(M) deviennent des espaces vectoriels infinis dimensionnels sur le corps RR, permettant d'appliquer les structures algébriques usuelles, y compris le produit extérieur.

Le produit extérieur, noté \wedge, possède des propriétés qui sont essentielles pour la structure de ces espaces vectoriels. Il est bilinéaire par rapport à RR, associatif et anti-commutatif par grade. Cela signifie qu'il existe des règles strictes qui régissent son comportement, telles que :

(i) L'application Qr(M)×Qs(M)Qr+s(M)Q_r(M) \times Q_s(M) \to Q_{r+s}(M), définie par (a,p)ap(a, p) \mapsto a \wedge p, est bien définie et bilinéaire sur RR.

(ii) La relation d'associativité : a(py)=(ap)ya \wedge (p \wedge y) = (a \wedge p) \wedge y pour a,p,yQ(M)a, p, y \in Q(M).
(iii) L'anti-commutativité : ap=(1)rspaa \wedge p = (-1)^{rs} p \wedge a pour aQr(M)a \in Q_r(M) et pQs(M)p \in Q_s(M).

Ces propriétés peuvent sembler abstraites, mais elles sont en réalité des conséquences directes de la définition de la "lissité" des formes différentielles et des théorèmes qui en découlent. Elles imposent une structure cohérente qui est cruciale pour l’étude des formes différentielles et des champs vectoriels dans les espaces de modules.

En effet, chaque élément aa de Q(M)Q(M) peut être vu comme une forme rr-alternée sur V(M)V(M), ce qui signifie qu'il en résulte des objets géométriques qui respectent les propriétés de non-commutativité et de déformation. Ce concept est fondamental dans la géométrie différentielle, où les formes alternées servent à capturer des propriétés essentielles des sous-variétés et des champs de vecteurs.

Les éléments de Q0(M)Q_0(M), quant à eux, sont identifiés avec E(M)E(M), ce qui établit un lien direct entre les formes de degré zéro et les objets géométriques "locaux" sur MM. Les formes de plus grand degré, Qr(M)Q_r(M) pour r>mr > m, sont trivialement nulles, indiquant que seules les formes jusqu'à un certain degré sont non nulles.

Il est aussi pertinent de considérer l'opération de "retrait" (pullback) de formes différentielles. Si hh est une fonction lisse entre deux variétés MM et NN, alors l'application hh^* qui agit sur les formes de Q(N)Q(N) et les ramène dans Q(M)Q(M) est un homomorphisme d'algèbres. Autrement dit, cette opération préserve la structure algébrique, ce qui permet de transférer des informations géométriques d'un espace à un autre. De plus, si hh est un difféomorphisme, la fonction hh^* est bijective, et son inverse est simplement donné par (h1)=h(h^{ -1})^* = h^*, une propriété qui joue un rôle clé dans la compréhension des relations géométriques entre les sous-variétés.

Lorsque MM est une sous-variété de NN, il existe une manière naturelle de restreindre une forme aa de Qr(N)Q_r(N) à MM. Cela se fait via l'application iai^* a, où ii est l'inclusion naturelle de MM dans NN. La restriction d'une forme différentielles à une sous-variété permet de simplifier l'analyse locale tout en préservant les propriétés géométriques de la forme sur MM. Ainsi, pour chaque point pMp \in M, on peut évaluer (aM)(p)(a|_M)(p) en restreignant l'espace tangent TpMT_pM à l'espace tangent TpNT_pN, ce qui permet une étude détaillée des propriétés de la forme en fonction de la structure locale de la sous-variété.

Il est essentiel de comprendre que les relations algébriques et géométriques énoncées ici ne sont pas des entités abstraites, mais bien des outils permettant de décrire finement la topologie et la géométrie des espaces différentiels. La manipulation des formes différentielles et des champs vectoriels devient alors une méthode puissante pour explorer des propriétés profondes des variétés, des sous-variétés et des morphismes entre elles.

Les propriétés de la bilinéarité, de l'associativité et de l'anti-commutativité du produit extérieur sont donc des aspects fondamentaux à maîtriser pour comprendre comment les objets géométriques s'interconnectent. Ces notions s'étendent au-delà de la simple manipulation des formes différentielles et ont des applications dans des domaines aussi variés que la topologie algébrique, la théorie des catégories et même la physique théorique, en particulier dans le cadre de la théorie des champs.