Les constantes du modèle élastique linéaire étant connues — à savoir .a, .b, .c et .d —, il devient possible de calculer les contraintes à l’aide de la loi de Hooke en contrainte plane. Ce cadre théorique, bien que simple en apparence, fournit une puissance analytique remarquable, permettant d’établir une correspondance précise entre les déformations mesurées et les états de contrainte internes du matériau.
L’expression de la contrainte normale σ<sub>yy</sub> s’obtient ainsi :
σ<sub>yy</sub> = E / (1 − ν²) · (ε<sub>y</sub> + νε<sub>x</sub>)
Avec les valeurs numériques introduites — E = 2000 MPa, ε<sub>y</sub> = 0.025, ν = 0.4, ε<sub>x</sub> = 0.2 — le calcul donne σ<sub>yy</sub> = 250 MPa.
De même, la contrainte de cisaillement s’évalue par :
σ<sub>xy</sub> = E / (1 + ν) · ε<sub>xy</sub>
Ce qui fournit σ<sub>xy</sub> ≈ 267.9 MPa.
Le passage des contraintes cartésiennes aux contraintes principales s’opère naturellement via le cercle de Mohr. Ce cercle constitue une construction géométrique essentielle pour visualiser les états de contrainte dans le plan et pour identifier les directions principales où les contraintes de cisaillement sont nulles.
Le centre du cercle de Mohr se situe à :
ĉ = (σ<sub>xx</sub> + σ<sub>yy</sub>) / 2 = (500 + 250) / 2 = 375 MPa
Le rayon R est obtenu par :
R = √[(σ<sub>xx</sub> − σ<sub>yy</sub>)² / 4 + σ<sub>xy</sub>²]
Ce qui donne ici R ≈ 295.6 MPa.
Les contraintes principales sont alors :
σ₁ = ĉ + R = 670.6 MPa
σ₂ = ĉ − R = 79.4 MPa
Il est crucial de souligner que ces valeurs représentent les extrêmes de la contrainte normale dans le matériau — les directions où le tenseur des contraintes devient diagonal. Quant à la contrainte principale σ₃, elle est nulle dans le cas de l’état de contrainte plane : σ₃ = 0.
On déduit également la contrainte de cisaillement maximale dans l’espace tridimensionnel, non pas comme R (le rayon du cercle entre σ₁ et σ₂), mais comme τ<sub>max</sub> = (σ₁ − σ₃) / 2 = 335.3 MPa, ce qui dépasse le rayon du cercle dans le plan (295.6 MPa). Ce point est fondamental, car il rappelle que la contrainte de cisaillement maximale dans un solide peut ne pas se manifester dans le plan considéré, mais ailleurs dans l’espace.
Ces résultats permettent une compréhension complète de l’état mécanique du matériau à partir des mesures de déformation, et confirment la pertinence du modèle linéaire élastique isotrope dans les cas de chargement modéré. Toutefois, le comportement réel des matériaux est souvent plus complexe.
Il est fondamental de reconnaître que ce modèle, bien qu’efficace pour une première approximation, n’est qu’un cas particulier. De nombreux matériaux n'obéissent pas strictement à la loi de Hooke. Par exemple, dans des cas de chargement important ou de comportement différé, les effets non linéaires, anisotropes ou visqueux doivent être pris en compte. Le bois ou les matériaux composites présentent une réponse fortement anisotrope, tandis que des matériaux comme le béton ou certains polymères manifestent un comportement viscoélastique ou viscoplastique. D’autres encore, comme les métaux, passent d’un comportement élastique à un comportement plastique irréversible une fois un seuil de contrainte atteint, phénomène modélisé par l’élastoplasticité.
Il est également essentiel de rappeler que, dans tout modèle mécanique, les conditions aux limites, l'histoire de chargement, ainsi que les effets tridimensionnels peuvent influer de manière décisive sur la distribution des contraintes et des déformations. La connaissance du cercle de Mohr et de la loi de Hooke est donc un
Comment les propriétés géométriques des sections transversales peuvent être calculées à l'aide du théorème de la divergence
Le calcul des propriétés géométriques d'une section transversale repose sur l'application du théorème de la divergence en deux dimensions. Le théorème fondamental du calcul intégral permet de relier l'intégrale d'une fonction dérivée à la différence de ses valeurs aux bornes d'un intervalle, et un concept analogue existe pour des fonctions scalaires, vectorielles ou tensorielles dans un espace à plusieurs dimensions.
La formulation classique pour une fonction scalaire est la suivante :
Cette relation exprime que l'intégrale de la dérivée de entre et est égale à la différence des valeurs de la fonction aux bornes de cet intervalle. Ce théorème constitue un lien entre l'intégration des fonctions et leur dérivation. En utilisant des fonctions scalaires, vectorielles et tensorielles dans un domaine avec une frontière , et un vecteur normal unitaire à chaque point de cette frontière, nous pouvons transposer cette idée à des dimensions supérieures.
En deux dimensions, les coordonnées du vecteur sont représentées par , et le théorème de la divergence s'étend comme suit :
où est la divergence d'un champ vectoriel , est le vecteur normal unitaire à la frontière , et est l'élément de longueur sur cette frontière. Ce théorème généralise le calcul intégral aux champs vectoriels et permet de convertir une intégrale de surface en une intégrale de ligne autour de la frontière de la région . Cela a des applications importantes dans le calcul des propriétés géométriques des sections transversales, comme la localisation du centre de masse ou des moments d'aire.
Le champ vectoriel , que l'on peut associer au vecteur position dans une section transversale, joue un rôle central dans l'application du théorème de la divergence pour les sections polygonales. La conversion des intégrales de surface en intégrales de ligne autour de la frontière simplifie considérablement le calcul des propriétés d'une section. Si la frontière est approximée par des segments de droite, comme c'est souvent le cas dans les calculs pratiques, ces intégrales peuvent être évaluées explicitement, permettant ainsi de développer des formules simples et efficaces.
Prenons l'exemple suivant, où l'on cherche à calculer des intégrales le long des segments de droite délimitant une section polygonale. Dans ce cas, l'intégrale sur la frontière peut être exprimée comme une somme d'intégrales sur les segments individuels. Les intégrales correspondantes sont les suivantes :
Chacune de ces intégrales a une signification particulière en termes de propriétés géométriques, comme la localisation du centre de masse ou les moments d'inertie. Elles peuvent être calculées précisément pour des sections ayant des frontières polygonales, ce qui facilite l'analyse de la distribution de la matière ou des forces à l'intérieur de la section.
La notion de divergence d'un champ tensoriel est également essentielle. Dans le cas d'un champ tensoriel d'ordre trois, la divergence conduit à un champ tensoriel d'ordre deux, ce qui permet d'exprimer et de calculer des propriétés complexes de la section transversale. L'utilisation de cette approche permet d'approfondir la compréhension des comportements des matériaux et structures en génie mécanique et civil, en reliant les propriétés géométriques des sections à des intégrales simples sur leur frontière.
Enfin, il est crucial de comprendre que la formule des moments d'aire, qui est fondée sur la notion de premier moment d'aire par rapport à un axe de coupe, est essentielle pour analyser les contraintes de cisaillement dans les sections transversales. Cette approche permet de relier les propriétés géométriques d'une section à des résultats physiques mesurables, comme les tensions de cisaillement, et de prévoir les réponses des matériaux sous des charges externes. Les moments d'aire jouent un rôle central dans les calculs de résistance des matériaux et sont particulièrement utiles pour les applications où la résistance à la flexion ou la torsion doit être déterminée de manière précise.
Comment résoudre les problèmes de flexion des poutres par la méthode des paramètres initiaux et des équations moment-aire ?
La fonction joue un rôle fondamental dans l’analyse des déformations des poutres soumises à des charges réparties. En évaluant cette fonction en , on obtient , tandis que sa dérivée partielle par rapport à se simplifie en . Ces expressions, lorsqu’elles sont substituées dans les équations régissant la déformation, permettent d’achever une démonstration clé.
Les équations numérotées 10.2 à 10.5 sont souvent désignées sous le nom de méthode des paramètres initiaux. Cette approche consiste à exprimer la solution en fonction des variables d’état initiales , qui caractérisent l’état de la poutre à son extrémité gauche, c’est-à-dire en . Cette méthode rappelle un problème à valeurs initiales, où l’état connu à un point de départ permet de déterminer l’évolution à travers des équations différentielles. Pourtant, la flexion d’une poutre ne correspond pas exactement à un problème à valeurs initiales mais à un problème à valeurs aux limites, puisque seules deux des quatre variables d’état sont déterminées aux extrémités et .
Pour contourner cette difficulté et permettre une résolution numérique, on intègre les équations en utilisant la règle généralisée du trapèze, traitant ainsi le problème comme s’il s’agissait d’un problème à valeurs initiales afin de tracer les variables d’état en fonction de . Pour ce faire, les équations 10.2 à 10.5 fournissent les valeurs des variables d’état aux deux extrémités de la poutre, avec des intégrales définies dépendantes de la fonction de charge . Ces intégrales sont désignées par , chacune correspondant à des moments pondérés de la charge, intégrés entre 0 et , pondérés par différentes puissances de .
Par exemple, pour une charge linéairement décroissante allant de en à zéro en , on calcule via un changement de variable , simplifiant l’intégration de manière à rendre les bornes indépendantes de la longueur réelle, ce qui facilite l’évaluation numérique et la généralisation à toute forme de charge. Ce procédé révèle que la forme des intégrales dépend uniquement du profil de la charge tandis que la dimension physique est capturée par des facteurs multiplicatifs.
L’exemple classique d’une poutre simplement appuyée de longueur , de module de flexion , soumise à une charge uniformément répartie , illustre cette méthode. Les conditions aux limites imposent des contraintes sur la déflexion et le moment aux extrémités (), permettant par manipulation des équations 10.9 de déterminer les valeurs inconnues des variables d’état initiales et . La déflexion transverse s’exprime alors par un polynôme en , tandis que la valeur au milieu de la poutre, qui est souvent le point de déflexion maximale, se calcule explicitement, donnant une valeur proportionnelle à .
La méthode des paramètres initiaux présente donc un cadre cohérent et systématique pour résoudre les problèmes de flexion des poutres avec diverses conditions de charge et de frontière, grâce à une représentation des variables d’état aux extrémités et à l’utilisation d’intégrales adaptées à la forme des charges appliquées.
À cette approche s’ajoute la méthode classique des aires de moment, qui exploite la connaissance de la fonction moment . En intégrant , on obtient la rotation comme la somme de la rotation initiale et de l’aire sous la courbe entre 0 et . L’intégration successive de la relation entre la rotation et la déflexion permet de retrouver par une double intégration, renforçant ainsi le lien physique entre les moments de flexion et les déplacements.
Cette double perspective – la méthode des paramètres initiaux, plus algébrique et intégrale, et la méthode des aires de moment, plus géométrique – offre un panorama complet pour aborder les problèmes complexes de flexion, en conciliant calcul analytique et intuition physique.
Il est essentiel de comprendre que la résolution de ces équations repose fondamentalement sur la nature du problème aux limites, où la connaissance partielle des états aux extrémités oblige à une approche globale. La linéarité des équations et la possibilité d’exprimer les solutions par des intégrales pondérées des charges facilitent la généralisation à des charges variées et à des configurations complexes. Par ailleurs, la manipulation habile des conditions aux limites, notamment dans les cas moins classiques comme les poutres libres, représente un défi analytique qui nécessite une compréhension fine des relations entre variables d’état.
Enfin, il faut garder à l’esprit que ces méthodes sont le fondement des outils numériques modernes en mécanique des structures. L’automatisation des calculs par la programmation permet d’aborder des problèmes impossibles à traiter manuellement, en intégrant diverses formes de charges, de matériaux non homogènes, et de conditions limites sophistiquées. Toutefois, la maîtrise des principes fondamentaux exposés ici est indispensable pour interpréter correctement les résultats numériques, vérifier leur cohérence, et adapter les modèles aux situations réelles.

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