La commande sans capteur à pleine plage de vitesse des moteurs synchrones à aimants permanents (PMSM) repose sur la combinaison de méthodes de commande optimisées pour différentes plages de vitesse, assurant ainsi une performance robuste et cohérente de l'accélération à la pleine charge. Ce type d’approche, désigné dans la littérature comme commande hybride ou composite, articule des stratégies de démarrage, de transition et de fonctionnement stabilisé autour d’estimations du couplage de flux et d’injections de signaux haute fréquence.

Le démarrage se fait souvent via la commande courant-fréquence (I/F), soutenue par une estimation initiale du couplage de flux. Une fois que la vitesse du rotor devient suffisante pour que la force contre-électromotrice (back-EMF) soit détectable, le système bascule vers une commande en boucle fermée sans capteur. Cette transition, si elle est correctement orchestrée, permet d’éviter les oscillations mécaniques et garantit la continuité de fonctionnement.

Pour couvrir toute la gamme de vitesse, une méthode intégrée d'injection de tension rotative haute fréquence combinée à l'estimation du couplage de flux est employée. À basse vitesse, où le signal de back-EMF est trop faible pour une estimation fiable, l’injection haute fréquence domine. À mesure que la vitesse augmente, l’estimation du flux prend le relais. Les sorties des deux méthodes sont pondérées pour obtenir une estimation de position fiable et continue du rotor.

Plusieurs méthodes hybrides ont émergé, telles que l'injection carrée haute fréquence avec un système adaptatif de référence modèle, ou encore le démarrage I/F combiné à des systèmes adaptatifs. Chacune de ces stratégies répond aux limitations spécifiques de certaines plages de vitesse, ou à des contraintes structurelles propres à certaines configurations de PMSM.

Une attention particulière est accordée à la précision de l’estimation de la position du rotor à basse vitesse, domaine historiquement complexe en absence de capteur. L’injection sinusoïdale haute fréquence dans le système de coordonnées stationnaires offre une structure d’injection plus stable que les injections basées sur des signaux de tension à haute fréquence conventionnels. Toutefois, les délais système induisent des déphasages dans les courants induits, compromettant la précision de l’estimation. Pour y remédier, plusieurs améliorations ont été proposées.

Tang Qipeng a introduit une stratégie d’injection bidirectionnelle à porteuse haute fréquence, fondée sur l’extraction de composantes fréquentielles à partir de quatre équations indépendantes. Cela réduit l’impact des résistances statoriques variables, des retards système et des non-linéarités de l’onduleur, bien que le processus exige un grand nombre de filtres passe-bas.

Wang Gaolin a proposé l’injection de signaux carrés orthogonaux, permettant une démodulation basée sur la discrétisation et la compensation de phase pour corriger les erreurs induites par le retard. Xu Peilin, quant à lui, a perfectionné le processus de démodulation des injections rotatives en utilisant un régulateur de suivi d’erreur de phase, bien que cette complexité supplémentaire alourdisse l’architecture de commande.

D’autres, comme Toso, ont suggéré une méthode d’ajustement elliptique basée sur des algorithmes récursifs de moindres carrés, insensibles aux délais du traitement du signal. Cependant, cette méthode nécessite des calculs lourds, comme des décompositions QR multiples et des matrices de Givens, rendant l’implémentation complexe.

Les méthodes existantes reposent généralement sur des filtres passe-bas ou des algorithmes de compensation d’erreur pour atténuer les effets des délais. Les premières limitent la bande passante du système, les secondes accroissent sa complexité. Une méthode plus récente propose une estimation de position fondée sur le découplage des co

Comment améliorer le diagnostic et la gestion des pannes dans les systèmes multi-moteurs ?

Les systèmes multi-moteurs, bien qu'efficaces, posent plusieurs défis dans la détection des pannes et la gestion des dysfonctionnements. Ces défis sont variés et peuvent être regroupés en cinq aspects clés. Tout d'abord, la modélisation des systèmes devient plus complexe à mesure que le nombre de moteurs augmente. Les modèles des entraînements multi-moteurs sont plus difficiles à décrire avec précision, ce qui rend l'utilisation des méthodes basées sur les modèles moins fiable et plus difficile à appliquer. Ensuite, la sélection des caractéristiques des signaux pose un problème similaire : une même caractéristique de panne peut correspondre à plusieurs types de pannes, ou, à l'inverse, une panne spécifique peut être difficile à détecter à cause des interactions complexes entre les moteurs.

Le troisième défi réside dans l’analyse des signaux. Dans certains cas, un capteur, tel qu'un capteur de courant bus, peut mesurer la charge combinée de plusieurs moteurs, rendant pratiquement impossible l’identification précise de l’information sur la panne d’un moteur particulier. Le quatrième défi concerne les changements de caractéristiques des pannes, causés par l'influence mutuelle entre les moteurs. Une caractéristique de panne observée dans un système à moteur unique peut ne pas se manifester de la même manière dans un système multi-moteurs. Enfin, la localisation de la panne devient particulièrement complexe lorsque plusieurs moteurs tombent en panne simultanément. Identifier quel moteur est défectueux dans un tel scénario reste un problème difficile.

Face à ces difficultés, il existe deux principales approches pour le diagnostic des pannes : les méthodes basées sur les modèles et celles basées sur les données. Les méthodes basées sur les modèles, bien que puissantes, rencontrent des limitations dans les systèmes multi-moteurs en raison de la difficulté à établir un modèle précis de l’ensemble du système. Un exemple en est l'approche proposée pour la détection des pannes de perte de puissance dans un système de déroulage web multi-moteur, où l’impact de la panne est traité comme une perturbation. Un modèle dynamique du système est établi et des stratégies d’observation des perturbations sont développées pour détecter la panne. Cependant, cette méthode ne couvre pas encore toutes les situations de défaillance spécifiques des entraînements multi-moteurs.

En revanche, les méthodes basées sur les données, qui ne nécessitent pas de modèle précis du système, ont gagné en popularité. Ces méthodes, qu'il s'agisse de l'apprentissage automatique, de l'analyse statistique ou de l'apprentissage profond, sont particulièrement adaptées aux systèmes multi-moteurs où les caractéristiques des pannes ne sont pas toujours claires. Les techniques d'apprentissage automatique sont parmi les plus couramment utilisées pour le diagnostic des pannes. Elles exploitent les données historiques pour construire des modèles de détection des pannes, distinguant ainsi les états normaux des états anormaux et identifiant les types de pannes. Par exemple, l'algorithme des arbres de décision a été utilisé pour le diagnostic des pannes dans les systèmes de transport de charbon, tandis que la machine à vecteurs de support a été utilisée pour les moteurs des drones.

L'analyse statistique, notamment l’analyse en composantes principales (PCA) et l'analyse en composantes indépendantes (ICA), permet également d’extraire les caractéristiques des pannes à partir de données de haute dimension. Ces méthodes réduisent la dimensionnalité des données, facilitant ainsi le diagnostic des pannes. Dans le cadre des moteurs à induction (IM), la PCA est couramment utilisée, tandis que l’ICA a montré son potentiel pour détecter les pannes dans les entraînements multi-moteurs, bien que sa mise en œuvre ne soit pas encore pleinement développée.

Les méthodes basées sur l'apprentissage profond connaissent un essor notable ces dernières années. Les réseaux neuronaux convolutifs (CNN) et les réseaux neuronaux récurrents (RNN) sont largement utilisés pour leur capacité à apprendre automatiquement les caractéristiques des pannes à partir des données brutes. Les CNN, par exemple, sont efficaces pour le diagnostic des pannes dans les systèmes multi-moteurs utilisant des données d’image telles que des images thermiques ou de vibration. Un réseau CNN à plusieurs flux a été proposé pour l'extraction et la fusion des caractéristiques des vibrations des moteurs et des cartes de courant statorique pour la classification des pannes des moteurs à induction. Les RNN, quant à eux, sont particulièrement adaptés au diagnostic des pannes dans les systèmes multi-moteurs traitant des données temporelles, comme les signaux de courant ou de vibration.

Les méthodes basées sur les données offrent de nombreux avantages, notamment leur capacité à traiter les caractéristiques non linéaires et non stationnaires des systèmes multi-moteurs. Elles peuvent diagnostiquer efficacement plusieurs types de pannes simultanées, incluant les défaillances des moteurs, des onduleurs, des capteurs et des pannes mixtes impliquant plusieurs composants. Ces méthodes peuvent également gérer les grandes quantités de données générées par les systèmes multi-moteurs et fournir des résultats de diagnostic en temps réel. En raison de ces avantages, les méthodes basées sur les données représentent la direction future du diagnostic des pannes dans les systèmes multi-moteurs.

Toutefois, ces méthodes ont également des inconvénients notables. Elles nécessitent une grande quantité de données d’entraînement pour atteindre une précision optimale. Le manque de données peut nuire à l’exactitude des résultats, ce qui souligne l’importance de la qualité et de la quantité des données dans le processus de diagnostic. De plus, la complexité d'exécution et les exigences matérielles élevées des méthodes basées sur les données dépassent souvent celles des méthodes traditionnelles, mettant en évidence la nécessité d'améliorations continues.

Dans un autre domaine, la qualité de l’énergie constitue un autre défi majeur. Les systèmes multi-moteurs peuvent interférer négativement avec la qualité de l’alimentation électrique, notamment dans des systèmes tels que les micro-réseaux où d’autres équipements sont connectés parallèlement. Des chercheurs travaillent actuellement sur des méthodes pour minimiser l'impact des systèmes multi-moteurs sur la qualité de l’énergie, comme les filtres matériels, le contrôle par déphasage de courant, le contrôle direct de la tension et la modulation de courant. Ces techniques visent à réduire la distorsion harmonique et à améliorer la qualité de l’énergie, assurant ainsi le bon fonctionnement des autres équipements connectés.

Les filtres matériels, qu’ils soient passifs ou actifs, sont des solutions courantes pour atténuer la distorsion harmonique dans les systèmes multi-moteurs. Les filtres passifs, tels que les filtres LC ou LCL, sont simples et peu coûteux, mais ne peuvent filtrer qu’une gamme spécifique de fréquences harmoniques. Les filtres actifs, quant à eux, utilisent des dispositifs électroniques pour générer une onde de puissance opposée qui annule la distorsion harmonique. Ces solutions, bien qu'efficaces, présentent également des coûts et des complexités plus élevés, soulignant la nécessité de trouver un équilibre entre coût, performance et fiabilité dans la gestion de la qualité de l’énergie.