Dans l'analyse des cycles thermodynamiques utilisant le dioxyde de carbone supercritique (sCO2), il est essentiel de comprendre non seulement les performances théoriques, mais également les implications pratiques de ces technologies. Dans les centrales électriques modernes utilisant des turbines à gaz ou des cycles combinés, le rendement idéal d’un cycle Carnot est souvent pris comme référence. Cependant, la comparaison directe entre le rendement théorique Carnot et celui des cycles sCO2 dans des conditions réelles de fonctionnement présente certaines nuances, liées notamment à la non-idéité des composants du cycle et aux pertes liées à la récupération de chaleur.
Dans un cycle sCO2, un paramètre clé à prendre en compte est la température de fonctionnement maximale du fluide, qui affecte directement l'efficacité du cycle. Par exemple, dans un moteur Carnot idéal, où un réservoir chaud est maintenu à une température de 600°C et un réservoir froid à 15°C (température ambiante ISO), l'efficacité théorique peut être calculée comme suit :
Lors de l'examen de cycles réels, l’efficacité d'un cycle sCO2 dépend de plusieurs facteurs, parmi lesquels la qualité de la récupération thermique. Par exemple, dans un cycle sCO2 avec un récupérateur à haute pression idéal à 100 % d'efficacité, la perte d'exergie dans l'échangeur de chaleur peut atteindre jusqu'à 14.4 kJ/kg, ce qui se traduit par une diminution de l’efficacité par rapport à un cycle théorique parfait. En comparaison, l'augmentation de l'ajout de chaleur, bien que favorable en termes de régulation thermique, peut également engendrer une baisse du rendement global, comme l'indiquent les calculs réalisés dans des simulations de cycles parfaits.
En termes d’applications pratiques, un cycle sCO2 avec une température d’entrée de turbine (TIT) de 600°C et une pression de cycle de 3:1, pourrait atteindre un rendement net d'environ 39,2 % à 42,1 %, bien en deçà de l'idéal théorique. Une augmentation de la température TIT à 700°C améliorerait légèrement ce rendement, mais de manière marginale. Ce point souligne que les attentes de rendement basées sur des résultats théoriques sont souvent exagérées dans les études de marché ou la littérature technique, ce qui peut induire en erreur les ingénieurs et les décideurs.
Une variante du cycle sCO2, le cycle à refroidissement partiel, est un développement important pour améliorer les rendements des cycles supercritiques. Cette modification implique l'ajout d'un refroidisseur et d'un compresseur en amont du recompresseur. Le but est de réduire la température du sCO2 en sortie du recompressage. Bien que ce procédé permette d'élargir la plage de température pour l'ajout de chaleur, ce qui est favorable pour les applications de récupération thermique ou de cycles bottoming, l'efficacité de ce cycle peut être légèrement inférieure à celle du cycle à recompression avec séparation de flux, car une baisse de METH (température maximale d'entrée de chaleur) entraîne des pertes d'efficacité. Néanmoins, cette modification a l'avantage d’augmenter la pression du cycle, avec un rapport de pression pouvant atteindre 4:1 au lieu du 3:1 traditionnel, ce qui se traduit par une production nette de puissance supérieure, un aspect important pour les applications de production d'énergie.
Pour les centrales utilisant un cycle sCO2, la performance réelle d'une centrale thermique dépend fortement de l’efficacité des systèmes de récupération de chaleur et de l’efficacité des échangeurs thermiques, qui jouent un rôle crucial dans la réduction des pertes d'exergie. Par ailleurs, les considérations économiques, comme le coût des équipements et la consommation d'énergie auxiliaire, sont également essentielles dans l'évaluation de la rentabilité de ces technologies. Par exemple, dans une centrale électrique de 300 MW alimentée au gaz naturel, avec un TIT de 760°C et un cycle à recompression avec séparation de flux, la prise en compte des rendements des compresseurs et des turbines dans un cadre réaliste, avec des pertes d'efficacité mécaniques et thermiques, ajuste le rendement à un niveau plus bas que celui prévu par des calculs théoriques idéaux.
Il est donc crucial de comprendre que, bien que le cycle sCO2 représente une technologie prometteuse pour l'amélioration des rendements énergétiques dans des centrales thermiques, les performances réelles sont souvent inférieures à celles attendues en raison de diverses pertes dans le système, qu'elles soient thermiques, mécaniques ou exergétiques. Le facteur de technologie, compris entre 0,7 et 0,75 dans les systèmes de turbines à gaz modernes, définit une limite réaliste au rendement des cycles sCO2, notamment dans le contexte des centrales électriques utilisant ces systèmes. De plus, le rendement ne doit pas être confondu avec la puissance nette disponible sur le réseau électrique, qui prend en compte les pertes internes des installations et la consommation d'énergie auxiliaire.
Ainsi, pour tout projet visant à déployer des centrales électriques basées sur des cycles sCO2, il est impératif de considérer non seulement les performances théoriques du cycle, mais aussi les spécificités des composants réels, leur efficacité, et les pertes d'exergie, afin de ne pas s'illusionner sur les capacités de rendement du système.
Comment optimiser les performances d'une centrale solaire thermique à concentration avec champ LFR et récepteur central ?
La gestion de la température de la vapeur dans une centrale solaire thermique à concentration (CSP) est un défi technique majeur. Le fonctionnement d’une telle installation repose sur l'utilisation de récepteurs solaires, notamment les champs à Fresnel linéaire (LFR) et les échangeurs de chaleur pour la surchauffe de la vapeur. L'ajustement de la température de la vapeur surchauffée à la sortie du récepteur se fait principalement en modulant le débit d'eau d'alimentation. Lorsqu’on augmente le débit d’alimentation, la température de la vapeur diminue, tandis qu'une réduction du débit augmente la température. Toutefois, ce contrôle est relativement primitif et peu réactif, étant limité par les matériaux du récepteur et les débits maximaux et minimaux pouvant être réalisés. En cas de besoin, une station de désuperchauffe en amont de la turbine à vapeur peut intervenir pour réguler la température d’admission de la vapeur.
Lorsqu'une turbine à vapeur est hors ligne ou lorsqu'elle se déclenche de manière imprévue, la vapeur est dirigée vers un condenseur de décharge. Dans certaines situations, le dépressurage de la vapeur à travers une cheminée de ventilation permet de réduire la pression de la vapeur, bien que cette méthode soit une solution gaspilleuse et ne soit utilisée que lors des démarrages ou en cas d’urgence. Un aspect innovant de certaines conceptions réside dans le récepteur solaire, qui peut aussi agir en tant que surchauffeur. Dans une configuration avec un champ LFR, l'eau d'alimentation est envoyée vers le champ, où la vapeur est générée. Cette vapeur passe ensuite par un séparateur, dont le liquide est renvoyé dans le champ LFR pour recirculation. La vapeur séparée est envoyée à l'échangeur pour surchauffe.
Il est crucial de maintenir un débit de vapeur minimal dans ces systèmes afin d'éviter une défaillance de la turbine. Si le débit de vapeur chute en deçà du minimum requis, une vanne de dérivation permet de mélanger une certaine quantité d'eau saturée du séparateur avec la vapeur. Cela permet de maintenir un débit suffisant pour éviter un déclenchement de la turbine. Ce processus de régulation des débits et des températures est fondamental pour le bon fonctionnement des installations CSP, mais il soulève des défis considérables en termes de gestion thermique et de fiabilité des équipements.
Les leçons tirées des expériences passées en matière de gestion thermique dans les centrales CSP montrent que la conception des équipements doit prendre en compte les comportements transitoires auxquels ils seront soumis. En raison de la nature intermittente de l’énergie solaire, ces installations sont appelées à fonctionner par cycles multiples au cours de la journée. Les concepteurs doivent comprendre les gradients thermiques autorisés dans les matériaux et s'assurer que la conception de l'installation les respecte afin d'éviter des dégradations prématurées des composants.
Un rapport du National Renewable Energy Laboratory (NREL) met en évidence des pratiques exemplaires pour les systèmes CSP, notamment l'importance de modéliser précisément le comportement transitoire des centrales, en tenant compte des démarrages, des arrêts, des nuages intermittents et des transitions opérationnelles. Il souligne également que ces modèles doivent être validés par des tiers indépendants pour garantir leur fiabilité et leur transparence.
Les équipements et les centrales doivent être conçus pour résister aux variations thermiques liées à l’énergie solaire. En particulier, les récepteurs solaires doivent pouvoir gérer les variations de température importantes pendant les cycles de fonctionnement. Cette exigence s'étend à tous les aspects de la centrale, de la turbine à vapeur aux échangeurs de chaleur, en passant par les systèmes de stockage thermique.
Les défis de conception et de contrôle sont encore plus complexes lorsqu'il s'agit d'intégrer l'énergie solaire à une centrale combinée turbine à gaz (GTCC). L'une des solutions envisagées est l'utilisation de l'énergie solaire pour chauffer le gaz de combustion de la turbine à gaz. Bien que ce soit relativement simple à mettre en œuvre, cette méthode présente l'inconvénient de réduire légèrement la production de vapeur de la turbine à vapeur, bien que les économies réalisées en termes de combustible compensent largement cette perte de performance.
Une autre option, plus complexe, consiste à remplacer partiellement ou totalement le brûleur de la turbine à gaz par un récepteur solaire. Ce système hybride solaire-gaz a pour objectif de canaliser l'air comprimé de la turbine à gaz à travers le récepteur solaire pour le chauffer avant son entrée dans la chambre de combustion. Bien que cette approche puisse être réalisée dans le cadre d'une modernisation d'une turbine existante, elle nécessite des ajustements importants dans la conception de la turbine, notamment pour gérer les variations de température de l’air comprimé causées par l’irradiation solaire. Ces fluctuations de température peuvent provoquer des instabilités dans le contrôle de la turbine, notamment en ce qui concerne la prévention de l'auto-allumage et l’optimisation des mélanges de combustibles.
Le développement de récepteurs solaires pressurisés pour ces systèmes hybrides a été un sujet d'étude important, avec des prototypes testés comme le récepteur volumétrique REFOS, développé dans le cadre du projet européen SOLGATE. Bien que des tests aient été réalisés à des températures supérieures à 800°C, les défis restent considérables en termes de réduction des pertes de pression, de durabilité des composants, et de gestion des contraintes thermiques dans la chambre de combustion. Ces obstacles techniques rappellent les difficultés rencontrées dans les turbines à gaz à cycle fermé, qui n'ont pas encore trouvé de solution commerciale viable.
En résumé, l'intégration de l'énergie solaire dans les cycles combinés turbine à gaz et les centrales CSP présente des défis techniques significatifs. Les enjeux liés à la gestion thermique, aux variations d'irradiation et aux cycles de fonctionnement demandent une approche rigoureuse de la conception et du contrôle. La recherche continue et les retours d'expérience sont essentiels pour améliorer la performance de ces systèmes et surmonter les obstacles actuels.
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