La prison de Guantanamo incarne une tache sur l’engagement des États-Unis envers l’État de droit et les principes fondamentaux qui régissent une démocratie respectueuse des droits humains. Quinze ans après les attentats du 11 septembre, le débat sur l’existence même de cette installation demeure, bien que, paradoxalement, aucun verdict n’ait jamais été rendu à propos des actes terroristes qui ont justifié sa création. Cette situation illustre une contradiction profonde entre la réputation des États-Unis comme modèle mondial de justice et la réalité d’un lieu où la justice peine à s’exercer pleinement.
Lors de ma campagne présidentielle, il était clair que Guantanamo devait fermer. Cette position n’était pas le fruit d’une vision extrême ou partisane, mais un consensus bipartisan reconnu, y compris par mon prédécesseur, le président Bush, et mon adversaire républicain, le sénateur John McCain. Pourtant, malgré cet accord initial, la fermeture s’est heurtée à un changement de dynamique politique. L’appareil politique et l’opinion publique, saisis par la peur du terrorisme, ont érigé des barrières législatives et politiques pour empêcher la fermeture, craignant qu’elle ne compromette la sécurité nationale.
Malgré ces obstacles, des progrès ont été accomplis. Sur environ 800 détenus initialement incarcérés à Guantanamo, plus de 85 % ont été transférés vers d’autres pays, souvent sous des conditions strictes pour éviter qu’ils ne reprennent les armes. Sous mon mandat, 147 détenus supplémentaires ont été transférés, réduisant la population carcérale à moins d’une centaine. La procédure pour ces transferts est rigoureuse, impliquant une coordination intergouvernementale minutieuse et l’imposition de mesures de sécurité robustes aux pays récepteurs.
La stratégie adoptée s’articule autour de plusieurs axes : continuer les transferts sécurisés, accélérer les revues périodiques de la nécessité de détention, utiliser tous les outils juridiques disponibles pour traiter les cas restants, et travailler avec le Congrès pour identifier un lieu sécurisé sur le territoire américain pour accueillir les détenus qui ne peuvent être transférés. Ces mesures reflètent une volonté d’équilibrer sécurité nationale et respect des droits, tout en intégrant les enseignements tirés de la décennie et demie écoulée.
Il est essentiel de souligner que, contrairement à l’image souvent négative des commissions militaires, les tribunaux fédéraux ont démontré leur efficacité dans la condamnation des terroristes les plus dangereux. Des criminels notoires comme Richard Reid, Umar Farouk Abdulmutallab, Faisal Shahzad ou Dzhokhar Tsarnaev ont tous été jugés dans ce système avec succès. Ces procès permettent également de collecter des renseignements précieux et montrent qu’il est possible de concilier rigueur juridique et sécurité publique.
Les commissions militaires doivent rester une option spécifique, limitée aux cas où les circonstances particulières l’exigent, notamment lors de conflits armés. Toutefois, la voie privilégiée pour traiter les individus capturés hors des théâtres militaires doit être celle des tribunaux fédéraux, dont le modèle est éprouvé et respectueux des normes juridiques les plus strictes.
Enfin, la fermeture de Guantanamo ne représente pas seulement une décision politique ou sécuritaire, elle constitue aussi une économie substantielle pour les contribuables américains, avec des économies estimées à plusieurs centaines de millions de dollars sur le long terme. Cela démontre que la justice et la sécurité ne sont pas incompatibles avec une gestion responsable des ressources publiques.
Au-delà de ce qui précède, il importe de comprendre que cette question est aussi un reflet des tensions entre sécurité et libertés individuelles qui traversent toutes les démocraties modernes. La peur peut pousser à des décisions réactives qui affaiblissent les principes mêmes que l’on prétend défendre. La fermeture de Guantanamo est une étape symbolique mais nécessaire pour restaurer la crédibilité des États-Unis sur la scène internationale et pour affirmer que la lutte contre le terrorisme doit se mener dans le cadre du respect intransigeant de l’État de droit.
Comment la crédibilité des dirigeants influence-t-elle la communication en temps de crise ?
Dans notre époque contemporaine, la crédibilité des orateurs et des dirigeants est devenue un enjeu d’une complexité inédite. Contrairement aux temps anciens, où la réputation d’un individu se construisait en grande partie par la connaissance personnelle ou le bouche-à-oreille, les leaders modernes portent le poids écrasant de leurs paroles et images, enregistrées, diffusées et répercutées sans cesse à travers les médias numériques. Cette surabondance d’informations accessibles en permanence complexifie l’établissement et la préservation de la confiance. Ainsi, il devient plus difficile d’acquérir une crédibilité solide, et paradoxalement, elle se perd plus rapidement.
Ce contexte contribue à un discours public souvent appauvri, marqué par une prudence excessive. L’objectif principal des communicateurs semble désormais moins être l’expression sincère ou audacieuse d’idées que la simple évitement de l’erreur. L’évitement du faux pas est alors perçu comme une forme de « bon sens » qui renforce la crédibilité, mais il s'agit là d'une prudence qui peut engendrer une communication terne, dépourvue de l’audace nécessaire au changement.
Dans cette perspective, il est crucial de revenir sur la conception ancienne du caractère. On pensait autrefois que le caractère se forgeait par les pratiques morales et les habitudes quotidiennes, alors qu’aujourd’hui, il est plus souvent considéré comme le reflet des expériences vécues. Cette distinction est fondamentale pour comprendre la nature de la crédibilité. Prenons l’exemple de la compétence physique : qui sera jugé plus crédible, un ancien joueur professionnel dont la carrière s’est terminée il y a des décennies, ou un voisin qui maintient une discipline assidue et continue depuis longtemps ? Ce questionnement illustre la différence entre un crédit acquis par l’expérience prolongée et un crédit fondé sur une réputation statique.
L’exemple du discours d’Akio Toyoda devant le Congrès américain illustre de manière exemplaire cette dynamique. Face à une crise majeure concernant la sécurité des véhicules Toyota, Toyoda adopte un discours qui conjugue responsabilité personnelle, reconnaissance des erreurs et volonté de rétablir la confiance. Il exprime non seulement sa passion pour les voitures et l’entreprise familiale, mais aussi une acceptation humble et transparente des défauts apparus dans la gestion de la qualité. Son discours montre comment la crédibilité se construit aussi par la capacité à reconnaître les insuffisances et à proposer un plan d’action concret, fondé sur une philosophie d’amélioration continue.
Toyoda met en avant une vision où la qualité des produits est intimement liée à la qualité humaine. Pour lui, la formation des employés, leur engagement moral et leur responsabilité collective sont la clé d’une production fiable. Cette conception profonde du leadership souligne que la crédibilité ne réside pas seulement dans les paroles, mais dans l’incarnation vivante des valeurs de l’entreprise par ses membres.
Le dirigeant évoque aussi l’importance d’adapter la structure organisationnelle pour renforcer la prise en compte des attentes des clients, notamment en intégrant des experts extérieurs et en décentralisant les décisions relatives aux rappels de sécurité. Cette démarche témoigne d’une ouverture au dialogue et d’une volonté d’instaurer des mécanismes garantissant une gestion proactive et transparente des crises.
Il est également significatif qu’Akio Toyoda s’engage personnellement dans les processus de contrôle, en s’assurant que les cadres dirigeants expérimentent eux-mêmes les produits, ce qui révèle une implication concrète et une responsabilité incarnée. Cette posture contribue à restaurer la confiance en démontrant que la direction ne se contente pas de directives abstraites mais participe activement à la résolution des problèmes.
Il importe de considérer que la communication de crise aujourd’hui ne peut plus s’appuyer uniquement sur des déclarations protocolaires ou des gestes symboliques. La crédibilité s’appuie sur une constance dans les actions et une authenticité éprouvée. L’intégration des retours clients, la transparence dans les décisions et l’engagement personnel des dirigeants sont des facteurs essentiels qui transforment une simple parole en un gage durable de confiance.
Par ailleurs, la complexité croissante des environnements économiques et sociaux impose une vigilance accrue quant à la gestion de la réputation et des risques. La communication efficace ne se limite plus à la prévention des erreurs, mais inclut la capacité à innover, à assumer les échecs et à se réinventer continuellement. Cette capacité est la clé d’une crédibilité qui ne soit pas éphémère, mais solide et résiliente.
Enfin, la crédibilité aujourd’hui se construit dans l’interaction dynamique entre les expériences réelles, les valeurs partagées et la transparence des processus. Elle exige des dirigeants qu’ils dépassent la simple défense de leur image pour incarner un engagement authentique envers leurs parties prenantes, à travers des actions concrètes et un dialogue constant.
Comment l'opportunité peut se cacher sous nos pieds : L’histoire des diamants et du pétrole
L’histoire de la découverte de la mine de diamants de Golconde, l’une des plus célèbres au monde, commence par un simple acte quotidien. Ali Hafed, un homme modeste propriétaire d'une ferme, avait tout perdu dans sa quête de la richesse. Il rêvait de trouver des diamants et, désespéré, il vendit sa ferme et s’aventura dans de lointaines terres, espérant découvrir la fortune qu’il n’avait pas pu voir chez lui. Mais, alors qu’il errait dans des pays inconnus, le véritable trésor était à portée de main, dans le jardin même qu’il avait abandonné.
Ce qui est fascinant dans cette histoire, c’est la manière dont la découverte des diamants, au fond du jardin d’Ali Hafed, se produisit. Un jour, l’homme qui avait acheté la ferme emmena son chameau boire dans le ruisseau qui traversait le jardin. Alors que l’animal plongeait son museau dans l’eau peu profonde, un éclat lumineux attira son attention. En inspectant de plus près, il découvrit une pierre noire, mais à l'intérieur, un étrange reflet lumineux captait toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Bien que cet homme n’eût pas immédiatement compris la valeur de ce qu'il avait trouvé, il le posa sur la cheminée, sans y accorder plus d’importance.
Quelques jours plus tard, un vieux prêtre qui visitait la ferme aperçut l'éclat de cette pierre et s’écria immédiatement : « C’est un diamant ! Ali Hafed est-il revenu ? » Le prêtre était un expert en pierres précieuses, et après avoir examiné la pierre, il n’eut aucun doute sur sa nature. Ensemble, ils allèrent inspecter le jardin, et à leur grande surprise, ils découvrirent que chaque coin de terre recelait des pierres encore plus magnifiques que la première. C'était ainsi que fut découvert le filon de Golconde, une mine de diamants qui surpassa même la célèbre mine de Kimberley. Parmi ces diamants, le Koh-i-Noor et l’Orloff, les joyaux les plus célèbres des couronnes britanniques et russes, avaient trouvé leur origine dans ces mêmes terres.
Le moral de cette histoire, comme le soulignait le guide arabe, était clair : « Si Ali Hafed était resté chez lui, à creuser dans son propre sous-sol, sous ses champs de blé ou dans son jardin, il aurait trouvé des "hectares de diamants". » L’obsession d’Ali Hafed pour ce qui était lointain l’avait conduit à négliger ce qui était juste devant lui, à portée de main. Ce qui le mena à l’échec, à la souffrance et même à la mort par suicide dans un pays étranger, c'était sa recherche de l’inaccessible, de la richesse imaginaire, au lieu de valoriser ce qu’il avait déjà.
Il existe un parallèle frappant avec une autre histoire, celle d’un homme qui vivait en Californie en 1847. Ce dernier possédait un ranch, mais en entendant parler de la découverte de l’or dans le sud de l'État, il vendit sa ferme et partit à la recherche de la fortune. Cependant, ce qu’il ignorait, c’est que la véritable richesse était déjà sous ses pieds. La terre qu'il avait vendue allait produire l'or que d'autres allaient découvrir plus tard, et cette terre allait donner naissance à une des plus grandes découvertes minières de l’histoire des États-Unis.
Il existe aussi l’histoire d’un fermier de Pennsylvanie qui, après avoir vendu sa ferme, chercha un emploi dans le domaine du pétrole. Avant de vendre sa terre, il avait constaté que de petites quantités d’huile s’échappaient de la rivière qui traversait son terrain. Alors qu’il ignorait encore la véritable richesse sous ses pieds, il partit en quête de nouveaux horizons. Des années plus tard, après sa vente, on découvrit que la terre sur laquelle il avait vécu recelait une immense réserve de pétrole, dont la valeur dépasserait largement les 100 millions de dollars. L’ironie de ces histoires réside dans l’idée que les hommes partent souvent à la recherche de la richesse ailleurs, alors qu’elle se cache, sous leurs pieds, dans ce qu’ils ont déjà.
Il en va ainsi avec les individus qui, désireux de tout quitter pour un avenir incertain, négligent la valeur de ce qu'ils possèdent déjà. L’exemple de ce fermier de Pennsylvanie montre qu’il est parfois plus sage de s’installer sur ses acquis, de prendre le temps de comprendre ce que l’on possède avant de s’aventurer dans des projets incertains. Cette leçon se retrouve dans de nombreuses histoires humaines, qu’elles soient liées à la recherche d'or, de diamants ou d'opportunités professionnelles. La quête incessante d’une vie meilleure ailleurs peut souvent amener l’homme à passer à côté des ressources et des possibilités qu’il a sous les yeux.
Dans l’exemple de ce fermier de Pennsylvanie, il est également crucial de souligner l’importance de se préparer avant de se lancer dans un changement radical. Le fermier n’a pas vendu sa ferme avant d’avoir un plan B, et c’est cette prévoyance qui lui a permis d’envisager un avenir sans s’improviser aventurier sans une connaissance réelle du domaine qu’il convoitait. Trop souvent, les gens prennent des décisions hâtives sans tenir compte de ce qu’ils pourraient accomplir s’ils se concentraient sur ce qu’ils ont à portée de main. Au lieu de fuir ce qui ne leur semble pas immédiatement riche ou prestigieux, il est parfois plus sage de se demander comment tirer parti de ce que l’on possède déjà.
Comment mener une recherche approfondie en rhétorique et en prise de parole publique ?
La recherche en rhétorique, qu’elle s’applique à l’analyse d’un discours ou à la compréhension des pratiques de communication publique, demande une approche rigoureuse et multidimensionnelle. La rhétorique contemporaine ne se limite pas à la simple étude des mots prononcés, mais intègre aussi la complexité des formes médiatisées de communication, comme l’analysent Brouwer et Asen. Comprendre la rhétorique aujourd’hui, c’est donc saisir comment les modalités publiques, les médias et la culture façonnent l’interaction entre l’orateur et son auditoire.
L’étude des genres rhétoriques est essentielle pour appréhender comment se forment les discours dans des contextes spécifiques. Campbell et Jamieson soulignent que les constellations d’éléments rhétoriques produisent des genres distincts, et que ces genres peuvent se combiner pour créer des hybrides rhétoriques. Cette approche permet d’analyser les discours au-delà de leur contenu, en tenant compte de la forme, des conventions et des attentes sociales qui les entourent.
Les fondements classiques de la rhétorique restent indispensables. Crowley et Hawhee offrent une vue exhaustive sur les principes anciens — style, disposition, prononciation, et les preuves logiques, éthiques et pathétiques — qui sont toujours d’actualité dans la maîtrise de la parole publique. L’équilibre entre ces éléments assure la puissance et la persuasion du discours.
La communication non verbale joue également un rôle critique. Goman met en lumière l’importance du langage corporel dans le leadership et la prise de parole en public. L’alignement entre le message verbal et le non verbal renforce la crédibilité de l’orateur, tandis qu’une discordance peut s’avérer préjudiciable. Le non verbal communique souvent davantage que les mots eux-mêmes.
Une bonne recherche doit aussi s’appuyer sur une connaissance approfondie des théories rhétoriques. Hauser propose une introduction claire aux théories qui sous-tendent la prise de parole publique, éclairant les pratiques et les origines de la rhétorique. De son côté, Heinrichs rend accessible la persuasion en l’inscrivant dans une tradition allant d’Aristote à des figures populaires, avec des exemples concrets et un glossaire de termes essentiels.
Pour analyser les arguments, il est crucial de comprendre les notions philosophiques connexes telles que l’argumentation, les preuves et les sophismes. L’Internet Encyclopedia of Philosophy offre un vaste éventail d’articles qui explorent ces concepts, y compris une liste exhaustive des erreurs de raisonnement, permettant d’éviter les pièges dans l’analyse critique.
La richesse du champ rhétorique se manifeste aussi dans les travaux compilés par Jasinski ou dans le Sage Handbook, qui approfondissent la théorie, la critique et la pratique rhétoriques pour les étudiants avancés. L’étude des publics, telle que proposée par Park, révèle la complexité derrière la notion d’audience, qui dépasse la simple idée d’un groupe passif pour inclure des dynamiques interactives et contextuelles.
L’histoire de la communication publique est aussi fondamentale. Peters retrace les évolutions de la notion de communication et montre comment la rhétorique a contribué à forger les liens sociaux, mais aussi les divisions, dans nos sociétés plurielles. Comprendre cette histoire aide à situer la prise de parole dans un contexte culturel et politique plus large.
Le travail vocal ne doit pas être négligé. Rodgers propose des exercices spécifiques pour améliorer la voix et la diction, aspects souvent sous-estimés mais essentiels à la clarté et à l’impact du discours.
Enfin, la rhétorique engage une responsabilité éthique, notamment dans l’usage des aides visuelles. Jones invite à réfléchir sur la communication visuelle pour qu’elle soit efficace et honnête, évitant les manipulations et renforçant la persuasion sincère.
Au-delà des méthodes et des outils, la recherche en rhétorique exige de comprendre que la parole publique est un acte à la fois artistique et stratégique, inscrit dans des traditions anciennes tout en répondant à des enjeux contemporains. La maîtrise des concepts classiques, la prise en compte des formes hybrides et des modalités de communication modernes, la conscience de l’audience comme acteur dynamique, et l’attention portée à la dimension non verbale sont autant d’éléments indispensables pour appréhender pleinement le champ rhétorique.
La rhétorique ne peut se réduire à une simple technique : elle est aussi un moyen de penser la société, la démocratie et les relations humaines. Savoir argumenter, persuader et dialoguer est une compétence qui engage à la fois l’intellect et l’éthique, et nécessite une constante remise en question des pratiques et des contextes.
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