L'étude de l'écoulement aérodynamique autour d'une surface d'aile contaminée par la glace représente un domaine clé de recherche en aérospatiale, en raison des dégradations aérodynamiques qu'il engendre, compromettant ainsi la sécurité des aéronefs et des véhicules. Les recherches menées sur l'écoulement instationnaire derrière une aile en glace révèlent la complexité des phénomènes fluidiques associés, notamment les structures de tourbillons, les bulles de séparation et les couches de cisaillement turbulentes. Bien que des progrès aient été réalisés au cours des dernières décennies, le mouvement des tourbillons et les écoulements de séparation et de rattachement restent des sujets de recherche actifs.

Les recherches les plus récentes sur ce sujet, utilisant des méthodes de simulation numérique haute-fidélité, ont permis d'observer de manière détaillée les phénomènes de dynamique de tourbillons tels que l'appariement, le détachement, la rupture et l'enroulement des tourbillons. Ces phénomènes sont analysés à travers des simulations de haute précision dans des conditions variables, incluant différents types de formes de glace, telles que la glace en corne ou en crête transversale. Les résultats obtenus avec des coefficients statistiques et instantanés ont permis de mieux comprendre l'impact des variations d'angle d'attaque, des nombres de Reynolds et de Mach sur ces caractéristiques aérodynamiques. Ce type de recherche aide non seulement à prédire les performances des surfaces en vol, mais également à mieux gérer les risques associés à la contamination par la glace dans le domaine aéronautique.

La simulation de l'écoulement autour d'un profil d'aile contaminé par la glace nécessite des modèles de turbulence avancés pour capturer avec précision l'instabilité de l'écoulement. Parmi ces modèles, l'approche hybride RANS-LES avec des capacités de simulation de type Detached-Eddy Simulation (DES) s'est révélée efficace pour résoudre les phénomènes instationnaires. Ce modèle hybride combine les avantages des simulations de turbulence résolues par les grandes échelles (LES) et des modèles de turbulence à deux équations comme les modèles de viscosité d Eddy (k-ε et k-ω). De plus, l'ajout de la simulation de la dynamique des tourbillons à travers la décomposition modale dynamique (DMD) et la décomposition orthogonale appropriée (POD) a enrichi les analyses des modes dominants et de leur évolution sous différentes conditions d'entrée.

Une attention particulière est portée sur l'effet de la fluctuation de l'écoulement, allant des fréquences élevées aux fréquences plus basses. Cette variation de fréquence est étroitement liée à la présence de structures cohérentes typiques dans l'écoulement. Les recherches mettent en évidence l'importance d'analyser ces structures pour mieux comprendre les phénomènes complexes de dégradation de la performance aérodynamique, notamment en ce qui concerne les changements de direction des forces de portance et de traînée.

En outre, des études récentes ont abordé l'impact de la modélisation près des parois sur les simulations de type Improved-Delayed-Detached-Eddy-Simulation (IDDES). Les résultats obtenus montrent que cette approche est particulièrement utile pour simuler les écoulements près des parois de l'aile, où la dynamique des tourbillons est fortement influencée par l'interaction avec la surface. Les différentes formes de glace, comme les bosses ou les crêtes, génèrent des perturbations significatives dans l'écoulement, ce qui rend nécessaire l'utilisation de méthodes numériques capables de résoudre avec précision les petites échelles turbulentes proches des parois.

L'importance de la validation et de la vérification des modèles numériques dans ce domaine ne peut être sous-estimée. La diversité des maillages, des modèles de turbulence et des ordres de précision des méthodes numériques influe directement sur la fiabilité des résultats obtenus. C'est pourquoi des efforts continus sont consacrés à l'amélioration des méthodes de simulation et à leur validation sur la base d'expériences et de données réelles.

Les simulations CFD haute-fidélité, bien que puissantes, doivent néanmoins être accompagnées de techniques de mesure expérimentale pour confirmer la précision des résultats obtenus, en particulier lorsque les écoulements sont fortement instationnaires et influencés par des conditions extrêmes, telles que celles induites par la présence de glace. L'intégration de ces approches combinées permettra de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et de proposer des solutions pratiques pour améliorer la sécurité des aéronefs en conditions de vol glacées.

Comment modéliser la formation de glace en vol sur les hélicoptères ?

L'évolution des méthodologies d'analyse aérodynamique des hélicoptères a permis, au fil des décennies, une modélisation de plus en plus précise des phénomènes complexes, tels que l’interaction fluide-structure dans un écoulement tournant, ou encore la formation de glace en conditions de vol réel. La modélisation numérique de la formation de glace sur les pales de rotor reste l'un des défis majeurs dans l'aérodynamique des voilures tournantes. Contrairement aux ailes fixes, où l'effet de la glace est généralement évalué dans un cadre quasi-stationnaire, l’hélicoptère introduit une instationnarité inhérente liée au mouvement même du rotor, ce qui complique notablement les prévisions.

Dans les années 1980, alors que les essais en vol naturel sous conditions givrantes étaient limités par des contraintes réglementaires strictes et des durées de test réduites, des modèles analytiques ont commencé à apparaître pour estimer la dégradation des performances due au givrage. Korkan, Dadone et Shaw ont ainsi introduit une méthodologie fondée sur la théorie de la quantité de mouvement, associée à des corrélations empiriques du coefficient de traînée pour des profils givrés. Cette approche a permis de calculer l’augmentation de puissance requise pour maintenir la portance en conditions de vol stationnaire et de vol vers l’avant, en intégrant des paramètres aérodynamiques moyens sur l’angle d’azimut du rotor.

Ces méthodes analytiques ont démontré que les écarts entre les approches ponctuelles et moyennées restaient faibles, de l’ordre de 2 à 5 % pour les besoins en puissance. Toutefois, elles présentaient des limites évidentes dès lors que l’on cherchait à intégrer des effets tridimensionnels, comme la force centrifuge, l’adhérence de la glace ou le chauffage aérodynamique. Par ailleurs, l’application universelle de ces modèles à des rotors à échelle réelle était entravée par la difficulté d’obtenir des données empiriques suffisantes.

Face à ces limites, une méthodologie intégrée fut proposée par Britton dans les années 1990, combinant un code de performance de rotor basé sur la théorie de la ligne portante avec le logiciel LEWICE, destiné à modéliser l'accumulation de glace et ses effets aérodynamiques sur des profils 2D. La procédure commence par le calcul, via le code B65, des vitesses locales et des angles d’attaque pour un profil non givré. Ces valeurs moyennées sur l’azimut sont ensuite injectées dans LEWICE, qui prédit la forme de la glace en fonction de l’écoulement, des caractéristiques d’impaction, du transfert thermique et de la croissance cristalline.

L’intérêt majeur de cette approche est de coupler des modèles physiques cohérents, tout en maintenant une charge computationnelle raisonnable. Des modules complémentaires permettent également de simuler le détachement naturel de la glace (SHED) ou l’activation de systèmes de dégivrage (DE-ICE). L’utilisation d’un tel cadre hybride s’est imposée comme une réponse pragmatique aux défis numériques du givrage rotorique, bien que les modèles restent majoritairement restreints à des sections de pales et peinent encore à appréhender pleinement la dynamique globale du système rotor.

L’intégration du givrage dans les analyses CFD complètes du rotor est plus récente, rendue possible par la montée en puissance des ressources de calcul. Les approches à couplage CFD-sillage, ou les simulations CFD pures, permettent aujourd’hui d’approcher une représentation tridimensionnelle plus fidèle des interactions fluide-glace-structure. Ces modèles restent toutefois coûteux, tant en développement qu’en exécution, et leur utilisation demeure souvent confinée à des études avancées ou à la validation de configurations critiques.

L’exactitude des prédictions repose non seulement sur la précision du modèle aérodynamique, mais aussi sur la justesse des corrélations thermodynamiques et physiques liées à la croissance de glace. Le modèle empirique de Bragg et Gregorek pour le coefficient de traînée demeure central, mais nécessite une calibration rigoureuse pour chaque type de profil et condition de vol. La connaissance des paramètres tels que la rugosité relative, le taux de collecte ou le gradient de température à la surface reste essentielle pour toute simulation fiable.

Ce que les modèles actuels ne peuvent capturer entièrement, c’est l’impact opérationnel de la glace sur les performances dynamiques de l’hélicoptère : modification de la stabilité, réponses en régime transitoire, changements dans les marges de sécurité, et implications sur les systèmes de pilotage automatique. De plus, la complexité géométrique des rotors, l’existence de pales articulées ou rigides, et la présence éventuelle d’effets non linéaires dans les écoulements tourbillonnaires renforcent la nécessité d’une approche systémique.

L’interaction entre la dynamique rotorique, le comportement instationnaire du fluide et les processus thermophysiques du givrage nécessite une méthodologie de simulation couplée, robuste et adaptable. La création de modèles intégrés standardisés, capables de prendre en compte non seulement la géométrie locale, mais aussi les conditions globales de vol, s’impose aujourd’hui comme une condition sine qua non pour toute stratégie de certification, de conception ou d’amélioration des systèmes de protection contre le givre.

Comment la simulation thermique et la transition laminaire-turbulente influencent-elles la performance des systèmes de protection contre la glace ?

Les systèmes de protection thermique contre la glace pour les aéronefs sont des éléments cruciaux pour garantir la sécurité et l'efficacité des avions en conditions de givrage. Leur conception repose sur une approche multidisciplinaire, intégrant la mécanique des fluides, la thermodynamique, ainsi que les spécifications aérodynamiques des aéronefs. Ce processus nécessite une compréhension approfondie des conditions atmosphériques, des méthodes de simulation numérique et des procédures d'essai pour obtenir la certification des aéronefs selon les réglementations nationales de navigabilité. Les simulations jouent un rôle central dans la réduction du nombre de tests expérimentaux en soufflerie et de vols nécessaires, à condition que le comportement thermique des systèmes soit bien modélisé.

Les simulations permettent de prédire les performances thermiques des systèmes en anticipant des variables telles que les températures de surface, le flux d'eau de ruissellement et les taux de congélation du ruissellement. Ces résultats, une fois validés par des tests réels, assurent la conformité avec les normes de sécurité. Dans ce contexte, un code d'analyse thermique repose sur la première loi de la thermodynamique ainsi que sur les équations de continuité de l'eau, appliquées à un profil d'aile exposé à des conditions de givrage en régime stationnaire.

Les phénomènes de changement de phase, tels que l'évaporation, la congélation et la fusion, sont pris en compte dans ces simulations, de même que l'impact du gradient de température le long du flux d'air, l'hydrodynamique de l'eau et la transition laminaire-turbulente. La prédiction de la transition entre ces deux régimes d'écoulement est essentielle pour modéliser correctement la dynamique de l'eau de ruissellement et sa capacité à transférer la chaleur efficacement. Cette transition, qui dépend de la vitesse du flux et de la température, se manifeste par un changement dans la structure de l'écoulement de l'air et de l'eau à la surface de l'aile.

Les écoulements de ruissellement d'eau suivent deux régimes distincts : celui du film et celui des rivières. Dans les zones d'impact, l'eau de ruissellement s'écoule sous forme de film, tandis qu'en aval, elle se transforme en rivières, lesquelles sont des flux de plus petite échelle et présentant des comportements plus complexes. Ces deux régimes doivent être modélisés séparément afin d'évaluer correctement les performances thermiques du système de protection contre la glace.

En plus de l'approche par superposition, qui permet de simuler l'interaction thermique dans des régimes isothermes et non isothermes, les simulations intègrent également un modèle basé sur les équations différentielles des couches limites, utilisant la méthode des Navier-Stokes moyennées de Reynolds. Ce modèle permet d'identifier avec précision les régimes de transition entre les écoulements laminaires et turbulents, ce qui influence directement la capacité de la surface à maintenir une température suffisante pour éviter la formation de glace.

Les résultats obtenus par ces différentes méthodes de simulation ont été comparés à des données expérimentales issues des essais en soufflerie de NASA, permettant ainsi de valider les codes de simulation. Ces validations sont essentielles pour assurer que les systèmes de protection contre la glace sont conçus de manière optimale, réduisant ainsi les risques de défaillance lors des opérations en conditions de givrage.

L'application de ces simulations dans le cadre du processus de certification permet d'optimiser la conception des ailes et des systèmes de protection thermique. Cela contribue non seulement à garantir la sécurité des aéronefs mais aussi à réduire les coûts associés à des essais physiques coûteux, tout en offrant des solutions plus précises et fiables pour la gestion de la formation de glace.

Il est essentiel de comprendre que, malgré les avancées dans les techniques de simulation, la complexité des phénomènes thermiques et aérodynamiques en jeu nécessite des validations continues et des ajustements dans les modèles pour prendre en compte les variations des conditions réelles de vol. La précision des simulations dépend largement de l'intégration de divers paramètres physiques, tels que les effets du vent, de l'humidité de l'air et des températures variables, qui influencent directement le comportement thermique de l'aile et la formation de glace. Ainsi, la conception de systèmes de protection contre la glace ne se limite pas à des considérations thermiques, mais implique également une modélisation complexe des interactions entre les différents éléments de l'avion et des conditions environnementales.

Comment la vitesse des gouttes de liquide super refroidi affecte l'épaisseur de la glace résiduelle lors de l'impact sur une cible glacée ?

Dans les études relatives à la formation de glace lors du vol d'un aéronef, l’impact des gouttes d’eau super refroidies (SLD) sur des surfaces froides joue un rôle crucial dans la compréhension des phénomènes de givrage en conditions de vol. Les recherches actuelles se concentrent sur la simulation numérique de l'impact des SLD, en particulier dans le cadre de conditions extrêmes telles que les vitesses de vol élevées. La simulation tridimensionnelle en utilisant des méthodes de hydrodynamique particulaire lissée (SPH) permet de modéliser avec précision la dynamique des gouttes, le transfert de chaleur, les phénomènes de tension de surface, ainsi que les processus de transition de phase, notamment la solidification de l’eau super refroidie sous forme de glace dendritique.

Une étude typique se concentre sur le comportement de la goutte d'eau super refroidie de diamètre de 3.4 mm, propulsée à une vitesse de 2.2 m/s et impactant une cible glacée. Il est observé que l'épaisseur de la glace résiduelle formée varie en fonction de la température de la goutte. À des températures plus basses (par exemple, Td = -21°C), la formation de glace devient plus épaisse, car les processus de congélation sont accélérés par l'augmentation du gradient thermique entre la goutte et la surface glacée. Toutefois, à des températures de gouttes moins froides (par exemple, Td = -11°C), des effets de tension de surface entrent en jeu et provoquent la rétraction de la couche de glace résiduelle, formant un cap de glace concave. Cela révèle l’importance de la température initiale des gouttes et de l’effet de la tension superficielle dans la gestion de la formation de glace sur des surfaces froides.

D’autres simulations ont été réalisées pour étudier l’impact des gouttes de différentes vitesses sur la formation de glace. Il est établi que la vitesse d'impact des gouttes influe directement sur l'épaisseur de la couche de glace résiduelle. À des vitesses plus élevées (50 m/s, par exemple), les gouttes subissent une déformation et un éclatement qui réduisent ou même empêchent la formation de glace sur la surface. En effet, à des vitesses supérieures, les cristaux de glace n’ont pas suffisamment de temps pour croître, et la surface de la cible ne devient pas suffisamment froide pour que la congélation se produise de manière significative. Cela soulève une question fondamentale : la formation de glace sur les surfaces n’est possible que si les conditions sont réunies pour permettre aux cristaux de se former. Il est également possible que des variations de pression ou de densité dans l’environnement d'impact, comme celles qui se produisent à des vitesses d'aéronef, puissent favoriser l'initiation de la nucléation de la glace, un phénomène qui nécessite encore des recherches approfondies.

Les simulations ont montré que les changements de température et de vitesse influencent directement la dynamique de la formation de glace, mais elles mettent également en lumière la nécessité de modèles numériques de plus en plus précis pour simuler ces processus complexes. Le modèle de transition de phase utilisé dans ces simulations repose sur un modèle de chaleur latente, qui modélise la fusion et la solidification de l’eau. L’ajout de termes visqueux et diffusifs dans les équations de moment et de continuité permet d'éliminer les instabilités numériques et d’obtenir des résultats plus réalistes pour les vitesses d'impact plus élevées.

Il est également important de noter que les techniques numériques employées, comme la méthode SPH, ont des capacités uniques pour traiter les écoulements interfaciaux entre l'air, l'eau et la glace, et elles sont essentielles pour modéliser les phénomènes complexes de givrage. L’introduction d’un modèle de contact angulaire robuste permet d’étudier des surfaces hydrophobes ou superhydrophobes, où la tension de surface empêche la formation de glace de manière significative. Cette capacité de modélisation, combinée à l’étude des vitesses d'impact et des températures de gouttes, ouvre de nouvelles perspectives pour comprendre et prédire les effets du givrage sur les aéronefs et les structures exposées.

Le système de simulation développé dans ces études a été validé à travers des tests comparant les simulations avec des résultats expérimentaux. Ces validations montrent que les simulations numériques peuvent être utilisées pour prédire avec précision la distribution de glace résiduelle sur les surfaces à diverses vitesses et températures. Cela permet de mieux comprendre la dynamique des gouttes super refroidies et leur interaction avec les surfaces froides.

En conclusion, l'impact des gouttes super refroidies sur les surfaces froides et l’évolution de la formation de glace sont fortement influencés par des paramètres comme la vitesse d'impact et la température des gouttes. Les recherches actuelles apportent une base solide pour développer des modèles plus sophistiqués capables de simuler de manière réaliste les phénomènes de givrage en conditions de vol. Ces avancées sont essentielles pour améliorer la sécurité aérienne et concevoir des solutions efficaces pour gérer les risques de givrage en vol.

Comment la méthode des frontières immergées (IBM-LS) permet-elle de simuler l'accrétion de givre sur un aéronef ?

La méthode des frontières immergées (IBM-LS) permet de traiter efficacement les situations complexes de givrage en vol. Elle repose sur l'utilisation d'un cadre de niveau-set (LS) pour modéliser la croissance de la glace sur les surfaces des aéronefs. L'IBM-LS est un outil précieux pour simuler l'accumulation de givre, en particulier dans des conditions où les systèmes de maillage traditionnels peuvent rencontrer des difficultés en raison de la complexité géométrique des objets simulés.

Le module IBM-LS initialise les fonctions liées au niveau-set dès le début du processus. Il génère les informations nécessaires pour l'IBM-LS, puis les utilise pour advecter la vitesse du givre, la géométrie représentant l'accumulation de glace, et réinitialiser la fonction de distance associée. Ce processus est crucial pour permettre à l'air de s'écouler correctement autour de la surface glacée. Une fois les données de l'IBM-LS obtenues, le solveur de flux d'air applique un profil de vitesse adapté à proximité des parois, soit en utilisant une loi de puissance, soit à l’aide d'un modèle de paroi turbulente.

Le module de capture des gouttes de pluie fonctionne en collaboration avec le solveur de flux d'air, utilisant également l'IBM-LS pour effectuer la procédure de capture dans les zones humides. Cela permet de simuler l'impact des gouttes d'eau super-refroidies sur les surfaces de l'aéronef, contribuant ainsi à la modélisation réaliste de l'accumulation de givre. Actuellement, seule la simulation des conditions de givre pur est prise en compte, étant donné que le solveur pour les situations de verglas est encore en développement.

Le calcul du coefficient de transfert de chaleur convectif reste l'un des défis majeurs dans cette approche. Toutefois, malgré la complexité de ce problème, des résultats exceptionnels ont été obtenus, en particulier en ce qui concerne la simplicité des maillages utilisés. Comparées aux simulations avec maillage corporel, les simulations basées sur le cadre IBM-LS donnent des résultats tout aussi satisfaisants. Les résultats du flux d'air, tant avec la loi de puissance qu'avec le modèle de paroi turbulente, sont également en accord avec ceux obtenus par des méthodes de maillage traditionnelles.

Le code développé est conçu pour traiter des situations d'accrétion de givre en deux dimensions. Cependant, sa structure permet également de traiter des cas tridimensionnels, une fois que le solveur de verglas sera terminé. Cela élargira considérablement les possibilités de simulation, notamment pour les configurations complexes de givrage en trois dimensions. Le modèle de paroi turbulente est généralement préféré à la loi de puissance pour éviter les difficultés associées à la taille des cellules dans le maillage, ce qui peut rendre l’utilisation de la loi de puissance prohibitive.

Un autre aspect important de cette approche est l’utilisation de maillages Chimère, qui permet d'intégrer facilement des grilles multiples et de superposer des blocs dynamiques. Bien que cette fonctionnalité soit en développement, elle devrait permettre à l’avenir une plus grande flexibilité dans les simulations, notamment pour traiter des cas très complexes. La méthode intégrée de grille imbriquée s'avère particulièrement efficace pour simuler des situations multitesse de l'accrétion de glace.

Il est essentiel de souligner que cette approche, bien que performante, repose sur des simplifications qui ne permettent pas encore de simuler des situations de givrage de verglas complexes. Une fois ces simplifications levées et le solveur de verglas mis au point, la méthode devrait pouvoir simuler de manière précise les situations d'accrétion de glace plus complexes en trois dimensions.

Le cadre IBM-LS utilisé dans cette simulation fournit ainsi une solution prometteuse et robuste pour la modélisation de l'accrétion de givre. Il est particulièrement adapté aux cas où les solutions traditionnelles rencontrent des difficultés dues à la géométrie de l'objet étudié et aux conditions de flux complexes. Les perspectives de développement dans le domaine de la simulation de verglas devraient permettre d’élargir les capacités de cette méthode, la rendant encore plus utile pour la recherche aéronautique et l’optimisation de la sécurité des vols.