La capture du CO2 dans les centrales électriques et les installations industrielles représente un défi technologique et énergétique majeur. Le travail de séparation minimal (MSW, Minimum Separation Work) est une estimation théorique de l'énergie nécessaire pour extraire le CO2 d'un flux gazeux dans un processus isotherme et isobare, et il constitue une étape fondamentale pour évaluer l'efficacité de la capture du carbone. Ce travail est calculé en prenant en compte les différences d'énergie libre de Gibbs entre les états initiaux et finaux du mélange gazeux, comme détaillé dans les travaux de Wilcox [21].
L'évaluation du MSW repose sur un calcul thermodynamique, qui peut être formalisé à l'aide de l'équation suivante :
Où représente les changements d'énergie libre de Gibbs dans les différents flux de gaz impliqués. Cette approche théorique suppose des conditions idéales, sans pertes, et ne peut être directement atteinte dans la pratique. Cependant, elle permet d'obtenir un point de départ utile pour une estimation du travail de séparation réel (ASW), qui inclut un facteur technologique pour ajuster les limites théoriques à la réalité industrielle.
L'une des méthodes les plus efficaces pour évaluer le MSW dans des scénarios réels est l’utilisation d'un tableur, combinée à un modèle numérique, tel que l'exemple de fonction Excel VBA fourni dans ce texte. Ce modèle permet de simuler les processus de séparation en prenant en compte des paramètres comme la température, la composition du gaz, et la capacité de capture.
Les paramètres clés dans ce calcul incluent la température du gaz, la composition molaire, la pureté désirée du CO2 capturé, ainsi que le débit du gaz et la capacité de capture. Une diminution de la concentration de CO2 dans le flux initial ou une augmentation de la température de processus augmente le MSW, ce qui complique la capture dans certaines applications industrielles, comme dans les centrales à gaz combinées (GTCC) avec des concentrations de CO2 autour de 4 %.
Pour convertir le MSW en une estimation réaliste du travail de séparation, un facteur de technologie, qui représente l'efficacité exergetique du processus, est appliqué. Ce facteur varie en fonction de la technologie utilisée et peut être estimé à environ 0.22 pour une centrale thermique combinée, comme c’est le cas pour les centrales à gaz.
La capture du CO2 est un processus énergivore. Par exemple, pour une centrale combinée à cycle ouvert (F Class GTCC) de 400 MWe, avec une capture de 90 % du CO2 et une pureté de 99,9 %, l'énergie requise pour la séparation s’élève à environ 40,5 MW, soit environ 15 % de la puissance nominale de la centrale. Ce calcul met en évidence l'impact significatif de la capture du carbone sur l'efficacité thermique nette de la centrale, la réduisant de manière substantielle.
En plus du travail de séparation, d'autres facteurs doivent être pris en compte dans l'estimation globale des coûts énergétiques de la capture. L'énergie nécessaire pour la compression et la condensation du CO2, qui représente une part importante de la consommation auxiliaire de la centrale, ainsi que les pertes liées au système de circulation des amines et aux autres pompes du processus de capture, doivent être évaluées précisément pour obtenir une estimation réaliste de l'impact global sur la performance de la centrale.
Un autre point important à prendre en compte est l'impact de la capture du CO2 sur les émissions globales du cycle énergétique. Bien que la capture de carbone réduise les émissions de CO2 dans l'atmosphère, elle augmente également la consommation de combustibles fossiles en raison de la baisse de l'efficacité thermique de la centrale. Ce compromis entre réduction des émissions et augmentation de la consommation d’énergie est crucial pour toute évaluation de la rentabilité et de la faisabilité des technologies de capture du carbone.
Enfin, pour les professionnels du domaine, une compréhension approfondie de ces principes théoriques est essentielle pour optimiser les systèmes de capture du CO2 et minimiser les pertes énergétiques. Les technologies actuelles, bien que prometteuses, nécessitent des ajustements et des optimisations pour atteindre une efficacité maximale, ce qui implique une analyse continue des nouvelles approches, des matériaux et des processus améliorés.
Le Cycle R-G et la Combustion par Détonation Pulsée
Le cycle R-G représente une approche particulière en thermodynamique, s’appliquant à des systèmes de combustion avec une onde de détonation. Contrairement aux moteurs traditionnels, dans lesquels le flux de gaz est continu et relativement stable, la combustion par détonation pulsée (PDC) repose sur la création d’ondes de détonation à fréquence élevée, typiquement entre 80 et 100 fois par seconde, dans des chambres de combustion semi-fermées. Bien que les valeurs instantanées de pression statique et de température des mélanges air-combustible et des produits de combustion atteignent des valeurs extrêmement élevées, les performances quasi-statiques du moteur sont en réalité déterminées par la masse ou le temps moyen du flux d'échappement du PDC.
L’idée de base derrière la PDC consiste à utiliser une détonation périodique dans des chambres de combustion conçues pour permettre cette alternance. Cela a été exploré de manière intensive pour des moteurs à propulsion aéronautique, à partir des années 1950. En réalité, bien que la PDC soit encore utilisée dans des moteurs expérimentaux, la principale difficulté réside dans l’intermittence du processus de combustion, rendant l’application dans des moteurs à turbine à gaz pour avions peu viable à court terme.
Les recherches ont montré que le cycle DCHA (Detonation Combustion Heat-Addition) peut parfois sembler plus efficace que d’autres modèles idéalisés comme les cycles Atkinson ou Brayton. Cependant, il convient de noter que cette comparaison s’appuie sur des hypothèses erronées. Le principal problème réside dans l’utilisation de termes comme « détonation » et « explosion » de manière interchangeable, alors qu’il s’agit de deux processus physiques distincts. La détonation est un phénomène de flux rapide, tandis que l'explosion, elle, se produit dans un système fermé, ce qui crée des confusions lorsqu’on compare ces deux processus.
Un autre point crucial est la nécessité de comparer des cycles thermodynamiques sur une base de taux de compression global (PR) et d'entrée thermique identiques. La comparaison des performances des moteurs doit ainsi être effectuée sous les mêmes conditions pour éviter les conclusions trompeuses. Ces distinctions sont fondamentales, mais souvent négligées, dans les études théoriques portant sur la PDC et les moteurs de détonation.
Le moteur à détonation pulsée (PDE), souvent considéré dans le contexte militaire ou aéronautique, présente un intérêt croissant pour les applications terrestres. La recherche menée par des institutions comme General Electric et la NASA a conduit à la mise au point de dispositifs expérimentaux utilisant des tubes de détonation pour générer des poussées de l'ordre de 200 livres. Malgré des progrès notables dans les applications de propulsion aérienne, l’industrialisation de la PDC pour des avions commerciaux semble encore loin. Cependant, des applications sur des systèmes de production d’énergie à grande échelle, comme les centrales thermiques terrestres, commencent à susciter l’intérêt.
Les défis liés à la PDC sont multiples : la variabilité du processus de détonation à haute fréquence, les complexités liées à la gestion du débit et des pressions, ainsi que les problèmes mécaniques comme la gestion des vannes et du système de contrôle de la détonation. De plus, la longueur des chambres de combustion nécessaires pour maintenir une transition de la déflagration à la détonation (DDT) ajoute des contraintes en termes de taille, de poids et de fiabilité. Ces facteurs ont conduit à une diminution de l'intérêt pour la PDC au profit d'autres variantes, telles que la combustion par détonation rotative (RDC) ou les moteurs à détonation rotative (RDE).
En dépit de ces défis, la PDC et les systèmes associés continuent de bénéficier de recherches dans des domaines spécifiques comme la propulsion navale, où des projets comme Vulcan ont cherché à développer des moteurs à combustion à volume constant pour réduire la consommation de carburant dans les navires militaires. Cependant, la faisabilité de ces systèmes dans des applications industrielles de grande échelle dépendra de la résolution de plusieurs problèmes techniques, notamment la gestion de la fréquence de détonation et la miniaturisation des systèmes.
La recherche sur la combustion par détonation pulsée est un domaine en pleine évolution. Bien que certaines idées puissent paraître prometteuses, les applications pratiques demeurent limitées par des problèmes de stabilité et de performance qui nécessitent encore des améliorations substantielles. L’avenir de cette technologie pourrait se jouer dans des applications non aéronautiques, où les exigences de fréquence et de fiabilité sont moins strictes.
Quel est l'impact des systèmes de refroidissement sur la performance d'un cycle combiné?
Les systèmes de refroidissement jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des centrales thermiques à cycle combiné, particulièrement dans le rejet de chaleur générée par le fluide de travail du cycle Rankine (vapeur) vers des réservoirs de chaleur (eau ou air). L'équipement chargé de cette fonction est le condenseur à vapeur, un composant crucial des centrales à turbine à gaz et cycle combiné. Les condenseurs à turbine à vapeur dans les cycles combinés peuvent être de deux types principaux : à refroidissement par eau et à refroidissement par air.
Les condenseurs à refroidissement par eau peuvent être divisés en deux catégories : ceux à boucle ouverte et ceux à boucle fermée. Dans un système à boucle ouverte, l'eau de refroidissement est prélevée dans un réservoir naturel (tel qu'un fleuve, un lac ou un océan) et retournée dans ce même réservoir après avoir capté la chaleur rejetée par la condensation de la vapeur, généralement à une température plus élevée. En revanche, dans un système à boucle fermée, l'eau de refroidissement cède la chaleur captée au moyen d'une tour de refroidissement, circulant ainsi dans un circuit fermé grâce à une pompe de circulation d'eau.
Les condenseurs à refroidissement par air (ACC) peuvent être considérés comme des systèmes combinant un condenseur et une tour de refroidissement. Le transfert de chaleur, dans ce cas, se fait principalement par convection entre la vapeur condensée et l'air. Comparé à l'eau, l'air possède une capacité thermique spécifique bien plus faible (environ un quart de celle de l'eau). Par conséquent, pour obtenir des pressions de condensation faibles, il est nécessaire de disposer d'une grande surface d'échange thermique et d'un débit d'air important, ce qui implique une puissance de ventilation élevée. La température du réservoir thermique dans ces systèmes est déterminée par la température ambiante de l'air sec (TDB), généralement plus élevée que la température de bulbe humide (TWB) de la tour de refroidissement humide, avec une différence de température pouvant atteindre jusqu’à 10°F.
Bien que les systèmes ACC présentent des inconvénients importants, tels qu'un coût d'installation et de maintenance élevé, ainsi qu'une empreinte au sol importante, ils sont particulièrement avantageux dans les régions où l'eau est rare, dans des climats secs ou dans des endroits soumis à des réglementations environnementales strictes concernant la pollution de l'eau. L'élimination des besoins en eau de compensation, la gestion des eaux usées et l'absence de panaches de vapeur d'eau font des systèmes ACC une option plus écologique, bien que cela entraîne une baisse des performances de la turbine à vapeur. Aux États-Unis, la décision de choisir entre un système à boucle fermée avec un composant ZLD (zero liquid discharge) ou un système ACC repose sur des considérations spécifiques liées à l’environnement local et aux réglementations.
L'impact d'un système de refroidissement sur les performances du cycle combiné varie en fonction des conditions ambiantes, comme l'illustre les tableaux de performance typiques pour différents types de réservoirs thermiques. En fonction de la température ambiante, ces systèmes affectent la sortie nette de la centrale (réduction de la production) et l'efficacité thermique (augmentation du taux de chaleur), avec des variations importantes dans des conditions de température extrêmes.
En ce qui concerne les systèmes à eau de refroidissement, le contrôle des performances des pompes de circulation d'eau et des tours de refroidissement est relativement simple. Pour les systèmes à boucle ouverte, la principale action de contrôle consiste à désactiver une des pompes de circulation d’eau lors de faibles charges. Dans les systèmes à boucle fermée, on utilise principalement des cellules de tours de refroidissement et des actions combinées de mise en marche/arrêt des pompes pour ajuster les débits en fonction des conditions de charge et de température ambiante.
Un problème clé dans l'exploitation de ces systèmes est la dégradation des performances de refroidissement, souvent due au colmatage des tubes ou aux fuites. Cette dégradation se manifeste par une augmentation de la pression arrière de la turbine à vapeur, réduisant ainsi la production d'énergie. Un accroissement de 10 % de la pression arrière peut entraîner une perte de 0,5 % de la production de la turbine. Par exemple, dans un système fonctionnant à une pression de condensation de 2 in. Hg, un colmatage pourrait augmenter cette pression à 2,5 in. Hg, entraînant une perte de 1,25 % de la production. Dans les centrales modernes, cela se traduit par une augmentation de la consommation de chaleur de l'ordre de 0,45 %, soit environ 0,25 point de pourcentage en moins sur l'efficacité thermique.
Les causes du colmatage sont variées et peuvent être liées à des agents inorganiques, tels que des composés de calcium (carbonates, sulfates, phosphates, etc.), ou à des agents organiques comme les algues et les micro-organismes. La gestion de ces problèmes passe par l'injection de biocides, souvent sous forme de chlore, dans l'eau de circulation, et dans certains cas, par un traitement chimique visant à prévenir l'entartrage. Cependant, l'usage des systèmes à boucle ouverte est de plus en plus rare en raison des régulations environnementales strictes.
L'efficacité d’un système de refroidissement, qu'il soit par eau ou par air, dépend fortement de la température ambiante et des caractéristiques spécifiques du site d’installation. Ces éléments doivent être soigneusement pris en compte lors du choix du type de refroidissement, car les performances du cycle combiné peuvent varier considérablement selon les conditions climatiques locales. Dans les régions où les ressources en eau sont limitées, les systèmes ACC, bien qu’efficaces, devront être adaptés pour maximiser leur rendement tout en minimisant l'impact sur la performance thermique globale du cycle combiné.
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