Domitien, empereur de Rome de 81 à 96 après J.-C., incarne une figure complexe, dont le règne se distingue par une recherche incessante de pouvoir et de légitimité. Bien qu'il soit resté fidèle à son épouse Domitia Longina tout au long de sa vie, malgré son affaire avec un acteur, Domitien ne cherchait pas à se parer des vertus de dieu. Contrairement aux précédents empereurs, particulièrement l'extravagant Caligula, il ne s’adonna pas à des orgies de démesure ni à des prétentions divines incessantes. Cependant, son rapport à la grandeur impériale ne s’exprimait pas moins dans une forme d’auto-affirmation qui frôlait parfois l’absurde.
Ainsi, Domitien se livre à une construction monumentale de la ville de Rome. Il érige de vastes voûtes et arches, ornées de chariots et d’emblèmes triomphaux, au point qu’un jour, quelqu’un inscrivit en grec sur l’une d’elles : « Cela suffit ». C’est cette accumulation de constructions, en apparence anodine, qui fait partie de son portrait de tyran – du moins selon le jugement des sources antiques. Suétone, par exemple, nous rapporte que Domitien s’enorgueillissait d’être appelé « maître » et « dieu », des titres utilisés non seulement dans le langage populaire, mais aussi dans les documents officiels. Cette auto-idolâtrie se manifestait dans une circulaire qu’il fit distribuer, où l’on lisait : « Notre Maître et notre Dieu ordonne que cela soit fait ». Domitien se servait de cette expression non seulement dans la parole, mais dans les écrits, ainsi s’instaura un usage officiel où il était désigné de cette manière. Il n'hésita pas non plus à déifier ses proches, y compris son frère Titus, sa mère, sa sœur décédée et même son fils mort en bas âge.
Cependant, tout cela ne s’explique pas seulement par un goût prononcé pour le luxe et la magnificence. Il est indéniable que Domitien, héritier d’un empire déjà consolidé par son père Vespasien et son frère Titus, s’était trouvé un lourd fardeau à porter : celui de vivre dans l’ombre de ces deux figures imposantes. Nul doute que Domitien ait ressenti le besoin de prouver qu’il était digne de la charge impériale, d’autant plus qu’il avait vu en 69 après J.-C., durant l’année des quatre empereurs, la rapidité avec laquelle l’empereur pouvait être renversé. L’instabilité politique de cette époque l’avait profondément marqué, et il en tira une leçon précieuse : pour éviter la chute, il fallait afficher une image de force inébranlable.
Dans ce contexte, l’adoration de titres comme « maître » et « dieu » semblait être une manière de solidifier sa position et de se protéger contre les dangers d’une instabilité intérieure. Domitien, ne voulant plus jamais revivre les expériences traumatisantes de son passé – notamment la mise en résidence surveillée et l’exécution de son oncle – se lança dans une politique de construction, non seulement pour honorer les dieux, mais aussi pour laisser une trace éternelle de son pouvoir.
Ce besoin de renommer des mois en son nom (Septembre et Octobre deviendront respectivement Germanicus et Domitianus) révèle également cette volonté d’inscrire son nom dans la mémoire collective. Domitien ne se contenta pas d’être empereur ; il chercha à devenir une figure omniprésente, omnipotente, que ce soit par la grandeur de ses monuments ou par les titres impériaux. Dans cette quête de grandeur, il se permit également de s'octroyer le titre de censeur à vie, un privilège exclusif qui symbolisait encore davantage son autorité.
Toutefois, une autre facette de sa politique, particulièrement en ce qui concerne ses rapports avec le Sénat, mérite une attention particulière. Loin de respecter les traditions du principat qui se jouaient du sénat comme d’une institution vénérable mais secondaire, Domitien décida de confronter la réalité du pouvoir. Au lieu de maintenir l’illusion que le Sénat détenait un rôle central dans le gouvernement de l’Empire, il choisit de concentrer l’autorité entre ses mains, marquant ainsi un tournant dans la relation entre l’empereur et l’aristocratie sénatoriale. À travers son choix de remplir des fonctions importantes comme censeur et ses tentatives pour nommer des équestres à des postes de pouvoir, il manifesta un mépris évident pour le sénat, qu’il considérait comme une entité dénuée de véritable pouvoir.
Il est crucial de comprendre que cette rupture ne fut pas seulement politique mais aussi symbolique. Domitien réaffirmait par chaque acte qu’il était le centre du pouvoir impérial, loin des fastes antiques du forum ou des illusions d’une aristocratie sénatoriale qui prétendait encore partager le gouvernement de l’empire. La construction de la nouvelle maison du Sénat, après l’incendie de l’ancien bâtiment sous le règne de Titus, s’inscrit dans cette même logique : Domitien n’hésita pas à imposer sa marque sur la ville de Rome en élevant des bâtiments colossaux, tout en effaçant progressivement les vestiges du passé républicain et sénatorial.
Sa maison préférée, située dans les collines albaines, devint également un symbole de ce pouvoir grandissant. Si les sources anciennes, telles que Tacite, évoquent de manière ironique sa vie dans cette villa – qu’il agrandit à des fins impériales – on y perçoit une tentative de faire de cet espace un lieu d’expérimentation, un laboratoire pour un pouvoir absolu. À travers ces gestes, Domitien cherchait non seulement à se renforcer contre la fragilité de son époque, mais aussi à façonner une image impériale totalement renouvelée.
Ainsi, la grandeur et l’auto-adulation qui marquent le règne de Domitien ne sont pas des simples caprices d’un tyran en quête de reconnaissance. Elles révèlent un homme profondément marqué par les tumultes de son époque et par la dure réalité de la politique impériale. Mais elles illustrent aussi une approche pragmatique et, à certains égards, prémonitoire du rôle de l’empereur dans le cadre d’un empire qui se préparait à entrer dans une nouvelle ère d’autorité absolue.
Pourquoi Geta est-il le pire empereur romain ?
Les règnes de Caracalla et Geta, bien qu’ayant pris place dans un contexte impérial riche en conflits, n’ont pas marqué l’histoire de manière significative, à l’exception de l’inimitié absolue qui existait entre les deux frères. Si leur relation a été marquée par la rivalité et les intrigues, c’est la manière dont elle s’est intensifiée, culminant avec le meurtre de Geta par Caracalla, qui a laissé une empreinte indélébile sur leur héritage. Mais, en toute honnêteté, si l’on doit départager les deux frères dans la quête du titre de pire empereur, Geta l’emporte, non pas à cause de son assassinat brutal, mais à cause de son absence d’action, de son indifférence totale pour le bien-être de l’Empire.
Au début de leur règne, Caracalla et Geta partagent le pouvoir impérial, mais leur relation est tout sauf fraternelle. Leurs querelles incessantes deviennent notoires, et bien que leur père, l’empereur Septime Sévère, ait tout fait pour maintenir une certaine unité, les deux frères sont incapables de se comprendre. En quête de paix, ou du moins d’une certaine distance, ils décident de diviser l’Empire. Caracalla prendra l’Europe, tandis que Geta recevra l’Asie, séparés par la mer de Bosphore et deux capitales, Byzance et Chalcédoine, pour chacun. Mais cette séparation, bien que logiquement motivée, ne résout en rien les tensions sous-jacentes entre eux. En réalité, elle ne fait qu'accentuer leur paranoïa mutuelle.
Le problème avec Geta ne réside pas seulement dans la violence de son décès, mais dans le fait que son passage au pouvoir n’a laissé aucune empreinte tangible. Si Caracalla, bien que brutal, a su imposer son autorité en menant des guerres, en réformant la citoyenneté et en construisant des monuments comme les célèbres thermes de Caracalla, Geta semble avoir été obsédé uniquement par la guerre fratricide. Son règne est une succession de stratégies de survie et de tentatives de se protéger des intrigues de son frère. Au lieu de concentrer son pouvoir pour réformer l’Empire ou mener des conquêtes, il semble avoir consacré son énergie à éviter d’être tué par Caracalla.
Lorsqu’on examine la courte période où il a co-régné, il devient évident que Geta n’a pas véritablement cherché à être un empereur efficace. Sa gestion de l’Empire se limite à des tentatives d’espionnage et de sabotage de son frère, des actions qui montrent une totale incapacité à gérer les affaires de l’État. Même si Caracalla se révèle impitoyable, sa vision impériale est plus large et plus concrète que celle de Geta. À un moment donné, Geta semble même avoir laissé son pouvoir se dissiper, accablé par la peur, et plongé dans une dynamique de défense personnelle plutôt que de gouvernance proactive.
La fin tragique de Geta, poignardé alors qu’il se réfugiait dans les bras de sa mère, montre l’ampleur de la dégradation morale et psychologique dans laquelle vivait l’Empire sous ces dirigeants. Le complot meurtrier, orchestré par Caracalla, fait naître une autre question : pourquoi, alors que l'Empire romain était à son apogée en termes de pouvoir et d'étendue, les deux empereurs n'ont-ils pas réussi à gouverner ensemble, malgré l’histoire de co-régences réussies dans le passé ? La réponse se trouve dans la paranoïa et la folie qui ont pris le dessus sur la raison, transformant ce qui aurait pu être une division fonctionnelle de l'Empire en une lutte tragique à mort entre deux hommes censés incarner l’unité.
Ce drame familial et politique met en lumière l’une des caractéristiques les plus dévastatrices de la Rome impériale : la tendance à l’auto-destruction des dirigeants. La famille impériale, censée être un modèle de stabilité, est souvent une source de division, et ici la rivalité entre Caracalla et Geta en est l'illustration parfaite. Leur incapacité à surmonter leurs différends personnels a fait naître une instabilité politique qui a affecté non seulement leur règne mais aussi l'Empire tout entier.
En fin de compte, ce qui marque l’histoire de Geta, c’est son absence de réelles actions, d’idées politiques ou de décisions stratégiques. Alors que son frère Caracalla était à la tête d’un pouvoir autocratique, imposant sa volonté par des réformes et des guerres, Geta n’a laissé que des traces d’instabilité et de peur. Et lorsqu’il est assassiné, il disparaît de l’histoire, effacé de la mémoire impériale par le damnatio memoriae, comme s’il n’avait jamais existé.
L'Empereur Héliogabale et l'Exubérance de Rome: Une Cour d'Excentricité
L’empereur Héliogabale, l’une des figures les plus controversées de l’histoire de Rome, incarne le renversement de la décence impériale. Son règne, marqué par une série d’actes extravagants et d’excentricités qui choquèrent ses contemporains, jette une lumière crue sur la dislocation des valeurs et des mœurs dans la Rome du début du IIIe siècle. Héliogabale, un jeune empereur aux aspirations démesurées, usurpe la grandeur du pouvoir avec une audace qui frôle la folie.
Derrière l’image de l’empereur dévoyé, l’histoire d’Héliogabale est celle d’un homme dont la soif de provocation et de domination transcende la simple quête de pouvoir. Selon les récits de l’Historia Augusta, cet empereur s'efforçait de perturber les conventions sociales et religieuses en installant le culte d'un dieu syrien, Elagabalus, comme religion d'État. Ce culte, exubérant et totalement étranger aux traditions romaines, s’accompagna de fêtes somptuaires où le luxe et le gaspillage prenaient des formes inimaginables. Il est dit que des dizaines de milliers de fleurs furent utilisées pour décorer son palais lors de festins où des pierres précieuses étaient jetées en l'air comme des confettis. Bien que cette histoire semble anachronique et relève de l'hyperbole, elle incarne bien l’absurdité des excès du jeune empereur, et sa volonté de défier toutes les attentes.
Les détails de ses actes et comportements rappellent une époque où le pouvoir romain, qui reposait traditionnellement sur la vertu et la responsabilité, semblait perdu dans un tourbillon de caprices personnels. Héliogabale n’hésitait pas à transformer des événements politiques et religieux en spectacles publics où la démesure et l'indignation étaient la norme. Lors des cérémonies religieuses, il portait des vêtements et accessoires particulièrement provocateurs, remplaçant les rites traditionnels par des démonstrations débridées de pouvoir. Il est aussi dit qu'il organisait des banquets où les invités, souvent pris au piège de son amusement, se retrouvaient enterrés sous des avalanches de pétales de fleurs, allant jusqu’à remplir les pièces de parfums opulents et d'une opulence indécente.
Au-delà de l'incomparable extravagance de ses actes, Héliogabale représente un contraste frappant avec les empereurs antérieurs et postérieurs, dont les actions étaient plus souvent jugées sur la base de leur utilité et de leur influence sur l'empire. Cet empereur, dont les intérêts personnels semblaient primer sur le bien-être de Rome, conduisit l'empire vers une période de chaos et d’instabilité. Son règne ne dura que quelques années, et il fut assassiné en 222 après une série de complots menés par sa propre garde prétorienne et des membres de sa famille. Sa mort marqua la fin d’une parenthèse tragique dans l’histoire de Rome, mais ses actions laissèrent un héritage de scandale, d’indignation et de questions sans réponse.
Les récits d’Héliogabale, rapportés par des historiens comme Cassius Dio et l’Historia Augusta, sont parfois teintés d'une exagération qui, à première vue, pourrait sembler destinée à discréditer ce souverain. Cependant, il est crucial de comprendre que les récits de l’époque étaient souvent influencés par les nécessités politiques de l’instant. Les historiens romains cherchaient parfois à justifier la répression d'un pouvoir déviant en exagérant la nature de ses excès. Héliogabale, en ce sens, devient plus qu’un simple personnage historique ; il devient une figure emblématique de l’effondrement des valeurs traditionnelles et du déclin moral perçu de Rome.
Le règne d’Héliogabale est, au-delà de sa dimension spectaculaire, un avertissement sur les dangers de l’autocratie débridée et de la déconnexion du souverain avec les réalités de son empire. L’histoire de cet empereur ne doit pas seulement être vue à travers le prisme de ses extravagances, mais également comme un reflet de l'anxiété collective qui agitait Rome à cette époque. Les récits de ses excès montrent comment un pouvoir trop concentré, trop excentrique, peut devenir un facteur de division et de déstabilisation, provoquant non seulement l'irritation des élites romaines, mais aussi la peur parmi la population.
L'ascension d'Héliogabale et sa chute brutale illustrent les risques associés à l'accumulation de pouvoir entre les mains d'un seul individu, surtout lorsque ce pouvoir est exercé sans aucune forme de modération. Sa vie, même si elle semble dénuée de toute logique politique, est une illustration tragique de la fragilité de l'Empire romain, un empire qui, malgré sa grandeur, était vulnérable aux excès de ses dirigeants.
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Comment Caligula est passé du héros à la bête : Une analyse de sa régression
Au début de son règne, Caligula semblait incarner tout ce que Rome attendait d’un empereur. En rappelant l’autorité des magistrats sans avoir besoin de l’avis de l’empereur et en proclamant fièrement qu’il n’écoutait plus les délateurs, il se démarquait clairement de son prédécesseur Tiberius. Il n’était ni un tyran, ni un empereur détesté. Fils de Germanicus et Agrippina, ses racines familiales suffisaient à le rendre populaire, bien avant même qu'il ne pose le pied à Rome. Ce qui, à première vue, semblait être une réconciliation du peuple avec son empereur, une sorte de renouveau après les ténèbres de l’ère Tiberienne, ne tarda pas à se dégrader.
Dès son accession au pouvoir, Caligula mit en place un programme d’amusements grandioses pour sa population, organisant des jeux et des spectacles de grande envergure qui duraient de l’aube au crépuscule. Les courses de chars et des pièces de théâtre ont été organisées dans toute la ville. Suetonius rapporte qu’il multiplia les spectacles au point que leur simple énumération devenait une tâche titanesque. Plus encore, il introduisit un sport inhabituel à Rome : la chasse aux panthères, un spectacle barbare qui, bien que choquant pour nos valeurs modernes, ravissait les foules romaines. À côté de cela, Caligula prolongea les festivités des Saturnales, introduisant une journée supplémentaire appelée "Juvenalis", une mesure qui renforça encore sa popularité auprès du peuple.
Cependant, ce qui sembla être une approche généreuse de la part de l’empereur ne s’arrêta pas aux jeux et aux spectacles. Il distribua des sommes d’argent colossales à ses citoyens, versant trois cents sesterces à chaque Romain, et au-delà, assurant ainsi une popularité indéniable parmi la population. Cassius Dio rapporte même que ce don atteignait une somme encore plus grande, mais l'essentiel reste que Caligula sut satisfaire ses sujets à travers ces largesses. Il n’oublia pas non plus la Garde prétorienne, qui reçut une généreuse distribution de mille sesterces chacun, consolidant ainsi son pouvoir militaire. À l’image des premiers empereurs, il acheva des travaux publics entamés sous Tiberius, dont le temple d'Auguste et le théâtre de Pompée, et entreprit de nouvelles constructions comme un aqueduc et un amphithéâtre près de la Saepta.
Pourtant, derrière cette façade de bonté et de générosité, Caligula n’était plus l’homme que Rome espérait. La transition vers la "bête", comme il sera plus tard qualifié, est brutale. Suetonius lui-même, dans un moment de lucidité, résume la situation par cette phrase terrible : « Si l’empereur était tout cela, l’histoire devait désormais s’occuper du monstre. » Le règne de Caligula bascule alors dans une série d’actes cruels et démentiels.
Le Caligula qui se révèle à partir de ce moment n’a plus rien du princeps auguste. Son désir de pouvoir le conduit à rejeter l’idée d’un empereur humble et à tester les limites de son autorité. Refusant de masquer sa position impériale, il envisageait même de porter une couronne, comme un roi, et ses vêtements, ainsi que son attitude, marquaient une rupture flagrante avec les conventions. Mais ce n’est pas seulement dans son apparence qu’il marque cette rupture. Caligula s’adonna à des actes de débauche et de cruauté, et son abus de pouvoir atteignit des sommets choquants.
L’une des anecdotes les plus frappantes de son règne concerne ses dîners avec les sénateurs. Au cours de ces repas, il se livrait à l’humiliation publique des sénateurs en choisissant leurs épouses, les inspectant comme des esclaves en vente, et se vantant ensuite de ses exploits sexuels devant leurs maris impuissants. Cette violence psychologique, ajoutée à la crainte d’être exécuté ou exilé, montre jusqu’où Caligula était prêt à aller pour affirmer sa domination.
Il ne s’arrêta pas à ses excentricités sexuelles. Lors de l’une de ses réceptions, il organisa un spectacle macabre dans lequel il fit asseoir trois consuls sous la menace d’une « grande clameur de flûtes », une mise en scène de terreur et d’arbitraire qui soulignait l’étendue de sa cruauté. Ces actes ne furent pas seulement des excès de pouvoir mais des démonstrations publiques de son ascendant total sur ses sujets, qu’ils soient de haut ou de bas rang.
L'empereur du renouveau devint ainsi le tyran de Rome. L’image d’un Caligula populaire, apprécié pour sa générosité, s’effondre rapidement. Son règne est marqué par des actes d’une cruauté inouïe, un pouvoir personnel qu’il exerce sans limite et une rupture totale avec les traditions et les attentes de la république romaine. Les fêtes et les largesses initiales ne furent que le masque derrière lequel se dissimulait une volonté dévorante de dominer et de soumettre.
Cette régression n’est pas simplement celle d’un homme, mais celle d’un empire tout entier. Rome, qui avait accueilli Caligula avec espoir, se retrouva face à un monstre qui bafouait toutes les valeurs d’un pouvoir respectueux. Si les premiers mois de son règne avaient offert un semblant de renouveau, les années qui suivirent virent l’empereur se transformer en un souverain impitoyable, en quête non pas d’admiration mais de soumission absolue.

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