Les systèmes hybrides sont de plus en plus courants dans l’industrie automobile, offrant des solutions intéressantes pour réduire la consommation de carburant et les émissions de CO2. Parmi les différentes architectures hybrides, les hybrides hydrauliques et électriques se distinguent par des caractéristiques spécifiques qui les rendent plus ou moins adaptés à certaines applications. Examinons les avantages et les inconvénients de chacun, ainsi que les compromis associés à ces technologies.

Les hybrides hydrauliques présentent certains avantages notables par rapport aux hybrides électriques. L'un des principaux atouts réside dans leur capacité à fournir une grande puissance d'entrée et de sortie. Cela permet des cycles de conduite dans lesquels le taux de récupération d’énergie est particulièrement élevé, ce qui est idéal pour des applications nécessitant une forte dynamique de freinage. Cependant, cette technologie présente aussi des inconvénients importants. L’un des plus grands défis est la faible densité énergétique du réservoir de stockage, c’est-à-dire l’accumulateur de pression. Cela signifie que la capacité de stockage de l’énergie est limitée, ce qui limite l’autonomie de ce type de système. De plus, les composants hydrauliques capables de supporter les pressions nécessaires sont généralement lourds et coûteux. Toutefois, les systèmes hybrides hydrauliques présentent un avantage en termes de durabilité. Leur dispositif de stockage d’énergie est soumis à un vieillissement plus lent que les systèmes électriques, ce qui peut se traduire par une durée de vie plus longue et un entretien réduit au fil du temps.

Un autre facteur à prendre en compte est que les coûts des composants des hybrides hydrauliques ne devraient pas connaître de réduction significative dans un avenir proche. Au contraire, les experts estiment que les hybrides électriques bénéficieront d’un potentiel de réduction des coûts bien plus important à mesure que la technologie évolue.

Dans le domaine des hybrides électriques, un système en série est souvent préféré, dans lequel un moteur électrique est couplé à un moteur à combustion interne. Ce type de configuration permet au moteur thermique de ne fonctionner que pour alimenter un générateur, qui produit de l’électricité pour alimenter le moteur électrique. Cette approche présente l’avantage de pouvoir récupérer une grande partie de l’énergie cinétique lors du freinage, qui est ensuite stockée dans une batterie. Néanmoins, cette récupération n’est pas sans inconvénients. Le principal d’entre eux réside dans les pertes d’efficacité liées à la conversion d’énergie. En effet, l’énergie mécanique produite par le moteur à combustion interne doit d'abord être convertie en énergie électrique avant d'être reconvertie en énergie mécanique pour propulser les roues. Cette double conversion engendre des pertes d’efficacité notables, ce qui rend cette technologie moins efficace que les drivetrains conventionnels, surtout dans les situations où une conduite à vitesse élevée et sur de longues distances est requise, comme dans le transport longue distance. Le système hybride électrique en série n’est donc pas idéal pour les profils de conduite dans lesquels la récupération d'énergie est faible, comme c’est souvent le cas lors de trajets autoroutiers à grande vitesse.

L’avantage majeur du moteur hybride électrique en série réside dans sa capacité à offrir un mode entièrement électrique, et la possibilité de recharger la batterie même lorsque le véhicule est à l’arrêt. Ce type de système est particulièrement adapté aux véhicules de transport urbain, où les arrêts fréquents et les variations de vitesse permettent une récupération d'énergie efficace. Par exemple, dans les transports en commun urbains comme les bus, une économie de carburant supérieure à 30 % peut être envisagée, selon la configuration de l’itinéraire et la vitesse du véhicule. De plus, dans le cadre de l'agencement flexible des composants, il est possible de placer la batterie sur le toit, permettant ainsi une intégration compacte du système.

Le système hybride parallèle, quant à lui, combine un moteur à combustion interne traditionnel et un moteur électrique, qui peuvent fonctionner simultanément. Ce type de configuration est préféré lorsque le moteur à combustion interne fonctionne principalement à une charge constante sur de longues distances, avec peu de freinages. Dans ce cas, l’hybride parallèle est plus efficace que l’hybride en série, car il n’y a pas de pertes liées à la conversion d’énergie. Cependant, la récupération d’énergie est généralement moins importante que dans un système hybride électrique en série. Cela est particulièrement vrai lors de freinages importants, où l’énergie cinétique ne peut pas être entièrement récupérée.

Les systèmes hybrides parallèles se déclinent en différentes versions, selon l’emplacement du moteur électrique. Le système P1 est un hybride dans lequel la machine électrique est placée entre le moteur thermique et l'embrayage. Dans ce cas, l’objectif n’est pas d’optimiser la récupération d’énergie, mais plutôt de combiner les fonctions de démarreur et de générateur dans un moteur électrique, ce qui est une solution simple et peu coûteuse. Cependant, ce système n’est pas capable de fonctionner en mode entièrement électrique et présente des rendements de récupération d'énergie relativement faibles. En revanche, un système P2, dans lequel le moteur électrique est situé entre l’embrayage et la transmission, permet une plus grande flexibilité et une meilleure gestion de l'énergie, offrant ainsi davantage de fonctionnalités hybrides, ce qui le rend particulièrement adapté aux camions et aux véhicules commerciaux.

Il est crucial de noter que les hybrides parallèles et en série présentent des compromis importants. Dans les systèmes parallèles, la capacité de récupération d’énergie est limitée, tandis que dans les hybrides en série, l’efficacité du système peut être compromise par la conversion énergétique multiple. L'un des facteurs décisifs dans le choix d'un type d'hybride est le profil de conduite du véhicule : les hybrides parallèles conviennent mieux aux trajets longue distance, tandis que les hybrides en série sont plus efficaces dans des environnements urbains où les arrêts fréquents permettent de maximiser la récupération d’énergie.

L'importance des gaz à effet de serre et des technologies énergétiques alternatives dans la réduction de l'empreinte carbone

Les gaz à effet de serre (GES) représentent un facteur déterminant dans les changements climatiques observés au cours des dernières décennies. L'augmentation de ces gaz dans l'atmosphère a créé un effet de serre supplémentaire, réchauffant la planète et perturbant ainsi les écosystèmes. Le dioxyde de carbone (CO₂), méthane (CH₄) et autres gaz tels que le dioxyde de soufre (SO₂) jouent un rôle essentiel dans ce processus, chacun ayant un impact différent sur le réchauffement global en fonction de sa durée de vie et de son pouvoir de réchauffement global (PRG).

Les émissions de CO₂ et autres gaz, principalement issues de la combustion des combustibles fossiles, ont augmenté de manière significative depuis la révolution industrielle. Ce phénomène a conduit à une élévation des températures mondiales, qui pourrait potentiellement rendre certaines régions de la planète inhabitables à long terme. La dépendance à des sources d'énergie polluantes, telles que le charbon, le pétrole et le gaz naturel, met en lumière la nécessité urgente de transition vers des alternatives moins polluantes.

L'importance de cette transition énergétique se manifeste à travers la mise en place de nouvelles technologies qui visent à réduire les émissions de GES. Parmi ces technologies, les véhicules hybrides et électriques jouent un rôle prépondérant. En utilisant des moteurs électriques alimentés par des batteries ou des piles à combustible, ces véhicules peuvent considérablement réduire les émissions de dioxyde de carbone, tout en offrant une alternative aux véhicules à combustion interne. Les moteurs hybrides, qui combinent une source d'énergie électrique et thermique, permettent également une gestion plus efficace de la consommation de carburant et une réduction des émissions liées à la combustion de ce dernier.

Les progrès technologiques ont également permis l'émergence de carburants alternatifs. Le biodiesel, dérivé de matières premières renouvelables telles que l'huile végétale ou les graisses animales, constitue un exemple de carburant bio qui peut réduire les émissions de CO₂ tout en utilisant des ressources naturelles plus durables. De même, l'utilisation de l'huile végétale hydrotraitée (HVO), produit à partir d'huiles végétales ou de graisses animales, est de plus en plus prisée pour ses faibles émissions de CO₂ et sa capacité à être utilisée dans les moteurs existants sans nécessiter de modifications majeures.

En parallèle, les technologies telles que la récupération de chaleur des gaz d'échappement (EHR) ou la récupération de chaleur des gaz d'échappement des moteurs (WHR) permettent de réutiliser l'énergie thermique générée par les moteurs pour améliorer l'efficacité énergétique globale d'un véhicule ou d'un système industriel. Ces systèmes sont un moyen concret d'optimiser l’utilisation de l'énergie dans les transports et les industries tout en réduisant les déchets énergétiques.

La transition vers des systèmes énergétiques durables repose également sur une meilleure gestion des ressources. Les batteries, comme les batteries lithium-ion ou nickel-métal hydride (NiMH), jouent un rôle essentiel dans le stockage de l'énergie pour les véhicules électriques, mais leur efficacité et leur durabilité restent des défis importants. Le suivi de l'état de charge (SOC) et de l'état de santé (SOH) des batteries est crucial pour garantir leur bon fonctionnement et éviter les pertes d'énergie inutiles. Par ailleurs, les piles à combustible, notamment les piles à hydrogène, sont une alternative prometteuse qui, une fois pleinement développée, pourrait offrir des solutions de stockage d'énergie très efficaces et respectueuses de l'environnement.

Le gaz naturel, sous forme comprimée (CNG) ou liquéfiée (LNG), constitue également un carburant alternatif qui réduit les émissions par rapport aux carburants fossiles traditionnels. Le méthane (CH₄), composant principal du gaz naturel, est moins polluant que les carburants à base de pétrole, bien qu'il présente certains défis en termes de stockage et de distribution. Toutefois, des innovations dans les systèmes de compression et de liquéfaction du gaz naturel permettent une meilleure gestion de ce carburant dans les véhicules lourds et les transports en général.

Cependant, il est essentiel de noter que, malgré l'émergence de ces technologies, le défi majeur réside dans l'équilibre entre la réduction des émissions de CO₂ et la consommation d'énergie. Les solutions actuelles de stockage d'énergie, comme les batteries, nécessitent encore des améliorations en termes d'efficacité et de durabilité. De même, les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques ou de distribution pour le gaz naturel doivent être étendues et améliorées afin de répondre aux besoins croissants de la mobilité durable.

Il est également primordial de considérer les émissions non seulement au niveau de l’utilisation finale de l'énergie, mais aussi dans le cycle complet de production, de transport et de transformation des ressources. Les émissions "well-to-wheel" (WTW), qui prennent en compte toutes les émissions depuis la production du carburant jusqu'à son utilisation dans le véhicule, doivent être intégrées dans toute analyse des impacts environnementaux. De même, les processus de production "well-to-tank" (WTT), englobant les étapes de production, d'extraction et de transformation des matières premières, jouent un rôle tout aussi crucial dans la réduction des émissions globales.

En fin de compte, l'avenir de la mobilité et des systèmes énergétiques durables repose sur une compréhension approfondie de ces dynamiques complexes, où l'innovation technologique et la gestion raisonnée des ressources naturelles sont des éléments essentiels pour atteindre des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Quelles sont les solutions pour réduire les émissions de CO2 des véhicules commerciaux ?

Les discussions actuelles sur l’évolution des moteurs de véhicules commerciaux se concentrent sur trois approches principales visant à réduire les émissions de CO2 provenant des dépôts fossiles. Tout d'abord, un effort est fait pour améliorer l'efficacité de l'utilisation du carburant diesel provenant des gisements fossiles. La réduction de la consommation de carburant a toujours été une priorité pour les fabricants et les opérateurs de véhicules commerciaux. Bien avant que la problématique des émissions de CO2 ne devienne évidente, l'objectif était de minimiser la consommation de carburant afin de rendre les services de transport plus rentables. Les efforts actuels continuent sur cette voie, avec l'objectif d’augmenter encore l'efficacité d'utilisation de l'énergie chimique contenue dans le diesel. En complément du moteur à combustion traditionnel, on explore des technologies comme l’hybride électrique, qui permet de réduire encore davantage la consommation de carburant tout en augmentant l'efficacité énergétique.

Dans ce cadre, les véhicules hybrides utilisent toujours du carburant diesel, mais avec l'addition d'un moteur électrique qui complète le moteur thermique, augmentant ainsi l'efficacité de l’utilisation de l’énergie primaire. Lorsque ces véhicules sont configurés en hybride rechargeable, il est possible de recourir à d’autres sources d’énergie pour la mobilité, ce qui permet de diversifier les approvisionnements en énergie. Cependant, il est important de noter que cette technologie hybride ne résout pas entièrement le problème du CO2 ; elle représente une solution transitoire permettant de réduire les émissions dans l'attente de technologies plus durables.

Deuxièmement, des recherches sont menées pour trouver des carburants alternatifs dans les moteurs à combustion, permettant ainsi de réduire la dépendance au diesel fossile. Le carburant diesel vendu aujourd’hui contient déjà une certaine proportion d'hydrocarbures d'origine biomasse. Par ailleurs, l'hydrogène est de plus en plus étudié comme un carburant alternatif, bien que sa production demeure un défi majeur. En fonction de la manière dont cet hydrogène est produit, il pourrait constituer une solution viable pour réduire les émissions de CO2.

Enfin, des recherches sont également en cours sur des technologies qui visent à remplacer complètement le moteur à combustion interne classique. Parmi ces solutions, on retrouve les moteurs électriques alimentés par des piles à hydrogène ou des batteries. Les diagrammes technologiques actuels montrent que plusieurs options sont en cours d'évaluation pour réduire les émissions de CO2, et chacune présente ses propres avantages et défis.

La transition vers l’électromobilité est l’une des pistes les plus explorées. Cela inclut les véhicules entièrement électriques, alimentés par des batteries ou des piles à hydrogène. Bien que la technologie hybride électrique ait gagné en popularité, en particulier dans le secteur des voitures particulières, l’avenir semble s'orienter vers une adoption plus large des véhicules électriques, en particulier dans un cadre commercial. Cependant, l’efficacité des véhicules électriques dépend fortement de la manière dont l’électricité est produite. Dans de nombreux pays, une grande partie de l’électricité est encore générée à partir de sources fossiles, ce qui entraîne des émissions de CO2 associées à la production d’électricité. Cela réduit l'impact environnemental positif que pourrait avoir l’adoption des véhicules électriques. L’électromobilité n'est véritablement bénéfique pour le climat que si l’électricité utilisée provient de sources renouvelables.

L'infrastructure de recharge est un autre aspect clé du passage à l’électromobilité. Alors qu'en théorie, l'électricité est largement disponible partout, l'adoption généralisée de véhicules électriques pourrait poser des problèmes d'infrastructure dans de nombreux pays. Si la technologie de recharge à domicile est déjà bien développée, l’extension de cette infrastructure pour permettre une recharge rapide et efficace à grande échelle pourrait devenir un défi. Les stations de recharge devront être déployées dans tout le pays, en particulier si l'on envisage une transition à grande échelle.

Le passage à l'électromobilité pourrait également provoquer une transformation dans l’industrie automobile. Le passage à des technologies de haute tension nécessitera une adaptation dans la production et la maintenance des véhicules, avec une montée en compétence nécessaire pour maîtriser les systèmes électriques complexes. En outre, cette transition entraînera un réajustement des chaînes de valeur industrielles, avec un déclin de la part des technologies traditionnelles comme les moteurs à combustion interne et des systèmes d’échappement. En revanche, les secteurs liés à la production de batteries, de moteurs électriques et d’électronique de puissance connaîtront un développement accéléré.

Dans ce contexte, l’hydrogène apparaît également comme une alternative viable. Cependant, son utilisation n'est effective que si la production d'hydrogène est réalisée avec des émissions de carbone faibles. Tout comme pour l'électricité, la façon dont l'hydrogène est produit affecte directement l'impact écologique des véhicules à hydrogène. À ce jour, les technologies liées à l’hydrogène nécessitent également une infrastructure adéquate, tant pour la production que pour la distribution de ce carburant. Le développement de stations de ravitaillement en hydrogène et de sites de production adaptés est indispensable, mais il se heurte à une difficulté majeure : la relation de cause à effet entre l’adoption de véhicules à hydrogène et la mise en place de l'infrastructure nécessaire.

Enfin, bien que l'hydrogène et l'électromobilité soient souvent présentés comme des solutions de remplacement pour les moteurs à combustion interne, il est essentiel de considérer que ces alternatives nécessitent un investissement massif dans la recherche, le développement et la mise en place d'infrastructures. Si ces technologies peuvent contribuer à réduire les émissions de CO2, leur adoption à grande échelle dépendra largement de l'amélioration des méthodes de production d'énergie propre et de l’élargissement des infrastructures de recharge ou de ravitaillement. Ce n’est que lorsque ces défis seront relevés que la transition énergétique pourra se concrétiser véritablement.