Les agriculteurs, notamment ceux du village de Dissan, se sont engagés dans une série d'expérimentations avec différentes variétés de sorgho pour tester leur adaptation à des conditions locales spécifiques. Ce processus n’est pas seulement une question de choix des meilleures graines, mais également une démarche ancrée dans la pratique, l’observation et une interaction constante avec les variétés qu’ils plantent. Dans ce contexte, l'approche de l’anthropologie de la participation et de l'observation active devient un outil précieux pour comprendre non seulement les choix des agriculteurs, mais aussi les raisons profondes de ces choix.
Contrairement aux essais officiels réalisés dans les stations de recherche, où les protocoles sont strictement définis et uniformes, les agriculteurs de Dissan choisissent de tester les variétés de sorgho dans des conditions réelles, sur les bords de leurs champs, souvent dans des parcelles moins privilégiées. Ils décident de planter ces variétés dans des parcelles de 5 mètres carrés, marquées avec précision, et s’emploient à cultiver 8 rangées de sorgho par parcelle. Une différence notable réside dans le choix des semences, qui, bien que souvent influencées par les essais formels, est également façonnée par des considérations pratiques et culturelles. Les agriculteurs de Dissan ont insisté sur l'importance d'intercaler les variétés de sorgho avec des légumineuses, comme des haricots, qui ont la capacité de fixer l'azote dans le sol. Cette pratique enrichit le sol et crée une interaction symbiotique bénéfique entre les différentes cultures.
L'une des observations les plus marquantes de cette expérience est que les agriculteurs ont testé des variétés de sorgho qu'ils n’avaient pas nécessairement initialement préférées. Avant la plantation, beaucoup d'entre eux déclaraient préférer les graines plus lourdes, mais une fois les essais réalisés, ils ont adopté cinq des huit variétés les plus légères disponibles, et seulement deux des huit variétés les plus lourdes. Ce phénomène met en lumière un aspect fondamental de l’agriculture : le changement des préférences peut survenir après l’expérience concrète avec une variété donnée, en fonction de la manière dont elle se comporte dans le champ, de sa résistance à la sécheresse ou à d’autres facteurs environnementaux locaux. De plus, cette observation confirme l’importance d’une recherche de terrain à long terme, où les changements dans les choix des agriculteurs ne sont pas toujours prévisibles et ne suivent pas les préférences initiales exprimées.
Il est également important de noter que les agriculteurs de Dissan ont expérimenté avec des variétés de sorgho qui poussent rapidement, en trois mois ou moins, mais ils ont finalement adopté des variétés qui prennent plus de temps pour mûrir, ce qui démontre que la rapidité de la maturation n’est pas nécessairement un critère décisif. En effet, la sélection des variétés ne se limite pas à des critères agronomiques purement scientifiques comme la rapidité ou la taille des graines, mais inclut également des éléments culturels, sociaux et pratiques qui peuvent influencer de manière décisive les choix des agriculteurs.
Au-delà de ces observations, ce processus met également en évidence l'importance des méthodes anthropologiques telles que l’observation participante. Cette approche, au cœur des études de terrain anthropologiques, permet de recueillir des données qui seraient autrement invisibles dans des études de laboratoire ou dans des essais agricoles plus conventionnels. L’anthropologie, dans ce cadre, offre un outil permettant de comprendre la complexité des choix humains, qui ne peuvent être réduits à de simples critères mesurables. Les agriculteurs, comme tous les êtres humains, agissent souvent de manière complexe et leurs motivations ne se résument pas seulement à ce qu'ils déclarent ou ce qu’ils croient.
Enfin, l’étude de l’adoption des variétés de sorgho dans un village comme Dissan nous montre que l'anthropologie, en particulier dans ses projets de recherche appliquée, peut avoir un impact direct sur les communautés locales. En combinant les connaissances agricoles traditionnelles avec des recherches plus modernes, et en permettant aux agriculteurs de tester des variétés qui répondent réellement à leurs besoins et conditions spécifiques, cette démarche favorise des pratiques agricoles plus durables et adaptées aux défis environnementaux croissants. L’anthropologie devient alors un outil de transformation sociale, en aidant à créer des communautés plus fortes et plus résilientes face aux incertitudes économiques et écologiques.
Comment la théorie du développement et la dépendance interagissent-elles dans un contexte mondial ?
Dans cette phase précoce, une société fonctionne sur la présomption largement répandue que les solutions pour la croissance économique, que les cultures occidentales étaient les plus avancées biologiquement et culturellement, mais qu'elles sont finalement insoutenables. Les anthropologues ont peu à peu critiqué cette présomption, et ont ajusté leur perspective anthropologique du développement. Walter Rodney, un érudit et militant, a écrit un livre intitulé How Europe Underdeveloped Africa, dans lequel il a vigoureusement attaqué la théorie de la modernisation. Rodney a examiné les dynamiques socio-économiques, historiques et culturelles des pays en développement, et a documenté comment les programmes de développement issus de la tradition de la modernisation produisaient en réalité le sous-développement. Il a apporté des preuves montrant que l’idéologie coloniale et postcoloniale, centrée sur l’exploitation des ressources, ne faisait que créer des poches de développement. Dans de nombreuses régions d'Afrique, on trouve des écoles, des routes et des cliniques de santé, mais ces infrastructures restent insuffisantes et non universelles.
Les théoriciens de la dépendance, tels qu'Andre Gunder Frank, ont pointé les incohérences de la théorie de la modernisation. Selon eux, l’économie mondiale fonctionnait comme un réseau d’exploitation où des métropoles exploitaient des périphéries comme l’Afrique, qui ne pouvaient pas reproduire la dynamique coûteuse qui avait permis l’émergence de l’économie globale moderne. Les pays dits du "tiers-monde" étaient ainsi enfermés dans une relation inégale de dépendance, où les ressources étaient extraites sans permettre un développement autonome.
Au 21e siècle, la critique du développement se poursuit avec une approche appelée sous-développement, qui découle directement de la théorie de la dépendance. Ce courant de pensée postule que la modernisation ne produit pas de progrès mais, au contraire, renforce le sous-développement dans ces sociétés. En dépit de cela, les anthropologues du développement restent engagés dans l’idéologie de changement social, jouant un rôle crucial dans les initiatives gouvernementales et non gouvernementales visant à établir des standards mondiaux pour le développement international. Aujourd’hui, ces standards sont largement incarnés par les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU, adoptés en 2000, qui visent à réduire et éliminer la pauvreté extrême dans le monde en une seule génération.
Les progrès réalisés sont mesurés par des indicateurs concrets. Par exemple, le troisième ODD promeut l'égalité des genres. L’ONU suit des données telles que l'inscription scolaire des filles et la représentation des femmes dans les parlements nationaux, ce qui permet de mesurer les progrès sur une période donnée. Avec de telles évaluations sur des indicateurs tangibles, il ne semble pas complètement irréaliste d'espérer que la pauvreté extrême et la faim pourraient être éradiquées à travers le monde.
Une compréhension clé qui dépasse la simple théorie est que ces efforts doivent toujours être contextualisés dans les dynamiques de pouvoir global et dans les structures historiques d'exploitation qui persistent sous différentes formes. Les politiques de développement doivent prendre en compte les inégalités systémiques ancrées dans les relations historiques et économiques mondiales. Ce n’est pas seulement une question d'aide, mais d'un changement radical dans les structures de pouvoir qui maintiennent ces inégalités.
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