Les résultats de l’étude montrent que l’échelle du racisme et le concept de "destin lié à l’immigration" sont fortement corrélés avec des attitudes négatives à l’égard de Trump. Cependant, l’expérience des Latinos vis-à-vis de Trump varie considérablement selon leur génération. Les réponses révèlent que les Latinos de première génération, plus proches de l'expérience immigrée, sont les plus opposés à Trump. À l’inverse, ceux de troisième génération semblent avoir des vues plus favorables envers lui, ce qui contraste avec l’opposition marquée des générations précédentes. Les Latinos de deuxième génération tendent à se situer entre les deux, mais leur aversion pour Trump est également évidente, renforçant l’idée que l’opposition à Trump est particulièrement forte chez ceux qui partagent une expérience plus récente de l’immigration.
Cette différence d’opinions n’est pas uniforme parmi les divers groupes d’origine latino-américaine. Par exemple, les Latinos d'origine cubaine et d’Amérique centrale ont tendance à avoir une opinion plus favorable envers Trump par rapport aux Mexicains et aux autres groupes d’origine latino-américaine. Cette tendance est particulièrement manifeste parmi les Cubains, connus pour pencher davantage vers le républicanisme. Quant aux Américains d'origine centrale, un facteur qui pourrait expliquer cette tendance est qu’une proportion importante de ce groupe est née aux États-Unis, ce qui pourrait influencer ses attitudes politiques.
L’idéologie joue également un rôle central dans la formation des opinions sur Trump. Ceux qui se définissent comme plus conservateurs ou évangéliques ont tendance à avoir une vision plus positive de Trump, contrairement aux démocrates et indépendants, qui affichent généralement une hostilité plus marquée envers lui. Ce phénomène est observable parmi les Latinos de toutes origines et générations, mais il est particulièrement visible dans les groupes qui se trouvent politiquement à droite, comme les Cubains.
Les données révèlent également une autre dynamique intéressante : l'emplacement géographique semble avoir peu d'impact direct sur les opinions des Latinos à l’égard de Trump. Bien que les Latinos vivant en Californie, en Floride ou à New York affichent des attitudes relativement similaires, la forte opposition à Trump se manifeste également dans des États comme l’Arizona et le Texas, où les questions liées à l’immigration sont particulièrement sensibles.
Cependant, ce n’est pas seulement l’origine géographique ou l’âge qui façonnent l’opinion politique des Latinos. Le racisme perçu et l’expérience de discrimination jouent également un rôle clé. Le score sur l’échelle du racisme se révèle déterminant dans l’opposition à Trump. En effet, les Latinos ayant un score élevé sur cette échelle, c’est-à-dire ceux qui perçoivent le racisme comme un problème majeur, sont beaucoup plus susceptibles d’avoir une opinion extrêmement défavorable envers le président. Les figures de l’immigration, les politiques restrictives et les attaques verbales dirigées contre les immigrés, notamment les Latinos, sont des facteurs puissants qui façonnent ces perceptions.
Une exception notable à cette règle est le cas des Latinos d'origine sud-américaine. Bien que la majorité des groupes latino-américains affichent des opinions négatives accrues envers Trump lorsqu'ils perçoivent un racisme plus prononcé, il semble que les Sud-Américains, en particulier ceux qui perçoivent moins le racisme comme un problème, tendent à avoir une opinion moins défavorable de Trump. Cette dynamique inverse mérite une exploration plus approfondie, car elle pourrait indiquer des différences dans la manière dont le racisme systémique et les politiques anti-immigrées sont vécus différemment par les différents sous-groupes au sein de la population latino-américaine.
L’étude met également en lumière des facteurs socio-économiques qui influencent les opinions des Latinos sur Trump. Par exemple, le niveau de revenu, l’éducation et le sexe sont des éléments qui jouent un rôle non négligeable. Les femmes, particulièrement, tendent à être plus opposées à Trump que les hommes, tandis que les personnes ayant un niveau d’éducation plus élevé sont plus susceptibles de désapprouver ses politiques.
Il est important de noter que ces résultats ne doivent pas être interprétés comme une uniformité de pensée au sein de la communauté latino-américaine. Les attitudes vis-à-vis de Trump varient en fonction d’une multitude de facteurs, notamment l’origine nationale, l’histoire personnelle, les perceptions du racisme, la génération, et les valeurs politiques. L’expérience de l’immigration demeure cependant un élément fondamental dans la formation de ces attitudes, et la perception du racisme reste un moteur central de l’opposition à Trump parmi les Latinos.
Quel impact ont les accords commerciaux sur les travailleurs transfrontaliers ?
Les accords commerciaux ont des effets multiples et parfois contradictoires, en particulier lorsqu’il s’agit des relations économiques entre les États-Unis et le Mexique. Alors que des accords tels que l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) ont contribué à stimuler les échanges commerciaux et à intégrer les économies des deux nations, les conséquences pour les travailleurs des deux côtés de la frontière ont été plus complexes et nuancées.
L’accord préliminaire signé par Donald Trump avec le Mexique en 2018, dans le cadre de la renégociation de l'ALENA, a été vu par certains comme un tournant positif. Selon Bernstein (2018), cet accord pourrait se révéler plus favorable aux travailleurs des deux pays que les précédentes versions des accords commerciaux. En effet, des changements dans les règles de travail, en particulier dans l’industrie automobile, ont permis une augmentation des salaires et une meilleure protection des conditions de travail pour certains segments de la population laborieuse.
Cependant, l’impact global de ces accords sur le marché du travail ne doit pas être surestimé. Selon Bivens (2017), les mauvaises décisions politiques prises dans le cadre de ces accords ont accentué les coûts de la mondialisation pour les travailleurs américains, notamment dans les secteurs industriels délocalisés vers le Mexique, où la main-d'œuvre bon marché a été un facteur attractif. La délocalisation a entraîné une perte d'emplois de qualité aux États-Unis, une situation exacerbée par des politiques économiques qui n'ont pas suffisamment pris en compte les disparités locales et sectorielles. Cela a aussi contribué à l'augmentation des inégalités économiques dans les deux pays.
En revanche, des analyses sur les effets spécifiques de l'ALENA sur l'économie mexicaine montrent un tableau plus nuancé. Si l'intégration accrue de l'économie mexicaine dans le marché mondial a permis à certains secteurs, comme l’automobile et l’agriculture, de connaître une croissance rapide, cette prospérité s'est souvent concentrée dans des zones géographiques spécifiques, laissant de côté une grande partie de la population mexicaine. Blecker (2014) souligne que les inégalités internes au Mexique se sont accrues, malgré des augmentations dans les exportations et les investissements étrangers. De plus, la croissance économique n’a pas toujours été accompagnée d’une amélioration des conditions de vie pour la majorité des travailleurs mexicains.
Les divergences économiques et sociales entre les États-Unis et le Mexique ont été accentuées par l’essor de la puissance des multinationales et des pratiques de délocalisation qui ont profité à un petit nombre d’acteurs économiques tout en exacerbant les problèmes de chômage et de précarité pour une grande partie de la population. De Loecker et al. (2020) ont observé une concentration du pouvoir de marché, ce qui a permis à certaines grandes entreprises de tirer parti des politiques commerciales pour maximiser leurs profits au détriment des travailleurs.
Une autre facette importante à considérer est l’impact de la politique commerciale sur les relations entre les deux pays. Dussel Peters et Gallagher (2013) ont noté que la montée en puissance de la Chine en tant qu’acteur économique majeur a modifié les dynamiques du commerce nord-américain, réduisant l’impact de l’ALENA sur les relations commerciales entre les États-Unis et le Mexique. Alors que le Mexique est de plus en plus lié à la Chine dans le commerce, l’ALENA perd de son efficacité en tant que cadre principal d’intégration économique.
La question de la souveraineté nationale face aux accords commerciaux est également cruciale. L'ISDS (Investor-State Dispute Settlement) en est un exemple. Le mécanisme qui permet à des entreprises étrangères de poursuivre des États devant des tribunaux internationaux en cas de mesures jugées nuisibles à leurs intérêts a été une source de tensions, notamment au Mexique, où l’on a reproché aux accords commerciaux de favoriser les multinationales au détriment des politiques publiques nationales (Miller, 2018). Ce phénomène a conduit à un débat sur les capacités des gouvernements à défendre leur intérêt national face à des intérêts étrangers puissants, particulièrement dans le cadre des négociations post-ALENA.
Enfin, la question du développement à long terme de l’économie mexicaine doit être prise en compte. Les experts, comme Rodrik (2014), suggèrent que pour que le Mexique puisse véritablement bénéficier de ces accords, des réformes structurelles profondes sont nécessaires, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’innovation et des politiques industrielles. Un simple ajustement des accords commerciaux ne suffira pas à résoudre les défis économiques structurels auxquels le Mexique est confronté.
Les travailleurs des deux côtés de la frontière doivent comprendre que les accords commerciaux ne sont pas une solution miracle aux problèmes économiques. Ils sont souvent le reflet d'un équilibre complexe entre intérêts géopolitiques, économiques et sociaux. Les effets de ces accords sur le travail sont à la fois positifs et négatifs, et le renforcement des protections sociales et des droits des travailleurs demeure un enjeu crucial, tant pour le Mexique que pour les États-Unis. Une attention particulière doit être portée à l'inclusion des travailleurs dans les bénéfices du commerce, ainsi qu'à l'impact sur les secteurs et les régions les plus vulnérables à la mondialisation.
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