L'installation et la configuration d'OpenStack, un ensemble d'outils de cloud computing, requièrent une compréhension approfondie des différents services qui composent l'infrastructure. Chacun de ces services a un rôle spécifique et doit être correctement configuré pour garantir l'efficacité et la sécurité de l'ensemble du système. Ce chapitre se concentre sur les processus d'installation et de configuration des services essentiels d'OpenStack, notamment Keystone, Glance, Neutron, Nova, et Cinder. Chaque section présente un aperçu du service concerné, suivi d'instructions détaillées sur son installation, sa configuration et sa gestion.

Keystone : Le Service d'Identification et d'Authentification

Keystone est au cœur de la gestion d'OpenStack, assurant l'identification et l'authentification des utilisateurs. Il est responsable de la gestion des tokens, de l'intégration LDAP et du contrôle des rôles via des politiques RBAC (Role-Based Access Control). Pour commencer, il est crucial de configurer correctement la base de données de Keystone et d'initialiser les clés Fernet pour assurer la sécurité des communications. Une fois Keystone installé et configuré, vous devez enregistrer les utilisateurs, les rôles, les projets et les domaines, en vous assurant que le service est correctement intégré avec d'autres services OpenStack.

Glance : La Gestion des Images de Machine Virtuelle

Glance est responsable de la gestion des images utilisées pour les instances. Après l'installation des paquets nécessaires, il faut configurer la base de données de Glance et l'intégrer à Keystone pour que le service puisse utiliser les informations d'identification nécessaires. Une fois Glance configuré, il est possible de télécharger des images dans le catalogue, de gérer les métadonnées associées, et de mettre en place des mécanismes de gestion avancée pour les versions et la sécurité des images. Une attention particulière doit être accordée à la configuration de l'arrière-plan de stockage, comme Swift ou Ceph, qui hébergeront les images.

Neutron : Le Réseau en tant que Service

Neutron est responsable de la gestion des réseaux dans OpenStack. Son rôle est central pour la création de réseaux et de sous-réseaux pour les instances. Après l'installation des paquets nécessaires, Neutron doit être configuré pour travailler avec des agents comme le DHCP Agent, le L3 Agent, et le Metadata Agent. Vous devrez également configurer un plugin de réseau tel que ML2 et l'agent OVS pour gérer les connexions réseau. Il est important de bien définir les différents types de réseaux (par exemple, VLAN, VXLAN) et de tester la connectivité des instances une fois les réseaux en place.

Nova : Le Service de Calcul

Nova est le service de calcul d'OpenStack, responsable de la gestion des instances et des ressources matérielles sous-jacentes. Après avoir installé et configuré les services Nova, vous devrez enregistrer Nova avec Keystone pour l'intégration des rôles et des autorisations. Il est essentiel de créer des "flavors" pour spécifier les configurations des instances et de s'assurer que la gestion des ressources matérielles se fait de manière optimale. Enfin, une fois l'installation terminée, vous pourrez lancer des instances, y accéder via des consoles et superviser leur fonctionnement.

Cinder : Le Service de Stockage en Bloc

Cinder permet la gestion du stockage en bloc dans OpenStack. Le processus d'installation et de configuration implique la configuration de la base de données Cinder, ainsi que la préparation de l'arrière-plan LVM (Logical Volume Management) pour le stockage des volumes. Une fois Cinder enregistré avec Keystone, vous pouvez créer des volumes, les attacher aux instances et gérer leur accessibilité. Le stockage en bloc est essentiel pour de nombreux scénarios d'utilisation d'OpenStack, comme le stockage de données persistantes et la gestion des snapshots.

Environnement de Réseau et Topologie

Comprendre la topologie du réseau dans OpenStack est essentiel pour la gestion efficace des ressources. En plus de la configuration des réseaux internes pour les projets, il est crucial de définir un réseau de gestion et un réseau externe pour garantir la connectivité avec l'extérieur. L'attribution d'adresses IP flottantes aux instances et la configuration des groupes de sécurité permettent de contrôler l'accès et de renforcer la sécurité de l'infrastructure.

En résumé, chaque composant d'OpenStack nécessite une configuration méticuleuse et une intégration soignée avec les autres services pour créer une infrastructure cloud fonctionnelle et sécurisée. La clé du succès réside dans la compréhension de chaque service et dans la manière dont ils interagissent entre eux. Lors de la configuration d'OpenStack, il est impératif de ne pas négliger la sécurité des services, de gérer efficacement les rôles et les utilisateurs, et de toujours vérifier que les services sont correctement intégrés et testés avant de les mettre en production. Il est également essentiel de bien maîtriser la gestion des images et du stockage, ainsi que la mise en place d'une topologie réseau adaptée aux besoins de votre organisation.

Comment configurer Cinder pour utiliser Ceph comme backend de stockage dans un environnement OpenStack

La configuration de Cinder pour utiliser Ceph comme backend de stockage dans un environnement OpenStack implique plusieurs étapes cruciales. Cinder, le service de gestion des volumes dans OpenStack, doit être correctement configuré pour interagir avec Ceph, qui est un système de stockage distribué. Cette configuration permet à OpenStack de tirer parti de Ceph pour la gestion des volumes de stockage, en exploitant sa flexibilité et sa scalabilité.

Lors de la configuration, la première étape consiste à spécifier Ceph comme backend activé dans le fichier de configuration de Cinder. Cela est accompli en modifiant le fichier cinder.conf pour inclure les paramètres spécifiques à Ceph. Par exemple, enabled_backends = ceph indique que Ceph est le backend de stockage à utiliser. Ensuite, le paramètre volume_driver définit le pilote de volume, ici cinder.volume.drivers.rbd.RBDDriver, qui permet à Cinder d'utiliser le dispositif de bloc RADOS de Ceph (RBD).

Le paramètre rbd_pool = volumes définit la piscine Ceph utilisée pour les volumes Cinder, tandis que rbd_ceph_conf = /etc/ceph/ceph.conf désigne le fichier de configuration Ceph nécessaire pour accéder à la piscine de données. Le paramètre rbd_user = cinder spécifie l'utilisateur Ceph utilisé par Cinder pour accéder à Ceph, et rbd_secret_uuid fait référence à l'UUID du secret utilisé pour l'authentification.

Une fois la configuration modifiée, il est essentiel de créer un utilisateur Ceph pour Cinder. Cela se fait sur le nœud de surveillance Ceph en exécutant la commande ceph auth get-or-create client.cinder avec des permissions spécifiques pour permettre à Cinder d'accéder aux données. Le UUID de ce secret doit ensuite être généré à l'aide de uuidgen, et l'authentification de l'utilisateur Cinder se fait avec ceph auth get-key client.cinder. Ce secret est crucial pour sécuriser les communications entre Cinder et Ceph.

Le secret doit être stocké dans OpenStack à l'aide de la commande virsh secret-define, et sa valeur doit être définie via virsh secret-set-value. Cela permet à OpenStack de gérer les secrets de manière centralisée et sécurisée.

Une fois ces étapes réalisées, il est nécessaire de redémarrer les services Cinder avec les commandes systemctl restart cinder-volume et systemctl restart cinder-scheduler pour appliquer les changements. Ce processus garantit que Cinder utilise désormais Ceph comme backend de stockage.

Après avoir configuré le backend Ceph, il est essentiel de vérifier que tout fonctionne correctement. Cela peut être fait en créant un volume de test avec la commande openstack volume create --size 10 test-volume. Si la configuration est correcte, le volume sera créé dans la piscine Ceph. Pour vérifier cela, on peut exécuter la commande rados -p volumes ls sur le nœud Ceph pour s'assurer que le volume a bien été créé. Ensuite, il est possible d'attacher ce volume à une instance avec la commande openstack server add volume, ce qui confirme que Cinder peut correctement interagir avec Ceph et gérer les volumes.

En plus de la configuration manuelle, l'automatisation de la gestion des volumes devient un aspect crucial dans des environnements de grande envergure. Cinder offre une interface en ligne de commande (CLI) puissante qui permet d'automatiser la création, l'attachement, le détachement et la suppression des volumes. En utilisant des scripts shell, il est possible de créer des volumes en masse, de les attacher à des instances spécifiques et de les supprimer lorsque cela n'est plus nécessaire. Cela améliore considérablement l'efficacité et réduit les erreurs humaines dans la gestion du stockage.

Par exemple, un script simple pour créer plusieurs volumes pourrait être écrit comme suit :

bash
#!/bin/bash
VOLUME_SIZE=50 VOLUME_COUNT=5 BASE_VOLUME_NAME="gitforgits-volume" for i in $(seq 1 $VOLUME_COUNT); do VOLUME_NAME="${BASE_VOLUME_NAME}-${i}"
openstack volume create --size $VOLUME_SIZE --description "Automated Volume $i for GitforGits" $VOLUME_NAME
echo "Created volume $VOLUME_NAME" done

Ce script crée cinq volumes, chacun de 50 Go, avec des noms comme gitforgits-volume-1, gitforgits-volume-2, etc. De même, des scripts peuvent être écrits pour attacher ou détacher automatiquement ces volumes à des instances spécifiques. L'automatisation de la suppression des volumes inutilisés permet de libérer des ressources et d'optimiser l'utilisation du stockage.

Pour une gestion encore plus automatisée, ces scripts peuvent être programmés à l'aide de tâches cron. Par exemple, un script pour créer des volumes tous les lundis à minuit pourrait être ajouté au crontab avec la ligne suivante :

bash
0 0 * * 1 /path/to/create_volumes.sh

Cela garantit que la création de volumes est effectuée régulièrement sans intervention manuelle.

Un aspect fondamental à comprendre lors de l'intégration de Ceph avec Cinder est la gestion de la sécurité des données. Le stockage de l'UUID du secret dans OpenStack permet de maintenir la confidentialité et l'intégrité des communications entre Cinder et Ceph. Il est impératif de s'assurer que les droits d'accès sont correctement configurés pour limiter les risques de compromission. Par ailleurs, la surveillance continue de l'état du cluster Ceph est essentielle pour garantir que la configuration reste stable et fonctionnelle à long terme. Il est aussi conseillé de planifier des tests réguliers pour vérifier que les volumes sont accessibles et fonctionnent comme prévu, afin d'éviter des défaillances imprévues.

Comment installer et configurer OpenStack Bobcat sur Ubuntu pour une infrastructure cloud sécurisée

OpenStack est un outil puissant pour déployer et gérer une infrastructure cloud privée, et la version Bobcat offre des améliorations notables en matière de performance, de fiabilité et de sécurité. Dans ce contexte, l’installation et la configuration de la version Bobcat d’OpenStack sur un système Ubuntu permet de tirer pleinement parti des dernières avancées technologiques, tout en assurant une infrastructure cloud à la fois évolutive et robuste. Cet article détaille les étapes essentielles pour installer OpenStack Bobcat sur Ubuntu, en mettant particulièrement l’accent sur la configuration de l’environnement Ubuntu, l’installation des composants de base et la mise en place des services nécessaires au bon fonctionnement du cloud.

Avant de commencer l’installation, il est impératif que votre système Ubuntu soit à jour. Cela garantit la compatibilité avec OpenStack Bobcat et minimise les risques de conflits logiciels. Pour ce faire, exécutez les commandes suivantes pour effectuer une mise à jour complète de votre système :

bash
sudo apt update
sudo apt upgrade -y sudo apt dist-upgrade -y sudo reboot

Une fois le système redémarré, il est crucial de désactiver le swap. OpenStack requiert que le swap soit désactivé pour garantir une performance optimale :

bash
sudo swapoff -a sudo sed -i '/ swap / s/^/#/' /etc/fstab

L’étape suivante consiste à installer le client OpenStack, qui est essentiel pour gérer les services OpenStack via la ligne de commande. Pour installer ce client, exécutez la commande suivante :

bash
sudo apt install -y python3-openstackclient

Une fois le client installé, vous devez ajouter le dépôt pour la version Bobcat d’OpenStack, ce qui vous permettra d’obtenir les dernières versions des services :

bash
sudo add-apt-repository cloud-archive:bobcat sudo apt update

Il est maintenant temps d’installer les packages nécessaires à OpenStack, en particulier les composants pour le nœud de contrôle. Les services de base d’OpenStack comprennent Keystone (gestion des identités), Glance (gestion des images), Nova (gestion des instances de calcul), Neutron (gestion du réseau), et Cinder (gestion du stockage en bloc). Installez ces composants avec la commande suivante :

bash
sudo apt install -y keystone glance nova-api nova-conductor nova-consoleauth nova-novncproxy nova-scheduler neutron-server neutron-plugin-ml2 neutron-linuxbridge-agent cinder-api cinder-scheduler

OpenStack s’appuie sur une base de données et un service de messagerie pour le bon fonctionnement de ses services. Pour cela, nous allons installer et configurer MariaDB et RabbitMQ. Commencez par installer MariaDB :

bash
sudo apt install -y mariadb-server python3-pymysql
sudo mysql_secure_installation

Ensuite, installez RabbitMQ et configurez-le avec un mot de passe fort pour l’utilisateur root, en ajoutant un utilisateur OpenStack et en lui attribuant des permissions appropriées :

bash
sudo apt install -y rabbitmq-server sudo rabbitmqctl add_user openstack StrongPassword sudo rabbitmqctl set_permissions openstack ".*" ".*" ".*"

Il est maintenant temps de configurer chaque service OpenStack pour qu’il se connecte à la base de données et au service de messagerie. Par exemple, dans le fichier de configuration de Keystone (keystone.conf), vous devrez indiquer les informations de connexion à la base de données et à RabbitMQ :

ini
[database] connection = mysql+pymysql://keystone:StrongPassword@controller/keystone [oslo_messaging_rabbit] rabbit_host = controller rabbit_userid = openstack rabbit_password = StrongPassword

Répétez cette opération pour tous les autres services d’OpenStack, en ajustant les paramètres selon les besoins.

Une fois la configuration terminée, vous pouvez démarrer les services OpenStack et vous assurer qu’ils démarrent automatiquement au démarrage du système. Pour ce faire, utilisez les commandes suivantes :

bash
sudo systemctl restart keystone
sudo systemctl enable keystone

Vérifiez ensuite que l’installation fonctionne correctement en lançant une commande pour tester le service Keystone :

bash
openstack token issue

Si tout est correctement configuré, cette commande devrait renvoyer un jeton valide, confirmant ainsi que Keystone fonctionne correctement.

OpenStack repose sur dix composants clés qui permettent de gérer une infrastructure cloud complexe. Ces composants incluent : Keystone (gestion des identités), Glance (gestion des images), Nova (gestion des instances de calcul), Neutron (réseau), Cinder (stockage en bloc), Swift (stockage d’objets), Horizon (interface graphique), Heat (orchestration), Ceilometer (télémétrie), et Trove (base de données en tant que service). La compréhension de ces composants est essentielle pour maîtriser OpenStack et tirer parti de ses fonctionnalités avancées.

Parmi ces composants, Keystone joue un rôle crucial. Il sert de système de gestion des identités et de l’accès au sein d’OpenStack, en contrôlant l’authentification, l’autorisation et la découverte des services. En d’autres termes, Keystone permet de s’assurer que seuls les utilisateurs et services autorisés peuvent interagir avec l’infrastructure cloud. Il est donc essentiel de configurer correctement Keystone pour garantir la sécurité et l’intégrité du système.

Pour ce faire, vous devrez d’abord installer le package Keystone à l’aide des commandes suivantes :

bash
sudo apt update
sudo apt install -y keystone

Après l’installation, configurez la base de données de Keystone, en utilisant MariaDB comme dans les étapes précédentes. Vous devez créer une base de données dédiée à Keystone et lui accorder les permissions nécessaires :

bash
sudo mysql -u root -p CREATE DATABASE keystone; GRANT ALL PRIVILEGES ON keystone.* TO 'keystone'@'localhost' IDENTIFIED BY 'StrongPassword';

Keystone fournit également un catalogue des services disponibles, ce qui permet aux utilisateurs de découvrir et d’accéder facilement aux services d’OpenStack. La gestion des rôles et des permissions dans Keystone est essentielle pour garantir que les utilisateurs n’accèdent qu’aux ressources qui leur sont attribuées, en fonction de leur rôle et de leur projet.

En conclusion, l’installation et la configuration d’OpenStack Bobcat sur Ubuntu offre une infrastructure cloud moderne et performante, à condition que les composants essentiels, tels que Keystone, soient correctement configurés. Une attention particulière doit être portée à la sécurité des accès et à la gestion des rôles utilisateurs, afin de garantir une séparation claire des responsabilités et une protection renforcée des données.