Dans le contexte des missions de collecte de données par drones (UAV) sous contrainte de délai de transmission, la conception optimale de la trajectoire du drone revêt une importance capitale. Lorsque la limite de délai de transmission descend en dessous d’un seuil critique (ici 30 secondes), certaines solutions deviennent inaccessibles, notamment lorsque les données sensibles ne peuvent être transmises au point de base (BS) dans le délai imparti. Cette impossibilité s’accorde avec les résultats analytiques avancés, illustrant qu’au-delà de cette borne inférieure, le problème de transmission n’admet plus de solution réalisable.

Inversement, une fois que la contrainte de délai dépasse un seuil supérieur, par exemple 75 secondes, le temps total de mission ne diminue plus, car toutes les données ont déjà été transmises efficacement au BS dans ce laps de temps. Cette limite matérialise une borne optimale au-delà de laquelle l’accélération de la transmission n’améliore plus la performance globale.

L’impact de la densité des points de base (BS) sur le temps de mission est particulièrement notable. L’augmentation du ratio entre le nombre de BS et celui des tâches à réaliser réduit significativement le temps moyen d’exécution, en raison de la diminution de la distance moyenne entre le drone et le BS choisi. En effet, une densité élevée de BS facilite une connexion plus rapide et fiable, optimisant ainsi la durée de transmission. Cette dynamique est confirmée par des simulations Monte Carlo qui montrent que l’algorithme OASPTS proposé, conçu pour l’optimisation conjointe de la trajectoire et de la transmission, permet une réduction notable du temps de mission par rapport à des méthodes classiques, avec des gains allant jusqu’à 28 % dans certaines configurations.

Cependant, lorsque la densité des BS est faible, l’avantage de l’algorithme spécialisé diminue. Dans ce contexte, la solution la plus simple, consistant à transmettre via le BS le plus proche, est souvent déjà proche de l’optimal, ce qui limite les marges d’amélioration possibles par des algorithmes plus complexes.

La problématique fondamentale réside dans la conversion du défi de minimisation du temps de mission sous contrainte de délai en un problème d’optimisation multi-objectif (MO), puis dans l’exploitation de la structure particulière de ce problème pour proposer une méthode spécifique dite SPTS. Cette méthode permet une convergence accélérée vers la trajectoire optimale du drone, facilitant ainsi la réalisation des tâches sensibles dans un temps minimal.

L’optimisation conjointe de la trajectoire du drone et de la gestion de la transmission des données est une avancée majeure pour les réseaux IoT assistés par drones, notamment dans des applications sensibles comme la surveillance environnementale, la gestion des catastrophes ou la collecte de données dans des environnements urbains complexes. Cette approche ouvre la voie à des systèmes autonomes capables de s’adapter aux contraintes temporelles strictes tout en maximisant l’efficacité énergétique et opérationnelle.

Il est essentiel de comprendre que la qualité de la planification dépend aussi bien de la précision des modèles utilisés que des conditions dynamiques du réseau, comme la variabilité des points de base et la nature des données à transmettre. En outre, la collaboration entre plusieurs drones et la répartition optimale des tâches représentent une étape clé pour améliorer davantage la rapidité et la fiabilité des missions dans des scénarios réels.

Enfin, au-delà de la simple optimisation du temps, la prise en compte des ressources énergétiques du drone, de la sécurité des transmissions, et des aléas environnementaux constitue une couche supplémentaire de complexité indispensable pour des déploiements à grande échelle. Ces aspects doivent être intégrés dans une démarche holistique pour garantir la robustesse et la pérennité des systèmes UAV dans les réseaux IoT.

Quelle est la relation entre la borne inférieure et le taux réel dans les systèmes ISAC avec UAV, et comment les méthodes à faible complexité influencent-elles la performance ?

Dans les systèmes intégrés de communication et de détection (ISAC) assistés par UAV, l’optimisation conjointe de la trajectoire, du faisceau et de l’allocation temporelle constitue un défi fondamental. Le problème initial, souvent complexe et non linéaire, est fréquemment approché par une formulation relaxée ou approximative, comme illustré par le passage du problème (P1) à (P2). Cette approximation facilite la résolution, mais soulève la question cruciale de la validité des résultats obtenus : dans quelle mesure le taux de transmission réellement atteignable se rapproche-t-il de celui estimé via l’approximation ?

Les analyses montrent que cet écart diminue significativement à mesure que le nombre d’antennes M augmente. Une fois que ce nombre dépasse un seuil critique, souvent autour de 16 antennes, la différence relative entre la valeur d’objectif réelle et l’approximation devient inférieure à 1%. Ce phénomène atteste de la robustesse de la borne inférieure établie dans le lemme 7.1 et valide la méthode par pénalisation proposée. Cela signifie que, dans les configurations à grande dimension d’antenne, la complexité induite par la résolution exacte peut être contournée sans perte substantielle de performance, grâce à une approximation judicieuse.

Par ailleurs, le comportement dynamique de la performance en fonction de la période de vol T révèle une complémentarité intéressante entre la méthode par pénalisation et une approche à faible complexité. Alors que la méthode par pénalisation domine lorsque les durées de vol sont courtes, son avantage s’amenuise avec l’allongement de la période. En effet, pour des durées dépassant 200 secondes, l’algorithme à faible complexité s’approche en performance, avec une perte inférieure à 5%. Cette observation s’explique par la structure temporelle des solutions optimales : lors de vols prolongés, la proportion de temps consacrée au déplacement entre les points de départ et d’arrivée diminue, et la contrainte de localisation s’atténue. Par conséquent, la communication tend vers un régime quasi optimal indépendamment des contraintes initiales, ce qui rend les différences d’approche moins marquées.

La simplification apportée par la solution en forme fermée pour le vecteur de beamforming, combinée à l’établissement d’une borne inférieure analytique, ouvre des perspectives pour une conception plus pragmatique des trajectoires d’UAV dans des systèmes ISAC périodiques. Le cadre périodique offre une flexibilité accrue pour concilier les exigences concurrentes de détection et de communication, assurant une meilleure exploitation du spectre et des ressources énergétiques.

Il est essentiel de comprendre que la précision des approximations dépend non seulement de la dimension du système, mais aussi des contraintes temporelles et spatiales. La période de vol agit comme un paramètre critique qui module l’importance des différentes phases de la mission : déplacement versus stationnaire. Cette dualité influence directement les performances et le choix de la méthode d’optimisation la plus adaptée.

La maîtrise fine de ces paramètres permet d’envisager des architectures ISAC évolutives, capables de s’adapter à des scénarios variés, allant de missions courtes et intensives à des opérations prolongées avec des exigences flexibles. La convergence entre la théorie analytique et les résultats numériques encourage l’intégration progressive de ces modèles dans des applications pratiques, notamment dans le cadre des réseaux 6G et des environnements IoT étendus.

Au-delà de ces résultats, il importe d’appréhender les interactions complexes entre la conception du faisceau, la gestion du temps de détection et la dynamique de vol de l’UAV. Ces éléments forment un système interdépendant où une modification locale peut avoir des répercussions globales sur la performance. L’approche proposée, en offrant un équilibre entre précision et complexité, souligne la nécessité d’une vision systémique et intégrée pour la conception future des systèmes ISAC.

Enfin, la variabilité des environnements réels, les imperfections des modèles et la présence de bruit ou d’interférences soulignent l’importance d’enrichir ces travaux par des études robustes et adaptatives. L’intégration de critères supplémentaires comme la consommation énergétique, la résilience aux perturbations et la sécurité des communications apparaît indispensable pour que ces systèmes puissent s’inscrire durablement dans les infrastructures de communication de demain.

Comment optimiser le transfert d'énergie sans fil dans les systèmes multi-UAV avec modélisation non linéaire de la récolte d'énergie ?

Les véhicules aériens sans pilote (UAV) évoluent à différentes distances et orientations par rapport aux dispositifs récolteurs d'énergie (GDs), ce qui impose une représentation plus précise du comportement de la récolte d’énergie. L’utilisation d’un modèle non linéaire de la récolte d’énergie (EH) s’avère essentielle pour comprendre et optimiser le transfert d’énergie dans des systèmes multi-UAV. Cette approche permet de dépasser les limitations des modèles linéaires simplistes qui ne reflètent pas la réalité des circuits de récolte d’énergie, souvent marquée par des effets non linéaires significatifs.

Dans les réseaux d’alimentation sans fil assistés par UAV, plusieurs contraintes complexifient la gestion efficace des ressources. Il s'agit notamment de la mobilité dynamique des UAVs, de la nécessité d’éviter les collisions, ainsi que des limites strictes sur les budgets de puissance. Ces éléments ont un impact direct sur l’efficacité globale du transfert d’énergie, particulièrement dans des scénarios intégrant simultanément plusieurs UAVs et GDs. Pour relever ces défis, un cadre d’optimisation robuste devient indispensable afin de gérer ces contraintes tout en améliorant la performance énergétique du système.

L’étude de ce chapitre s’inscrit dans cette dynamique, proposant une architecture multi-UAV assistée pour le transfert d’énergie sans fil, basée sur un modèle multi-source non linéaire plus réaliste. L’objectif principal est de développer une stratégie d’optimisation conjointe des trajectoires des UAVs et de leur puissance de transmission, visant à maximiser l’énergie récoltée par les GDs tout en assurant une distribution équitable de cette énergie. Cette démarche cherche à combler le fossé entre les modèles théoriques traditionnels et les conditions réelles d’implémentation, offrant ainsi des perspectives concrètes pour améliorer les solutions d’alimentation énergétique dans les réseaux de capteurs sans fil (WSN) et l’Internet des objets (IoT).

Une contribution majeure réside dans l’introduction d’un modèle EH multi-source non linéaire appliqué à la coordination de plusieurs UAVs. Ce modèle capture précisément la relation entre la distance des UAVs, leurs trajectoires, la puissance émise, et l’énergie récoltée par chaque GD. En formulant un problème d’optimisation conjointe, le chapitre intègre des contraintes essentielles telles que la prévention des collisions, la limitation des vitesses des UAVs, et les plafonds de puissance. Pour résoudre ce problème complexe, une méthode itérative basée sur des approximations convexes est proposée, exploitant les propriétés convexes du modèle EH non linéaire. Cette approche simplifie la résolution en construisant des bornes inférieures concaves qui facilitent la convergence vers une solution satisfaisante.

Les résultats de simulations démontrent l’efficacité notable de cette méthode, qui surpasse significativement les approches traditionnelles utilisant un seul UAV ou des modèles EH linéaires. Ces avancées confirment la pertinence d’intégrer des modèles non linéaires multi-sources dans les systèmes de transfert d’énergie assistés par UAV, ouvrant la voie à des déploiements plus fiables, efficaces, et équitables.

Il est important de souligner que l’adoption de modèles non linéaires pour la récolte d’énergie ne se limite pas à une meilleure précision dans la modélisation. Elle révèle également les interactions complexes entre la dynamique des UAVs et les capacités réelles des dispositifs énergivores, conduisant à des stratégies d’allocation des ressources plus intelligentes. Par ailleurs, la coordination multi-UAV étend non seulement la couverture et la robustesse du réseau énergétique sans fil, mais offre aussi une meilleure résilience face aux aléas environnementaux ou aux défaillances ponctuelles.

Les techniques d’optimisation employées exploitent la convexité locale pour résoudre un problème autrement non convexe, ce qui illustre une tendance clé dans la recherche actuelle : transformer les défis techniques en problèmes mathématiques accessibles, sans compromettre la complexité intrinsèque du système. Cette approche pragmatique est essentielle pour passer des modèles idéalisés aux applications opérationnelles.

En conclusion, pour appréhender pleinement le potentiel des systèmes multi-UAV dans le transfert d’énergie sans fil, il est crucial de comprendre que la précision des modèles EH, la gestion conjointe des trajectoires et de la puissance, ainsi que la prise en compte des contraintes dynamiques et sécuritaires forment un tout indissociable. La réussite des déploiements futurs dépendra de l’intégration harmonieuse de ces éléments, en parallèle à une validation rigoureuse par simulations et expérimentations.