Dans une géométrie sphériquement symétrique, lorsque la métrique satisfait aux équations d’Einstein avec une source de fluide parfait, une conséquence immédiate et profonde découle de cette symétrie : la rotation du champ de vitesse du fluide est nulle. Cette propriété, loin d’être anecdotique, est enracinée dans l’héritage des invariances de la métrique par les grandeurs dynamiques associées au fluide.

Le tenseur énergie-impulsion d’un fluide parfait, en vertu de sa forme spécifique, conserve les symétries de la métrique sous-jacente. Par conséquent, le champ de vitesse uαu^\alpha du fluide ainsi que son accélération u˙α\dot{u}^\alpha doivent également être invariants sous les générateurs des isométries associées à la symétrie sphérique. Ceci implique que leur dérivée de Lie le long des champs de Killing associés est nulle : Lk(ρ)uα=0\mathcal{L}_{k^{(\rho)}} u^\alpha = 0. Pour les trois générateurs de la sphère k(ρ)k^{(\rho)}, cela signifie que ni le champ de vitesse ni son accélération n’ont de composantes non triviales dans les directions angulaires.

En se restreignant à la métrique sphérique donnée dans l’équation (8.52), ces champs uαu^\alpha et u˙α\dot{u}^\alpha peuvent ainsi avoir seulement des composantes dans les directions temporelle (tt) et radiale (rr). De plus, leurs dépendances fonctionnelles sont limitées à ces deux coordonnées. Cela suffit à assurer que tous les termes angulaires du tenseur rotationnel ωμν\omega_{\mu\nu} s’annulent, à l’exception potentielle de ω01\omega_{01}.

On peut alors calculer explicitement ce terme résiduel ω01\omega_{01}, en utilisant la condition normalisatrice gμνuμuν=1g_{\mu\nu}u^\mu u^\nu = 1 et sa dérivée α(gμνuμuν)=0\partial_\alpha (g_{\mu\nu}u^\mu u^\nu) = 0. Cette condition assure la constance de la norme du vecteur vitesse, condition essentielle pour un fluide parfait. En dérivant cette relation et en insérant les expressions spécifiques aux métriques sphériques, on montre que ω01\omega_{01} est également nul. Ainsi, la rotation du champ de vitesse est globalement nulle.

Ce résultat est profondément lié à l’idée que dans un espace-temps sphériquement symétrique, il n’y a pas de structure privilégiée qui permettrait au fluide de « tourner » autour d’un axe. Toute tentative de rotation violerait cette symétrie globale. Il en résulte un champ de vitesse purement irrotationnel.

Ce caractère irrotationnel du mouvement a des conséquences directes sur la causalité, la propagation des ondes, ainsi que sur la forme des surfaces caractéristiques dans la dynamique du fluide. Il simplifie grandement l’analyse des équations de conservation et permet de déduire des propriétés globales sur la distribution de matière.

Par ailleurs, la nullité de la rotation implique que les surfaces de simultanéité (orthogonales à uαu^\alpha) peuvent être définies globalement, rendant possible une foliation temporelle cohérente de l’espace-temps. Cela est crucial pour l’intégration des équations d’Einstein dans des modèles de type Lemaître–Tolman ou Friedmann, où le temps cosmique joue un rôle fondamental.

Il convient également de remarquer que cette propriété est essentielle pour assurer la cohérence avec l’interprétation physique du fluide parfait comme une poussière ou un gaz sans viscosité ni moment cinétique interne. Toute rotation introduirait des effets gyroscopiques incompatibles avec ce modèle.

Enfin, cette absence de rotation prépare le terrain pour l’analyse des conditions limites sous lesquelles les modèles de Lemaître–Tolman (L–T) se réduisent au cas de Friedmann homogène et isotrope. Dans ce contexte, le passage à la limite implique l’extinction des degrés de liberté liés aux fonctions arbitraires E(r)E(r) et tB(r)t_B(r), ce qui impose des conditions spécifiques sur les dérivées radiales de ces fonctions afin de retrouver la régularité et l’homogénéité requises.

L’extension de cette analyse mène à considérer la forme explicite de u˙α\dot{u}^\alpha et ses conséquences sur la structure de l’espace-temps. Si u˙α=0\dot{u}^\alpha = 0, cela implique l’annulation de la dérivée radiale de la fonction CC dans l’équation (18.1), signalant une absence d’accélération radiale du fluide — un état d’équilibre dynamique dans la direction radiale.

Il est aussi essentiel de noter que dans de telles géométries, la condition R,r>0R_{,r} > 0 devient cruciale pour éviter les croisements de coquilles (shell crossings),_

Quelles propriétés étranges du modèle L-T et la distribution de matière dans l'Univers?

Le modèle L-T (Lemaître-Tolman) représente une approche importante de la cosmologie relativiste, où l'Univers est envisagé comme une collection de sphères de matière en expansion ou en contraction, interagissant à travers la gravité. Toutefois, cette représentation n'est pas sans anomalies et difficultés. Certaines de ses caractéristiques semblent défier notre intuition. En particulier, des résultats surprenants apparaissent lorsque l'on cherche à appliquer ce modèle aux observations réelles de l'Univers.

Un des aspects les plus intrigants du modèle L-T réside dans les propriétés de la matière. En effet, la matière dans ce cadre cosmologique ne se répartit pas de manière homogène, et cette inhomogénéité pourrait être bien plus complexe qu'il n'y paraît à première vue. L'un des points les plus débattus concerne la distribution de la matière : est-elle fractale ou suit-elle un modèle bien plus complexe et difficile à décrire? Certaines approches semblent suggérer une fractalisation de l'Univers à très grande échelle, mais il reste encore une part d'incertitude qui nécessite une exploration approfondie.

Les incertitudes dans la détermination de la distribution spatiale de la matière sont liées à la façon dont nous modélisons les interactions gravitationnelles à travers l'Univers. La complexité du modèle L-T devient encore plus apparente lorsqu'on considère les différentes approches proposées pour interpréter l'aspect fractal de l'Univers. À mesure que l'on affine nos techniques d'observation, de nouvelles questions émergent sur la manière dont la matière est distribuée dans l'espace. En effet, à grande échelle, la distribution semble montrer des caractéristiques que l'on pourrait qualifier de « non-intuitives ». Une explication simple, comme la notion d'homogénéité du modèle standard, devient insuffisante. Il apparaît que la structure de l'Univers, à mesure que nous l'étudions plus en détail, révèle une architecture plus nuancée et potentiellement auto-similaire.

L'une des implications les plus fascinantes du modèle L-T est la manière dont il décrit l'évolution de l'Univers à différentes échelles de temps. L'Univers pourrait apparaître comme une chaîne de perles, chaque perle représentant un sous-ensemble d'espace-temps ou une région dense en matière. Cette image de « perles » met en lumière l'idée d'une évolution cosmique où des structures complexes peuvent émerger au fil du temps, bien que le modèle L-T soit en lui-même très simplifié.

L'idée que l'Univers pourrait se comporter de façon complètement non-intuitive n'est pas nouvelle. On parle parfois d'un « Univers qui entre par une oreille et sort par l'autre ». Cette métaphore illustre l'idée que, bien que notre compréhension des lois cosmologiques soit fondée sur des observations et des théories solides, l'Univers pourrait néanmoins nous surprendre en continuant à défier nos attentes et nos modèles prédictifs. Le défi est donc d'affiner constamment nos modèles, tout en restant ouvert à de nouvelles possibilités qui ne se conforment pas à nos idées préconçues de l'Univers.

Il est également crucial de noter que, bien que le modèle L-T offre des insights intéressants, il n'est pas toujours facile de l'adapter aux observations réelles. Les chances de faire correspondre un modèle L-T avec les observations actuelles dépendent de nombreux facteurs, dont la précision des mesures et la capacité de modéliser correctement les interactions gravitationnelles à grande échelle. En effet, la cosmologie contemporaine repose sur des observations précises des distances, des mouvements des galaxies et des fluctuations du fond diffus cosmologique, des phénomènes qui imposent des contraintes strictes sur les modèles théoriques.

Enfin, lorsque l'on tente d'adapter des modèles comme L-T à la réalité cosmologique, il devient apparent que les lois gravitationnelles classiques, même dans un cadre relativiste, peuvent ne pas suffire pour expliquer certains phénomènes observés à grande échelle. L'univers ne suit pas toujours les règles que l'on pourrait attendre d'un système physique stable et homogène. Ainsi, en étudiant les modèles comme celui de L-T, il est impératif d'intégrer à la fois les avancées théoriques et les découvertes observationnelles les plus récentes. Ce dialogue constant entre théorie et observation est ce qui permettra, à terme, d'affiner notre compréhension du cosmos.

Comment les formes différentielles facilitent-elles le calcul en géométrie riemannienne et relativité générale ?

La structure fondamentale sur une variété différentielle repose sur la notion de bases de vecteurs contravariants et covariants, qui, lorsqu'elles sont données, déterminent de manière unique leurs bases duales par des relations précises. Ce cadre permet de représenter tout tenseur, et notamment les tenseurs métriques, par un ensemble de scalaires dépendant du choix de la base. Un aspect crucial réside dans la liberté de choisir cette base de telle manière que la représentation du tenseur métrique, notée ici η_ij, soit particulièrement simple, souvent constante. Cette transformation correspond à un changement de base linéaire qui conserve la forme quadratique initiale, conduisant à des groupes de transformations spécifiques, tels que O(3) en dimension 3 ou le groupe de Lorentz L(1,3) en dimension 4.

Dans le contexte d’une variété à quatre dimensions, la base choisie s’appelle tétrade, et la métrique correspondante, la métrique de tétrade. Cette approche permet de traduire la métrique g_αβ en termes de la base tétrade par la relation g_αβ = e_i^α e_j^β η_ij. La traduction des vecteurs covariants en formes différentielles e_i = e_i^α dx_α rend possible une description élégante et compacte de la métrique comme ds² = η_ij e^i e^j. Il faut noter que la construction d’une base de vecteurs n’est pas toujours intégrable en une coordonnée ; en effet, tous les champs de vecteurs ne sont pas nécessairement orthogonaux à des hypersurfaces, ce qui reflète la géométrie locale complexe des variétés étudiées.

Les coefficients de rotation de Ricci, définis par des relations entre dérivées covariantes des bases tétrade, sont des objets essentiels, car ils fournissent une représentation alternative, plus maniable, des symboles de Christoffel. Leur antisymétrie naturelle, Γ_ijk = -Γ_jik, ainsi que leurs propriétés algébriques, permettent de reformuler la connexion affine en termes de formes de connexion Γ_ij. Cette reformulation est particulièrement puissante car elle autorise le calcul de la dérivée extérieure des formes e_i, aboutissant à l’expression de la torsion et facilitant la manipulation des dérivées covariantes via les formes différentielles.

Le tenseur de Riemann, caractérisant la courbure intrinsèque de la variété, peut être exprimé par la relation dΓ_ij + Γ_is ∧ Γ_sj = R_i^k l j e^k ∧ e^l, où les coefficients Rijkl représentent le tenseur de courbure dans la base tétrade. Cette approche vectorielle et différentielle des objets classiques de la géométrie riemannienne accélère considérablement les calculs et clarifie la structure sous-jacente, en particulier pour l’étude de la relativité générale où la signature du tenseur métrique joue un rôle primordial.

L’usage des formes différentielles simplifie aussi l’expression et la compréhension des identités fondamentales comme celles de Bianchi, qui apparaissent ici comme des conditions d’intégrabilité naturelles du système de connexion. L’équation dei = −Γ_ij ∧ e_j exprime de manière concise l’annulation de la dérivée extérieure appliquée deux fois à e_i, conduisant aux identités nécessaires sur la courbure. Cette reformulation est aussi l’occasion d’appréhender la géométrie différentielle sous un angle plus opérationnel, où l’antisymétrie des produits extérieurs fait surgir de façon automatique des propriétés essentielles des objets géométriques.

La puissance de cette méthode est telle que certains cursus modernes de relativité générale privilégient la théorie des formes différentielles, au détriment parfois du calcul tensoriel traditionnel, au profit d’une meilleure efficacité calculatoire. Pourtant, la compréhension profonde des fondements historiques et conceptuels du tenseur métrique et des symboles de Christoffel demeure indispensable pour appréhender la physique relativiste dans son intégralité.

Il est important de souligner que, bien que la formalisation par formes différentielles apporte un cadre élégant et souvent plus économique pour le calcul, la maîtrise des transformations de base, de la dualité entre vecteurs et formes, ainsi que la compréhension des contraintes d’intégrabilité et des propriétés algébriques de la connexion sont nécessaires pour une application rigoureuse. De plus, l’interprétation physique des objets géométriques comme la courbure nécessite une liaison constante entre la forme abstraite des équations et les structures géométriques concrètes sous-jacentes, notamment en relativité où le choix de la tétrade influe sur l’analyse locale de l’espace-temps.

Quelle est l'image spinorielle d'un vecteur covariant et comment est-elle utilisée dans le contexte des tenseurs de Weyl et de la classification de Petrov ?

L'image spinorielle d'un vecteur covariant vαv^\alpha est définie comme suit :

vAB˙=vαgααAB˙.v^{A\dot{B}} = v^\alpha g_{\alpha}^{\phantom{\alpha}A\dot{B}} \, .

Ici, vAB˙v^{A\dot{B}} est un spinor hermitien (et une densité, comme détaillé ci-dessous), ainsi qu'un scalaire vis-à-vis des transformations de coordonnées sur la variété. Étant donné que les gααAB˙g_{\alpha}^{\phantom{\alpha}A\dot{B}} sont une base dans l'espace des matrices hermitiennes 2×22 \times 2, les coefficients de décomposition de vAB˙v^{A\dot{B}} dans cette base sont déterminés de manière unique, ce qui implique qu'il existe une correspondance linéaire inverse de vAB˙v^{A\dot{B}} vers vαv^\alpha. Cela se note :

vα=gAB˙vAB˙.v^\alpha = g^{A\dot{B}} v_{A\dot{B}}.

Cette correspondance doit être valable pour des vecteurs vαv^\alpha et des spinors vAB˙v^{A\dot{B}} arbitraires. Par conséquent, les matrices de Pauli et leurs matrices réciproques gααAB˙g_{\alpha}^{\phantom{\alpha}A\dot{B}} doivent satisfaire à l'égalité suivante :

gααAB˙gββAB˙=δαβetgααAB˙gγγAB˙=δA˙C˙δB˙D˙.g_{\alpha}^{\phantom{\alpha}A\dot{B}} g_{\beta}^{\phantom{\beta}A\dot{B}} = \delta_{\alpha\beta} \quad \text{et} \quad g_{\alpha}^{\phantom{\alpha}A\dot{B}} g_{\gamma}^{\phantom{\gamma}A\dot{B}} = \delta_{\dot{A}\dot{C}} \delta_{\dot{B}\dot{D}}.

Cela illustre que cette notation est auto-consistante, et que les matrices de Pauli réciproques sont obtenues en abaissant l'indice tensoriel avec une métrique et en abaissant les indices spinoriels avec les symboles de Levi-Civita. Pour démontrer cela de manière explicite, il est nécessaire de recourir à une représentation des matrices de Pauli dans l'espace-temps de Minkowski. Les matrices de Pauli peuvent être définies comme une base de matrices hermitiennes 2×22 \times 2. Par tradition, dans l'espace-temps plat de Minkowski, les matrices de Pauli sont définies comme suit :

ηiA˙B˙=(1001),σi=(0110),σ2=(1001).\eta^{i\dot{A}\dot{B}} = \begin{pmatrix} 1 & 0 \\ 0 & 1 \end{pmatrix}, \quad \sigma^i = \begin{pmatrix} 0 & 1 \\ -1 & 0 \end{pmatrix}, \quad \sigma^2 = \begin{pmatrix} 1 & 0 \\ 0 & -1 \end{pmatrix}.

On peut toujours trouver un ensemble de vecteurs eiαe^\alpha_i, i,α=0,1,2,3i, \alpha = 0, 1, 2, 3 tel que gαβeiαejβ=ηijg_{\alpha\beta} e^\alpha_i e^\beta_j = \eta_{ij}, où ηij\eta_{ij} est la métrique de Minkowski. De ce fait, les vecteurs de l'espace-temps de Minkowski peuvent toujours être transformés en les champs de vecteurs correspondants dans un espace-temps courbe par la correspondance définie par eiαe^\alpha_i : l'image du vecteur viv_i de l'espace-temps de Minkowski dans l'espace-temps courbe est donnée par vα=eαviv^\alpha = e^\alpha v_i. En conséquence, les matrices de Pauli pour un espace-temps courbe avec la métrique gαβg_{\alpha\beta} sont définies par :

gααAB˙=eαηiA˙B˙.g_{\alpha}^{\phantom{\alpha}A\dot{B}} = e^\alpha \eta_{i\dot{A}\dot{B}}.

Prenons l'exemple de la métrique de Schwarzschild, donnée par :

ds2=(12mr)dt2(12mr)1dr2r2dθ2+r2sin2θdϕ2.ds^2 = \left( 1 - \frac{2m}{r} \right) dt^2 - \left( 1 - \frac{2m}{r} \right)^{ -1} dr^2 - r^2 d\theta^2 + r^2 \sin^2\theta d\phi^2.

Les vecteurs de base orthonormés contravariants qui mappent cette métrique dans la métrique de Minkowski sont donnés par :

e0=(112mr,0,0,0),e1=(0,112mr,0,0),e2=(0,0,1r,0),e3=(0,0,0,1rsinθ).e_0 = \left( \frac{1}{\sqrt{1 - \frac{2m}{r}}}, 0, 0, 0 \right), \quad e_1 = \left( 0, \frac{1}{\sqrt{1 - \frac{2m}{r}}}, 0, 0 \right), \quad e_2 = \left( 0, 0, \frac{1}{r}, 0 \right), \quad e_3 = \left( 0, 0, 0, \frac{1}{r \sin\theta} \right).

À partir de cette base, il est possible de vérifier la cohérence des notations et leur compatibilité avec l'indexation spinorielle appropriée. Cela nous mène au calcul des propriétés de certaines quantités, comme la matrice SαβABS^{\alpha\beta A B}, qui est symétrique dans les indices ABAB. En manipulant cette matrice, on arrive à des expressions qui nous permettent de transformer des tenseurs antisymétriques en spinors symétriques. Ces propriétés sont cruciales pour l'utilisation des spinors dans la classification de Petrov et pour les calculs impliquant les tenseurs de Weyl.

Il est aussi essentiel de comprendre que l'image spinorielle d'un vecteur nul présente une caractéristique particulière. Si kαk^\alpha est un vecteur nul, c'est-à-dire que kαkα=0k^\alpha k_\alpha = 0, alors, en vertu des propriétés des symboles de Levi-Civita utilisés dans la manipulation des indices, l'image spinorielle correspondante possède une structure particulière où le spinor associé se réduit à une forme simplifiée. Cela signifie qu'un vecteur nul dans l'espace-temps devient un spinor à un seul indice, et cette correspondance peut être ajustée par un facteur de phase.

Les propriétés du spin-tensor et les résultats de certaines identités utilisées pour la classification de Petrov, telles que celles des éléments SαβABS^{\alpha\beta A B}, offrent une vue d'ensemble importante sur la manière dont les symétries et les propriétés des tenseurs de Weyl se manifestent dans les espaces courbes.

Les dénommées "spinors de Debever" jouent un rôle central dans cette classification. Ces spinors principaux de la courbure de Weyl, associés aux racines complexes d'un polynôme de degré quatre, permettent de déterminer la structure du tenseur de Weyl et de classer les différentes configurations possibles de celui-ci dans un cadre spinoriel. Les six cas différents dans cette classification fournissent des informations sur les relations géométriques entre les spinors, essentielles pour comprendre les types de singularités et les symétries de l'espace-temps courbe.

Comment la géométrie de l'univers influe sur les observations optiques : Une étude des modèles de Robertson-Walker

Les solutions cosmologiques issues des géométries de Robertson-Walker (R-W) décrivent un univers homogène et isotrope à grande échelle, dans lequel les propriétés de l'espace-temps sont définies par une métrique dépendante du temps. Ces solutions sont les plus simples et les plus couramment utilisées pour modéliser un univers en expansion. Les modèles R-W avec différentes valeurs du paramètre de courbure kk sont souvent appelés respectivement "univers fermé" (pour k=+1k = +1), "univers ouvert" (pour k=1k = -1) et "univers plat" (pour k=0k = 0).

L’un des aspects les plus importants de ces modèles réside dans la manière dont ils décrivent l’évolution de l’univers et la propagation de la lumière à travers celui-ci. Dans un univers décrit par une géométrie R-W, la courbure de l'espace-temps joue un rôle essentiel dans la manière dont les rayons lumineux se déplacent et sont perçus par un observateur. Cela a des implications directes sur l'observation optique, comme l'effet du décalage vers le rouge des galaxies lointaines.

Dans le cas où k=0k = 0, la métrique devient plat et les hypersurfaces t=constantt = \text{constant} sont planes. Cette situation correspond à un univers sans courbure, dans lequel les rayons lumineux se propagent selon des trajectoires simples, sans déviation significative due à la courbure de l'espace-temps. Cependant, dans un univers avec k=+1k = +1 (univers fermé) ou k=1k = -1 (univers ouvert), la propagation des rayons lumineux subit des influences dues à la courbure de l’espace, ce qui affecte leur trajet et le temps qu'ils mettent pour atteindre un observateur donné.

Les solutions exactes des équations d'Einstein pour ces géométries ont été obtenues dès le début du XXe siècle par des physiciens comme Alexandr Friedmann et Georges Lemaître, bien que ces découvertes aient été largement ignorées ou sous-estimées à l'époque. Ce n'est que plus tard, avec la découverte de l'expansion de l'univers par Hubble, que l'importance de ces modèles a été pleinement reconnue.

L’étude des géométries R-W a permis de démontrer que dans un univers en expansion, la vitesse d'éloignement des galaxies est proportionnelle à la distance, phénomène observé par Hubble et aujourd’hui intégré dans la compréhension moderne de la cosmologie. Cependant, une question clé demeure : comment cette expansion affecte-t-elle les observations optiques à grande échelle, en particulier en ce qui concerne les effets du décalage vers le rouge?

Dans un espace-temps R-W, le décalage vers le rouge, défini comme la variation de la longueur d'onde de la lumière émise par une source éloignée, peut être relié à la variation du rayon de courbure R(t)R(t) de l'univers au moment de l’émission et de l’observation. Si R(t)R(t) augmente avec le temps, les photons émis par une galaxie lointaine voient leur longueur d'onde s’étirer, produisant un décalage vers le rouge. Ce phénomène est directement lié à la dynamique de l’expansion de l’univers et fournit un outil crucial pour mesurer cette expansion.

Pour un observateur situé à r=0r = 0, les équations de propagation des rayons lumineux peuvent être formulées à l’aide de la paramétrisation affine vv, ce qui permet de calculer le décalage vers le rouge selon la relation 1+z=R(to)/R(te)1 + z = R(t_o)/R(t_e), où tot_o et tet_e sont respectivement les instants d’observation et d’émission de la lumière, et R(to)R(t_o) et R(te)R(t_e) sont les valeurs correspondantes du rayon de courbure de l’univers à ces instants.

Ce résultat met en évidence l'importance de comprendre la géométrie de l'univers pour interpréter correctement les observations astrophysiques. La relation entre R(t)R(t) et le décalage vers le rouge permet de remonter à la distance des objets lointains, mais aussi de mieux comprendre l'histoire de l'expansion de l'univers. Cette approche devient d’autant plus pertinente avec les observations modernes de galaxies très éloignées, qui nous permettent de tester les modèles cosmologiques en utilisant les principes de la relativité générale.

Un autre aspect clé à considérer dans ces modèles est la nature du fluide cosmique qui constitue la matière de l'univers. Dans les solutions R-W, il est supposé que l’univers est constitué d’un fluide parfait dont le mouvement est caractérisé par une vitesse propre nulle. Cela implique que l'expansion de l'univers est homogène et isotrope, et que la densité de matière est uniforme dans l’espace. Cependant, dans des modèles plus complexes, la présence de différents types de matière ou d'énergie, comme la matière noire ou l'énergie noire, pourrait modifier cette dynamique et influencer l’évolution du décalage vers le rouge.

En conclusion, les modèles de Robertson-Walker, tout en étant une simplification utile, ne doivent pas être vus comme une description complète de l'univers. Ils sont basés sur l'hypothèse d'une matière homogène et isotrope, ce qui peut ne pas être exact à des échelles plus petites. Cependant, leur pouvoir explicatif dans le cadre de l'expansion cosmologique reste essentiel, et leur étude est incontournable pour comprendre les fondements de la cosmologie moderne et les phénomènes observés dans l’univers.