La vallée du fleuve Hiran se divise en deux sous-phases : la première est marquée par de la poterie de type Harappan tardif sans céramique rouge brillante, tandis que la seconde en comporte. Un complexe architectural, fait de blocs de pierre scellés dans du mortier de boue et divisé en compartiments, a été interprété comme un entrepôt. Parmi les artefacts découverts, on trouve un sceau en stéatite, des perles segmentées en faïence, des lames cubiques en silex, ainsi que des objets en cuivre et des perles en chalcédoine, en cornaline et en agate. Un ornement d'oreille en or a également été mis au jour. À Dwarka, dans le district de Jamnagar, au Gujarat, des archéologues marins ont trouvé les vestiges d’une settlement submergée, comprenant des murs intérieurs et extérieurs, des bastions et une grande jetée en pierre. Des ancres en pierre et de la céramique rouge brillante y ont été retrouvées. Sur l'île de Bet Dwarka, un autre site submergé a été découvert. L’habitat semble avoir mesuré initialement 4 × 0,5 km, avec des restes de fortifications. Un sceau Harappan gravé d’un animal à trois têtes, de la céramique rouge brillante, et un pot portant une inscription en écriture Harappan ont été retrouvés. D’autres découvertes incluent un moule en pierre de métallurgiste et des bracelets en coquillage. Une datation thermoluminescente de 1570 av. J.-C. provenant de Bet Dwarka permet de considérer ce site comme une habitation Harappan tardive.
De nombreux sites Harappans tardifs sont également présents dans la vallée du Rupen, au nord du Gujarat, avec ou sans céramique rouge brillante. Ces établissements sont souvent situés sur des dunes de sable anciennes, proches de sources d’eau. La plupart d’entre eux sont petits, avec des dépôts archéologiques minces. Il semble qu’ils aient principalement servi de camps saisonniers pour des pasteurs. À Kanewal, dans le district de Kheda, à l’embouchure du golfe de Cambay, des huttes circulaires en torchis avec des sols battus ont été mises au jour. Les artefacts incluent des gâteaux en terracotta allongés, des perles en cornaline, en faïence, en coquillage et en terracotta, ainsi que des fuseaux en terracotta et des lestes de filet. Parmi les objets découverts, on trouve aussi des objets en cuivre et divers types de poteries, y compris des céramiques rouges brillantes. Certaines poteries retrouvées sur ces sites portent des graffitis en écriture Harappan, suggérant un certain niveau de littératie parmi les populations qui y vivaient.
Dans la vallée du Gange moyen, un grand nombre de sites protohistoriques sont présents, notamment dans la région trans-Sarayu. Narhan, dans le district de Gorakhpur (UP), se trouve sur la rive nord de la Sarayu (Ghaghara), à environ 30 km à l’est d’Imlidih. Les fouilles menées sur ce site ont révélé une séquence culturelle s’étendant de la seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C. au VIIe siècle de notre ère. La première phase de Narhan (dite culture de Narhan) a été datée de 1300-700 av. J.-C. Des vestiges de maisons en torchis avec des trous de poteaux et des foyers ont été découverts. La poterie était marquée par du BRW peint en blanc, ainsi que de la poterie noire avec un vernis blanc, de la poterie rouge avec vernis et de la poterie rouge simple. Parmi les autres artefacts figurent des pointes en os, des disques en poterie, des perles en terracotta, et une hache en pierre polie. Les objets en cuivre incluent une bague et un hameçon de pêche. Les analyses chimiques de ces objets révèlent qu’ils étaient fabriqués dans un bronze à faible teneur en étain. Les métallurgistes maîtrisaient des techniques comme l’alliage, le travail à froid, le recuit et la fonte. La source des minerais de cuivre semble avoir été les mines de Rakha, dans le Bihar.
Un éventail extrêmement large de restes végétaux a été retrouvé à Narhan, incluant du riz cultivé (Oryza sativa), de l’orge décortiquée et de l’orge à six rangs (Hordeum vulgare), trois types de blé, des pois, du gramme, du pois chiche et du khesari. Des graines d’huiles, comme la moutarde et le lin (alsi), ainsi que des graines de jacquier (katahal), ont aussi été identifiées. Parmi les restes animaux, on trouve ceux de bovins à bosse, de moutons et de chèvres, de cerfs sauvages ou de gazelles, de chevaux et de poissons. Une découverte intéressante fut l’empreinte d’un hameçon et d’un fil sur un morceau de boue. La rouille de fer indiquait que l’hameçon était en fer, et l’analyse d’une minuscule fibre retrouvée a révélé qu’il s’agissait de ramie (Boehmeria nivea), une fibre résistante et imperméable. Deux pièces de fer (une barre de 13 cm de long et un autre fragment) ont été trouvées dans les dépôts supérieurs de la phase I. Les objets en fer se sont multipliés au cours de la phase suivante.
La séquence de Narhan se retrouve dans de nombreuses autres régions des plaines du Gange moyen, notamment dans la zone au sud de la Sarayu. À Khairadih, la phase I a été marquée par du BRW et des poteries associées. Les dates calibrées indiquent une période entre 1395 et 848 av. J.-C. À Rajghat, près du Gange, les premières occupations étaient marquées par de la poterie noire vernissée. Les nombreux sites BRW situés au sud de Mirzapur, notamment Raja Karna Ka Tila, sur la rivière Karamnasa, ont révélé des artefacts similaires. La phase I de ce site a donné du BRW, des éclats de microlithes, une balle de fronde en argile, des coquillages, des perles en terracotta et des pointes en os. Les restes de riz, d’orge, de millet à épis longs, de lentilles, de pois de champ, de khesari et de moong ont été identifiés. La phase II a commencé vers 1300 av. J.-C. et a donné des preuves de l’usage du fer.
Imlidih Khurd, un site sur les rives de la rivière Kuwana, représente la culture pré-Narhan et remonte à environ 1300 av. J.-C. Il a livré une poterie rouge brute, fabriquée à la main et décorée de motifs de cordes ou de nattes, y compris des bols sphériques, des bols sur piédestal, des vases à bords évasés et des récipients à becs. Des vestiges de maisons en torchis, un puits de stockage, une structure circulaire de type silo et des fours ont été retrouvés. Parmi les artefacts figurent des perles en agate, en faïence et en terracotta, quelques micro-perles en stéatite, des pointes en os et des disques en poterie. Les restes fauniques incluent des ossements de bovins domestiqués, de moutons et de chèvres, ainsi que de cochons. Les ossements de tortue d’eau douce, de poissons et de mollusques d’eau douce ont également été retrouvés. Les restes végétaux sont extrêmement variés, incluant du riz, de l’orge, du blé, du sorgho, du millet perlé, des lentilles, du moong, du pois de champ, de la moutarde et du sésame. Les graines de fruits sauvages comme le jujube, l’anwala et le raisin ont aussi été découvertes.
Il est primordial de souligner l’avancée des techniques agricoles et métallurgiques des populations de ces sites. Non seulement l'agriculture à deux récoltes par an est clairement établie, mais la maîtrise de la métallurgie du cuivre et du fer témoigne d'une évolution technologique et d'un savoir-faire en constante amélioration. La diversité des artefacts et des vestiges, y compris les objets rituels et les traces de vie quotidienne, nous permet de mieux comprendre la société complexe de ces civilisations protohistoriques.
La société ancienne tamoule et ses structures sociales : une analyse à travers les poèmes de Sangam
Les poèmes de Sangam, parmi les plus anciens témoignages littéraires de l'Inde du Sud, nous offrent un aperçu précieux des sociétés tamoules antiques, où la culture, les croyances et les hiérarchies sociales se mêlaient dans un ensemble complexe. Dans cette société, la structure des groupes sociaux n’était pas uniquement fondée sur des lignes de descendance directe ou des professions héréditaires, mais aussi sur des pratiques culturelles et religieuses qui différaient de ce que l’on pourrait attendre dans d'autres régions de l’Inde ancienne. Bien que les groupes de castes aient commencé à émerger au fil du temps, il est essentiel de comprendre que la classification sociale dans ces sociétés anciennes était davantage ancrée dans les divisions claniques et les liens de parenté, plutôt que dans des divisions rigides basées sur l'occupation ou la naissance.
Les groupes appelés kuti jouaient un rôle central dans le système agraire. Ces clans, qui se composaient d’individus liés par la lignée, étaient les principaux acteurs dans les communautés agricoles du Tamilakam. Cependant, contrairement aux sociétés plus récentes marquées par une stricte séparation de castes, les interactions sociales entre les kuti étaient relativement libres. Il n’y avait pas de barrières absolues à la sociabilité ou aux repas communs entre ces groupes, un point que les poèmes de Sangam soulignent à travers diverses histoires d’interactions sociales et familiales.
Les poèmes relatent également des pratiques spirituelles et culturelles particulières liées à des croyances animistes, comme celle de l’ananku, une force magique censée habiter des objets ou des personnes. Cette croyance, associée aux groupes sociaux dits Pariyan, Tutiyan, Panans et Velans, établissait une hiérarchie religieuse où certains, considérés comme "pollués" ou "impurs", étaient chargés de rites et de cérémonies propitiatoires. Ce lien entre spiritualité et caste semble avoir été particulièrement prononcé dans les sociétés tamoules anciennes. L’ananku était aussi associé aux femmes, qui, en fonction de leur statut marital et de leur comportement, pouvaient être perçues comme plus ou moins "purifiées". Les menstruations et la période suivant l'accouchement étaient des moments où la femme était vue comme impure, tandis que les veuves étaient considérées comme des figures particulièrement malheureuses et de mauvais augure.
La poésie de Sangam illustre également l'éthique guerrière, où la quête de la gloire (pukal) et de la renommée était primordiale. Les poèmes puram dépeignent des héros cherchant à mourir au combat pour obtenir une place au paradis des guerriers. Certains rituels funéraires, comme le vattakirutal (suicide rituel d’un roi vaincu accompagné de ses proches), mettaient en évidence cette vision de la mort comme un moyen d’acquérir la gloire éternelle. Des pierres commémoratives, connues sous le nom de natukal, étaient érigées pour honorer les héros tombés au combat, croyant que leur esprit résidait dans ces monuments.
Le rôle des femmes dans ces sociétés, bien que souvent secondaire par rapport à celui des hommes dans les batailles et les grandes entreprises sociales, n’était pas sans importance. Elles étaient des travailleuses agricoles et artisanes, effectuant des tâches essentielles telles que la culture du riz, la production de lait, et la fabrication de divers produits artisanaux. Les poèmes mentionnent fréquemment des femmes dans ces rôles, souvent dans des contextes ruraux, et parfois en tant que poétesses elles-mêmes, comme le montre l’exemple de la potière de Venni qui célébrait la victoire de Karikala.
Les femmes jouaient également un rôle central dans la gestion des foyers et des interactions communautaires. Les chevilittai, nourrices et mères adoptives, étaient des figures importantes dans les dynamiques familiales, et les viraliyar, des femmes bardes et danseuses issues de communautés nomades, participaient activement aux traditions littéraires et culturelles de leur époque. Leur présence dans les poèmes démontre que, bien que leur statut social fût souvent celui d'une marginalité relative, elles occupaient néanmoins un espace crucial dans la transmission des savoirs et des pratiques culturelles.
Les poèmes de Sangam nous offrent donc une vision riche et nuancée de la société tamoule ancienne, où la frontière entre le sacré et le profane, le héroïque et le quotidien, n’était pas aussi clairement définie qu’on pourrait le croire. Ils révèlent une société où les hiérarchies sociales, bien qu’en émergence, étaient encore fluides et où les rôles de genre et de caste commençaient à se cristalliser, mais ne constituaient pas encore les structures rigides que l’on observera plus tard dans l’histoire de l'Inde.
Les conceptions de la mort, de la gloire, du rôle des femmes et de la hiérarchie sociale sont indissociables des pratiques quotidiennes et des croyances spirituelles des sociétés tamoules anciennes. Ces poèmes, tout en étant des témoignages artistiques et littéraires, révèlent également la complexité des rapports humains dans une époque où la poésie et la réalité sociale étaient profondément liées.
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