L'idée de développer des clusters orientés vers les arts et la technologie dans les zones urbaines de Detroit s'est manifestée comme une stratégie permettant à certaines parties de la ville de se séparer et de s’isoler du reste de l'urbanité. Cette vision est en grande partie fondée sur l’obsession d’une période créative passée de Detroit, la période où la ville semblait connaître une prospérité industrielle. Les promoteurs de ce déclin fabriqué louent cette époque en critiquant les décideurs politiques passés pour leur manque de soutien, les accusant ainsi d’avoir "abandonné" les habitants qu'ils étaient censés protéger. Ce discours est rattaché à une théorie du capital humain, réaffirmée par des propos pernicieux, qui trouve ses racines dans une stratégie conservatrice à long terme.
L’opposition la plus marquante dans ce récit se cristallise autour de la question raciale. Les conservateurs s’attaquent à la gestion de la ville par ses premiers maires noirs, en particulier Coleman Young, en leur reprochant d’avoir ignoré des « lois » économiques fondamentales, qui, selon eux, favorisent la prospérité et la stabilité urbaine. Ce raisonnement se base sur l’idée que Young, par ses choix politiques, a contribué à accélérer le déclin de Detroit en marginalisant les blancs et en adoptant une position militante qui se voulait en rétribution des injustices raciales passées.
Pour comprendre cette critique, il est essentiel de revenir sur l’histoire de Detroit au début du XXe siècle. Des millions de Blancs du Sud, fuyant la pauvreté de l’agriculture mécanisée, avaient migré vers Detroit en quête de meilleures opportunités économiques dans les industries émergentes. En parallèle, les Afro-Américains, poussés par l'espoir d'une ascension sociale et économique similaire à celle de leurs homologues blancs, ont également migré vers la ville. Cependant, à leur arrivée, leurs aspirations ont été systématiquement contrariées par un racisme structurel violent, tant dans les usines que dans l’accès au logement. Les syndicats et les entreprises, souvent blancs et conservateurs, leur ont refusé l’accès aux emplois bien rémunérés, réservés à une majorité blanche.
L’hostilité envers les Afro-Américains ne se limitait pas au marché du travail, elle touchait aussi la sphère résidentielle. La politique fédérale de l’époque, en particulier la Federal Housing Administration, favorisait des pratiques discriminatoires qui refusaient le financement des quartiers à forte population noire. Les familles noires, souvent contraintes de vivre dans des conditions précaires, étaient aussi confrontées à des violences policières fréquentes. La brutalité policière se manifesta de manière tragique pendant les émeutes raciales de 1943 et de 1967, où les forces de l'ordre, en grande partie composées de blancs, étaient responsables de la mort de nombreux Afro-Américains.
Pourtant, la perspective conservatrice sur Detroit diverge radicalement de cette réalité historique. Selon cette vision, ce sont les Afro-Américains, et en particulier Coleman Young, qui ont provoqué l'exode des Blancs de la ville. En les effrayant par des politiques jugées "anti-blanches", ils auraient assuré leur pouvoir politique au détriment de la stabilité de la ville. Ce narratif ignore cependant le contexte historique de privation systématique et de ségrégation raciale que la population noire a dû affronter pendant des décennies. En revanche, les conservateurs déplorent la gestion de la ville par Young, qu’ils accusent d’avoir cédé à un clientélisme racial. Ils considèrent que les réductions des services publics, notamment dans les domaines de la police et de la collecte des ordures, ont dégradé la qualité de vie pour les habitants de la ville, à la fois noirs et blancs, mais avec une attention particulière portée sur les quartiers blancs. L’argument repose sur l'idée que les noirs, après avoir pris le pouvoir, ont opéré des choix qui ont nui à la ville, notamment par l'attribution de ressources en fonction de l'appartenance raciale, à l’opposé de ce que les partisans du modèle de l'« efficacité du marché » préconisent.
Les critiques conservatrices vont jusqu'à affirmer que la violence des émeutes de 1967 aurait été moins grave si la police avait été plus sévère, et que l’arrivée au pouvoir de figures politiques comme Coleman Young a fini par prouver l’échec de la ville à reconquérir sa prospérité. L’argument est que la volonté de soutenir des politiques raciales à fort contenu symbolique aurait nui à la stabilité économique de la ville. La fameuse "loi de Curley", qui a été appliquée à Detroit, selon laquelle la politique de rétribution raciale aurait poussé les électeurs blancs à fuir, incarne cette logique perverse.
Il est essentiel de souligner que cette analyse néglige la réalité du racisme systémique qui a entravé le développement économique de la population noire et de la ville dans son ensemble. Le modèle conservateur nie l'impact de la ségrégation, de l'exclusion économique et de la violence policière qui ont historiquement pesé sur Detroit. Au lieu de cela, il simplifie les causes du déclin à une lutte de pouvoir raciale, omettant ainsi les facteurs économiques, politiques et sociaux profonds qui ont façonné le destin de la ville.
Les récits conservateurs sur Detroit, en fin de compte, sont des reconstructions historiques qui obscurcissent la vérité du déclin urbain. La réalité complexe de Detroit ne peut être réduite à une simple opposition raciale ou à une question de gestion municipale. La ville, au cœur des tensions raciales et sociales, demeure un exemple où l’histoire de la ségrégation et du déclin industriel se rencontre, un terrain où l'héritage des politiques publiques de discriminations raciales continue de peser lourdement.
Les limites de la ville : Une critique des choix publics et de l'intervention conservatrice
La théorie du choix public cherche à appliquer les principes de l'économie néoclassique à l'étude des comportements politiques. Selon les théoriciens de cette école, la meilleure façon de comprendre le comportement collectif est d'examiner les choix rationnels des individus, régulés par un marché autonome en équilibre. L’intervention de Tiebout, l'une des premières et des plus importantes dans l'étude des flux de populations urbaines, repose sur l'idée que les choix résidentiels des familles peuvent être compris à travers une analyse rationnelle des différents services offerts par les villes. Pour lui, l'individu-consommateur-voteur choisit rationnellement entre des packages fiscaux et de services dans une région urbaine lorsqu'il décide où vivre. Les citoyens seraient attirés par les lieux offrant des taxes faibles et des services de qualité, et repoussés par ceux où les taxes sont élevées et les services défectueux. Ainsi, les dirigeants municipaux seraient disciplinés par un marché des biens publics compétitif, incitant les villes à améliorer leurs services pour éviter un déclin économique.
Bien que Tiebout ait été critiqué pour ne pas avoir pris en compte d'autres facteurs influençant les mouvements de population, tels que les opportunités d'emploi ou le racisme, son idée centrale demeure, du moins au sein de l'école du choix public : l'existence d'un ensemble de forces relativement autonomes qui régulent les municipalités. Cette notion est perçue comme un axiome, et selon cette logique, les choix des individus et des villes, s'ils sont rationnels, conduiront à des résultats optimaux. Lorsque les choix sont irrationnels, le marché impose sa discipline.
En 1981, Paul Peterson, théoricien du choix public, poursuivit cette analyse dans son ouvrage City Limits. Il y critique les théoriciens non alignés sur le choix public, qui voient la ville comme un acteur autonome capable de résoudre des problèmes comme la pauvreté. Peterson distingue trois grandes fonctions de la politique urbaine : les politiques allocationnelles, telles que celles régissant la police, les pompiers et l'enlèvement des ordures, qui n'ont qu'un impact limité sur l'économie locale mais sont essentielles au fonctionnement de la ville ; les politiques de redistribution, qui visent à fournir un logement ou de l'aide au revenu aux citoyens moins favorisés ; et les politiques de développement, destinées à développer l'industrie ou d'autres formes de valeur économique dans la ville. Pour Peterson, les politiques de redistribution et de développement sont opposées, et l'« intérêt personnel » de la ville est simple : il faut limiter les politiques de redistribution qui nuisent à l'économie locale tout en favorisant les politiques de développement, notamment celles liées à l'aménagement du territoire.
Peterson diverge de Tiebout sur plusieurs points, mais il partage avec lui l'idée d'un marché compétitif des gouvernements urbains. Ce marché impose des limites aux villes et provoque l'action collective des résidents qui migrent d'une ville "suboptimale" vers une autre. Ce marché, cependant, n'est pas le résultat d'une organisation consciente ou d'une agence coordonnée ; il "est tout simplement là".
Cependant, une critique importante de cette théorie est la prétention que les limites des villes sont générées sans organisation, par un marché autonome et compétitif. Il est ironique que les conservateurs considèrent le choix public comme un axiome, car en réalité, ce sont eux qui ont imposé directement les limites qu'ils attribuent à ce marché. Les législatures conservatrices ont, en fait, joué un rôle majeur dans la réduction de la capacité des villes à taxer leurs citoyens, réguler les entreprises, instaurer des salaires décents, ériger des monuments ou même imposer des lois sur les armes. Ces limites n'ont pas été imposées par un marché en équilibre, mais par des législatures conservatrices désireuses de punir les villes et leurs citoyens pour des méfaits perçus.
Depuis les années 1970, les conservateurs ont systématiquement réduit les pouvoirs des villes dirigées par les démocrates, en intervenant à la fois au niveau fédéral et étatique. En détruisant la relation directe entre les villes et le gouvernement fédéral, qui existait depuis l'ère du New Deal, ils ont transféré la relation vers un échange entre les villes et les états. Dans les régions où le gouvernement de l'État est dominé par des conservateurs ruraux blancs et où les villes sont dirigées par des progressistes souvent issus des minorités raciales, ces interventions ont eu un impact majeur. Cela est particulièrement vrai dans le Midwest industriel, où les restrictions imposées aux villes par les législatures républicaines ont été sévères. Ces restrictions peuvent être classées en trois catégories : la suppression directe de l'autorité gouvernementale locale, les limites sur l'acquisition de terres et les disparités dans le financement et les pénalités. Chacune de ces mesures vise à transférer le pouvoir des villes vers des entités corporatives ou étatiques.
L'une des conséquences de ces restrictions est l'accélération de l'effritement urbain, en particulier dans les régions où le déclin industriel a conduit à une fuite de la population et des capitaux. En limitant les capacités fiscales des villes et en restreignant leur pouvoir d'action, les législations conservatrices ont parfois précipité ou intensifié ce déclin, rendant difficile pour les villes de créer des conditions de vie attrayantes ou d'attirer des investissements.
Il est essentiel de comprendre que cette dynamique de réduction du pouvoir municipal et d'imposition de limites par des entités externes a des effets à long terme sur la capacité des villes à se régénérer et à répondre aux besoins de leurs citoyens. Cela transforme les villes non pas en agents autonomes capables de résoudre leurs propres problèmes, mais en entités soumises à des forces extérieures qui, loin de favoriser l'équilibre, contribuent à leur déclin et à leur marginalisation.
Quelle est la relation entre la menace raciale et le déclin urbain aux États-Unis ?
Le déclin urbain, en particulier dans les villes de la Rust Belt, a souvent été interprété à travers les prismes économiques et sociaux, mais l'élément racial est également crucial pour comprendre les dynamiques complexes qui régissent ces transformations. L'idée de la "menace raciale" joue un rôle important dans la manière dont les politiques urbaines et les évolutions démographiques ont été façonnées, souvent en fonction des tensions raciales.
Les racines de cette menace raciale remontent aux politiques et pratiques qui ont historiquement marginalisé les populations noires et latines dans les grandes villes américaines. Ces dynamiques se sont intensifiées avec la désindustrialisation, alors que des quartiers autrefois prospères ont été abandonnés, créant des conditions propices à la montée des tensions raciales. Les politiques d'exclusion, telles que les covenants raciaux restrictifs, ont longtemps empêché les minorités de s'installer dans certains quartiers, contribuant ainsi à la concentration de la pauvreté dans des zones urbaines spécifiques. Ces pratiques ont aussi renforcé l'idée que la présence de minorités raciales dans un quartier pouvait en diminuer la valeur, un phénomène qui a persisté bien après l'abolition officielle de ces pratiques discriminatoires.
L'urbanisation et la croissance démographique ont été en grande partie influencées par cette logique de "menace". Les transformations économiques liées à la délocalisation des industries et à la fermeture des usines ont eu des effets dévastateurs sur les populations locales, en particulier celles qui étaient déjà désavantagées par des politiques raciales discriminatoires. En réponse à ces changements, des stratégies telles que l'expansion des banlieues et la gentrification ont été mises en place, non seulement pour revitaliser les espaces urbains, mais aussi pour éloigner certaines populations perçues comme une menace pour l'ordre social et économique.
L'approfondissement de ces inégalités raciales se retrouve dans les politiques urbaines des années 1980 et 1990, notamment avec l'adoption de lois sur la criminalité, comme le Crime Bill de 1994, qui, tout en visant à réagir à la criminalité croissante, a eu pour effet d'intensifier les pratiques de criminalisation des minorités. Bien que des discussions existent sur le soutien des communautés noires à de telles législations, le consensus reste que ces politiques ont exacerbé la marginalisation de certains quartiers, renforçant ainsi l’idée d’une menace raciale. La criminalisation des quartiers noirs a permis de justifier des politiques de sécurité et de surveillance accrues dans ces zones, alimentant un cercle vicieux de pauvreté et de violence.
Cette dynamique a aussi influencé les attitudes politiques et sociales des élites urbaines, qui ont adopté des stratégies visant à "nettoyer" ou à revitaliser certains quartiers par des initiatives de gentrification. Les communautés noires ont souvent été poussées à quitter ces espaces, subissant les conséquences de l'érosion de leur pouvoir politique et économique. Ces transformations ont aussi eu des effets sur les politiques publiques, les décisions économiques et les attitudes sociales à l’égard des minorités, notamment par la gestion de la race dans le développement des infrastructures urbaines.
Il est essentiel de comprendre que le déclin urbain et la menace raciale ne sont pas seulement des phénomènes liés à l’histoire et aux structures économiques, mais qu’ils sont également modelés par des perceptions culturelles et politiques qui perdurent. La ségrégation résidentielle, bien que souvent dissimulée sous des discours de revitalisation ou de développement, reste une réalité dans de nombreuses grandes villes américaines.
Comprendre ce phénomène exige une prise en compte de la manière dont les politiques de logement, d’éducation, et de criminalité ont été façonnées par des perceptions raciales de la menace, et comment ces perceptions ont été intégrées dans les décisions de gouvernance urbaine. Il est crucial de reconnaître que les pratiques de discrimination raciale ne sont pas simplement un vestige du passé, mais continuent d'influencer profondément la géographie et l'économie des villes modernes. Ces dynamiques ne se limitent pas aux États-Unis : elles sont également visibles dans d'autres contextes, y compris au Canada, où des tensions similaires existent, bien que sous des formes différentes.
L'influence du racisme libéral sur les politiques conservatrices : Une analyse des dynamiques sociales et politiques contemporaines
Le phénomène du "racisme libéral" trouve sa place dans les débats politiques modernes, où la manière dont la race est abordée dans la législation et les politiques publiques révèle une dynamique intéressante. Les politiques conservatrices, bien que souvent présentées sous des angles neutres ou même altruistes, affectent de manière disproportionnée les communautés noires. Cela est particulièrement vrai lorsqu'elles sont justifiées par des préoccupations apparentées au bien-être de ces populations, tout en ignorant ou en déformant leurs véritables besoins. Ce phénomène, parfois dénommé "racisme de laisser-faire", repose sur l'idée que certaines politiques ou mesures, bien qu’elles semblent nuisibles à première vue, seront en réalité bénéfiques pour les groupes minoritaires ciblés. Une telle justification est souvent alimentée par des préoccupations sincères, mais elles sont interprétées de manière à soutenir des objectifs politiques conservateurs.
Par exemple, l'argument selon lequel des programmes de privation ou des politiques de répression seraient bénéfiques pour les Afro-Américains est une tentative de rationaliser des mesures qui ont un impact nettement négatif sur eux. Ces politiques, qu’il s’agisse de la répression policière accrue ou de la démolition de quartiers, sont présentées comme des solutions aux problèmes supposément exprimés par les communautés noires, mais en réalité, elles exacerbent souvent ces problèmes au lieu de les résoudre. La justification de ces politiques sur la base de la sécurité accrue ou du "nettoyage" des quartiers laisse souvent de côté les véritables aspirations des communautés concernées, qui préfèrent des mesures comme le développement économique local, des opportunités d’emploi, ou des services sociaux renforcés.
Le recours au "racisme de laisser-faire" devient particulièrement puissant parce qu'il ne recourt pas à un langage explicitement raciste. Il évite les accusations directes de discrimination raciale en invoquant des justifications générales sur la sécurité, la moralité ou l'efficacité des politiques. Cependant, cette approche permet aux responsables politiques de maintenir un soutien auprès de nombreux électeurs blancs en présentant leurs actions comme étant sans préjugés raciaux, même lorsque les conséquences révèlent un autre schéma de discrimination systémique.
À un niveau plus large, le racisme de laisser-faire peut être compris comme une forme de rationalisation de l'injustice raciale, non pas comme un projet organisé, mais comme un résultat de dynamiques sociales complexes. Les partisans de cette approche, en particulier au sein du mouvement conservateur, emploient des mécanismes idéologiques pour légitimer des politiques discriminatoires tout en rejetant explicitement l'idée que la race soit un facteur déterminant. Toutefois, cette approche n’est pas spontanée ou aléatoire; elle est activement cultivée et orchestrée par des groupes de réflexion conservateurs qui, depuis plusieurs décennies, ont élaboré une stratégie visant à minimiser l'État providence tout en renforçant des structures de pouvoir inégales.
Le néolibéralisme, qui se trouve à l’intersection de ces dynamiques, joue un rôle central dans la formation de ces politiques. Bien que les principes néolibéraux de dérégulation, d’austérité et de réduction des dépenses publiques soient largement populaires parmi les conservateurs, ils sont souvent impopulaires en pratique. Cependant, les arguments néolibéraux, bien qu'ils soient en grande partie responsables de certaines des transformations sociales récentes, ne suffisent pas à expliquer seul l’ampleur des politiques actuelles. Il existe un facteur supplémentaire, celui de la manipulation idéologique, qui se superpose à l’agenda néolibéral, donnant naissance à des politiques qui ne sont pas seulement économiques, mais aussi profondément sociales et raciales.
Dans ce contexte, la politique conservatrice peut être vue comme une réponse à une sensation de "perte" de pouvoir ou de privilège, vécue par certains groupes, en particulier les Blancs, face aux changements démographiques et sociaux. Ce sentiment de perte, qu’il soit réel ou perçu, devient le moteur d’une réaction politique qui cherche à préserver un ordre social perçu comme menacé par les réformes progressistes. Ce phénomène s’exprime dans l’opposition aux avancées sociales comme la fin de la ségrégation, la reconnaissance des droits civiques, ou encore la redistribution des richesses. Dans ce cadre, les luttes pour la justice raciale, l'égalité économique et les droits humains sont vues par certains comme des menaces à une position dominante qu'ils jugent naturelle ou méritée.
Les politiques conservatrices modernes, bien qu'elles s'appuient sur des arguments économiques et sociaux, trouvent souvent leurs racines dans des perceptions plus profondes de peur et de perte. La crise des années 1970 a renforcé ce sentiment de vulnérabilité, incitant des groupes politiques à défendre des idéologies qui favorisent un retour à un passé où les structures de pouvoir étaient plus homogènes et moins contestées.
Enfin, il est crucial de reconnaître que la montée de ce type de racisme n’est pas une simple question de "mauvaise lecture" ou de mauvaise interprétation des préoccupations sociales, mais bien un mécanisme complexe, souvent soigneusement élaboré et exécuté. Loin d’être une simple dérive d'une société sans conscience, le racisme de laisser-faire s’inscrit dans un processus plus large d’affirmation de pouvoir, de préservation des privilèges et de contrôle social.

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