Les progrès réalisés dans la médecine de soins intensifs ont permis d’augmenter le nombre de survivants des maladies critiques au cours de la dernière décennie. Toutefois, certains de ces survivants développent des troubles affectifs, physiques et/ou cognitifs en raison de leur séjour en unité de soins intensifs (USI). Ces symptômes peuvent persister bien après leur sortie de l’hôpital, nécessitant souvent une rééducation multidisciplinaire sur une longue période. Les déficits ainsi observés peuvent durer des années après la sortie de l’hôpital, entraînant des coûts économiques supplémentaires pour le patient, la famille et la communauté.
Prenons l'exemple de M. Tan, un homme de 45 ans souffrant d’hypertension, de diabète, d’asthme et d’hyperlipidémie. Après avoir subi une intervention chirurgicale pour un gros furoncle dorsal, il a été pris en charge en soins intensifs, où il a contracté une pneumonie associée à la ventilation et a dû être intubé pendant deux semaines. Bien que l’extubation ait été réussie, il a continué de souffrir de déficits physiques et cognitifs persistants. Après 12 semaines d’hospitalisation, il a été renvoyé chez lui avec une assistance pour ses activités quotidiennes de base. Un an plus tard, bien qu'il parvienne à s'occuper de lui-même à la maison, il n'a pas pu reprendre son travail de chauffeur de taxi, tout en souffrant de troubles dépressifs et anxieux persistants depuis son séjour en USI.
Le syndrome post-soins intensifs (PICS) désigne un ensemble de symptômes physiques, cognitifs et psychologiques qui se développent pendant le séjour en USI et qui peuvent persister après la sortie de l’hôpital. Ce syndrome touche également les proches et les soignants, dans ce cas appelé le syndrome post-soins intensifs familial (PICS-F). Un manque de sensibilisation à propos du PICS et du PICS-F peut conduire à une diminution de la qualité de vie des patients ainsi que de leurs familles, et à une souffrance accrue pour les deux parties.
Les déficits associés au PICS sont nombreux et peuvent durer des années après un séjour en soins intensifs. Parmi les impairments les plus fréquents, on observe :
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Des déficits physiques affectant environ 25 à 80% des survivants,
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Des troubles cognitifs présents chez 30 à 80% des patients,
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Des troubles psychiatriques chez 8 à 57% des patients,
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Une réduction de l’emploi touchant près de 50% des patients qui étaient employés avant leur séjour en USI,
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La nécessité d’assistance pour les soins quotidiens chez environ 25% des survivants six mois après leur sortie de l’USI.
Les déficits physiques, notamment la faiblesse musculaire acquise en USI (ICUAW), sont fréquents et touchent environ 43% des patients. Ces faiblesses sont dues à plusieurs facteurs pathophysiologiques, tels que l'atrophie musculaire induite par l’immobilité, la dénervation, des altérations mitochondriales et une inflammation. La faiblesse musculaire peut se manifester sous forme de neuropathies et myopathies, affectant aussi bien les muscles des membres que ceux responsables de la respiration et de la déglutition. Cela entraîne des difficultés pour effectuer des activités quotidiennes telles que se nourrir, s’habiller ou se laver, mais aussi pour maintenir une fonction respiratoire optimale.
L’évaluation de la fonction musculaire se fait par des tests manuels, comme l’évaluation de la flexion du poignet, de l’extension du genou et de l'abduction de l'épaule, avec un score de 60 points comme référence de force musculaire optimale. Des études électrophysiologiques, telles que l’électromyographie et les tests de conduction nerveuse, peuvent être utilisées pour différencier les neuropathies des myopathies. En complément, des biopsies musculaires ou nerveuses peuvent être réalisées à des fins de recherche.
Les déficits cognitifs, en particulier le délire, représentent un autre aspect majeur du PICS. Le délire, qui est une perturbation de la conscience associée à une altération des fonctions cognitives et perceptuelles, affecte environ 31% des patients en USI. Ce phénomène peut être divisé en plusieurs sous-types : hypoactif, hyperactif et mixte. Le délire hypoactif est le plus fréquent et est souvent négligé en raison de sa présentation clinique plus discrète. Ce type de délire est fortement associé à un risque accru de déficits cognitifs à long terme après la sortie de l’USI. L’utilisation de benzodiazépines et les transfusions sanguines sont des facteurs de risque bien documentés du délire en USI. Un délire persistant est également lié à une hospitalisation prolongée, à une sortie retardée et à une augmentation des coûts des soins.
La prise en charge des survivants de l’USI nécessite donc une approche intégrée et multidisciplinaire, incluant des soins physiques, cognitifs et psychologiques. Il est essentiel de prendre en compte ces différents aspects dès le départ pour optimiser la réadaptation et améliorer la qualité de vie des patients sur le long terme. De plus, la reconnaissance des symptômes du PICS et du PICS-F doit être renforcée dans les environnements hospitaliers pour mieux soutenir non seulement les patients, mais aussi leurs proches, souvent affectés par cette expérience difficile.
Comment les aides à la marche et les orthèses soutiennent la réadaptation physique : utilisation, indications et avantages
Les aides à la marche, essentielles dans la réadaptation physique, servent de dispositifs pour améliorer la stabilité posturale, soutenir le poids du corps et accroître la confiance des patients pendant la marche. Parmi les dispositifs les plus courants, on trouve les cannes, les déambulateurs et les orthèses, chacun ayant des caractéristiques spécifiques adaptées à diverses conditions médicales et besoins de soutien.
La canne de marche classique, réglable en hauteur, est souvent utilisée pour stabiliser le contrôle postural de manière modeste. Elle est particulièrement indiquée en cas de blessures musculosquelettiques légères, telles qu’une entorse à la cheville ou au genou, ou en cas de légère faiblesse corporelle due à un AVC. Sa légèreté en fait un outil facile à transporter, tout en apportant un soutien limité mais suffisant pour la marche sur un terrain difficile. Les cannes peuvent également prendre la forme d’un parapluie, avec une pointe en caoutchouc, ou d’un bâton de randonnée, qui, tout en étant similaires à la canne classique, offrent un meilleur alignement postural en raison de leur poignée verticale.
Un autre type d'aide, la canne quadripode, offre un soutien plus important en raison de sa base élargie, ce qui assure une stabilité accrue, en particulier pour les personnes souffrant de faiblesse neurologique hémiplégique ou d’amputations du membre inférieur. Son utilisation permet une compensation de la force et de l’équilibre à partir du côté moins affecté du corps.
Pour les patients ayant des difficultés de mobilité plus prononcées ou nécessitant un soutien plus important, les déambulateurs sont particulièrement utiles. Ces dispositifs à quatre roues sont conçus pour fournir une base de soutien étendue, réduisant ainsi les efforts nécessaires à la marche. De plus, ils sont équipés d’un siège intégré permettant au patient de se reposer si nécessaire. Ils sont particulièrement adaptés aux personnes âgées ou à celles présentant un risque accru de chutes en raison d'une vitesse de réaction altérée face à la perte d'équilibre.
Les cadres de marche à plateforme, ou rollators avec supports pour avant-bras, apportent un soutien optimal pour les patients qui ont besoin de soutien pour maintenir une position stable tout en marchant. Ces dispositifs sont fréquemment utilisés lors des premières phases de rééducation, notamment pour les patients présentant une faiblesse prononcée ou une mauvaise stabilité. Ils offrent un soutien corporel important grâce à l’appui sur les coudes, permettant ainsi une réduction de l’effort et une augmentation de la durée de la pratique de la marche.
En parallèle, il est important de bien ajuster la hauteur des aides à la marche. La règle générale est que la hauteur du manche de l’aide à la marche doit correspondre à celle du poignet du patient en position debout. Pour les dispositifs doubles, comme les béquilles ou les cannes quadripodes, il existe des schémas de marche spécifiques à suivre, tels que les modèles à 2, 3 ou 4 points, afin de garantir un soutien équilibré et éviter les risques de trébuchement.
La montée et la descente des escaliers nécessitent également une attention particulière lors de l’utilisation d’aides à la marche. Il est recommandé de monter les escaliers en premier lieu avec la jambe la plus forte, et de descendre avec la jambe la plus faible. L’aide à la marche doit suivre ou rester proche de la jambe la plus faible pour assurer la sécurité et l’équilibre pendant cette manœuvre.
Les orthèses, quant à elles, jouent un rôle crucial dans la correction des déséquilibres musculaires ou dans le soutien des articulations pendant les périodes de rééducation. Elles sont des dispositifs externes appliqués pour modifier les caractéristiques fonctionnelles du système neuromusculaire et squelettique. Elles peuvent être temporaires ou permanentes, et sont classées en orthèses statiques, dynamiques ou progressives. Les orthèses statiques sont immobiles, tandis que les dynamiques utilisent des éléments comme des ressorts pour promouvoir la fonction articulaire.
Les orthèses pour les membres supérieurs sont couramment utilisées pour prévenir les déformations des mains, en particulier dans les cas de maladies neurologiques, de brûlures ou d’arthrite. Par exemple, l’attelle de repos pour avant-bras permet de soutenir les arches anatomiques de la main, tout en offrant un confort de repos. Les attelles anti-spasticité, quant à elles, sont utilisées pour inhiber le tonus musculaire excessif, tandis que les attelles pour le poignet permettent de maintenir celui-ci en légère extension pour immobiliser l'articulation, tout en permettant le mouvement des doigts.
Pour les membres inférieurs, les orthèses de type "AFO" (orthèses de cheville et de pied) sont particulièrement utilisées pour traiter la faiblesse de la dorsiflexion, souvent observée après un AVC ou dans des maladies comme la neuropathie périphérique. Ces dispositifs peuvent être fabriqués sur mesure ou être préfabriqués, selon les besoins spécifiques du patient.
L’utilisation d’orthèses et d’aides à la marche dans le cadre de la réadaptation physique va au-delà du simple soutien mécanique. Elles visent à améliorer la qualité de vie du patient en permettant une plus grande autonomie dans les activités quotidiennes. Toutefois, il est essentiel de veiller à leur ajustement précis et à leur confort pour éviter toute irritation de la peau ou tout inconfort qui pourrait entraver le processus de rééducation.
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